Notre objectif est de réunir les cultures turques, Moyen-orientales et françaises pour une meilleure connaissance entre nos peuples, une coopération, une amitié durable.
Au Burkina Faso, le village jusqu’alors nommé « Transalya » a changé d’appellation pour devenir « Turquie ».
L’association humanitaire turque « Y-a-t-il quelqu’un » (en turc « Kimse yok mu ») a annoncé que 86 208 bêtes ont été égorgées et distribuées dans 75 pays dont la Turquie, au sein de quelque 258 624 familles, grâce aux dons accordés par les musulmans à l’occasion de l’Aïd al-Adha.
Dans les travaux organisés sous le slogan « ouvrir la porte de la fraternité avec le sacrifice de l’Aïd al-Adha », des viandes ont été distribuées à travers le monde aux nécessiteux sans distinction d’origine, de race ou de religion.
« Après trois années de partage de notre organisation avec le village Transalya au Burkina Faso, les habitants ont décidé de changer son nom pour l’appeler Turquie », a indiqué l’organisation humanitaire dans un communiqué.
Le quotidien d’opposition Sözcü l’affirmait début octobre : le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan aurait à sa disposition une équipe de 1.500 gardes du corps. Info ou intox, le sujet a inspiré Can Baytak, qui livre cette caricature à l’hebdomadaire satirique Leman
“Ah ! Regarde ! Le Premier ministre fait un meeting !” s’exclame la femme au balcon. “Ce n’est pas un meeting, le Premier ministre fait un tour de la ville avec son armée de gardes du corps !” lui répond son mari.
Une “armée”, peut-être pas, mais à en croire le quotidien Sözcü, un bataillon de 1.500 gardes du corps assurerait la protection de Recep Tayyip Erdoğan. Dans un article paru le 6 octobre dernier, le journaliste Saygı Öztürk indique que cinq équipes sont chargées de la protection rapprochée du dirigeant turc. Chaque équipe, dont l'une serait basée en permanence à Istanbul, compterait 40 gardes du corps, hommes et femmes.
Cinq fois 40, soit 200 personnes équipées des dernières technologies, un effectif jamais atteint pour un Premier ministre turc. D’autant que Saygı Öztürk, qui s’appuie sur une source anonyme, assure que le nombre total de gardes du corps engagés pour la protection de Recep Tayyip Erdoğan atteindrait 1.500.
“A mon époque, les gardes du corps du Premier ministre formaient un groupe de 150 personnes”, explique un ancien chef de police qui officiait sous la présidence de Turgut Özal (1989-1993). “Autant que je sache, ce nombre s’élève aujourd’hui à 1.500”, avance encore ce policier, sans plus de précisions ni confirmation officielle apportée par Sözcü.
Le journal croit encore savoir que les prédécesseurs d’Erdoğan – Süleyman Demirel, Mesut Yılmaz ou encore Tansu Çiller – pouvaient compter en permanence sur une protection rapprochée de huit personnes, “chauffeur compris”. Vingt-cinq fois moins, donc, que les 200 personnes affectées à la protection rapprochée de l’actuel chef du gouvernement.
Recep Tayyip Erdoğan, au pouvoir depuis bientôt dix ans, est comme tout dirigeant la cible potentielle d’une tentative d’assassinat. Lors d’une audience récente du procès Ergenekon, qui juge les auteurs présumés d’un complot contre le gouvernement, un témoin a affirmé que des militaires planifiaient en 2004-2005 d’assassiner le Premier ministre.
Adil Birsen, bijoutier turc à la réputation internationale, est le créateur d’une collection de bijoux de luxe atypique. Sur chacun d’eux est représentée, en miniature, la ville d’Istanbul. Une façon de faire partager aux touristes du monde entier sa fascination pour cette ville
Juste derrière la Mosquée Bleue, à deux pas de Sainte-Sophie, la boutique d’Adil Birsen fait le coin de deux rues ou s’élèvent les plus grands hôtels du quartier de Sultanahmet. Au cœur de la péninsule historique, ce bijoutier passionné vit au plus près des modèles qui l’inspirent.
Kiz Kulesi en miniature et en bijou (photo MA)
De Sainte-Sophie à la Tour de Galata en passant par la rive asiatique, ses pièces de joaillerie sont à l’effigie de la ville. Des peintures des lieux emblématiques d’Istanbul sont apposées sur chaque bague, collier, bracelet ou bouton de manchette.
Le joaillier ne veut pourtant pas s’arrêter aux monuments. Il a représenté, entre autres, une bataille menée par Mehmet I lors de la prise de Constantinople sur les bagues phares de sa collection. "Istanbul est unique, à la fois marquée par les Ottomans et les Byzantins, sur les continents asiatique et européen", décrit-il, fasciné par l’histoire de la ville. Sur ses bijoux, Adil Birsen tient à rendre hommage à l’Istanbul historique et moderne : "Je veux lui rendre ce qu’elle m’a donné". En gravant par exemple une tulipe, symbole de la Turquie, sur chaque pièce d’argent.
Peinture au crin de cheval Adil Birsen (photo MA) ne jure que par l’artisanat fait main. Un gage de qualité et d’originalité selon lui, car chaque pièce est unique. Adil, lui, est designer. Plus de cinq années ont été nécessaires pour constituer une équipe de trois personnes, qui s’occupent du dessin et de la confection des miniatures. Ces pièces uniques d’or, d’argent et de diamants peuvent parfois demander jusqu’à 25 essais pour que le dessin atteigne la perfection, auxquels s’ajoutent dix jours à un mois et demi de confection. Le détail du bijou est tel que seuls des pinceaux en crin de cheval sont utilisés.
Même si quelques Turcs viennent visiter sa boutique, la clientèle est majoritairement composée de touristes. Les Américains, les Japonais et les Européens sont les plus friands de cette collection stambouliote, qui se vend très bien depuis deux ans déjà. "Les Français apprécient l’art, notamment l’art non conventionnel. C’est pour cela que cette collection les séduit aussi", assure-t-il. À condition d’avoir le budget ! Car pour s’offrir l’un des joyaux d’Adil, il faut compter entre 2.000 et 5.000 euros.
Des mosaïques de 1.500 ans Depuis 36 ans, Adil Birsen est bijoutier dans sa boutique de Sultanahmet. Mais un événement particulier a considérablement renforcé sa réputation. En 2011, une touriste américaine est venue lui remettre onze morceaux de mosaïque appartenant à Sainte-Sophie. Durant un voyage avec son mari en 1956, un employé lui avait donné ces précieux fragments décorés de feuilles d’or, alors que l’édifice était en restauration. Plus de 55 ans après, prise de remords et n’osant pas les ramener en personne au musée, la touriste américaine les a remis à Adil Birsen pour qu’il s’acquitte de cette mission. “Ces mosaïques ne m’étaient pas destinées, elles appartiennent à l’histoire turque. Tout le monde a le droit d’en profiter”, affirme le bijoutier, qui expose aujourd’hui en Angleterre, aux États-Unis ou encore en Russie.
D'autres œuvres du bijoutier, en images et en musique:
L’actrice américaine viendra à Nevsehir, dans la Cappadoce pour le tournage du film « Yarmani ».
La jet-setteuse, Paris Hilton viendra en Turquie pour le tournage du film « Yarmani », qui se fera à Istanbul et dans la Cappadoce. L’équipe du film se trouve actuellement à Nevsehir pour repérer les endroits propices aux scènes.
Dans ce film, Paris Hilton jouera aux côtés d’Erhan Köse, qui incarnera un jeune homme anatolien naïf qui se transforme en un célèbre gourou de la mode.
Les scènes seront tournées à Istanbul, à Cappadoce ainsi qu’à Los Angeles.
La célèbre actrice américaine avait auparavant joué dans une pub aux côtés du footballeur turc international Ardan Turan, qui évolue actuellement dans le club de l’Atlético Madrid.
La première ville d’Europe se trouverait en Bulgarie
Des archéologues ont découvert en Bulgarie ce qui constituerait la plus vieille ville d’Europe.
Le site de Provadia-Solnitsata constituerait la plus ancienne ville d'Europe. Découvert en 2005, il vient d'être classé « ville préhistorique ». Fréquenté il y a 7 000 ans, cette ville serait ainsi la plus ancienne d'Europe. Entourée d'une fortification, elle comptait près de 350 habitants, un centre religieux et des commerces. Elle était située près de la Mer Noire.
Provadia-Solnitsata devint ce qu'elle était grâce aux énormes dépôts de sel de la région, les plus larges des Balkans. Entre le sixième millénaire et le sixième siècle av. J.-C, le sel était une marchandise extrêmement précieuse car il était à la fois nécessaire dans la vie quotidienne et constituait un produit d'échange, une sorte de devise.
Le commerce du sel dota les habitants de la ville d'un énorme pouvoir économique, ce qui pourrait expliquer l'existence de trésors en or de 4 300 av. J.-C. trouvés en 1972 dans une nécropole près de la ville voisine de Varna.
Jamais deux sans trois. C’est, semble-t-il, le mot d’ordre du gouvernement turc pour les aéroports stambouliotes. Le maire de la ville, Kadir Tobbaʂ, a déclaré mardi à l’agence de presse Anatolie que “suite aux conseils de notre Premier ministre, nous allons construire le troisième et plus grand aéroport d’Istanbul. Equipé de cinq ou six pistes, il devrait afficher à terme une capacité de 150 millions de passagers. Nous espérons finaliser le projet d'appel d'offres d'ici un an." Ce nouvel aéroport devrait se situer au nord de la ville, près du lac de Terkos, une zone non habitée et principalement forestière des rives de la mer Noire. En septembre, le ministre turc des Transports Binali Yıldırım avait publiquement souhaité que cet aéroport accueille ses premiers passagers à partir de 2016.
A ce jour, Istanbul compte déjà deux aéroports : celui d’Atatürk côté européen, et, plus récent, celui de Sabiha Gokcen sur la rive asiatique. Ce dernier affiche une capacité de 3,5 millions de passagers par an, pour l’essentiel des clients de compagnies low cost. Quant à l’aéroport Atatürk, il accueille 35 millions de passagers chaque année. Une capacité devenue insuffisante, notamment suite à l’expansion de la compagnie Turkish Airlines.
Aéroports de Paris (ADP) a acquis au printemps dernier 38% du capital de TAV, qui gère l'aéroport Atatürk. Seul hic, explique le dirigeant d'ADP, Pierre Graff: “L'ouverture [du troisième aéroport] ne devait pas intervenir avant la fin de notre concession [de l’aéroport Atatürk, ndlr] qui s'achève en 2021”. Et d’ajouter: "Dans l'hypothèse où cet aéroport entrerait en service avant 2021, nous aurions droit à des compensations."
Selon des chiffres du ministère de la Santé, la Turquie serait en passe de devenir la première destination européenne pour les cures thermales. En 2009, on recensait déjà plus de 74.000 patients étrangers dans le pays. Ce chiffre a pratiquement doublé en 2012 pour dépasser les 150.000 séjours. Les recettes liées au tourisme médical ont logiquement grimpé, passant de 500 millions à un milliard de livres turques au cours de la même période. Près de 70% des patients étrangers arrivent d'Allemagne, des Pays-Bas, de France, d'Autriche et du Moyen-Orient.
La Turquie continue donc d’investir dans ce secteur qui semble plein d'avenir. Objectif : atteindre un million de touristes-patients à l'horizon 2023, qui rapporteraient au pays environ 20 milliards de dollars en devises étrangères. Les Turcs se classent actuellement au septième rang des pays ayant les plus grandes ressources thermales, avec 1.600 institutions recensées. De nombreux projets d’infrastructures sont en cours. Le Wellness Park Alila à Afyon, par exemple, ambitionne de devenir le plus grand centre thermal du pays avec une capacité de 2.000 lits. Son ouverture est annoncée en 2013.
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Le secrétaire national du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a annoncé mardi dans un communiqué qu'il lançait une pétition nationale pour le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales. «Il faut cesser de reculer, de tergiverser, de biaiser!», écrit le député de Paris en relevant que François Hollande a été élu «en étant clair» sur ce sujet notamment. «Nous soussignés, demandons que la parole du peuple soit respectée. Le droit de vote des étrangers aux élections locales était dans le programme du candidat François Hollande», indique la pétition dans son préambule. «Le droit de vote (...) est un point d'appui pour l'intégration laïque», poursuit le texte. «Derrière le refus du droit de vote, il y a la hantise du métissage, de la perte de l'identité française. La France garde son identité quand elle conquiert des droits et la perd quand elle se referme sur une nostalgie (...)», relève le document. «Nous n'abandonnerons pas! Nous voulons le vote des étrangers», conclut le texte. Selon Jean-Christophe Cambadélis, «entre l'appel de Jean-François Copé à la guerre civique et l'appel des patrons à la guerre du CAC, nous assistons à une véritable tentative de déstabilisation en tout cas d'intimidation». «Tout cela se rejoint sur le fond et la forme. A travers des mots qui divisent les Français, on veut indiquer que l'action gouvernementale est illégitime, inopportune et inadéquate», ajoute le député de Paris. Mi-septembre, 75 députés socialistes avaient lancé, dans une tribune dans le Monde, un appel à tenir «rapidement» la promesse de campagne de François Hollande sur le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales.
La construction du tunnel souterrain qui doit transformer Taksim en une place entièrement piétonne a commencé ce lundi. Le quotidien Radikal rapporte que l’entrée de la rue Zambak (qui donne sur l’avenue Tarlabaşı) et l’accès au niveau de l’hôtel Divan sont désormais fermés. Pour l’instant, les ouvriers retirent les pavés, les canalisations d’eau, de gaz et autres câbles électriques. Ils devraient commencer d’ici une dizaine de jours à creuser effectivement le tunnel.
Ce dernier mesurera 400 mètres de long dans le sens Tarlabaşı-Harbiye et 320 mètres dans le sens inverse. Les travaux devraient durer huit mois, de jour comme de nuit, provoquant la fermeture partielle à la circulation des alentours de la place.
Le projet s’attire aussi les critiques d’ONG, d’architectes et de riverains.
La vidéo de la mairie d’Istanbul présentant le projet :
Vivre des sensations fortes dans un lieu historique alimente les rêves de beaucoup de sportifs. Lorsque ce lieu est souterrain, le défi n’en est que plus grand. Retour sur un challenge improbable : faire du wakeboard dans la Citerne basilique
Au cœur du vieil Istanbul, le quartier de Sultanahmet abrite un monument souterrain dont l’ambiance particulière envoûte la plupart des visiteurs. Erigée dans son état actuel en 532 sous le règne de l’empereur Justinien pour stocker l’eau en vue de la saison estivale, la Citerne basilique (Yerebatan Sarnıcı) est composée de 336 colonnes qui mesurent chacune 8 mètres de haut.
Si elle n’est évidemment plus utilisée aujourd’hui, il reste encore une vingtaine de centimètres d’eau, dans lesquels nagent paisiblement quelques poissons...
Jusque-là, rien d’anormal. Mais il fallait que Red Bull s’en mêle. La célèbre marque de boissons énergisantes est connue pour ses stratégies marketing décapantes. Son fondateur, le milliardaire autrichien Dietrich Mateschitz, qui détient encore 49% du capital, est féru de sports automobiles et extrêmes. Il sponsorise, via Red Bull, de nombreux défis sportifs. Il fait ainsi le bonheur des athlètes, de leurs fans, des médias, ainsi que la promotion de sa boisson. Et la recette fonctionne puisque Red Bull compte générer 5,3 milliards de chiffres d’affaires en 2012..
Un lieu, un sponsor, il ne manquait plus que deux champions pour relever cet improbable challenge. C’est là qu’entrent en scène les wakeboardeurs Dominik Gührs et Frederic Von Osten, deux des meilleurs athlètes de la discipline. L’autorisation du ministère de la Culture et du Tourisme en poche, il n’y a plus qu’à les laisser glisser dans 20 centimètres d’eau et un espace de 4 mètres entre les colonnes. Et le tour est joué. La vidéo de leur exploit a déjà été vue plus de 230.000 fois.
Direction Poyrazköy, village en périphérie d’Istanbul, à l’entrée de la mer Noire, au pied du futur troisième pont sur le Bosphore. Le début des travaux n’est plus qu’une question de semaines. Les ONG environnementales font bloc contre le projet mais dans le village, les avis sont partagés
Poyrazköy, en turc, signifie “village du Poyraz”, du nom de ce vent froid de nord-est, violent, synonyme de neige en hiver. C’est une bourgade en pente, entre forêt et mer, où vivent tout au plus un millier d’habitants. Un endroit à l’écart sur la rive asiatique, pas isolé pour autant, où les bateaux de touristes viennent accoster régulièrement.
Depuis le petit port, on distingue très bien la colline plantée d’arbres d’où s’allongera bientôt le troisième pont sur le Bosphore (photo de gauche, OC). Il rejoindra, sur l’autre rive, le village de Garipçe. Les habitants de Poyrazköy ne sont pas vent debout contre cet édifice. Ils sont résignés, ils attendent. Certains avec inquiétude et d’autres avec espoir.
L’espoir que la construction du pont encourage les autorités à lever le statut de site protégé pour une partie des terrains autour de leur village. “Trois fois, j’ai construit une maison. Trois fois, l’Etat l’a détruite !” pesteMustafa Kalafat, un pêcheur de 53 ans.Ses ancêtres sont arrivés de Rize au début du XXème siècle. C’est le cas de la plupart des habitants de Poyrazköy.
“On nous dit qu’il est interdit de bâtir face au Bosphore parce que ça gâche la vue. Et ce pont immense, il ne gâchera pas le paysage, peut-être ?” interroge Mustafa. “On dirait qu’il suffit d’avoir de l’argent pour changer les règles. Donc, d’accord pour le pont, mais qu’au moins les villageois en profitent et qu’on nous laisse construire, nous aussi.”
“Il faut bien couper quelques arbres…” Turgut, 18 ans, l’un des rares jeunes du village, ne sait pas s’il restera longtemps à Poyrazköy. “Comme on ne peut pas construire, les jeunes se marient et s’en vont. Ils n’ont pas le choix, sans maison !” explique-t-il. Neuf habitants sur dix tirent leurs revenus de la mer. Turgut craint que le troisième pont ne porte préjudice à son activité.
“Il est probable qu’une fois le pont construit, on nous interdise d’aller jeter nos filets en dessous”, s’inquiète-t-il. “Or, il y a justement là-bas une petite crique où nous allons toujours car les poissons y sont nombreux. On y pêche beaucoup de lüfer et de thon, par exemple. C’est sûr que si on ne peut plus y jeter nos filets, on aura des pertes.”
Sur la place du village, un groupe de touristes étrangers écoute les instructions du guide. Osman Bakırcı, l’épicier, compte sur le futur pont pour en amener beaucoup d’autres : “J’espère qu’il y aura plus de passage. On ne peut pas dire qu’il y ait une opposition au projet dans le village.”
L’épicier raconte, amusé, les visites fréquentes “d’activistes écolos”.“Ils nous ont dit : “Réagissez, ils vont détruire votre forêt !” Mais si vous voulez mon avis, il y aura toujours assez d’arbres. Il faut bien en couper quelques-uns pour construire un pont…” assène-t-il derrière son comptoir.
Le bruit, la pollution Ismail et Murat, anciens marins, coulent une retraite paisible à Poyrazköy, entre promenades sur le front de mer et parties de backgammon sur la place. Ils s’inquiètent de la pollution, d’autant que le nouveau pont – destiné à désengorger le trafic stambouliote – devrait être réservé aux poids lourds.
“Ils passeront juste à côté donc on risque d’être dérangés par les gaz d’échappement”, redoute Murat. “En plus, le poyraz qui souffle par ici ne va rien arranger”, renchérit son partenaire de jeu.
Sans même parler du bruit, qui viendra sans doute troubler ce silence paisible. Qu’ils l’espèrent ou qu’ils le redoutent, les habitants de Poyrazköy savent que la vie au village ne sera plus jamais la même après la construction du pont. Le consortium turco-italien qui a remporté l’appel d’offres en mai annonce un début des travaux d’ici la fin de l’année.
Visite du front de mer. En cette saison, les pêcheurs s’affairent à réparer bateaux et filets :
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Par Tarik Yildiz Chercheur au Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (Cresppa)
Connue pour sa paisibilité, la vieille ville d’Antioche est sous pression. Située en Turquie, proche de la frontière syrienne, la ville est souvent montrée en exemple pour la tolérance de ses habitants et son caractère laïc. Eglise, synagogue et mosquée se côtoient dans la région où se situe le seul village arménien de Turquie. Fidèles des diverses religions et non-croyants cohabitent dans cette zone du monde habituée aux conflits interreligieux.
Depuis peu, les célèbres vents d’Antioche ne sont plus les seuls à secouer la ville. En effet, la guerre en Syrie modifie le comportement des habitants. Le gouvernement turc accueille réfugiés syriens et militants islamistes qui font peur aux communautés de la ville : alaouite, chrétienne, sunnite turque, juive… Se promenant en djellabas avec de longues barbes, réfugiés syriens et militants sont perçus comme des fanatiques imposant le fait religieux dans la sphère publique.
Parfois armés, affichant leurs convictions religieuses, ces derniers ne sont pas tous syriens. Des hommes de plus en plus nombreux venus d’autres pays arabes ou musulmans sont aussi à Antioche : les habitants sont persuadés qu’il s’agit de jihadistes ayant pour but d’anéantir les minorités religieuses et les musulmans modérés. D’abord en Syrie mais aussi en Turquie.
Des bagarres ont éclaté depuis que la présence des réfugiés se fait sentir dans le centre-ville et certains villages. Les conflits sont retranscrits dans la presse et attisent la nervosité dans la cité. Dernièrement, des réfugiés ont refusé de payer un chauffeur de «dolmus», sorte de taxi collectif, en affirmant qu’ils avaient été invités en Turquie par le Premier ministre. Un violent affrontement s’en est suivi jusqu’à ce que la gendarmerie intervienne. Ces événements alimentent les conversations dans la ville qui ne parle plus que de la guerre et du danger salafiste.
Les hôpitaux sont le théâtre de tensions. Certains ressortissants des pays arabes refusent les soins du personnel du sexe opposé et de médecins alaouites. Une grande partie des habitants d’Antioche étant arabophones, les échanges verbaux sont facilités, les insultes comprises et les bagarres fréquentes entre réfugiés et membres du personnel.
La tension dans la ville se traduit aussi par la présence d’étrangers à l’apparence diplomatique venant de pays plus ou moins impliqués dans le conflit syrien. Restaurants et hôtels luxueux accueillent ces hommes qui font des séjours réguliers. Les habitants ont l’impression que leur ville est devenue une base logistique pour salafistes et diplomates du golfe, Arabie Saoudite et Qatar en tête, avec la bénédiction du gouvernement turc.
Le risque d’un repli identitaire à Antioche, dégât collatéral de la guerre en Syrie et de la politique gouvernementale de l’AKP (parti de la justice et du développement au pouvoir), est réel. Ce danger est d’autant plus sérieux que des marchands d’armes proposeraient leurs services à l’ensemble des habitants, sans faire de distinction parmi les communautés ou les mouvements politiques. Divers trafics ont longtemps alimenté les guérillas kurdes et d’extrême gauche. Des rumeurs difficilement vérifiables font état d’un début d’armement de certains quartiers.
Au-delà de la question kurde, la crispation identitaire touche toutes les communautés du pays. Certains politiques turcs ont axé le débat sur la dimension confessionnelle du conflit syrien. Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre, a par exemple accusé Kemal Kiliçdaroglu, leader du principal parti d’opposition (CHP ou Parti républicain du peuple, fondé par Atatürk) d’être critique vis-à-vis de sa politique dans la crise syrienne pour des raisons religieuses. En effet, Kiliçdaroglu est d’origine alevi et des responsables de l’AKP ont rappelé la proximité religieuse avec Al-Assad. Ces remarques ont contribué à racialiser la polarisation politique dans le pays.
Outre la dimension confessionnelle des prises de position, le gouvernement, au pouvoir depuis novembre 2002, mène une politique plus conservatrice depuis la dernière élection de juin 2011. Affichant sa volonté de former une jeunesse religieuse, le gouvernement a par exemple tenté de modifier la loi relative à l’avortement avant de faire marche arrière quelques semaines plus tard.
Le prestige grandissant du régime turc à l’extérieur, notamment accentué par le printemps arabe, contraste avec les risques internes de division de la société. Les liens du gouvernement avec les monarchies arabes dans le cadre de la politique syrienne accentuent le péril d’une dérive antidémocratique. L’autoritarisme, le non-respect des minorités politique, ethnique ou religieuse représentent un danger non négligeable pour la pérennité du «modèle turc». Les réactions peuvent devenir incontrôlables et mettre en difficulté l’AKP qui était parvenu à réduire le rôle de l’armée dans la société et à considérablement développer le pays, tant sur le plan social que sur le plan économique.
En avril 2011, le site internet askerhaklari.com appelle les Turcs à
témoigner d’éventuelles violences subies ou constatées pendant leur service
militaire. Au cours des douze mois suivants, le site reçoit 432 récits. Compilés
dans un rapport, ils offrent un éclairage précieux sur les violences parfois
infligées derrière les murs des casernes
“Laissez-moi
vous raconter le suicide de mon ami. Il souffrait d’épilepsie. Chaque fois qu’il
s’évanouissait, le sergent C.A. de la gendarmerie d’Amasra l’insultait. Il
disait : “Tu n’es pas encore mort, qu’on se débarrasse de toi ?” La dernière
fois qu’il est tombé, le sergent lui a dit : “Tu ne vas pas mourir, bâtard ?” Il
s’est levé un matin et s’est suicidé avec l’arme d’un ami. Étant malade, il
n’avait pas d’arme. Ils nous ont envoyés en mission, moi et quelques autres,
pour que nous ne parlions pas…”
Ce témoignage, le numéro 421, est parvenu au site
askerhaklari.com le 4 janvier
dernier. Il figure parmi les 432 plaintes reçues entre avril 2011 et avril 2012,
et parmi les extraits présentés dans le rapport révélé ce mois-ci. Ce soldat
dénonce des insultes, qui constituent la majorité des violences recensées (48%).
Les autres maltraitances citées sont, dans l’ordre : des coups (39%), le fait
d’être contraint à des activités physiques excessives (16 %), des soins médicaux
insuffisants (15%), des menaces (13%) ou encore des punitions disproportionnées
(9%).
Comme dans le cas du soldat malade, il arrive que
des proches de victimes brisent le silence. Une mère qui appelle à l’aide pour
son fils en train de perdre la raison, une épouse qui raconte ce qu’a subi son
mari, envoyé au quartier disciplinaire (“disiplin koğuşu”, désigné entre soldats
par le terme “disko”) et autres témoignages remplissent les 100 pages de ce
rapport.
Des récits rares Autre
particularité du témoignage n°421 : il établit un lien direct entre le suicide
d’un soldat et les mauvais traitements que ce dernier aurait subis. Selon le
ministère de la Défense, ces 22 dernières années (jusqu’à mai 2012), 2.221
soldats ont mis fin à leurs jours, soit une centaine de cas par an. Des suicides
jugés suspects par les auteurs du site askerhaklari.com, pour ne pas dire
provoqués ou parfois maquillés. Au cours de la même période, toujours selon le
ministère, 1.602 soldats sont morts dans des “accident divers” ou
“en tentant de se rendre inapte au service militaire”.
Les
quelque 460.000 appelés du service militaire obligatoire forment le gros des
bataillons de l’armée turque, la deuxième de l’Otan en termes d’effectifs. Ce
rapport ne peut donc prétendre dresser un état des lieux précis des violences
dans les casernes ni fournir des statistiques fiables sur la situation actuelle
(d’autant que certains récits ont déjà quelques années, le plus ancien remontant
même à 1946).
Cette compilation de plaintes a toutefois le
mérite de mettre en lumière un sujet encore tabou dans un pays où service
militaire rime souvent avec rite de passage. Un rite obligatoire pour tous les
jeunes hommes, la Turquie ne reconnaissant pas l’objection de conscience. Le
code pénal punit d'ailleurs de prison ceux qui appellent à la désertion.
Les auteurs du rapport indiquent que la plupart
des témoignages recueillis ont été transmis à la Commission des droits de
l’Homme du Parlement. Le site askerhaklari.com se prévaut du soutien
de nombreuses ONG parmi lesquelles l’Association des droits de l’Homme (IHD). Le
rapport a été préparé avec l’aide du fonds européen TACSO.
Bienvenue à Bugarach, petite commune de 200 âmes,
perdue dans la nature sauvage du département de l'Aude... au centre du monde
depuis plusieurs mois. Selon une prédiction relayée sur internet, c'est au pied
du pic de calcaire qui domine cette bourgade que le monde sera épargné. Une
interprétation du calendrier Maya prévoit en effet la fin du monde pour le 21
décembre prochain…
Ces derniers temps, toutefois, une rumeur
persistante affirme que Bugarach ne sera pas la seule à sortir indemne de
l'apocalypse. Le petit village turc de Şirince, près de la ville d'Izmir dans la
province de Selçuk, serait lui aussi épargné par cette catastrophe… et peut du
même coup bénéficier de l’afflux touristique lié à cette “prédiction”. L’agence
de presse Anatolie rapporte que les adeptes de cette théorie ont réservé la
quasi-totalité des infrastructures touristiques du village, pour qui décembre
est d'ordinaire un mois creux. Une aubaine, donc, pour les habitants et
commerçants de Şirince. Ibrahim Kataç, qui réside dans le village, espère que
“de telles rumeurs existeront toujours. Cela amènerait plus de clientèle au
village, et le commerce pourrait reprendre”. En France et en Turquie, les
visiteurs en tous genres affluent vers ces deux villages. Preuve que
l'ésotérisme et les prédictions loufoques n'ont décidément pas de
frontières.
Originaire du centre de la Turquie, le fromage “Obruk de Divle”
rivalise en saveur avec le roquefort français. C’est en tout cas ce qu’affirment
ses producteurs, qui le préparent encore suivant une méthode traditionnelle bien
particulière.
Photo Association de promotion
d'Ayrancı
Le fromage “de peau” Obruk (affiné dans des peaux
de chèvre) nous est bien moins familier que les fameux Munster, Saint-Nectaire
ou autre Reblochon. Pourtant, ce fromage de brebis produit dans la province
anatolienne de Karaman par les habitants du petit village d'Üçharman (district
d’Ayrancı, Divle étant le nom historique d'Üçharman) espère bien faire de
l'ombre au grand nom français de l'industrie fromagère, le roquefort.
Le maire d’Ayrancı, Yüksel Büyükkarcı, considère
son fromage comme l'un des cinq meilleurs du monde. Il l’assure dans un
reportage de l’agence Anatolie. “Sur le plan gustatif, le fromage de peau
Obruk est de meilleure qualité que le roquefort français”, lance-t-il même,
en forme de défi.
Affiné dans une grotte, à 36 mètres sous
terre
Élaboré selon un mode de production entièrement
naturel, le fromage Obruk (qui signifie “creux” ou “cavité”, en turc) est
fabriqué à partir de lait de brebis et de chèvres nourries sur les flancs des
montagnes. Selon un processus bien établi, le lait de brebis commence par
fermenter fin avril. Le fromage est ensuite placé dans les roches pendant deux
jours, afin qu'il sèche avant d'être lavé, puis pressé dans des peaux de mouton
ou de chèvre. Jusqu'à l'automne, les fromages sont conservés dans les cavités de
la grotte. C'est ainsi qu'ils obtiennent leur consistance particulière.
Dans la grotte de 256 mètres de long du village
d'Üçharman, à 36 mètres sous terre, la température est de quatre degrés Celsius
en toutes saisons. Des conditions nécessaires à l'affinage. Au bout de six mois,
une moisissure blanche doit couvrir la surface du fromage, qui devient rouge
grâce aux bactéries présentes dans la grotte. C'est cette fameuse couleur rouge
qui rendrait envieuses les grandes nations productrices de fromages. “On ne
peut pas obtenir cette couleur avec un autre fromage”, assure Cemal
Kütahya, le maire du village d'Üçharman à l’agence Anatolie. “Des Français
et des Néerlandais ont essayé de reproduire cette bactérie chez eux, mais c'est
impossible,” ajoute-t-il.
La cave où est
conservée le fromage (Photo Association de promotion
d'Ayrancı)
Une production limitée Malgré
tout, le fromage de peau Obruk de Divle n'est pas près de côtoyer le roquefort
sur les étals des supermarchés. Son principal problème : une production en très
petite quantité et qui a du mal à se standardiser. Il n'existe pas de technique
universelle de fabrication de ce fromage turc, produit principalement dans des
exploitations familiales. Sa commercialisation est donc d'autant plus difficile.
“Si la production était standardisée, je crois que ce serait un fromage très
populaire, tant sur le plan de l'apparence que commercial”, regrette Yüksel
Büyükkarcı, maire d'Ayrancı.
Difficulté supplémentaire pour les producteurs du
village d'Üçharman/Dilve: la contrefaçon. De nombreux fromages sont vendus sur
les marchés sous l'étiquette “Divle Obruk”, sans pour autant avoir fermenté dans
la grotte. Ce cousin du roquefort est donc pour le moment bien loin de
l'Appellation d'origine contrôlée (AOC) dont bénéficie le prestigieux fromage
vert à la pâte crémeuse.
L’innocence et les couleurs : deux thèmes abordés ce week-end au
Musée du Louvre par le prix Nobel de littérature, Orhan Pamuk. Au programme,
samedi, une discussion avec Sophie Basch, professeur de littérature française.
Hier, c’est le comédien Jérôme Deschamps qui est monté sur scène pour une
lecture d’extraits de romans de l’écrivain sur le thème des couleurs. Un
évènement qui a permis à l’auteur d’évoquer sa passion pour la peinture et
l’histoire de son célèbre roman, Mon nom est rouge
“Quand
j’avais six ou sept ans, je peignais beaucoup et mon ambition était de devenir
un peintre célèbre”, confie Orhan Pamuk à l’issue de la lecture. A défaut,
un autre rêve s’est réalisé : celui de devenir écrivain célèbre. A l’âge de 22
ans, Orhan Pamuk commence à écrire et délaisse quelque peu la peinture. Cette
passion, il ne l’abandonne pas : il l’assouvit à travers la littérature, domaine
dans lequel il excelle. Ainsi est né le roman Mon nom est rouge.
Nostalgique du bonheur de peindre, de cette
“joie que procure le fait d’être seul avec ses toiles et ses pinceaux”,
Orhan Pamuk a voulu écrire sur les peintres et cette grande culture qu’est,
selon lui, l’enluminure. Avant d’entreprendre un tel roman, il se documente,
consulte des ouvrages, observe des miniatures et lit les commentaires qui les
accompagnent. Commentaires très conventionnels, qui portent sur la situation de
l’image à une période donnée. Ce n’est pas ce qui intéresse le plus Orhan
Pamuk : “Je prenais du plaisir à regarder ces peintures de façon
intemporelle”, explique l’écrivain. Il estime finalement que ses recherches
lui ont apporté des informations bien trop académiques et qui lui
“encombraient la tête”.
Pour éviter d'écrire un texte très objectif
auquel le lecteur ne pourrait s’identifier, Pamuk décide d’introduire des
sentiments personnels dans son roman – l’absence de son père par exemple –
allant jusqu’à donner aux personnages les véritables prénoms de membres de sa
famille. Même s’il avoue aujourd’hui regretter un peu d’avoir dévoilé tant de
choses personnelles, Orhan Pamuk juge ces éléments nécessaires pour rendre son
œuvre moins “froide”.“C’est un bonheur de transformer la peinture
en mots et d’oublier sa description académique, qui est utile mais qui ne nous
émeut pas” observe le prix Nobel. Pour lui, cela ne fait pas de doute :
“La peinture et la littérature sont des arts frères.”
Orhan Pamuk s’avoue donc heureux d’avoir réussi à
publier cet ouvrage, fruit d’un travail de 10 ans et qui a rencontré un grand
succès dans le monde entier. “Je suis ravi d’avoir évoqué cette culture et
d’avoir réussi à la transmettre”, conclut-il.