vendredi 12 juillet 2013

#OCCUPYGEZI – 19 personnes condamnées pour avoir fait du bruit avec leur casserole

Lundi, la Fondation des droits de l'Homme de Turquie a rendu un rapport dans lequel elle affirme que 3.482 manifestants ont été interpellés à travers le pays au cours des trois semaines de contestation, et que 101 ont été placés en état d'arrestation pour des motifs tels que "appartenance à une organisation illégale", "dégradation de bien", "pillage d'une mosquée", ou "possession d'arme à feu".

Dix-neuf personnes auraient également été condamnées à payer une amende pour avoir tambouriné sur leur casserole en guise de protestation. Dix d'entre elles devront payer la somme de 88 livres turques (36 euros), et neuf autres, des étudiants, devront s'acquitter d'une amende beaucoup onéreuse : 1000 livres turques (400 euros).
Enfin, la Fondation des droits de l'homme souligne dans son compte-rendu que les quatre individus qui avaient attaqué des manifestants à la machette samedi 6 juillet – des images qui avaient fait le tour du web – avait été immédiatement relâchés après leur interpellation. Alors que dans le même temps, 59 contestataires arrêtés ce soir là avaient été maintenus en garde à vue, et ce en dépit du fait que nombre d'entre eux étaient blessés.
Jonathan Grimmer (http://www.lepetitjournal.com/Istanbul) vendredi 12 juillet 2013

Être musicien à Istanbul

Ville d'histoire et de culture, Istanbul est le centre musical de la Turquie. Qui, en s'y rendant, n'a pas eu le plaisir d'entendre un air de bağlama (guitare longue) ou de kanun (cithare sur table) s'élever au coin de la rue, ou bien profité des mélodies de sa vie nocturne ? Ville de musique, Istanbul est également celle des musiciens. Nous avons été à la rencontre de quelques-uns d'entre eux.
Tous s'accordent sur le nombre très important de musiciens sur les bords du Bosphore, ainsi que sur la diversité de leur parcours. Can, 28 ans, joue et enseigne la batterie. Il a appris par lui-même, tout en étudiant l'économie. Maintenant il loue un studio, espace indispensable pour donner ses cours. "Beaucoup de musiciens sont en même temps professeurs, de façon régulière ou par intermittence, afin de pouvoir gagner leur vie. Cela est surtout le cas pour des instruments nécessitant peu de matériel, comme la guitare." Si vous lui demandez s'il ne regrette pas de ne pas avoir étudié dans un conservatoire, la réponse est catégorique: "En Turquie, le système d'éducation des arts musicaux n'a pas évolué. Ils ne font qu'étudier la musique classique, pas le rock ou des airs folkloriques."
Eser, 29 ans, joue du trombone dans quatre groupes depuis 2008. Il a étudié au conservatoire d'Istanbul à l'Université Mimar Sinan. Son expérience confirme l'opinion de Can : "Il y a peu de libertés dans les écoles de musique, et pas assez d'espace laissé à la création ou à des styles alternatifs." Aujourd'hui, Eser joue surtout dans des bars et des festivals. Il dit préférer ces derniers : "Les scènes sont plus grandes et la technique mise à notre disposition nous permet de vraiment donner le maximum. Mais ce n'est pas facile d'avoir accès aux festivals, il faut avoir un bon niveau. Et les rivalités sont très fortes en Turquie, plus que dans les autres pays je crois. Tout le monde a besoin d'argent pour vivre, mais cela fait perdre toute notion de respect entre musiciens."
Différences culturelles
Jack (photo de droite), 29 ans, a sur ces questions un regard de yabancı (étranger). Contrebassiste et jouant de divers autres instruments à cordes, il a rejoint la communauté des musiciens stambouliotes il y a deux ans et demi. Pour lui, ce milieu est surtout marqué par les rencontres : "Dans les bars de Taksim où je joue le soir, il y a beaucoup d'échanges. Mes amis turcs ont appris des chansons de swing de la Nouvelle-Orléans par le biais de voyageurs de Berlin, moi-même j'ai découvert tout un répertoire de chansons pour les mariages turcs, les groupes s'entremêlent. En général tout le monde parle un minimum d'anglais. Ce n'est pas rare de voir quatre ou cinq nationalités différentes dans une formation."
Les musiciens turcs peuvent être critiques de leur public. Fırat, 26 ans et joueur entre autres de saxophone dans six groupes différents, l'explique par des raisons culturelles : "En Europe, les gens écoutent véritablement la musique. En Turquie, ce n'est souvent qu'un outil pour la danse ou les cérémonies." Can cite à ce propos son expérience de concerts dans des bars : "Nous écrivons nos chansons et nos mélodies. Mais les gens ne viennent pas pour les écouter. Ils veulent que nous reprenions des tubes connus, la plupart en anglais, pour pouvoir danser dessus. Les seuls qui voudraient connaître ce que nous faisons ce sont les touristes, pas les Turcs." De façon plus générale, explique Fırat, "être musicien est difficile en Turquie car les gens vous voient comme anormal. Vous ne pouvez pas être un bon mari car vous rentrez tard le soir à cause des concerts, et votre revenu n'est pas régulier."
Le regard de l'État sur la musique
Les différences ne sont pas uniquement culturelles. Du point de vue de Jack, une importante différence réside dans le statut accordé au musicien de la part de l'État : "Ici, il n'y a pas de RSA, pas d'allocation au logement ou de statut d'intermittent du spectacle. Pour survivre, les musiciens doivent travailler tous les jours de la semaine, et pas seulement le week-end comme en France. Heureusement, Istanbul a une importante culture de la fête, de la danse et les bars veulent des groupes six jours par semaine. De plus, nous n'avons aucune contrainte légale par rapport aux droits d'auteurs. Si ça nous prend de vouloir jouer une reprise de Manu Chao ou de Kusturica, on peut le faire sans craindre d'être embêtés."
Il est vrai que les régulations pesant sur les musiciens en Turquie sont minimes. "Nous sommes autorisés à jouer ce qu'on veut et comme veut, jusqu'à trois heures du matin, c'est la seule règle. Et ce n'est pas la police mais les Zabıta (policiers municipaux, ndlr) qui s'en chargent", explique Can (photo de gauche). En revanche, l'État fait preuve d'un désintérêt comparable sur le plan des financements : pour Can, "l'AKP pense que la religion et l'économie sont plus importants que l'art." Récemment le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan a déclaré vouloir contrôler les pièces financées par le gouvernement et s'interrogeait à propos des investissements publics dans la culture. Du point de vue de Fırat, cela démontre que "nos dirigeants voient les arts comme un enjeu moral et un investissement économique. Bien sûr il n'est pas assez rentable. Le résultat en est qu'à la fin des années 2000 par exemple, suite aux coupes dans les budgets accordés aux orchestres, ces derniers en viennent à demander l'aide de sponsors."
Ailleurs en Turquie
La plupart des musiciens se sont montrés solidaires du mouvement de contestation des dernières semaines, et ce en dépit des nombreux concerts annulés à Beyoğlu. "Ça a été formidable, relate Jack, nous avons joué dans le parc à plusieurs reprises sur la scène près de la fontaine. Certains soirs personne ne jouait, en signe de solidarité avec ce qui arrivait dans d'autres villes, surtout à Ankara."
Les autres villes ? Incontestablement, c'est sur les bords du Bosphore que l'on trouve la plus grande affluence de musiciens en Turquie. Le public, les structures sont là, et la tradition artistique d'Istanbul poussent à cette concentration. Elle est toutefois relative, comme le relève Jack : "Il y a beaucoup de musique sur la côte l'été, de nombreux musiciens d'Istanbul descendent jouer a Kaş, Olympos, Bodrum, Çeşme..." Toutefois, rappelle Can, “en dehors des plus grandes villes du pays – Istanbul, Ankara, Izmir – et Eskişehir, qui a un héritage musical à part, peu de musiciens se produisent en Turquie. C'est surtout vrai dans l'est, où le gouvernement devrait aider à l'épanouissement des arts en ouvrant des lieux de spectacles et des écoles."
Joseph Richard (http://lepetitjournal.com/istanbul) vendredi 12 juillet 2013

FESTIVAL – Antalya, le paradis des professionnels du château de sable

Le septième festival international de sculptures de sable d’Antalya (SANDLAND), organisé par Global Design Art Works, a commencé le 1er juin dernier et continuera à éblouir les grands comme les petits jusqu’au 15 novembre prochain.
Les plages de Lara, dans la ville d’Antalya, se sont transformées en immense terrain de jeu pour les passionnés de construction de châteaux de sable. SANDLAND est reconnu dans le monde entier comme l'un des plus grands événements de la sorte. La taille de ses sculptures de sable n’est égalée nulle part ailleurs. En tout, plus de dix mille tonnes de sable ont été utilisées pour donner vie à cet événement hors du commun et les oeuvres d’art recouvrent une surface de sept mille mètres carrés.
Des milliers de personnes franchissent chaque année la porte du parc, où sont dressées les reconstitutions de chacun des plus beaux monuments jamais réalisés. Le thème des “empires” est à l’honneur cette année. Ce tour du monde accéléré est le résultat de plusieurs semaines de travail par une équipe internationale de sculpteurs de sable. Mais ils ne sont pas les seules stars du festival : un espace est exclusivement réservé aux visiteurs et à leur imagination. Un documentaire sur les coulisses du festival est aussi diffusé tous les soirs de 20h30 à 23h pour informer les plus curieux des vacanciers.
La réalisation de sculptures de sable est un art technique, qui implique la maîtrise de deux éléments naturels : l’eau et le sable. Comme un artiste peintre, le sculpteur doit utiliser du matériel adapté à son projet. Les conditions météorologiques doivent également être prise en compte afin d’assurer la conservation des oeuvres de sable. C’est oeuvres temporelles peuvent avoir une durée d’existence de quelques mois voir d’une année. Mais elle reste avant tout le passe-temps favoris des enfants à la plage !

Elisa Girard (http://lepetitjournal.com/istanbul.html) vendredi 11 juillet 2013
SANDLAND
à Antalya entre Örnekköy et Kundu
Quartier de Güzeloba - Parc des plage de Lara entre la 9eme et la 10eme plage
07260 Lara - ENTAILLA
téléphone : +90 242 349 11 55
Email : info@larasandland.comsite internet : http://www.larasandland.com/ing/index.html

jeudi 11 juillet 2013

Les fouilles du Musée archéologique d’Istanbul à Tophane

Le 8 juillet 2013 j’ai visité les fouilles effectuées par le Musée archéologique d’Istanbul à Tophane. Les travaux sont conduits dans un terrain vague de forme rectangulaire allongée et en forte pente, situé le long de l’avenue Meclis-i Mebusan du côté ouest. Jusqu’aujourd’hui seul a pu être fouillé un secteur correspondant en gros à 1/3 du terrain à l’extrémité nord. Selon les archéologues responsables le reste sera fouillé une fois que les problèmes statiques créés par le haut mur de terrasse qui domine le terrain du côté ouest seront résolus.
Emplacement des fouilles (d'après Müller-Wiener 2001)
Emplacement des fouilles (d’après Müller-Wiener 2001)
Dans la partie fouillée sont apparus les vestiges en assez bon état d’un grand bâtiment que les fouilleurs datent des 6e-7e s. ap. J.-C. d’après sa technique de construction et le matériel recueilli sur les sols. La présence d’un praefurnium assez bien conservé, les diverses canalisations et tubulures que l’on voit par endroits sous le revêtement de sol, de même que l’existence de quelques bassins rectangulaires pourraient indiquer que ces espaces dallés de marbre et dont les murs étaient revêtus de plaques de marbre blanc -du moins dans leur partie basse conservée-, appartenaient à un édifice thermal. Il ne serait pas faux de dire que ces thermes faisaient partie d’un complexe plus vaste à caractère séculaire (hôtel particulier ou palais) ou sacré (monastère), car au sud, des vestiges de murs et de voûtes qui présentent une technique de construction similaire et qui donc pourraient appartenir au même complexe sont visibles en surface dans le secteur non encore fouillé. On constate que ces vestiges ont servi par endroits de fondation aux murs de l’École de manufacture militaire (İmalat-ı Harbiye Mektebi) dont la reconstruction à l’identique est à l’ordre du jour.
Une autre découverte remarquable est constituée par un grand sarcophage byzantin de marbre blanc, incorporé dans l’un des murs de l’édifice thermal situé du côté de la pente et qui donc servait aussi comme mur de terrasse. Le sarcophage n’a apparemment pas été déplacé au moment de la construction des thermes. Il a été au contraire délibérément laissé en place et incorporé dans le mur de terrasse, son poids considérable pouvant aider à contrecarrer la poussée latérale des terres en haut de la pente.
Vue des vestiges dans les années 70 (Eyice 1976: Fig. 5)
Vue des vestiges dans les années 70 (Eyice 1976: Fig. 5)
Les restes mis au jour dans le tiers fouillé du terrain ainsi que les ruines visibles en surface dans le secteur non encore fouillé montrent que l’emplacement de l’École de manufacture militaire, bâtiment ottoman détruit au milieu du siècle dernier dont la reconstruction à l’identique est projetée par l’Université des Beaux-Arts Mimar Sinan, est occupé dans sa totalité par d’importants vestiges datant de l’époque byzantine, comme le soulignait déjà Semavi Eyice dans les années 70 (Bizans Devrinde Boğaziçi, Istanbul 1976. pp. 19-20). Il est donc certain que la reconstruction de cet édifice entraînera la destruction totale ou partielle de ces vestiges archéologiques. Par ailleurs il faut dire que le manque de documentation (plans, relevés ou photos) ne permettra jamais une reconstruction à l’identique de ce bâtiment ottoman : le résultat ainsi obtenu sera forcément en grande partie le fruit de l’imagination des architectes contemporains. De plus, comme cet édifice détruit empiétait en grand partie sur l’avenue moderne attenante – il a été en fait démoli pour élargir celle-ci -, il est pratiquement impossible de le reconstruire dans sa totalité.

VISAS SCHENGEN – Bientôt un déblocage des négociations?

Mardi 9 juillet, le commissaire européen à l'Élargissement Stefan Füle a publié ce message sur son compte Twitter : "A Istanbul en route pour la Géorgie. Espère être bientôt de retour pour le lancement du dialogue sur les visas et l'accord de réadmission."
Cette déclaration fait suite à des propos du ministre turc en charge des négociations avec l'UE, Egemen Bağış, cités dans le Hürriyet Daily News. Le ministre annonçait la prochaine visite en Turquie de la commissaire en charge des Affaires intérieures, Cecilia Malmström, afin de signer l'accord de réadmission des migrants rentrés illégalement sur le territoire de l'UE via la Turquie. Ankara attend en retour que Bruxelles libéralise, et à terme supprime, le régime de visas auquel les citoyens turcs doivent se soumettre pour se rendre dans l'espace Schengen. Pour Egemen Bağış, cette question est de première importance :"Finaliser le dialogue sur les visas est même plus important qu'ouvrir un chapitre de négociation."
Négocier un accord avec un pays-candidat
Le sujet n'est pas nouveau. Les termes d'un accord de réadmission avaient été trouvés en 2011. Mais la Turquie avait demandé à ce que sa signature soit liée à la libéralisation du régime des visas pour ses citoyens. La Commission européenne avait spécifié en novembre 2012 les domaines dans lesquels le gouvernement turc devrait modifier sa législation afin de parvenir à ce but. Dans notre édition du 8 avril 2013, nous relevions le renforcement des droits des migrants illégaux en Turquie, salué par Stefan Füle et Cecilia Malmström.
Les autorités turques semblent disposées à poursuivre les négociations sur les questions des migrants et des visas, à condition que les deux soient menées ensemble. Depuis l'an dernier, elles montrent leur agacement quant à la lenteur des progrès réalisés. En avril 2013, le président Abdullah Gül déclarait à l'agence Anadolu : "Il s’agit d’une lacune pour l’UE de ne pas signer un accord d’exemption de visas avec une grande économie comme la Turquie quand on le signe avec le Brésil, qui est un pays d’Amérique latine, et avec les pays qui n’ont pas encore entamé les négociations d’adhésion."Cela est le cas de la Russie, l'Ukraine, la Moldavie et la Géorgie.
Aucun problème économique
Le président turc a rappelé que son pays est membre d'une Union douanière depuis 1996. Après la libre-circulation des marchandises, un accord de libéralisation des visas pour les particuliers ne poserait selon Ankara aucun problème économique à l'UE. "Certains prétendent que si les Turcs n’ont plus besoin de visas, ils se précipiteront vers l’Europe et les emplois des Européens. La Turquiea fait de gros progrès pour combattre le chômage, qui s’établit aujourd’hui à 9%, c’est-à-dire un taux proche voire inférieur à ce qu’on observe ailleurs en Europe", assurait Ziya Müezzinoğlu, ancien ambassadeur et ministre, président de la Fondation Turquie-Europe, dans une récente interview au petitjournal.com d’Istanbul.
Le ministre Egemen Bağış qualifiait quant à lui en juillet 2012 l'hypothèse "d'absurde" : "Le scénario d’un exode de masse de Turcs se précipitant dans les pays de l’Union Européenne comme réfugiés économiques est absurde. Etant donné la croissance économique substantielle de la Turquie, il est plus probable d’assister au phénomène inverse (…) Nos touristes ne demandent pas des permis de travail ou des droits sociaux qui sont réservés aux nationaux de l’Union européenne."
Un nouveau chapitre de négociations, sur la politique régionale, devait être ouvert à la fin de la présidence irlandaise, en juin 2013. Il aurait été le premier depuis juin 2010. L'opposition de l'Allemagne, officiellement pour des raisons techniques mais également du fait de la gestion de la crise du Gezi Parkı, a repoussé cette ouverture à la fin 2013. Dans ce contexte, les négociations sur l'accord de réadmission des migrants et la libéralisation des visas seraient de nature à réchauffer les liens entre Bruxelles et Ankara.
Joseph Richard (http://lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 11 juillet 2013

DOPAGE – L'athlétisme turc pris dans un engrenage infernal

Plusieurs athlètes turcs ont été déclarés positifs à des contrôles anti-dopage réalisés pendant les Jeux méditerranéens, qui se sont déroulés du 20 au 30 juin à Mersin. Un scandale supplémentaire pour l'athlétisme turc, déjà dans le collimateur de l'Association internationale des fédérations d'athlétisme (l'IAAF) après plusieurs affaires de dopage.
Après les affaires de corruption qui ont éclaboussé les clubs de football de Fenerbahçe et Beşiktaş, voici une nouvelle qui pourrait faire du bruit dans le milieu du sport en Turquie. Dans son édition de mardi, le quotidien britannique The Telegraph révèle que plusieurs athlètes turcs auraient été convaincus de dopage, après une série de tests réalisés en marge des Jeux méditerranéens, qui se sont disputés dans la ville turque de Mersin du 20 au 30 juin. Si ces résultats venaient à être confirmés, ce serait un nouveau coup de massue pour d'athlétisme turc, déjà dans la tourmente après les multiples affaires de dopage qui ont éclaté ces derniers mois.
Pour les Jeux méditerranéens, la fédération d'athlétisme de Turquie (TAF) avait décidé d'écarter huit athlètes récemment contrôlés positifs par l'Agence internationale de lutte contre le dopage. Parmi eux figuraient la médaillée d'or du 1.500 mètres aux Jeux olympiques de Londres, Aslı Çakır Alptekin, et Nevin Yanıt, la double championne d'Europe du 100 mètres haies. Le 27 juin, le président de la TAF, Mehmet Terzi, a admis publiquement que pas moins de 24 athlètes étaient suspectés d'avoir utilisé des produits prohibés au cours de la saison qui vient de s'écouler.
Photo Alpha du Centaure/CC/Flickr
L'EPO disponible en pharmacie
L'usage de produits dopants chez les sportifs de haut niveau est en passe de devenir un véritable fléau en Turquie. Il y a deux semaines, le quotidien Hürriyet relatait dans ses pages les conclusions d'une thèse réalisée par deux étudiants de l'Université du sport d'Hacettepe, à Ankara. Dans leur étude, Kevser Çiftçi et Tuğba Köksal ont mis en évidence la facilité avec laquelle n'importe qui, à commencer par les sportifs, pouvait se procurer de l'érythropoïétine, plus connu sous le nom d'EPO, un produit dopant interdit par l'IAAF (l'Association internationale des fédérations d'athlétisme).
Pour leur enquête, les deux étudiants ont demandé à 150 pharmacies d'Ankara de leur fournir de l'EPO, sans présenter d'ordonnance contrairement à ce qui est prévu par la législation. Résultats, 127 officines ont répondu favorablement à leur requête.
Un phénomène inquiétant qui ne semble pas être ignoré des athlètes. En 2012, Alex Schwarzer, un sportif italien spécialiste du 50 kilomètres marche, exclu des Jeux olympiques de Londres pour dopage, avait avoué s'être rendu spécialement dans la station balnéaire d'Antalya afin d'obtenir des produits dopants facilement. Un témoignage accablant, mais pas isolé, qui inquiète au plus haut point les instances sportives turques. "Nous savons que les produits dopants sont utilisés par des sportifs de plus en plus jeunes. Un adolescent peut en obtenir en pharmacie s'il le souhaite", confie Haydar Demirel, membre du Comité national olympique de Turquie et de sa Commission anti-dopage, au journal Hürriyet.
A en croire l'article du Telegraph, l'ampleur qu'est en train de prendre le dopage en Turquie pourrait représenter un réel handicap pour la candidature d'Istanbul aux Jeux olympiques de 2020. En revanche, l'IAAF a nié avant-hier les allégations du quotidien britannique, selon lesquelles les athlètes turcs dans leur ensemble pourraient être bannis des Championnats du monde d'athlétisme de Moscou, qui se dérouleront le mois prochain.
Jonathan Grimmer (http://www.lepetitjournal.com/Istanbul) jeudi 11 juillet 2013

CDD - Chargé(e) de veille - Paris

  • Référence : PAR/EME01
  • Durée : 18 mois
  • Type de contrat : CDD
  • Lieu : Paris 08
Missions
Nous recrutons un(e) Chargé(e) de veille (H/F). Basé à Paris, ce CDD de18 mois est à  pourvoir dès juillet 2013.

Description du poste :
Au sein du pôle Intelligence concurrentiel, vous intégrerez l’équipe en charge de la veille. Vous réaliserez des missions de veille marketing, de veille eréputation, et de veille cybercrime.
L’environnement de travail est international, et vous travaillerez en étroite collaboration avec les consultants linguistes.
Tâches & Activités :
Dans ce contexte, vous aurez les missions suivantes :
  • Paramétrage des dispositifs de veille : sites, forums, réseaux sociaux, commentaires…
  • Suivi de l’actualité au quotidien dans des domaines économiques, scientifiques, réglementaires, industriels, etc.
  • Suivi de l’image et de la réputation de clients sur les Web media et 2.0.
  • Sélection, classement, analyse et diffusion de l’information.
  • Contribution à la production d’alertes quotidiennes et de notes d’analyse périodiques.

Profil

Qualités essentielles :Rigueur, esprit critique, autonomie, capacité d’innovation, forte capacité de travail et engagement.
Connaissance des outils du pack Office (Word, Excel, PowerPoint, etc.)
Langues : Anglais (courant). La connaissance d’une de ces trois langues (arabe, portugais, turc) est indispensable.
Qualités secondaires :
La maîtrise de KB Crawl (v5) est un plus.

Expérience : +1 an d’expérience
Rémunération : selon expérience
Date de début : juillet 2013

Merci de déposer votre CV et votre lettre de motivation via le formulaire en ligne : www.adit.fr/fr/adit/recrutement

mercredi 10 juillet 2013

Levantine culture to open to tourism in Aegean province

IZMIR - Anadolu Agency

The mansions built by the Levantine families in the 18th and 19th centuries draw attention from members of the new generations of these families. Some tourism professionals organize tours to these mansions

Tourism professional Alex Baltazzi organizes tours to Levantine mansions in İzmir. AA photo
Tourism professional Alex Baltazzi organizes tours to Levantine mansions in İzmir. AA photo
In İzmir, regarded as the capital of the world famous Levantine culture, the most important heritage of this culture, Levantine mansions, will open to tourism. Works have been initiated to organize tours to these mansions, most of which are in Bornova and Buca neighborhoods.

Levantines came to İzmir for trade in the 18th and 19th centuries from countries like Italy, France, England and Austria, and created a unique culture of living by blending the eastern and western cultures. Their houses, with their distinct architecture, will now be among İzmir’s touristic attractions.

Tourism professional Alex Baltazzi, whose family came to İzmir from Venice in 1746, said that the word Levantine, which derived from the word “levant” (meaning “east”) defined European people who moved to the eastern Ottoman coastal towns and lived there for at least one generation. He said those European people abandoned their strict faith and were impressed by the eastern culture.

“Marriages of different nations and religions, which were not possible at that time in Europe, were possible here. A German could marry an Italian, Greek, a Georgian or even a Muslim. For example, there are Turks in 90 percent of Levantine families living in İzmir today. My wife is a Turk, too. İzmir was at a place where Europe wanted to be in the 19th century,” he said.

Baltazzi said that the Levantines, who were sending agricultural products like fig, grape and cotton to Europe through the sea, grew in the finance sector, too, adding, “For example, my family established the Istanbul Bank, the first bank in the Ottoman Empire, in 1849.”

He said that the population of the Levantines had reached nearly 10,000. “They had first built houses in Bornova’s Hacılar village and carried the magnificent architecture of their own countries to İzmir. They built magnificent mansions in the city. The life in these mansions and the Levantine culture inspired many literary works. With the dissolution of the Ottoman Empire, trade did not continue and many Levantine families returned to Europe after the War of Independence. But some families such as Arkas, Aliaotti, Giraud, Dutilh stayed here. The current population of the Levantines is some 1,000. Many people in Europe are curious about the roots of their families. I publish my studies about this issue on the websites appealing to the Levantines. Dozens of people come to İzmir every year to see their family house,” Baltazzi said.

No permission to enter some mansions

Baltazzi said that many families who spent their holiday in Turkey had asked them to organize tours to Levantine houses, and that the tours began to gain more interest. “İzmir Municipality and other municipalities attach great importance to these values,” he said, “Restoration works continue in some houses. Lots of houses from the Levantines serve as public buildings. Ege University opened its buildings for visitor tours. Now we need to get permission to include these mansions from Buca to Bornova in our tour programs. But some organizations do not give permission for touristic visits. For example, we are not given permission to enter the Forbes Mansion in Buca Seyfi Demirsoy Hospital. Also, ownership debates on the restoration of Peterson Mansion still continue.”

Baltazi said that the theater in Kadifekale, where İzmir’s first pontiff St. Polycarp was killed by the Romans in 155, was a holy area, and faith tourism could be revived when transformation works were completed. “A signboard of St. Polycarp may activate a new faith tourism movement. A tour program including the Levantine mansions will draw the interest of tourists,” he added.

Only five houses visited

Guide Sibel Pasquali, who comes from a Levantine family and organizes tours to the Levantine houses in İzmir, said that most of these mansions were destroyed after the Republic period and nearly 30 houses still survived in İzmir. “Among these houses, only five can be visited. People of different professions also want to visit these houses. The support of local administrations and public authorities is necessary for the mansions to become a tourism destination,” she said.

Ten mansions in Bornova are located in the Ege University campus and serve as education buildings, museums or research centers. The oldest and the most splendid one is Whittal Mansion, serving as Ege University’s Rectorate building.

A significant portion of the historical buildings in the city center serve as public buildings. Some of them are used as restaurants and cafes and private museums are opening in some of the buildings.

Among the Levantine mansions are Whittall Manion, Wilkinson Mansion, La Fontaine Mansion, Edwards Mansion, Kuyulu House, Sirkehane, Pasquali Mansion, Bardisbanian Mansion, Sarı Mansion, Patterson Mansion and Steinbüchel Mansion.
July/10/2013

Ömer Faruk Tekbilek dinleyicisi ile buluştu

09 Temmuz 2013 Salı 17:53

Ömer Faruk Tekbilek, 8 Temmuz’da Ramazan etkinlikleri kapsamında dinleyicisi ile buluştu…

Ömer Faruk Tekbilek dinleyicisi ile buluştu

İSTANBUL - Anadolu topraklarından çıkmış Ömer Faruk Tekbilek, 8 Temmuz Pazartesi günü saat 21:00'de Gaziosmanpaşa Belediyesi Ramazan Etkinlikleri kapsamında Belediye meydanında kurulan etkinlik alanında halka açık üçretsiz konser ile dinleyicisiyle buluştu.

Amerika'da yaşayan sanatçı ramazan konserlerinde yurttaki sevenleriyle buluşmak için Türkiye'ye geldi. "Sabır ağacı" diye tanımladığı müziğine Anadolu'dan çıkıp tüm dünyanın saygısını kazandıran Tekbilek, Ramazan etkinlikleri kapsamında Gaziosmanpaşa'da Belediye Meydanı önünde sahne aldı.

Doğu ve batı müziğini ustaca sentezleyen, dünyanın birçok yerinde sayısız konser veren, birçok ünlü isimle ortak projelerde buluşan Tekbilek, ülkesini sık sık ziyaret ediyor, ailesi, dostları ve sevenleriyle buluşuyor. "Türkiye'nin dünyadaki kültür elçisi" konumunda olan sanatçı ramazana özel programı ile sevenlerine unutulmaz anlar yaşattı.

YAŞAMI

Müzikal dehası henüz çocuk yaşlarda ailesi tarafından keşfedilen Tekbilek, ney üzerine ustalaşmaya başlamasına rağmen çok farklı enstrumanla da ilgilendi
1976 yılında Amerika'ya yerleşen Tekbilek, 1988 tarihine kadar çeşitli kulüplerde ortadoğu kökenli müzisyenlerle kurduğu orkestra ile çeşitli kulüplerde sahne aldı. 1988 yılında tanıştığı ünlü prodüktör Brian Keane Tekbilek'in hayatında bir dönüm noktası oldu. Sonraki dönemde yayınlayacağı birbirinden başarılı ve kendisini dünya çapında tanınan ve adı saygı ile anılır bir müzisyen olmasını sağlayacak 15 albüm için ilk adım bu tanışma sayesinde atılır.
Kendi albümlerinin yanı sıra; Don Cherry, Karl Berger, Ginger Baker, Ofra Haza, Peter Erskine, Trilok Gurtu, Simon Shaheen, Bill Laswell, Mike Mainieri, Michael Askill, Arto Tuncboyaciyan, başta olmak üzere birçok usta müzisyenle çalışmalar yapan sanatçı, dünyanın dört bir yanında çeşitli projelerle sahne almaya devam etmektedir.

L’AKP a préparé un CD sur le « grand complot » visant la Turquie

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Le bureau de communication du Parti de la justice et du développement (AKP) a préparé un CD de 28 minutes dans lequel il montre comment les manifestants ont attaqué les biens publics et privés.
« Certains ont voulu que le feu prenne à Istanbul et que cet incendie embrase tout le pays ». C’est l’explication des évènements du parc Gezi données par le gouvernement dans un CD de 28 minutes.
« On voit que certains ont essayé d’éteindre la lumière de l’étoile montante du monde qu’est la Turquie. Ils ont voulu remettre sur scène leur complot que l’on connait déjà », apprend-on dans la vidéo.
Si les manifestations semblent être parties de l’information selon laquelle « quelques arbres » allaient être abattus, il n’en est rien explique cette vidéo, car le gouvernement a affirmé à plusieurs reprises que les arbres n’allaient pas être arrachés, mais simplement changer de place.
« Ce sont les lobbys de la finance qui sont derrière ces jeux et qui veulent mettre en place les scénarios qui les convient lorsque leurs intérêts sont remis en cause. Ils sèment alors le chaos, ils poussent les gens à descendre dans les rues pour qu’ils détruisent tout », explique la vidéo.
Elle fait également référence à certains médias nationaux et étrangers qui font fi des évènements positifs survenus en Turquie, et qui cherchent toujours à déformer les réalités. Des images des rassemblements de soutien à l’AKP tenus à Ankara et Istanbul ont été rajoutées dans ce CD.
Date de l'information : 26 Juin 2013 10:35

EUROPE – La Turquie condamnée pour violences policières pendant des manifestations du 1er mai

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné la Turquie à verser plus de 30.000 euros d'amende à deux manifestants victimes de violences policières le 1er mai 2006 à Izmir, a annoncé la cour dans un communiqué de presse hier. Les requérants, Zuhal Subaşı et Ali Çoban, ont été “agressés par des policiers qui les rouèrent de coups et utilisèrent des gaz lacrymogènes contre eux”, précise le communiqué. Ces deux citoyens turcs, âgés aujourd'hui de 35 et 32 ans, reprochaient également aux autorités d'avoir failli à mener une enquête effective sur leurs allégations de mauvais traitements. Ils invoquaient en particulier l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'Homme (“Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants.”) Constatant une violation effective de cette disposition, la CEDH a condamné la Turquie à verser 15.000 euros à chacun des requérants pour préjudice moral, ainsi que 1.760 euros conjointement pour frais et dépens.

Dans une tout autre affaire, la Turquie a aussi écopé d'un total de 3.400 euros d'amende pour violation de ce même article 3. Les requérants, Hakkı Dinç et Zinar Çakır, nés en 1992, avaient été arrêtés à leur domicile par la police le 8 février 2009 lors de perquisitions ordonnées par le procureur de la République de Nusaybin (province de Mardin) à la suite d’attaques au cocktail Molotov perpétrées la veille contre un commerce et un véhicule. Les requérants dénonçaient la durée de leur détention provisoire. La CEDH a accordé 1.200 euros à chacun pour préjudice moral, ainsi que 1.000 euros conjointement pour frais et dépens.
Anne Andlauer (http://lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 10 juillet 2013

RAMADAN – La première rupture du jeûne s'est déroulée sur la place Taksim et non dans le parc Gezi

Hier, la mairie de Beyoğlu avait installé des tables sur la place Taksim afin de permettre aux habitants d'Istanbul de partager la première rupture du jeûne du Ramadan, également appelé l'iftar. Ordinairement, ce dîner était partagé sous des tentes, érigées pour l'occasion dans le parc Gezi. Mais les affrontements de lundi soir ont conduit la municipalité à changer les habitudes et à déplacer l'iftar sur la place Taksim. Le maire de Beyoğlu, Ahmet Misbah Demircan, s'est quant à lui félicité du maintien de "cette tradition vieille de 20 ans", rapporte le quotidien Hürriyet.

Pour l'occasion, la ville d'Istanbul a fourni un repas à près de 1.500 convives, avant de retirer les tables sitôt le repas terminé. Au même moment, des milliers de personnes rompaient le jeûne assis à même le sol, sur une longue table installée sur l'avenue Istiklâl, à l'appel du groupe des "Musulmans anti-capitalistes". Un blindé de la police anti-émeute a patienté un long moment à l'entrée de l'avenue, sans intervenir. Des manifestants se sont ensuite retrouvés dans le parc Gezi dans la soirée.
Jonathan Grimmer (http://www.lepetitjournal.com/Istanbul) mercredi 10 juillet 2013

TURQUIE: NOUVELLE CONSTITUTION – L'idée d'un double référendum progresse

La lenteur des travaux de la Commission de réconciliation constitutionnelle (CRC), chargée de la rédaction d'un nouveau texte fondamental, fait progresser l'hypothèse de deux référendums. Le premier porterait sur les articles où il y a déjà consensus, soit 28 articles sur 150. Un autre scrutin pourrait être organisé ultérieurement, sur des points qui divisent les partis. Parmi eux : le souhait de l'AKP (Parti de la justice et du développement) d'instaurer un régime présidentiel en Turquie.
Ali Aslan Kılıç cite dans Today's Zaman des membres de la CRC qui affirment que le parti au pouvoir serait ouvert à cette option d'un double référendum, sans vouloir la proposer lui-même. Il attend qu'elle soit mise sur la table par l'un des partis d'opposition qui siègent au sein de la Commission : le CHP (Parti républicain du peuple), le MHP (Parti d'action nationaliste) ou le BDP (Parti de la paix et de la démocratie). Un minimum de 330 députés est requis pour organiser un référendum. L'AKP dispose de 326 sièges.
Aucun des partis n'est à priori hostile à cette solution de deux scrutins séparés : cela permettrait de sortir de l'impasse relative dans laquelle se trouvent les travaux de la CRC, et d'entériner un certain nombre de réformes décisives. Celles-ci sont notamment liées aux articles sur les libertés et droits fondamentaux. Leur champ d'application se verrait élargi par rapport au texte constitutionnel de 1982, issu du coup d'État militaire de 1980 et toujours en vigueur. Le vote de ces articles s'inscrit dans la seconde phase du processus de règlement de la question kurde, qui fait suite au début du retrait en mai dernier des combattants du PKK du territoire turc.
Les leaders des quatre partis disposant de groupes parlementaires doivent décider s'ils s'accorderont ou non sur l'organisation d'un premier référendum. Ils ont été reçus à ce sujet le vendredi 5 juillet par Cemil Çiçek (AKP), réélu le 2 juillet président de la Grande Assemblée Nationale de Turquie pour un nouveau mandat de deux ans. Aucune décision n'a encore été annoncée.
Le régime présidentiel, obstacle aux travaux de la Commission
En ce qui concerne un second scrutin et les autres articles de la réforme constitutionnelle, la CRC est divisée. Cela est principalement dû au souhait de l'AKP d'instaurer un régime présidentiel “alla turca”. L'idée a été lancée à l'été 2012, un an après la troisième victoire du parti aux élections législatives de juin 2011. Son succès ne lui a cependant donné ni une majorité permettant de réformer la Constitution par voie parlementaire (367 sièges sur 550), ni par voie référendaire (330). Il a donc accepté la représentation égalitaire des quatre groupes parlementaires au sein de la Commission, composée de douze membres. Chaque parti y a désigné trois représentants.
Ses travaux devaient initialement prendre fin au plus tard le 31 décembre 2012. Ce délai n'ayant pas suffi, trois mois supplémentaires lui ont été accordés. Après qu'une nouvelle date limite d'un mois a elle aussi été dépassée, il a été décidé de poursuivre les travaux jusqu'à la fin de l'année législative et les vacances d'été des parlementaires.
Comment expliquer ces reports répétés ? Faruk Bal, député MHP et membre de la CRC, met en avant le refus de l'AKP de retirer sa proposition de régime présidentiel. Cette proposition est clairement rejetée par le CHP et le MHP. Le BDP a fait entendre moins de critiques. Cela peut être dû au processus en cours de règlement de la question kurde, ou à la perspective d'un régime présidentiel inspiré des USA, qui laisserait davantage d'autonomie aux échelons locaux.
La version AKP du régime présidentiel
La Constitution américaine de 1787 constitue le modèle du régime présidentiel. Elle repose sur une séparation stricte des pouvoirs entre l'exécutif et le législatif. Aucun ne pouvant mettre un terme au mandat de l'autre, ils doivent trouver des compromis. Ce modèle ne correspond pas au projet de l'AKP. Serap Yazıcı, professeur de droit constitutionnel à l'Université İstanbul Şehir, explique que le mécanisme central en serait un système de “double responsabilité” : le président pourrait dissoudre le Parlement et ce dernier renverser le chef de l'État, à condition dans l'un ou l'autre cas que ces deux organes se soumettent au jugement des électeurs.
Depuis le référendum d'octobre 2007, dont la première mise en application est prévue à l'été 2014, le président est élu au suffrage universel direct, et non plus par les députés. Certains craignent que la légitimité de l'élection directe par la nation ne confère à un seul individu une autorité et des pouvoirs supérieurs en pratique à ceux du Parlement. Ces inquiétudes sont renforcées par le fait que dans le projet de l'AKP, le gouvernement serait responsable devant le président, mais pas devant l'Assemblée. Le professeur de droit constitutionnel Ergun Özbudun parle de “présidentialisme alla turca”. Le présidentialisme se définit comme un système politique où le président est, en droit ou en fait, à la fois chef de l'État et du gouvernement, et dispose de larges pouvoirs.
L'AKP justifie sa proposition par la nécessité de donner à l'exécutif davantage de stabilité et d'efficacité. Ses arguments soulignent le besoin d'une action politique sur le long terme, et d'empêcher la résurgence de gouvernements civils faibles qui justifieraient une implication de l'armée en politique. Il met également en avant “l'anomalie démocratique” qu'il y aurait à élire un président au suffrage universel direct sans lui conférer de réels pouvoirs de décision autres que le droit de veto législatif dont il dispose actuellement.
L'opposition critique une présidence trop forte
Le CHP dénonce quant à lui l'extension que propose l'AKP des prérogatives présidentielles en termes de nominations. Cette extension s'apparente, d'après le principal parti d'opposition, à une atteinte à la séparation des pouvoirs. Selon le député Atilla Kart (CHP), interviewé par Today's Zaman, “il n'est pas acceptable que le président ait l'autorité de nommer la moitié des membres du Haut Conseil des Juges et Procureurs et de la Cour constitutionnelle directement, l'autre moitié indirectement. La Convention européenne des droits de l'Homme stipule que la moitié des membres du pouvoir judiciaire doit être sélectionnée par le monde judiciaire.
Au sein de ces débats constitutionnels, le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan occupe un rôle de premier plan. Principal promoteur du projet présidentiel de l'AKP, il ne peut en vertu des statuts de son parti être candidat à une troisième élection législative en 2015. Le chef du gouvernement devant être issu du Parlement, il ne pourra plus à cette date diriger le pays comme Premier ministre. L'opposition l'accuse de vouloir renforcer les pouvoirs de la présidence de la République en ayant l'ambition d'y accéder à l'été 2014. Un mois avant les vacances parlementaires d'août prochain, cette question du régime présidentiel continue de bloquer les travaux de la Commission de réconciliation constitutionnelle.
Joseph Richard (http://lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 10 juillet 2013

mardi 9 juillet 2013

MURAILLES DE THÉODOSE – Des bulldozers dans les potagers historiques

Des bulldozers de la mairie d'Istanbul ont commencé à détruire, dimanche 7 juillet, une partie des jardins et potagers accolés aux murailles historiques de la ville, à hauteur de Yedikule. Quelques historiens et autres volontaires se sont rendus sur place dimanche et lundi pour soutenir les locataires de ces parcelles de terre et empêcher la destruction des puits byzantins datés du 6ème siècle qu'ils abritent, rapporte les quotidiens Radikal et Bianet. Citant des habitants, les deux journaux expliquent qu'un “parc de récréation” devrait voir le jour dans cette partie de la péninsule historique.
Dans un article universitaire publié en 2008, l'archéologue Alessandra Ricci*, de l'université Koç d'Istanbul, évoque une “culture intense d'oignons, de choux, de carottes, de persil” à l'intérieur des murailles – formées de trois murs successifs – et fait remonter cette tradition à l'époque byzantine. “La pratique des potagers le long des murailles terrestres est le résultat d'une transmission à l'intérieur des familles et entre les générations (…) Cette tradition devrait être préservée”, écrit-elle, ajoutant que plusieurs de ces jardins ont déjà fait les frais de projets d'aménagement urbain ces dernières années. La muraille de Théodose II, dont la construction a commencé au début du 5ème siècle, est l'un des sites stambouliotes classés au patrimoine mondial de l'humanité.
Anne Andlauer (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 9 juillet 2013
*Intangible Cultural Heritage in Istanbul: the Case of the Land Wall's Byzantine Orchards, Alessandra Ricci, Anadolu Medeniyetleri Araştırma Merkezi, Koç Üniversitesi

İstanbul Üniversitesi girişi orjinaline dönüyor

İstanbul Üniversitesi giriş kapısındaki Abdulaziz tuğrası tekrar ortaya çıkıyor.

08 Temmuz 2013 Pazartesi 16:30

İstanbul Üniversitesi girişi orjinaline dönüyor
Yapılan çalışmalarla tarihi yapılar orijinal hallerine dönüştürülüyor.
Şimdi de İstanbul Üniversitesinin giriş kapısının üzerindeki Sultan Abdulaziz’in tuğrası tekrar gün yüzüne çıkarılıyor.
Üstü mermerle kaplanan tuğranın tekrar ortaya çıkartılacağını Mustafa Armağan sosyal medyadan “İstanbul Üniversitesi giriş kapısının üstünde bulunan ama üzeri mermerle kapatılan Abdülaziz'ın tuğrası nihayet açılıyor.” cümlesiyle duyurdu.

Marmaray : premiers tests de circulation le 2 août

Nouillerie relevée ce matin par G VALCK dans cet article: la fête nationale est le 29 septembre à présent, cela aussi a été réformé ??

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Les premiers tests de circulation de la ligne ferroviaire du Marmaray, le train reliant les parties européenne et asiatique d’Istanbul par un tunnel passant à travers le Bosphore, vont débuter le 2 août prochain.
Marmaray comprend un tunnel de 13,6 km passant sous le Bosphore, ainsi que l’extension et la rénovation de 63 km d’une des lignes ferroviaires du réseau de transport de la banlieue d’Istanbul.
Présenté comme le « projet d’ingénierie du siècle », il sera inauguré le 29 septembre par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, à l’occasion du 90e anniversaire de la République de Turquie.
La construction du tunnel a débuté en 2004 et s’est achevée en 2009. Le coût total du projet est de 9.298.539 livres turques.
75.000 passagers par heure devraient emprunter la ligne ferroviaire, soit au total près de 1,2 millions de passagers par jour. 

“ PROJETS FOUS”, 1/4 – Le troisième pont sur le Bosphore

Le gouvernement de l'AKP (Parti de la justice et du développement) lance une série de grands travaux à Istanbul. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan les a baptisés les çılgın projeler (projets fous). Nous publions à partir de ce mardi une série hebdomadaire consacrée à quatre d'entre eux, en commençant cette semaine par celui dont il a été question dans l'actualité récente : le troisième pont sur le Bosphore.
Le chantier de ce troisième pont a été officiellement lancé le 29 mai dernier, le jour du 560ème anniversaire de la conquête de Constantinople, en présence du Premier ministre et du président de la République Abdullah Gül. Sa construction a été confiée à un consortium turco-italien, IC İçtaş-Astaldi, qui détiendra les droits d'exploitation pendant 12 ans, deux mois et 20 jours avant qu'ils ne passent à l'État. La durée prévue des travaux est de trois ans, le Premier ministre ayant toutefois demandé au consortium de les terminer en deux ans. Leur coût est estimé à 2,5 milliards de dollars (1,9 milliard d'euros). D'une longueur totale de 1.875 mètres le troisième pont comptera 10 axes : deux “quatre voies” et deux voies ferrées au milieu. Le prix du passage a été annoncé autour de trois dollars. Le pont permettra de contourner Istanbul en passant par une autoroute longue de 260 km entre la Thrace orientale et l'Anatolie. Sa localisation est proche de la mer Noire, à la hauteur de Sarıyer/Garipçe sur la rive européenne et de Poyrazköy sur la rive asiatique.
Le ministre des transports Binali Yıldırım a déclaré lors de la cérémonie de lancement des travaux qu'avec sa largeur de 59 mètres “il sera le plus large pont routier au monde. De plus, ses tours latérales d'une hauteur de 322 mètres seront les plus hautes au monde.” Le ministre a ajouté que dès la fin de la construction du pont, le trafic de transit de la région d'Istanbul ainsi que les camions seront redirigés vers lui. “La Turquie perd annuellement trois milliards de livres turques (1,2 milliard d'euros) du fait des coûts de travail et de la surconsommation de carburant sur les ponts.”
De nouvelles zones urbaines au nord d'Istanbul
Actuellement, deux ponts traversent le détroit à Istanbul. Le pont du Bosphore a été achevé en 1973, le pont Fatih Sultan Mehmet en 1988. Deux raisons principales justifient selon le parti au pouvoir la construction d'un troisième pont davantage au nord, dans une zone non-urbanisée. La première est le trafic et les embouteillages quasi-permanents sur les deux premiers ponts. Pour y remédier, l'AKP propose de séparer le trafic urbain quotidien (par exemple de ceux qui se rendent au travail) du trafic de transit en détournant ce dernier vers le troisième pont.
La seconde raison concerne le dynamisme économique qu'apportera le chantier. Çare Olgun Çalışkan, du bureau stambouliote de la chambre des planificateurs urbains, a dirigé la rédaction d'un rapport consacré au troisième pont (d'où sont extraites les cartes présentées ici). Il prévoit que ce projet conduira à la naissance de nouvelles zones urbaines dans la région au nord d'Istanbul. Cela devrait ouvrir aux secteurs de l'immobilier et du bâtiment des marchés dont le montant total est estimé à 350 milliards de dollars (272 milliards d'euros). L'axe de départ de ces constructions serait constitué de l'autoroute qui passera sur le pont.
Une solution aux embouteillages ?
Oktay Ekinci, architecte et journaliste à Cumhuriyet, souligne dans le documentaire Ekümenopolis que du point de vue de l'aménagement, le débat n'est pas centré sur le pont : “Une bande terrestre de 30 km sépare la mer Noire de la mer de Marmara. Pendant longtemps, Istanbul s'est développée sur le tiers le plus au sud de cette bande. Les deux premiers ponts et leurs autoroutes ont ouvert à l'urbanisation le deuxième tiers. Dans le cas du troisième et dernier tiers, ce n'est pas tant le pont qui compte que ses autoroutes.” L'AKP confirme ce point en présentant ces autoroutes comme la solution au problème du trafic stambouliote. Egalement interviewé dans le documentaire Ekümenopolis, Haluk Gerçek, professeur à l'Université Technique d'Istanbul et directeur du plan de transports d'Istanbul en 1996, doute de l'efficacité de cette option : “D'après ses promoteurs, ce projet viendrait à la fois soulager le trafic de la ville et faciliter la circulation de transit. Or un rapport de l'Autorité turque des autoroutes estimait en 2006 la part de ce transit dans les traversées des deux ponts du Bosphore à 2,85% du total.
Inquiétudes sur l'impact environnemental
Les discussions autour du troisième pont ne se limitent pas à la thématique des transports. Çare Olgun Çalışkan s'appuie sur l'expérience des deux premiers ponts pour prévoir un impact similaire en termes d'urbanisation. Entre 1973 et les années 1990, les quartiers d'Istanbul situés le long des autoroutes partant des deux ponts ont connu une importante croissance urbaine et démographique.
Le quartier de Sultanbeyli sur la rive orientale a par exemple vu sa population augmenter de 2.100% entre 1985 et 1990, contre 23% pour l'ensemble de la population stambouliote sur la même période. Çare Olgun Çalışkan estime à 7,3 millions le nombre de nouveaux habitants potentiels après la construction du pont Yavuz Sultan Selim, ainsi que le troisième pont doit être baptisé. Ses conséquences seront selon lui plus importantes que les deux premiers ponts car il sera édifié à une latitude encore très peu urbanisée.
L'impact environnemental du projet dans les zones naturelles au nord d'Istanbul cristallise les inquiétudes. Selon les opposants au projet, la nouvelle urbanisation générera un surplus de trafic et de pollution. Plusieurs experts pointent du doigt les conséquences en termes de hausse des températures moyennes et de dommages sur les sources d'eau potable et la biodiversité. Le gouvernement a annoncé que 2,5 millions d'arbres allaient être déplacés afin de permettre la construction de l'axe autoroutier. Depuis 1973, la région d'Istanbul a perdu 11.000 hectares de forêt pour laisser la place à des constructions.
S'interroger sur les limites d'Istanbul
Le directeur général de la Doğa Derneği (Association de la Nature), Engin Yılmaz, demande aux autorités dans le quotidien anglophone Today's Zaman de s'interroger sur “jusqu'à quel point elles souhaitent qu'Istanbul et sa population s'agrandissent.” Selon lui, “il est impossible de résoudre les problèmes de trafic par des mesures à Istanbul mais en agissant à Diyarbakır ou dans d'autres provinces d'Anatolie, d'où partent de nombreux migrants, afin d'éliminer les raisons qu'ont ces gens de quitter leur région.”
Çare Olgun Çalışkan souligne lui aussi le besoin d'un équilibre entre la population et les opportunités d'emploi sur chaque rive afin de limiter le nombre de traversées. Il souhaite la fin de l'expansion urbaine vers le nord, le recentrage de la ville selon un axe est-ouest et le développement des transports publics, maritimes et ferroviaires. Sur ce dernier point, l'AKP a lancé un autre de ses “projets fous” : la voie ferrée souterraine Marmaray. Ce sera le prochain sujet de notre série.
Joseph Richard (http://lepetitjournal.com/istanbul) mardi 9 juillet 2013

LYCÉES FRANÇAIS DE TURQUIE – Sur 110 candidats, 105 ont eu le bac

Les résultats du baccalauréat pour les lycées français de Turquie sont tombés. Sur les 78 candidats inscrits au lycée Pierre Loti d'Istanbul cette année (soit 23 élèves de plus que l'an dernier), 74 ont été reçus : 22 sur 23 en section Economique et sociale (ES), 18 sur 18 en section Littéraire et 34 sur 37 en section Scientifique. Sept bacheliers obtiennent une mention Très bien (dont un avec félicitations du jury pour une moyenne supérieure à 18), 19 obtiennent une mention Bien et 18 Assez Bien.
Sur les 32 candidats inscrits au lycée Charles de Gaulle d'Ankara cette année, 31 ont été reçus. Six bacheliers obtiennent une mention Très bien (dont un avec félicitations du jury pour une moyenne supérieure à 18), 8 obtiennent une mention Bien et 10 Assez Bien. Soit un total de 24 mentions sur 31 élèves admis.
Félicitations aux nouveaux bacheliers !



Istanbul (www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi 8 juillet 2013

MAHYA – Ces colliers de lumière qui s'allument pour le Ramadan

Hier soir, les bandeaux d'ampoules colorées qu'arborent cinq des mosquées d'Istanbul se sont allumés pour la première fois depuis un an. Issue d'une tradition artisanale, l'illumination des “mahya” a marqué l'entrée des musulmans dans leur mois de jeûne. Chaque année depuis quatre siècles, ces guirlandes suspendues dans les airs éclairent les mosquées de la ville toutes les nuits du Ramadan.
Chaque année, on se déplace de toute la Turquie pour admirer le spectacle nocturne. Les mahya (littéralement “écrire dans le ciel”, ndlr), suspendus entre deux minarets, ont été allumés symboliquement hier soir, première nuit du mois de jeûne du Ramadan. Composées de petites ampoules électriques, ces guirlandes qui flottent au-dessus des dômes de cinq mosquées d'Istanbul sont en réalité de véritables épigraphes religieux. Chacune de ces illuminations est porteuse d'un message différent.
Au fil du Bosphore, on aperçoit les cinq mahya qui brillent sur les deux rives. Près de la Corne d'Or, on admire les ornements d'ampoules des mosquées Süleymaniye et d'Eyüp Sultan.“Ey Oruç Tut Bizi” (Ô jeûne, tiens nous) peut-on lire au-dessus de la Yeni Camii d'Eminonü. Côté asiatique aussi, à Üskudar, les ampoules sont allumées :“Hoşgeldin Onbir Ayın Sultanı” (Bienvenue au Sultan des onze mois). Pionnière dans cet art de lumière, la Mosquée Bleue, qui a accueilli le premier mahya il a plus de 450 ans, reste fidèle au poste. A Sultanahmet (photo de gauche, DJ), la plus grande mosquée du pays scintille : “Merhaba Ya Şehri Ramazan” (littéralement, Bonjour Ô Ramadan).
Kahraman Yıldız, l'un des derniersmaîtres mahya d'Istanbul
Surnommé Süleyman usta (maître Süleyman, ndlr), Kahraman Yıldız travaille au sein de l'atelier de mahya de la Direction régionale des fondations d'Istanbul. Il est artisan mahya depuis qu'il a 18 ans. Son père lui a transmis le métier, comme le veut la tradition. Dans son atelier, le maître mahya et quelques collègues électriciens s'emploient à visser une par une les ampoules et à ajuster la longueur des fils électriques jusqu'à obtenir les bandeaux de lampions désirés. La composition des messages sur les guirlandes relève d'un véritable design artisanal.
Une manifestation religieuse, autrefois politique
Mercredi dernier, toute l'équipe s'est rendue dans les cinq mosquées d'Istanbul pour hisser les mahya entre les minarets. “J'aime mon métier” raconte Kahraman Yıldız. “C'est comme ci j'ornais le ciel de ces merveilleux colliers”. Ce week-end, l'artisan a également accroché ses “colliers” entre les minarets de la Ulu Camii de Bursa. Chaque semaine, ces guirlandes faites à la main seront remplacées par des nouvelles, changeant les messages au-dessus des coupoles des mosquées.
La Yeni Camii d'Eminönü (photo DJ)
D'après l'agence de presse Anatolie, le premier mahya a été accroché il y a 450 ans. Le muezzin Hâfız Ahmed Kefevî de la mosquée de Fatih avait suspendu une rangée de bougies. Flatté, le sultan a alors ordonné que la tradition se perpétue dans les mosquées dites selatin – dont la construction a été ordonnée par un sultan ottoman. Dans les premières années de la République de Turquie, les mahya ont adopté un ton plus politisé appelant à “Prendre soin des orphelins” ou à “Consommer les biens nationaux”. Aujourd'hui, les mahya célèbrent uniquement le Ramadan.
Un art en perdition ?
De cette tradition locale est né un artisanat qui se transmet de père en fils. Il y a quelques années, chacune des mosquées selatin d'Istanbul disposait de sa propre équipe de maîtres mahya. En 2012, ils étaient seulement sept à décorer la ville de ces colliers de lumières dont quatre ont plus de trente ans de métier. Pour éviter la perdition de l'art des mahya, la Direction des fondations a lancé l'an dernier un programme de formation pour quatre électriciens.
Quelques photos prises hier soir au moment de la prière "teravih" (prière quotidienne du soir, exécutée pendant le mois de jeûne du Ramadan à partir de la veille du premier jour du mois):

Diane Jean (http://lepetitjournal.com/istanbul) mardi 9 juillet 2013

lundi 8 juillet 2013

LYCÉE PIERRE LOTI – Sur 78 candidats, 74 ont eu le bac

Les résultats du baccalauréat pour les lycées français de Turquie sont tombés. Sur les 78 candidats inscrits au lycée Pierre Loti d'Istanbul cette année (soit 23 élèves de plus que l'an dernier), 74 ont été reçus : 22 sur 23 en section Economique et sociale (ES), 18 sur 18 en section Littéraire et 34 sur 37 en section Scientifique. Sept bacheliers obtiennent une mention Très bien (dont un avec félicitations du jury pour une moyenne supérieure à 18), 19 obtiennent une mention Bien et 18 Assez Bien.
Félicitations aux nouveaux bacheliers !
Istanbul (www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi 8 juillet 2013

#OCCUPYGEZI – Les manifestants de retour à Taksim

En fin de semaine dernière, les opposants au projet ont salué l'annulation du projet de réaménagement de la place Taksim comme une victoire. Dans la foulée, ils ont annoncé vouloir reprendre le contrôle de “leur” parc samedi en fin d'après-midi. Les policiers antiémeute ont répondu à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau. Dimanche, des milliers de manifestants s'étaient donné rendez-vous sur l'autre rive, à Kadıköy.
A 17h samedi, une centaine de féministes entrent sur la place Taksim. D'un pas cadencé, le cortège arbore des pancartes “Fin aux abus de la police” et “L'AKP et la police, ennemis de la femme”. Le groupe est en avance. Le collectif d'associations Taksim Solidarité a appelé à se réunir sur la place à 19h pour “commémorer nos morts, leur rappeler nos revendications, et condamner la violence”.
L'entrée de la place Taksim samedi (Photo CC)
A peine arrivé en lisière de la place Taksim, le second défilé de manifestants se heurte à un imposant dispositif de policiers antiémeute. En moins d'une heure, les forces de l'ordre dispersent les 3.000 protestataires à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau. A 19h, à la place des manifestants attendus, les alentours du Monument de la République étaient uniquement peuplés de casques blancs, ceux de la police.
Après la première intervention des forces de l'ordre, les contestataires se sont immédiatement repliés vers l'avenue Istiklâl, scandant les chants devenus hymnes du mouvement: “Tayyip démissionne!” ou encore “Tous ensemble, contre le fascisme”. Gürsel Tekin, le président du groupe parlementaire du Parti du peuple républicain (CHP), principal parti d'opposition, s'est rendu sur place pour essayer de tempérer la situation, sans succès. Les tirs de gaz lacrymogènes ont résonné jusque tard dans la nuit dans les ruelles de Cihangir. A Ankara, plusieurs centaines de personnes ont exprimé leur soutien aux protestataires.
Attaque à la machette
Samedi, une vidéo, circulant sur le web et rapportée par l'agence de presse Doğan, montrait des individus munis de machettes à la poursuite des manifestants le soir même, près de Talimhane. Dimanche, le gouverneur d'Istanbul Hüseyin Avni Mutlu a annoncé via Twitter que deux personnes avaient été arrêtées suite à ces violences. Mais quatre de ces “hommes à machette” auraient été relachés. Les autorités n'ont fait pour l'instant aucune déclaration sur le sujet.
En marge de la manifestation à Taksim, 30 Stambouliotes auraient été emmenés en garde à vue d'après le quotidien Radikal, parmi lesquels le photographe italien Mattia Cacciatori. Le Hürriyet Daily News fait état de 15 arrestations dans tout le pays. D'après l'Agence de presse Anatolie (AA), le ministre de l'Intérieur Muammer Güler a qualifié cette nouvelle intervention policière de naturelle”, dénonçant le caractère “illégal” des manifestations sur la place Taksim. Le nombre de blessés est pour l'instant inconnu.
Kadıköy, nouvel épicentre des manifestations ?
Dimanche, de l'autre côté du Bosphore, une ambiance plus festive mais tout aussi engagée a envahi la rive asiatique. Annoncé depuis une semaine, le festival “Gazdanadam” (l'homme du gaz, ndlr) a réuni plusieurs milliers de personnes. Sous les coups de sifflets, le public a assisté à de nombreuses performances d'artistes sponsorisées par les médias d'opposition (photo de droite, DJ). Asude, jeune diplômée de 22 ans, a rejoint la foule. “Début juin, j'étais au parc de Taksim mais maintenant, la police occupe constamment les lieux. C'est devenu trop dangereux, alors depuis quelques semaines, je viens ici (à Kadıköy, ndlr)”
Kadıköy est devenu le théâtre d'importants rassemblements suite à la reprise du parc par la police. Tous les soirs de la semaine, des centaines d'individus se retrouvent aux heures de fermeture des bureaux dans les parcs environnants pour débattre de leurs revendications. “Aujourd'hui, c'est une première victoire que l'on célèbre !” ajoute Asude, en référence à la décision de justice publiée en fin de semaine. Contrairement à Taksim, aucune présence ni intervention policière n'a été constatée jusqu'ici.
La réouverture du parc Gezi repoussée
En fin de semaine dernière, le premier tribunal administratif d'Istanbul a rendu publique sa décision du 6 juin dernier concernant l'ensemble du projet de réaménagement de la place Taksim. Le projet d'urbanisation est annulé au motif notamment qu'aucune consultation n'avait été réalisée auprès de la population stambouliote. Depuis le 15 juin – date à laquelle les forces de l'ordre ont repris le contrôle de la place Taksim, les bulldozers et les employés municipaux s'emploient à nettoyer et refleurir le parc (photo de gauche, DJ).
Le gouverneur d'Istanbul Hüseyin Avni Mutlu avait déclaré à la presse samedi : “Nous prévoyons de rouvrir le parc Gezi demain (dimanche, ndlr) ou au plus tard lundi pour qu'il soit mis à la disposition de tous les citoyens”. Le lendemain, pourtant, seul Kemal Kılıçdaroğlu, le président du CHP et quelques uns de ses partisans, ont pu visiter le square dont l'entrée est pour l'instant toujours fermée au public. La réouverture du parc a été repoussée à lundi.
Diane Jean (http://lepetitjournal.com/istanbul) lundi 8 juillet 2013

1.500 nageurs traversent le Bosphore, dont 17 Français... et Ian Thorpe!

La vingt-cinquième édition de la Course intercontinentale sur le Bosphore s'est tenue hier à Istanbul. Près de 1.500 nageurs, parmi lesquels 17 Français, ont pris part au parcours de 6,5 kilomètres, reliant l'Asie à l'Europe. Ambiance.
Alors que toute la Turquie attend avec impatience de savoir si Istanbul accueillera les Jeux de 2020, le Comité national olympique turc organisait hier, à Istanbul, la vingt-cinquième édition de la Course intercontinentale sur le Bosphore. Tôt dans la matinée, 1.476 concurrents, âgés de 14 à 83 ans, se sont lancés à l'assaut d'un parcours aquatique long de 6,5 kilomètres, reliant Kanlıca à Kuruçeşme.
"La principale difficulté, c'est de savoir s'orienter. Il y a un courant porteur au centre du Bosphore, mais comme le chemin n'est pas droit, il faut faire attention à ne pas se laisser déporter sur les côtés, sinon on est vite obligé de se battre contre les courants", explique Gustave, un Français de 32 ans. Comme lui, 17 nageurs français ont pris part à la course. Certains sont même venus de très loin spécialement pour l'événement. "C'est un copain de Paris qui m'a proposé de participer à la course il y a quelques mois. Comme j'habite à Dubaï, c'était une bonne occasion de se retrouver et de passer un week-end entre amis à Istanbul", témoigne Romain, tout juste sorti de l'eau.
Trois nageurs français (photo JG)
Une chance unique de nager entre deux continents
Pour tous ces "nageurs du dimanche", comme beaucoup se définissent eux-mêmes, la Course intercontinentale sur le Bosphore offre une possibilité presque unique, et hautement symbolique, de rallier deux continents à la nage."C'est vraiment quelque chose d'incroyable. Pendant deux heures, ils bloquent les bateaux pour nous laisser nager tranquille, au milieu du Bosphore, entre l'Asie et l'Europe", s'enthousiasme Mathieu. Ce Français de 32 ans, qui réside à Dubaï où il occupe un poste de directeur financier dans une compagnie pétrolière, confie également être séduit par la diversité culturelle entourant l'événement. "Ça représente bien ce qu'est Istanbul", ajoute-t-il.
Tous les concurrents se sont vus délivrer
une attestation de participation (photo JG)
Cette année encore, des nageurs de toutes nationalités étaient présents au départ la Course intercontinentale sur le Bosphore. Des Russes, de Britanniques, des Hollandais et de nombreux Italiens, parmi lesquels Sema, une banquière de 32 ans vivant à Ankara. "Les gens hésitent à participer à la course parce qu'ils pensent qu'ils ne vont pas y arriver. Mais ce n'est pas si dur, même sans s'entraîner régulièrement. Tout le monde devrait venir !" lance la jeune femme, qui célébrait hier sa neuvième participation.
Le vainqueur de la course, Hasan Emre Musluoğlu
Les organisateurs de la Course intercontinentale sur le Bosphore accueillaient pour cette vingt-cinquième édition un invité de marque : Ian Thorpe, le légendaire nageur australien, quintuple champion olympique. Récemment sorti de sa retraite sportive, "la torpille", comme on le surnomme, est arrivée largement avant tout le monde. Mais ne concourant pas pour le classement général, c'est le nageur turc Hasan Emre Musluoğlu qui a été déclaré vainqueur, après avoir bouclé le parcours en 39 minutes et 13 secondes.
Jonathan Grimmer (http://www.lepetitjournal.com/Istanbul) lundi 8 juillet 2013