vendredi 12 octobre 2012

EXPOSITION DE MEHMET ILBAYSÖZÜ au MANS


Chantal AÏOU "SINAN" et LES AMIS DE LALELI s'associent pour organiser une exposition des photos de Mehmet ILBAYSÖZÜ.
Cette exposition aura lieu au Palais des Congrès du MANS du 16 novembre (vernissage) au 15 décembre 2012.
L'exposition se teindra en même temps que la quinzaine de la Turquie organisée par l'association franco-turque cénomane qui donnera lieu à de multiples animations à travers la ville du Mans.

Palais des congrès: Cité cénomane, rue d'Arcole 72000 LE MANS
Tél: 02.43.43.59.59

BÜYÜKADA - Faut-il supprimer les calèches pour protéger les chevaux?


Les calèches de Büyükada, la plus grande des îles des Princes, ne seront-elles bientôt qu’une image de carte postale ? Les fameux fayton contribuent pourtant à l’atmosphère unique de cette île où l’on ne circule qu’à pied, à vélo ou à cheval. Ces derniers pourraient être remplacés par des véhicules électriques en raison de l’indignation de touristes et d’habitants de l’île face aux mauvais traitements infligés aux animaux. 

"Pratiquement tous les chevaux que nous avons vus nous ont semblé mal-nourris et manifestement, leurs propriétaires ne les soignent pas", déclare sans détour John, touriste américain en vacances à Istanbul. "Je ne suis pas spécialement porté sur la protection des animaux mais vraiment, ce qu’on voit à Büyükada est un perpétuel spectacle de torture d’animal." Onur, un habitant de l’île, s'interroge quant à lui sur la capacité de Büyükada à accueillir et entretenir près de 400 chevaux. Leur nombre et leur rythme de travail, dit-il, ne cesse d’augmenter, en raison de la manne touristique qu’ils représentent.
La place d'où partent toutes les calèches (photo AH)
Baho, cocher, assure tous les jours le service sur l'île. Il facture 60 livres turques le tour complet et 40 TL pour le plus court. Il assure utiliser deux couples de chevaux, "un le matin, un l’après-midi". Comme la plupart de ses collègues, Baho reste évasif sur les soins et les quantités de nourriture qu’il leur fournit chaque jour mais affirme "bien les traiter, même s’ils n’ont que très rarement des jours de repos. Je suis obligé de travailler tous les jours pour gagner ma vie, c’est pareil pour mes chevaux. Ce sont mes instruments de travail," justifie-t-il.

La réponse d’ISPARK
Les polémiques générées par des articles et des photos montrant des chevaux visiblement maltraités voire quasiment laissés pour morts sont venues s’ajouter aux plaintes déposées par les touristes et les locaux auprès de la municipalité. En réponse, ISPARK (Istanbul Otopark Işletmeleri Ticaret A.Ş), l’organisme qui gère les calèches de l’île, a tout d’abord refusé de porter la responsabilité du traitement des chevaux, affirmant que la société ne s’occupait que de la gestion des écuries.

ISPARK songe aujourd’hui à remplacer les calèches par des voitures électriques, entrainant la disparition de tout un pan du secteur économique de l’île. Mais rien n'est encore signé. La société, qui gère également les parkings d’Istanbul, a d'ailleurs lancé en mai un projet visant à implanter des microprocesseurs aux chevaux de Büyükada. Ils contiendront des renseignements sur l’animal tels que l’âge, le sexe, l’état de santé et les coordonnées du propriétaire. L’ensemble des informations sera conservé dans une base de données.
Soumis à des rythmes intenses, l'état de santé des chevaux inquiète (photo AH)
Les microprocesseurs ont pour autre but de déterminer le nombre exact de chevaux présents sur l’île ainsi que leurs conditions de vie : combien d’heures de travail par jour et à quelle fréquence. Ils doivent également aider à détecter d’éventuelles maladie ou bactéries. Le directeur général d’ISPARK, Mehmet Çevik, se montre même confiant, affirmant que "la situation sanitaire des chevaux s’améliorera en même temps que leurs conditions de vie."

Ariane Haviland (www.lepetitjournal.com/istanbul) vendredi 12 octobre 2012

TURQUIE:Avec la Clio IV, Oyak-Renault devient pour la première fois site de production principal


La nouvelle Clio IV de Renault est en vente depuis mercredi. Le véhicule est principalement fabriqué en Turquie, dans l’usine de Bursa. A cette occasion, lepetitjournal.com a rencontré son directeur communication, Hakan Tandoğdu, afin d’en savoir plus sur ce nouveau modèle et sa production

Lepetitjournal.com : L’annonce de la fabrication de la Clio IV en Turquie avait suscité une polémique en janvier 2010. Qu’en est-il actuellement ?
Hakan Tandoğdu (photo GL) : A mon avis, il n’y a plus de tension. Il y a eu une rencontre entre Nicolas Sarkozy et Carlos Ghosn au palais de l’Elysée : une partie des Clio sera fabriquée à Flins (France, Allemagne, Bénélux…) et une autre partie à Bursa (Europe de l’Est et pays de la Méditerranée). La production se fera selon les marchés.
Parlez-nous de la Clio IV…
Cette voiture a beaucoup de sens pour Renault et Oyak-Renault. Le designer de Renault a changé. Laurens Van-Den-Acker, un designer hollandais, est arrivé avec une mission ambitieuse : refléter l’identité de Renault sur les produits... Innovation, people centric (nous mettons l’humain au centre de nos activités, nous travaillons pour l’être humain) et mobilité durable. Le nouveau produit a été dessiné et conçu par son équipe. La Clio IV reflète la nouvelle image de marque de Renault.
Quelles sont ses caractéristiques ?
Les nouveautés de la Clio : 100% ESP (Électro-stabilisateur programmé, ndlr), vitres et rétroviseurs électriques, un tiers, deux tiers banquettes arrière rabattables, pas de clef (keyless), celle-ci étant remplacée par une carte (main-libre). Il y a aussi des options telles que le système bass reflex (brevet sur les haut-parleurs Hi-Fi, évacuation d’air). La Clio IV a reçu une note de 85/100 de la part de l’organisme Euro NCAP, cinq étoiles, et dans certains domaines, nous sommes champions, notamment sur la protection des enfants et des piétons. Le prix de vente est compris entre 29.000 TL et 40.000 TL. Deux types de navigation seront proposés : Media nav (écran deux fonctions navigation et radio) et ultérieurement, début 2013, option R link, écran tactile.
Où en êtes-vous dans le domaine environnement/écologie ?
Renault s’investit beaucoup dans le domaine de l’écologie et de la mobilité durable, qui est l'un des axes de responsabilité sociale avec l’éducation, la sécurité et la diversité. En 2008, Renault a déclaré qu’il allait investir dans les véhicules électriques avec un budget de quatre milliards d’euros. Nous travaillons avec notre alliance Nissan. Le premier véhicule a été le Kangoo, suivi de la Fluence, de la Tweezy et de Zoé, qui a un lien fort avec la Clio IV puisqu’elle a été développée sur la même plateforme. Flins a notamment été choisie comme usine pour fabriquer la Zoé, en même temps que la Clio IV. Chez Oyak-Renault, nous fabriquons le deuxième véhicule électrique de Renault, la Fluence ZE, qui a une particularité : la fonction quick-drop, une station où en moins de trois minutes, on peut démonter la batterie vide et la changer avec une batterie pleine. Bien entendu, le véhicule doit avoir l’architecture qui va avec. Il faut toujours une collaboration très étroite avec le gouvernement, nous travaillons aussi avec Renault-Mais. Cinq M.O.U (Memorandum of understanding/mémorandum d’entente, ndlr) ont été signés avec les mairies d’Istanbul, Ankara, Gaziantep, Kocaeli, et le dernier à Antalya.
Et qu’en est-il sur le plan écologique pour la Clio IV ?
Surtout pour la mobilité durable, Renault a travaillé sur les émissions et a conçu deux nouveaux moteurs de 90 CV. L’un de 1,5 litre diesel et l’autre de 900 cm3 essence, 3 cylindres turbo. Le diesel consomme 3,2 litres/100 km, c’est l’équivalent de 83 g de CO2/km et est le meilleur dans sa catégorie. L’autre consomme 4,3 litres/100km, l’équivalent de 99g de CO2/km. Il y a un système STOP-START, arrêt et redémarrage du moteur, récupération d’énergie au freinage, quelques techniques avancées comme la pompe à huile à cylindre et variable, pour augmenter l’efficience du moteur, thermo-management, EGR basse pression, mais aussi un bouton éco-conduite sur ces deux motorisations. En appuyant sur ce bouton, on peut gagner jusqu’à un litre/100km sur la consommation. Il vous limite sur la puissance du moteur et fournit un confort thermique optimisé (…). Avec la Clio IV, Renault devient champion pour les versions diesel, pour les émissions de CO2 et est dans le peloton pour les moteurs essence.
La Clio IV, dont la commercialisation vient de commencer (photo GL)
Renault en Turquie, c’est une histoire de 43 ans…
Oyak-Renault est une importante filiale de Renault. Oyak correspond à 49% de l’entreprise (fonds de pension de l’armée) et Renault 51%, pour la Turquie. C’est beaucoup de réussites, comme la Renault 19, premier véhicule fabriqué chez Oyak-Renault en même temps que dans les autres usines Renault en France. La Mégane Wagon fut le premier véhicule exporté vers le monde entier. La saga Clio commence en 1999 chez Oyak-Renault, avec la fabrication de la Symbol, qui est sur la base de la Clio II. On n’exporte pas ce modèle vers la France, mais plutôt vers l’Europe de l’Est, l’Afrique du Nord, la Turquie et la Russie. En 2006, il y a eu la deuxième industrialisation de la Clio III. Avec la Clio IV, Oyak-Renault devient pour la première fois “mother plan” (site de production principal, ndlr) pour un produit défini.
Pouvez-vous nous donner quelques chiffres à propos de Oyak-Renault à Bursa ?
Il y a deux usines Oyak-Renault: carrosserie-montage et mécanique. Pour la première, la capacité de production est de 60 véhicules par heure soit 360.000 véhicules par an. Côté mécanique, avec les investissements de la ligne d’usinage de Carter cylindres, nous fabriquons certains composants du moteur diesel 1,5 litre (moteur le plus fabriqué chez Renault) et assemblons sur la même ligne les deux moteurs, essence et diesel avec une capacité d’assemblage de 450.000 moteurs par an, soit 75 moteurs par heure. L’année dernière, nous avons fabriqué 330.000 véhicules au total, c’était un record ! Nous avons aussi fabriqué 300.000 moteurs, 300.000 boites de vitesse, des châssis, 330.000 trains-avant et 360.000 trains-arrière, qui suivent la ligne de montage. Cette année est un peu plus mitigée. Nous avons eu des journées de chômage et avons dû nous adapter à la demande, jusqu’au mois d’août. Maintenant, nous sommes à 53 véhicules à l’heure, c’est 10% de moins par rapport à l’année dernière… soit un peu moins de 300.000 véhicules par an. Il y a trois équipes qui travaillent chez Oyak-Renault (en 3/8), plus de 6.000 personnes, 6 jours sur 7. (...) Il y a 1.300 cols blancs, des managers, dont 680 ingénieurs. C’est l'une des identités de Renault et c’est bien le profil ingénieur qui est le plus recherché.
Avez-vous des exigences sur la maîtrise de la langue française ?
La langue française est importante mais ces dernières années, Renault devient internationale. Auparavant, le français était une condition sine qua non, mais aujourd’hui on embauche des gens qui connaissent la langue anglaise (exigence de Renault). 140 personnes parmi les cols blancs ont une connaissance du français et anglais supérieure à 750 au TOIEC et TFI (référentiel pour la langue française et anglaise). Des cours de français sont aussi organisés.
Propos recueillis par Gaelle Loisel (www.lepetitjournal.com/istanbul) vendredi 12 octobre 2012
Biographie de Hakan Tandoğdu :
Ingénieur en mécanique, il a étudié au lycée de Galatasaray d’Istanbul et est diplômé de la Middle-Est Technical University (ODTÜ) d’Ankara. Il travaille depuis 20 ans chez Renault : d’abord ingénieur mise au point moteur, puis chef de section validation, endurance et synthèse véhicule, puis chef de département fonctions transversales. En 2008, il rejoint les affaires publiques (mobilité à la direction des ressources humaines). Il a effectué une maîtrise à l’université Erasmus de Rotterdam (Pays-Bas). Sa thèse avait pour thème “L’identité des organisations”. Depuis avril 2012, il est chef de département communication et affaires publiques chez Oyak-Renault.

jeudi 11 octobre 2012

Une mosquée ottomane en Afrique du Sud



Mots clés : International
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La mosquée Nizamyiye édifiée dans un style ottoman près de Johannesbourg, en Afrique du Sud, a été inaugurée jeudi 4 octobre par le ministre turc de l’Economie Zafer Çaglayan et Jacob Zuma, le président sud-africain.
Le ministre turc de l’Economie Zafer Çaglayan a inauguré jeudi 4 octobre une grande mosquée à côté de la ville sud-africaine de Johannesburg. Rizanur Meral, président de la Confédération des hommes d'affaires et des industriels turcs (TUSKON), Mustafa Çikrikçioglu, vice-président de l’Assemblée des exportateurs turcs (TIM) et plusieurs hommes d'affaires turcs étaient également présents. La mosquée imite le style des complexes ottomans, abritant également un centre culturel, une école turque, des terrains de sport, des commerces, une clinique, un restaurant et une académie de sciences islamique. «Il s'agit d'un complexe social qui servira de lieu de rencontre pour toutes les religions et les croyances», a déclaré Çaglayan, qui était en visite officielle en Afrique du Sud. Appelé le Nizamiye Külliyesi, le complexe a été totalement financé par Ali Katircioglu, un homme d'affaires turc âgé de 74 ans. La mosquée en elle-même est une petite réplique de la mosquée Selimiye érigée au XVIe siècle dans la ville turque d'Edirne et qui figure au patrimoine mondial de l'Unesco.
La mosquée porte le nom de Nizam al-Mulk, un héros persan !
La construction du complexe, qui représente le plus grand du genre dans l’hémisphère sud, a commencé il y a trois ans dans une localité située entre la capitale économique de l'Afrique du Sud, Johannesburg, et sa capitale politique, Pretoria. L'ex-président sud-africain Nelson Mandela, qui en avait souhaité la construction, avait insisté sur la nécessité d'y inclure une clinique. C'est l'actuel chef de l'Etat sud-africain Jacob Zuma qui a coupé jeudi le ruban rouge, entouré d'une délégation ministérielle turque. «La mosquée Nizamyiye va contribuer à améliorer la compréhension et la tolérance entre les diverses religions», a-t-il déclaré, sous les applaudissements. L'édifice, avec son dôme de 24 mètres de diamètre, est une réplique de la mosquée Selimiye. L'édifice religieux porte le nom de Nizam al-Mulk, un héros persan qui vécut au XIe siècle. L'Afrique du Sud est un pays très majoritairement chrétien qui compte environ 650.000 musulmans pour 50 millions d'habitants.

L’EUROPE ÉVALUE LA TURQUIE - “Peut (beaucoup) mieux faire”


Comme tous les ans à la même époque, la Commission européenne a rendu public hier son traditionnel rapport de suivi, qui évalue l’avancée de la candidature de la Turquie. Sur plusieurs points, l’institution se montre critique et encourage le gouvernement turc, qui négocie son adhésion depuis 2005, à redoubler d’efforts. Des remontrances de moins en moins bien perçues à Ankara…
“Inquiétudes croissantes”, “vives préoccupations”, “problèmes graves”… Dans les conclusions de son quinzième rapport, épais de 94 pages, la Commission ne cherche pas à arrondir les angles. Ses équipes ont passé en revue les différents chapitres de négociations, distribuant quelques “bonus” et de nombreux “malus”, au sujet en particulier de la démocratie et des droits l’Homme.
Lepetitjournal.com d’Istanbul a rassemblé les principaux extraits des conclusions sur ces sujets précis dans le tableau ci-dessous.
Le drapeau turc et celui de l'UE (photo European Parliament, Flickr/CC)
Le ministre chargé des relations avec l’Union européenne, Egemen Bağış, a vivement réagi hier, allant jusqu’à déclarer que “l’Union européenne a des problèmes psychologiques”, qu’elle est “en grave dépression” et “incapable de voir ses propres défauts”.
“Je ne prétends pas que tout soit parfait dans notre pays”, a-t-il ajouté, “mais si des rapports de suivi devaient être écrits sur les pays membres de l’UE, croyez-moi, ces rapports présenteraient des conclusions encore plus graves.”
Après avoir rappelé que l’adhésion à l’UE demeurait une priorité de son gouvernement, le ministre a estimé que ce document allait donner du grain à moudre “à ceux qui en Europe et en Turquie veulent éloigner la Turquie de l’UE”.
Dans un communiqué publié sur son site internet, le ministère des Affaires étrangères a renchéri, considérant le rapport européen comme "non équilibré" car "focalisé sur les éléments négatifs plutôt que sur les éléments positifs."

De son côté, le Commissaire européen à l'Élargissement Stefan Füle a tenté de détendre l'atmosphère en assurant que “personne n'avait l'intention de faire entrer les négociations avec la Turquie dans le Guinness des records”, rapporte l'agence de presse Anatolie. A ce jour, 13 des 35 chapitres de négociations ont été ouverts. Dix-huit autres restent bloqués pour des raisons politiques.
Retrouvez l’intégralité du rapport (en anglais) et ses conclusions (en français).






























Anne Andlauer (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 11 octobre 2012

BIENNALE D'ISTANBUL – Passer du “made in Turkey” au “designed in Turkey”


Istanbul ? Design ? Deux mots dont l’association n’est a priori pas évidente. La Fondation d’Istanbul pour la culture et l’art (IKSV) espère y remédier en organisant, pour la première fois, une biennale du design. Inaugurée hier en présence de deux ministres, elle a pour mission d’imposer Istanbul comme une adresse et une “marque” incontournables sur la scène internationale. IKSV, qui célèbre ses 40 années d’existence, peut déjà se prévaloir d’une prestigieuse biennale d’art contemporain dont la douzième édition, organisée en 2011, a attiré en deux semaines plus de 30.000 visiteurs. Au tour maintenant du design de bénéficier de l’intérêt du public et des moyens de riches mécènes, puisque la création turque repose presque entièrement sur des financements privés. 
Exposition à l'école rum de Galata (photo AA)

“Nous espérons que cette biennale du design permettra de faire connaître la production culturelle de notre pays sur la scène internationale et d’amener à Istanbul des tendances et des pratiques venues des quatre coins du monde”, a souhaité Bülent Eczacıbaşı, président d’IKSV, fondateur – entre autres espaces culturels – du musée Istanbul Modern et dirigeant d’une holding aux quelque 11.000 employés.
“Changer l’image de la Turquie”
La première biennale du design occupera Istanbul du 13 octobre au 12 décembre. Elle se déploie principalement dans deux endroits éloignés de quelques centaines de mètres : l’école privée grecque orthodoxe de Galata (exposition “Adhokrasi” sous la direction de Joseph Grima) et Istanbul Modern (exposition “Musibet” du curateur Emre Arolat). Pas moins de 285 designers et architectes ont contribué à ces événements, qui rassemblent à eux deux 90 projets différents.
De grands sponsors privés (Eren Holding, Koray Şirketler Topluluğu, Vestel, VitrA) ont répondu présent et reçu, lors du lancement hier à l’école de Galata, leur plaquette de remerciement. L’Etat turc apporte aussi sa contribution, par l’intermédiaire d’un fonds du Premier ministère, du soutien du ministère de la Culture et du Tourisme, et du ministère de l’Union européenne.
Le ministre de la Culture (au centre), entouré de Bülent Eczacibasi et de la directrice de la biennale. (photo AA)
“Ce genre de grand événement peut contribuer à changer positivement l’image de la Turquie”, a observé Egemen Bağış, ministre en charge des affaires européennes, ajoutant que l’objectif du pays était de passer, en quelques années, de la production de masse à l’individuel, du “made in Turkey” au “designed in Turkey”.
“Imperfection”
Le choix d’une école grecque orthodoxe, fermée depuis 2007 faute d’élèves, comme l’une des principales adresses de cette biennale n’est probablement pas un hasard. Outre la beauté et l’immensité des lieux (quatre étages d’exposition), cette école est le premier bien restitué à une minorité non-musulmane suite à un changement de législation intervenu l’an dernier.
Le ministre Bağış n’a pas directement évoqué le sujet, citant simplement “ce bâtiment comme une preuve du chemin parcouru par la Turquie ces dix dernières années”. Il a en revanche longuement commenté l’attitude de l’Union européenne, qui rendait le jour même un rapport très critique sur les progrès de la candidature turque. Faisant référence au thème de la biennale, “Imperfection”, Egemen Bağış n’a pas retenu une boutade à l’égard de ses partenaires européens : “Nous accordons de l’importance à l’UE… malgré ses imperfections”, a-t-il lancé.
Exposition Adhocracy à l'école rum de Galata (photo AA)
Le ministre a été rejoint, plus tard, par son homologue de la Culture et du Tourisme, Ertuğrul Günay. La directrice de cette première biennale du design, Özlem Yalım Özkaraoğlu, a, quant à elle, choisi d’insister sur le programme académique, citant les dizaines d’ateliers, de séminaires, de films et d’universités qui participeront à l’événement pendant les neuf prochaines semaines.
Revivez l’inauguration en images et en musique (extrait sonore du documentaire Urbanized de Gary Hustwit, projeté parmi 19 films pendant cette biennale):

Anne Andlauer (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 11 octobre 2012
Retrouvez tout le programme de la première biennale du design d’Istanbul sur son site internet

mercredi 10 octobre 2012

JFOI - Deuxième journée du français dans les organisations internationales


Vendredi 12 octobre 2012, alors que les chefs d’État des 75 pays membres et membres observateurs de l’OIF se réuniront au Sommet de Kinshasa pour définir les grandes orientations politiques de la Francophonie, des fonctionnaires des Organisations internationales (OI) s’évertueront à parler français et à initier, dans leur environnement professionnel; des activités relatives aux valeurs de la Francophonie. 

Cette initiative, qui se veut ludique, sera l’occasion de souligner l’importance des diversités linguistiques, culturelles et conceptuelles dans le fonctionnement des OI.
Bien que concentré sur les institutions multilatérales, l’événement offre à tous la possibilité de participer aux activités diplomatiques, médiatiques et culturelles préparatoires. Les personnes intéressées peuvent s’inscrire sur le site de l’Assemblée des francophones fonctionnaires des organisations internationales (AFFOI).

Pour en savoir plus : http://www.affoi.org/JFOI.php

ISTANBUL FASHION WEEK – C’est parti pour quatre jours de défilés !


Istanbul accueille à partir d’aujourd’hui sa septième semaine de la mode. Pendant quatre jours, les collections printemps-été 2013 de 34 créateurs turcs vont se succéder sur les podiums d’Antrepo 3, à Tophane. Un nombre record pour cette Fashion Week organisée pour la première fois en 2009
Quelques célébrités devraient, comme tous les ans, faire parler de l’événement en défilant pour leurs amis créateurs. Atıl Kutuoğlu, qui avait invité la top russe Irina Shayk et la danseuse-stripteaseuse Dita von Teese en 2011, pourra compter cette année sur Tamara Ecclestone, fille du patron de la Formule 1 Bernie Ecclestone, et sur le mannequin canadien Jessica Stam.
Les créateurs présents sur cette nouvelle édition sont : Mehtap Elaidi, Gamze Saraçoğlu, Özgür Masur, Simay Bülbül, Özlem Kaya, Tuvana Büyükçınar, Niyazi Erdoğan, Nejla Güvenç, Gül Ağış, Studio Kaprol, Atıl Kutoğlu, Hatice Gökçe, Erol Albayrak, Jale Hürdoğan, Deniz Kaprol, Şafak Tokur, Dilek Hanif, Çiğdem Akın, Günseli Türkay, Zeynep Erdoğan, Aslı Güler, Zeynep Tosun, Elif Cığızoğlu, Nihan Buruk et Hakan Akkaya.
De jeunes créateurs présenteront aussi leur travail lors de défilés communs: Nihan Peker, Ayhan Yetgin, Songül Cabacı, Selim Baklacı, Nil Kandemir, Selma State, Emre Erdemoğlu, Tuba Benian et Ayşe Deniz Yeğin.
Voici le programme de ces quatre journées de mode:
Retrouvez tous les détails sur le site internet de l’Istanbul Fashion Week.
Anne Andlauer (www.lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 10 octobre 2012

mardi 9 octobre 2012

PAROLES INHABITUELLES - “D’abord l’humain, ensuite la patrie”


Habituelles pour les défenseurs des droits de l’Homme en Turquie, rares dans la bouche d’un représentant de l’Etat. Ces paroles, présentées par les médias comme “extraordinaires” voire “historiques”, ont été prononcées dimanche par le nouveau directeur de la sûreté de Diyarbakır, ville et province du sud-est à majorité kurde. Elles pourraient attirer des ennuis à l'intéressé
Recep Güven est un homme qui connaît bien la région et son histoire récente. Sa douloureuse histoire récente. Au début des années 90, quand l’armée évacuait des villages dans l’espoir de couper les vivres au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), quand des centaines de gardés à vue disparaissaient mystérieusement, quand l’état d’exception était la règle, Recep Güven était déjà en poste à Diyarbakır, au service du renseignement.
Couverture du dernier rapport de HRW sur les crimes non résolus dans les années 90.
Dimanche dernier, fraichement muté de la province de Siirt à celle Diyarbakır, le nouveau directeur de la sûreté a réuni des journalistes pour tenir, devant leurs caméras, un discours peu commun à ce niveau de fonction.
Constatant que des mineurs continuaient de rejoindre les rangs du PKK, Recep Güven a estimé que “si un enfant choisit la montagne, nous sommes tous responsables. Comment ne pas faire notre autocritique ? Cet enfant n’a pas trouvé de vie sociale à laquelle se raccrocher à cause du fonctionnaire de commissariat qui se comporte mal, à cause de l’usage disproportionné de la force lors d’un contrôle”, a-t-il annoncé.
“L’Etat est là pour servir”
“Nous tuons les gens. Nous tuons leurs êtres chers. Nous faisons germer la haine dans leurs cœurs (…) L’Etat est là pour servir. C’est l’humain d’abord, et non la patrie d’abord”, a-t-il encore déclaré dans sa longue intervention ponctuée de souvenirs des années 90. Le policier a expliqué qu’il savait, à l’époque, que chaque village évacué était une menace pour l’avenir. “Peut-être était-ce la nécessité. Peut-être aussi, des décisions dans l’urgence. (…) Mais c’est la base des problèmes que nous rencontrons aujourd’hui”, s’est-il encore justifié.
Recep Güven a confié avoir, à un moment donné, proposé de se rendre auprès des mères dont les enfants avaient rejoint le PKK. “Ils vont te tuer”, lui a-t-on répondu en guise de refus. “Si seulement nous n’étions pas arrivés si tard, après tant de souffrances”, a-t-il regretté, avant d’affirmer qu’il comptait prendre des cours de kurde pour donner l’exemple.
Ces propos ont en général été salués par les responsables de parti et d’ONG pro-kurdes. Selahattin Demirtaş, co-président du Parti pour la paix et la démocratie (BDP) a toutefois souligné que les pratiques, davantage que les déclarations, importaient à ses yeux. “Le jour où le directeur de la sûreté de Diyarbakır en réfèrera directement au maire de Diyarbakır, Osman Baydemir, ce jour-là nous serons enthousiastes”, a-t-il réagi.
La guerre entre l’armée turque et les militants du PKK dure depuis bientôt 30 ans, sans solution politique à l'horizon. Les propos du chef de police interviennent après un été particulièrement meurtrier dans cette région aux confins de l’Irak et de la Syrie. Dimanche, Recep Güven a rappelé d'autres paroles fortes qu'il avait tenues en 2005: “Si vous ne pleurez pas pour les terroristes qui meurent dans les montagnes, vous n'êtes pas humain.” Ces mots ont provoqué la colère de l'Association des familles de martyrs et de vétérans, qui a annoncé hier son intention de porter plainte.
Anne Andlauer (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 9 octobre 2012

AVENUE İSTİKLAL – Va-t-on enfin pouvoir y marcher sans risques ?


Quel Stambouliote n’a jamais trébuché sur ses pavés disjoints ? Manqué de se tordre la cheville dans un trou ou de chanceler sur une dalle vacillante ? L’avenue İstiklal (İstiklal caddesi), au cœur de Beyoğlu, est certes piétonne, mais malheureux qui voudrait y flâner, la tête en l’air, pour admirer ce qu’il reste des façades 19ème

Interpelée régulièrement par ses administrés, la mairie d’Istanbul s’apprête à renouveler, une fois de plus, le revêtement de l’ancienne Grande rue de Péra. “L’avenue İstiklal sera à la hauteur d’Istanbul. Les matériaux sont prêts, les travaux vont bientôt commencer”, a commenté Kadir Topbaş la semaine dernière.

Le maire d’Istanbul a pointé du doigt “une structure historique en voûte sous l’avenue” pour expliquer la fragilité des revêtements utilisés à ce jour. Sans oublier les tremblements du tramway, le passage de millions de piétons chaque semaine et l’effet des intempéries… “Et si nous utilisons du béton, il faut sans cesse le percer – au moins 40 fois par an – pour accéder aux câbles et aux tuyaux de gaz naturel”, a justifié Kadir Topbaş.
A l’avenir, a-t-il expliqué, les câbles électriques passeront à travers des structures spéciales placées des deux côtés de l’avenue, promettant de faire à Taksim “aussi bien qu’à Sultanahmet.”
Anne Andlauer (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 9 octobre 2012

lundi 8 octobre 2012

SEMAINE TURQUE DE SILLY (78)


  • TÜRK HAFTASI / SILLY BELEDIYESI ..
    ISMAIL DOGAN KARIKATÜR SERGISI / EXPOSITION
    ve ressam Nerkiz Sahin sergisi
    ressam Sevim Ünal
    Ebru sanati sergisi Demet ünlü ...

Un petit geste pour des syriens


Bonjour tout le monde !

La Syrie, un pays déstabilisé ... Nous assistons à une violence avec impuissance et nous attendons que cela cesse.

Cela sera peut-être une goutte dans l'océan, mais je vous propose de faire de la pub pour cette pâtisserie dans le 5e arrondissement de Paris, près de place Monge :

Petites Merveilles de Damas

Et pour la vente en ligne :

www.merveilles-de-damas.com/

Merci d'avance de faire suivre ce message,

Berna

PROBLÈMES DE CRÈCHE - “Raison n°1 pour 44% des Turques qui quittent leur emploi"


La croissance économique des dernières années n’y change rien : officiellement, moins d’un quart des femmes turques travaillent. Traditions et éducation ne sont pas les seules raisons. Le manque de crèches et d’écoles maternelles est criant et les premières à en souffrir sont les femmes de milieux défavorisés, qui n’ont pas les moyens de payer des structures privées. Le gouvernement prépare un projet de loi, en coopération étroite avec des ONG. L’une d’elles, Açev (Fondation pour l’éducation mère-enfant), agit depuis 20 ans dans ce domaine. Rencontre avec sa vice-présidente, Ayla Göksel
Lepetitjournal.com d’Istanbul : D’après des chiffres officiels de 2010, 15% des enfants turcs de moins de six ans sont accueillis en crèche ou en école maternelle. Le taux d’activité des femmes, lui, est de 24%. Dans quelle mesure ceci explique-t-il cela ?
Ayla Göksel (photo montage YouTube): L’une des premières raisons – pour ne pas dire la première raison – du faible taux d’activité des femmes est le manque de structures pour accueillir les enfants avant l’école primaire (qui commence en Turquie à 5 ans et demi, ndlr). Si une femme ne trouve pas d’endroit où confier son enfant, diplômée ou pas, elle n’ira pas travailler. La Turquie est très en retard par rapport aux autres pays européens ou de l’OCDE, dans lesquels le taux moyen d’activité des femmes atteint 60%.
La ministre des Politiques familiales et sociales prépare un projet de loi qui offrirait jusqu’à 300 livres turques par mois – environ 130 euros – aux femmes qui laissent leurs enfants en crèche pour pouvoir travailler. Qu’en pensez-vous ?
Ces deux dernières années, nous avons élaboré avec Kagider (Association des femmes chefs d’entreprise) un modèle de politique, que nous avons proposé au gouvernement. Nos études montrent que si l’État donne aux femmes une aide de 300 TL* pour qu’elles fassent garder leurs enfants non scolarisés, 683 TL reviendront dans ses caisses. Une femme qui travaille, c’est une femme qui paye des impôts et des charges sociales. En plus, cette aide serait une réelle incitation pour les femmes qui travaillent au noir – et elles sont nombreuses – à entrer dans la légalité. La ministre s’est engagée à porter ce projet au Parlement. Nous souhaiterions que l’application commence dès 2013, au moins sous forme de projet pilote.
Si la loi passe en l’état, quel effet attendez-vous sur le taux d’activité des femmes turques ?
Toujours suivant ce modèle, nous avons calculé que le taux d’activité pourrait augmenter de cinq points de pourcentage en dix ans. 30%, cela peut paraître peu mais pour la Turquie, si l’on regarde les statistiques des dernières décennies, c’est beaucoup. Bien sûr, nous ne nous attendons pas à ce que toutes les femmes se mettent à travailler grâce aux aides de l’État. D’ailleurs, nous disons toujours que cela doit être une question de choix : la femme qui veut travailler doit pouvoir travailler. Si elle veut rester à la maison avec son enfant, elle doit aussi pouvoir le faire. Toutefois, nos enquêtes nous donnent bon espoir : 44% des femmes qui ont quitté leur emploi à la naissance d’un enfant citent les problèmes de crèche comme leur première raison. Encore plus édifiant, 85% assurent qu’elles reprendraient le travail si le gouvernement les aidait à faire garder leur enfant.
Comment expliquez-vous que la réaction politique ait mis tant de temps à s’enclencher, alors que la Turquie travaille depuis des années à harmoniser ses lois à celles de l’Union européenne ?
Les politiques à l’égard des femmes sont relativement nouvelles dans notre pays. Nous avons longtemps manqué d’ONG, de bureaucrates et de politiciens qui défendent les droits des femmes. Mais ces dernières années, la pression augmente et les femmes occupent davantage de place dans le débat public. La pression augmente aussi parce que le niveau d’éducation des femmes augmente ainsi que l’urbanisation, entrainant avec elle l’éloignement géographique des familles. Les femmes peuvent de moins en moins se reposer sur une mère ou une grand-mère à qui confier leurs enfants. Elles attendent de l’État des structures adaptées.
La ministre parle aussi de développer les crèches de quartier. Est-ce une bonne idée ?
En fait, il y a deux modèles de crèche de quartier. Dans le premier, des femmes se réunissent et fondent une coopérative qui propose des services de halte-garderie. Ce modèle existe déjà en Turquie mais de manière assez informelle car la loi ne les reconnaît pas précisément. Il faudrait donc résoudre ce vide juridique. Le deuxième modèle est très répandu dans certains pays, au Mexique ou en Angleterre par exemple. Il consiste, pour des femmes d’un même quartier, à accueillir chez elles des enfants d’autres femmes du quartier. Cela n’existe pas encore en Turquie ou bien de manière complètement informelle. Bien sûr, cela pourrait être une solution parmi d’autres, mais il faudrait alors un système de contrôle sérieux. Garder des enfants est une lourde responsabilité, qui ne se limite pas à veiller sur eux. Toutes les études montrent que la période entre 0 et 6 ans est celle pendant laquelle l’enfant se développe le plus, d’un point de vue moteur, intellectuel et cognitif. C’est donc pendant ces années qu’il a le plus besoin d’être accompagné, sollicité, stimulé. Quel que soit le modèle de crèche, la qualité de l’éducation fournie aux enfants doit être le premier critère.
Propos recueillis par Anne Andlauer (www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi 8 octobre 2012

TURQUIE: BULLDOZERS ET DYNAMITE - La "transformation urbaine" commence


Après l’entrée en vigueur en septembre de la loi sur les sinistres, les démolitions ont commencé vendredi dernier dans 35 villes du pays, dont Istanbul. C’est le début d’un grand projet de rénovation urbaine, que le gouvernement juge nécessaire pour protéger les habitants des risques sismiques, mais qui provoque aussi des inquiétudes
Les bulldozers sont entrés en action. Le grand “projet de transformation urbaine”, dont le coût est évalué à 400 milliards de dollars, a débuté le 5 octobre avec la démolition de plus de 3.000 bâtiments dans tout le pays. A Sarıgazi, sur la rive asiatique d'Istanbul, dix immeubles appartenant au ministère de la Défense ont été détruits à l’aide d’explosifs. C’est la première fois que la Turquie utilise la dynamite à cet effet
(photo capture TRT)
Cérémonie d’inauguration
Pour inaugurer cette ère de démolitions, le Premier ministre Erdoğan a présidé une cérémonie à Esenler, qui coïncidait avec la destruction d’un lotissement de ce quartier. "Nous allons construire de nouveaux lieux de vie en revalorisant les espaces verts. Nous allons transformer les habitations insalubres en immeubles sécurisés”, a-t-il déclaré. “Il ne s’agit pas d’un projet basé sur le profit, mais un projet pour le peuple.", rapporte encore le quotidien Sabah.
Et de poursuivre :"La priorité est d’obtenir le consentement des propriétaires. Nos citoyens vont effectuer ces rénovations de leur propre chef. […] S’ils ne le font pas, l’Etat s’en chargera. Nous n’allons pas continuer à accepter que nos citoyens vivent dans l’insalubrité.”
Un projet contesté
Mais comme le souligne Today’s Zaman, si la plupart des médias rapportent le nombre de bâtiments qui vont être détruits ou rénovés, les détails de ce grand projet de rénovation urbaine et ses conséquences sont rarement abordés. Des manifestations ont eu lieu dans différents quartiers d’Istanbul pour dénoncer le projet. Des précédents tendent à inquiéter les habitants des quartiers qui doivent être rénovés ou reconstruits par l’Etat.
Le quartier de Tarlabaşı, par exemple, à Beyoğlu. A l’origine, le projet consistait à préserver les bâtiments historiques dans le cadre de la Loi de Protection contre la détérioration de l’héritage historique et culturel. Mais des experts affirment que les officiels n’ont pas respecté la loi en rénovant le quartier. Au lieu de restaurer les bâtiments historiques, les responsables ont préféré détruire les vieux immeubles pour en construire de nouveaux, contraignant des centaines d'habitants à chercher un logement, et souvent un travail, ailleurs.

Fanny Fontan (www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi 8 octobre 2012

dimanche 7 octobre 2012

Un projet d'urbanisme révolutionnaire pour Istanbul


HavvAda : une île artificielle pour Istanbul

Recep Tayyip Erdogan, premier ministre turque, avait annoncé en avril 2011 la construction d’un canal sur la rive européenne du Bosphore au niveau d’Istanbul, afin de désengorger le trafic maritime entre la Mer Noir et la Mer de Marmara.
Le 27 septembre dernier, soit un an et demi après, Dror Benshetrit, mandaté par la société en charge des travaux du canal, iNANLAR, et assisté de plusieurs experts internationaux, a présenté un autre projet pharaonique, permettant de mettre à profit le milliard de mètres cubes de remblais engendré par le percement du canal…
Sous le nom de HavvAda, le projet révèle une île artificielle de trois kilomètres de diamètre, composée de six collines dont la plus haute culmine à 400 m au-dessus de l’eau et pouvant accueillir au total jusqu’à 550 000 habitants sur près de 17 000 000 m² de construction.
01 HavvAda - Paysage d'orage.
Une île verte, un ciel d’orage… Pas de doute, un projet d’avenir ! Crédits photo : Studio Dror
Mais plus qu’un énième projet d’extension off-shore, le projet se veut avant-tout un nouveau modèle urbain, privilégiant le développement durable et la qualité de vie de ses futurs habitants. Le contraire eut été étonnant, et c’est peut-être encore une fois là que le bât blesse…
L’île est donc constituée à sa base des déblais du canal, et chaque colline s’appuie sur une structure en géode, mesurant de 230 à 400 mètres de diamètre. Les flancs accueille les zones de logements – pour profiter de la vue – alors que le cœur de chaque structure est réservé aux différents équipements de loisirs ou techniques.
Le projet propose de développer un écosystème et une thématique pour chacune des collines - créativité/musée, logique/éducation, économie/entreprises, famille/divertissement, santé/sport, et un stade – et réserve le centre de l’île aux espaces commerciaux qui se retrouvent donc à équidistance de chacune des collines – c’est très pratique. Une structure urbaine révolutionnaire donc, avec un centre dédiés aux commerces, et une périphérie au fonctions support et à l’habitation.
06 HavvAda - Répartition fonctionnelle.
Une structure urbaine « révolutionnaire ». Crédits photo : Studio Dror
Evidemment, comment pourrait-il en être autrement, chaque colline-quartier fabrique sa propre – dans tous les sens du terme – énergie, recycle ses déchets et récupère l’eau de pluie. L’objectif est naturellement d’aboutir à une ville entièrement auto-suffisante et respectueuse de son environnement.

En images




Note de l’auteur

Les plus attentifs d’entre-vous auront sans doute remarqué la pointe d’ironie qui ponctue cette courte description. Alors pourquoi ? Oui, pourquoi essayer – encore une fois – de résoudre les problèmes urbains en partant d’une page blanche ? Il est évidement plus simple – et peut-être aussi plus rentable - de s’occuper de la conception d’une île paradisiaque pour riche propriétaire de yacht ou voilier que de tenter une proposition réellement innovante pour solutionner ne serait-ce qu’un des problèmes de l’agglomération d’Istanbul. Et en plus, cela ne permet pas de faire de jolis rendus d’une île parfaitement verte sous un si photogénique ciel d’orage…
Car si HavvAda Island devait réellement être un modèle de l’urbanisme de demain, elle devrait faire face à son plus grand défaut : l’isolement.