vendredi 6 avril 2012

nouvelle video de Abbas KIRLANGIC

Les raisons et les effets de la turcophobie en France et en Europe.

02.04.2012
COURRIER INTERNATIONAL


Dans son célèbre texte « de la démocratie en Amérique » le sociologue Alexis de Tocqueville analyse les effets de l’individualisme (chapitre II) sur les citoyens d’un pays en ces termes :

« Chaque classe venant à se rapprocher des autres et à s'y mêler, ses membres deviennent indifférents et comme étrangers entre eux. L'aristocratie avait fait de tous les citoyens une longue chaîne qui remontait du paysan au roi ; la démocratie brise la chaîne et met chaque anneau à part.

À mesure que les conditions s'égalisent, il se rencontre un plus grand nombre d'individus qui, n'étant plus assez riches ni assez puissants pour exercer une grande influence sur le sort de leurs semblables, ont acquis cependant ou ont conservé assez de lumières et de biens pour pouvoir se suffire à eux-mêmes. Ceux-là ne doivent rien à personne, ils n'attendent pour ainsi dire rien de personne ; ils s'habituent à se considérer toujours isolément, ils se figurent volontiers que leur destinée tout entière est entre leurs mains.

Ainsi, non seulement la démocratie fait oublier à chaque homme ses aïeux, mais elle lui cache ses descendants et le sépare de ses contemporains ; elle le ramène sans cesse vers lui et menace de le renfermer enfin tout entier dans la solitude de son propre cœur. »

Plus loin, dans la partie intitulée « Quelle espèce de despotisme les nations démocratiques ont à craindre », concernant les déliaisons des citoyens entre eux, Tocqueville affirme :

« Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux, mais il ne les voit pas ; il les touche et ne les sent point ; il n'existe qu'en lui-même et pour lui seul, et s'il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu'il n'a plus de patrie. »

Ce manque de « patrie » a rendu de plus en plus fragile et problématique l’identité commune que créée l’appartenance à un pays, à une histoire commune.

Ainsi, l’homme des Etats modernes, démocratique, égalitaire et libérale est-il soumis à un double mouvement, analysé par le sociologue, d’une part, il devient de plus en plus étranger aux autres membres de la société et d’autre part il s’enferme dans une identité individuelle qui tend à devenir continuellement étroite.

Cette fragilisation et effilochage de l’identité commune, et cette condensation de l’identité individuelle dans les Etats modernes, ont induit sinon une angoisse du moins un questionnement sur la signification de l’appartenance à un pays, une histoire, une culture et son articulation à chaque individu et du rapport aux autres peuples.

A l’intérieur d’une telle structure sociétale la différence culturelle, les différentes communautés posent problèmes, en particulier lorsqu’elles sont ou perçues comme plus homogènes. Ainsi, dans les pays où le phénomène d’ « individualisme », des hommes « sans patrie », comme dit Tocqueville, sont répandus, les communautés a fortiori étrangères sont rejetées, car, à la manière du poisson avec une pomme, on ne sait pas comment les prendre, les intégrer.

En ce qui concerne les relations avec les autres – pays, nations, peuples – il y a là également une difficulté. En effet, ce qui différentie les peuples entre eux, c’est la mémoire particulière de ce qui a été vécue ensemble, or en se détachant de cet ensemble, en vivant principalement dans un présent pour et par soi, les limites entre soi et les autres deviennent floues, on ne reconnaît plus les autres, étant privé de l’entité qui permet la comparaison.

Cette méconnaissance des autres et de soi-même, ajoutée à l’enfermement, mal vécu – Tocqueville parle de « solitude de son propre cœur » –, sur soi-même est, aujourd’hui, la cause principale du problème identitaire qui traverse l’Europe et particulièrement la France, pays dans lequel les phénomènes d’« individualisme », d’égalitarisme et la tradition « universaliste, » qui tend à effacer les différences, sont puissamment ancrés.

Ainsi, dans les Etats modernes (où prime l’individualisme et l’égalitarisme) se posent plusieurs problèmes de rapport, de relation au sens premier du terme : des individus avec eux-mêmes, avec l’ensemble dans lequel ils sont nés et ont grandi, avec la différence culturelle à l’intérieur de cette ensemble et enfin avec les autres pays.

Un événement majeur et éminemment puissant est venu activer ces angoisses ou questionnements en latence, à savoir la « mondialisation. » La mondialisation par la levée des frontières physiques et les rapprochements avec les autres qu’elle a créés, la mise en concurrence non simplement des économies mais également des cultures, des manières de vivre qu’elle a établie, a induit une véritable crise, activation de la crise d’ « identité » en latence dans les Etats modernes.

Comme rarement avant, les thèmes identitaires ont été au cœur des débats et la priorité dans les sociétés individualistes : l’identité nationale, l’immigration, l’Islam, l’élargissement de l’UE à la Turquie etc.

Il n y a pas eu à proprement parlé de « repli identitaire », l’identité commune faisant défaut, mais la réaction la plus immédiate a été le rejet de l’altérité ou l’attaque des fondements de ce qui fait l’identité commune de l’autre.

Ici la Turquie, le thème « turc » ont joué et jouent encore un rôle de cristallisation des peurs, des angoisses mais également ont été le champ d’expression de la xénophobie due à la frustration de ne pouvoir remédier aux causes de ces peurs et angoisses.

Dans ce cadre, la question de l’adhésion de la Turquie à l’UE a symbolisé à elle seule, au moins en France, les effets délétères et l’ « agression » à l’identité, au mode de vie ressentis et attribués, à tort car comme le montre Alexis de Tocqueville cette identité était en crise depuis plus longtemps, à la mondialisation.

Alors que ce processus d’adhésion, engagée depuis les années 1980, ne posait de problèmes fondamentaux jusqu’alors, la mondialisation en a fait un symbole de ses effets et l’a désigné alors pour cible.

Cette mise en relation des problèmes identitaires et la question de l’adhésion de la Turquie peut être résumée par cette phrase de l’ancien président Valéry-Giscard d’Estaing prononcée en 2002 : « plus l'Union s'élargira, plus elle sera hétérogène et plus il sera difficile de définir des intérêts communs, sans parler d'une identité européenne. »

Rejeter la candidature turque à l’UE est ainsi devenue l’équivalent de la lutte contre la mondialisation et la crise identitaire que celle-ci a activée. Afin de le justifier le rejet de l’adhésion s’est déplacé en rejet de la Turquie, par l’utilisation d’un embrouillamini de thèmes traités de manière grossière, déformée parfois mensongère – mais le but recherché n’était évidemment pas la vérité mais le rejet – comme l’islamisation, l’immigration massive, la géographie, l’incompatibilité civilisationnelle, l’économie, les aides européennes, la question de la partition de Chypre, la question kurde, les événements de 1915, la situation des femmes battues, le caractère atavique barbare des Turcs etc le liste pouvant s’allonger à l’infini car ces thèmes n’attendent pas de réponses (et les arguments de raison face à ceux-ci sont de peu de poids), mais servent de prétexte, d’instrument au rejet.

Dans ce sens, un sondage réalisé en 2011 montre que 60% des Français sont opposés à l’adhésion de la Turquie à l’UE même si la Turquie respecte toutes les conditions. La France étant de loin le pays européen le plus opposé à cette adhésion selon une enquête IFOP de fin 2004 :

« Cette question est-elle plus sensible en France que dans les autres pays européens ?


Oui. Une enquête européenne réalisée à l’automne dernier (IFOP-Le Figaro, 25 novembre-3 décembre 2004, 4813 cas) montrait que les citoyens français étaient de loin les plus hostiles à l’adhésion de la Turquie, avec 67% de réponses négatives, contre 55% en Allemagne, 30% pour la Grande Bretagne, 24% pour l’Italie et 18% en Espagne. »

Ce qui est cohérent, la France étant le pays ayant le plus mal vécu la mondialisation et où le taux de pessimisme est le plus élevé d’Europe (1).

Ainsi, par développement, la crise issue de la mondialisation s’est déplacée sur la question de l’adhésion de la Turquie à l’UE, dont le rejet était perçu comme partiellement cathartique, puis sur la Turquie et sa stigmatisation avec le développement de réactions ou de discours turcophobes.

Ainsi, par exemple et d’une manière significative, en 2005 lors du référendum sur la Constitution européenne, 35% des personnes qui ont voté contre cette Constitution l’ont fait pour s'opposer à l'entrée de la Turquie dans l’UE.

De même, en juin 2008, un amendement est voté par l’Assemblée Nationale le 29 mai, qui impose un référendum concernant l’adhésion de la Turquie à l’UE, cet amendement sera supprimé par le Sénat, ce qui fera réagir des députés de droite qui menaceront de voter contre la réforme constitutionnelle si l’amendement n’était pas réintroduit.

Ou encore, en mai 2009 Nicolas Sarkozy annule son voyage en Suède en raison du soutien du ministre des affaires étrangères suédois, Carl Bildt, à l’adhésion de la Turquie à l’UE.

La turcophobie française est donc le nom d’un problème politique d’identité, processus de dilution d’une identité nationale, déjà fragilisée par les effets de l’individualisme, dans et par le mouvement de la mondialisation. Turcophobie davantage conjoncturelle que structurelle alors.

Néanmoins, elle offre un terrain favorable à l’enracinement et le développement d’une turcophobie plus profonde et raciste, fondamentale, portée par des xénophobes et qui s’exprime à travers des ressentiments et dans un esprit revanchard qui prennent l’histoire en otage et l’instrumentalisent. C’est le cas pour les questions arménienne, kurde et chypriote.

L’approfondissement de la crise d’identité en France donne et donnera de plus en plus de poids et de profondeur à la xénophobie anti-Turc, et il est à craindre que dans la crise économique actuelle, les communautés turques d'Europe et les Turcs en général deviennent une des cibles par laquelle on cherchera une catharsis, malsaine et sans avenir s’il en est.

(1) A ce propos une émission sur France Culture apporte quelques éléments de réponse intéressante : http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4397037.


20:19 Publié dans Chypre, Communautarisme, Crise financière, Droits de l'homme, Economie, Europe, France, France - Turquie, Mondialisation, Politique, Question arménienne, racisme, turcophobie | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note | Tags : crise identitaire, individualisme, mondialisation, france, turcophobie, histoire, question chypriote, question arménienne, question kurde, alexis de tocqueville, de la démocratie en amérique

retour de la passion ottomane

Article paru sur:www.zamanfrance.fr
L’énorme succès du film Fetih 1453 en Turquie avec 5 millions d’entrées n’est que la face visible d’un nouvel attrait de la société turque pour son passé ottoman. Loin de tout sentiment nostalgique, ce retour en grâce de l’ottomania s’explique par l’ouverture internationale de la Turquie et son émergence comme puissance économique.

Le film turc Fetih 1453 («La Conquête 1453»), un blockbuster à la gloire des Ottomans et de la conquête d’Istanbul, bat actuellement des records au box-office : plus de 5 millions de Turcs l’ont déjà vu. C’est, de fait, le plus gros succès cinématographique qu’ait jamais connu le pays. Cette popularité est assez révélatrice d’un phénomène nouveau, qui est l’intérêt que manifestent les Turcs à l’égard de leur passé ottoman : aujourd’hui, en Turquie, l’ottomania est très en vogue. Au cours des dernières années en effet, les Turcs ont renoué avec leur passé ottoman, abandonnant du coup la pensée de Mustafa Kemal Atatürk du début du XXe siècle. Beaucoup d’entre eux ne veulent plus de cette idéologie du repli sur soi. Au contraire, encouragés par les records de croissance économique enregistrés durant la décennie écoulée, et par ailleurs lassés par une pensée kémaliste aujourd’hui centenaire, les Turcs se sentent de nouveau… impériaux. Pour autant, cet engouement pour l’héritage ottoman n’est pas un simple «retour vers le passé».

Istanbul, «une Babylone ottomane bigarrée»

Au contraire, le développement de l’ottomania est lié à ceux, bien contemporains, du consumérisme et de la politique néo-ottomane. La résurgence de l’ottomania est particulièrement sensible à Istanbul, l’ancienne capitale de l’Empire. Istanbul était autrefois une métropole animée au cœur d’un vaste empire. Une Babylone ottomane bigarrée, où coexistaient une multitude de langues et de religions. Avec l’effondrement de l’Empire ottoman, l’Istanbul impériale d’autrefois a disparu, laissant place à une ville de plus en plus homogène. Mais voilà que depuis peu la ville est en train de retrouver sa dimension impériale, et que le cosmopolitisme est de retour. Le phénomène est dû à une série de facteurs qui vont de la chute du rideau de fer — qui a permis à la ville d’avoir à nouveau accès à son arrière-pays traditionnel, l’Europe orientale et à une économie nationale en plein essor. La croissance économique est ici la clé. Durant la décennie écoulée, l’économie turque a presque triplé, une vague de prospérité qui est la plus longue de l’histoire de la Turquie moderne. Et avec 38 milliardaires, la Turquie possède déjà plus d’ultra-riches que le Japon, le Canada ou l’Italie. Comme ailleurs de par le monde, la nouvelle classe fortunée, soucieuse d’acquérir de l’influence, investit dans l’art, amenant ainsi à Istanbul des expositions prestigieuses. Au point que la ville sort aujourd’hui de cette léthargie culturelle dans laquelle elle s’était enfoncée au XXe siècle, et que ses habitants redécouvrent les joies de l’ambiance cosmopolite de l’Istanbul ottomane d’autrefois.

Un Empire aux confluents des cultures

Durant le seul mois de février, la ville a accueilli trois expositions d’exception. Les œuvres de Dali ont été installées sous les dômes orientaux d’une ancienne demeure ottomane, tandis qu’une autre manifestation a permis de faire découvrir aux Stambouliotes l’œuvre de Nazmi Ziya Güran, l’un des rares impressionnistes de l’Empire, qui a allié l’art ottoman aux techniques picturales développées en France à la fin du XIXe siècle. L’exposition, abritée par l’université Kadir Has — dont le campus est, détail plaisant, une fabrique de cigarettes du XIXe siècle rénovée — a permis aux Stambouliotes de découvrir les premières œuvres impressionnistes ottomanes. L’Empire ottoman et sa capitale, Istanbul, ont toujours été, à travers le temps, aux confluents des cultures. Ainsi, lorsque Osman Ier, fondateur de la dynastie ottomane, mourut au début du XIVe siècle, son fils et successeur, Orhan, choisit de l’enterrer dans un monastère orthodoxe à Bursa, première capitale des Ottomans. Par cet acte qui témoigne de son génie politique, Orhan a inauguré la conception multiconfessionnelle qui allait prévaloir dans le futur Empire ottoman. Il a ouvert la voie à l’intégration des populations chrétiennes et juives de l’Empire byzantin finissant, accélérant la constitution de ce qui allait devenir l’Empire ottoman, et faisant par là même d’Istanbul une métropole cosmopolite par excellence

jeudi 5 avril 2012

secrets de fabrication du ney


Par Ali Pektas | ven, 30/03/2012 - 14:20
source: www.zamanfrance.fr

Salih Bilgin, un artiste qui a donné de nombreux concerts tant sur des scènes nationales qu’internationales et a également enregistré de nombreux albums, est spécialisé dans la fabrication de bachparé, une partie du ney qui se fixe à l’endroit où le musicien souffle et qui permet de produire un son puissant et cristallin à la fois. Bilgin fabrique des bachparé depuis près de 30 ans maintenant, et chaque pièce qu’il crée est absolument unique tant au niveau de la forme que des matériaux utilisés. Son amour pour cette partie du ney remonte à ses années d’étudiant à l’université technique d’Istanbul où il suivit des cours auprès du maître de ney (neyzen) Niyazi Sayin. Bilgin a expliqué qu’à l’époque où il commençait tout juste à fabriquer ses propres bachparé pour un usage personnel, il s’est rendu compte d’une chose : «Je faisais partie de ces musiciens qui considéraient qu’un neyzen pouvait avoir plusieurs ney mais ne devait toujours avoir qu’un seul et unique bachparé». «A cette époque, il n’existait que deux personne qui fabriquaient des bachparé dans toute la Turquie. Et mon professeur était un des grands maîtres en la matière » explique Salih Bilgin. « J’étais un étudiant très curieux, et plus jeune, j’ai toujours été intéressé par le bois, les marteaux et les clous. Quand j’ai vu mon professeur fabriquer des bachparé, j’ai voulu faire pareil. J’ai tout d’abord conçu mon propre tour, que j’ai ensuite monté sur un plan de travail, et j’ai commencé à fabriquer des bachparé» ajoute-t-il. Pendant toutes ces années, Salih Bilgin s’est mis à chercher des cornes de bœuf considérées comme étant le matériau idéal pour la fabrication de bachparé. Il lui était très difficile d’en trouver en quantités suffisantes, et il se souvient d’une anecdote qui l’a particulièrement marqué. Se remémorant cette anecdote, il raconte : «En deuxième année de conservatoire, j’avais un ami qui s’appelait Ahmet. Un jour son père nous apporta deux énormes cornes, ce qui en ces temps là relevait quasiment de l’exploit». Une pénurie générale de cornes de bœufs obligea Bilgin à user de créativité pour les matériaux : il utilise du bois prélevé des racines d’olivier et du bois de noyer, entre autres. Internet l’a également beaucoup aidé, lui permettant de commander des cornes d’animaux très particuliers et du bois dur provenant d’autres pays et de se les faire livrer en Turquie.

Pas de bachparé standard

Fait intéressant, Bilgin a fabriqué le premier bachparé au monde fait à partir de carapace de tortue, un matériau notamment utilisé pour la fabrication de certains chapelets. Il affirme qu’en termes de traditions, le meilleur matériau pour la fabrication du bachparé était la corne de bœuf mais puisque c’était si difficile à dénicher, d’autres matériaux étaient venus progressivement le remplacer, en particulier le bois dur. Il a également affirmé que ces dernières années, un type de plastique très bon marché était apparu, pouvant servir à fabriquer des bachparé. Il regrettait toutefois qu’une forme standard ait été appliquée à ces pièces : «Il est impossible d’avoir un bachparé standard» dit-il. «Peu importe le nombre de ney fabriqués dans le monde, ils sont tous différents les uns des autres. C’est comme les êtres humains. Ils ne seront jamais exactement pareils. Lorsqu’on joue du ney on crée un art. Et l’art est synonyme d’esthétique» poursuit-il.

ECHANGE DE SAVOIR FAIRE:

la ville de NILÜFER en Turquie a fait appel au Comité régional de tourisme d'Ile-de-France et au fonds mondial pour le développement des villes en vue de créer un parc de loisirs touristique et culturel. Le projet qui mobilise 70 millions d'Euros devrait voir le jour en 2014.
www.fmdv.net

mercredi 4 avril 2012



ARTICLE DE LEYLA PARU DANS TURQUIE DE FRANCE:
En hommage au décès de la dernière Sultane de la dynastie Ottomane, j’aimerais partager avec vous le récit de Kenizé Mourad.
Kenizé de Kotwara est une romancière et journaliste française d’origine turco-indienne, née à Paris en 1940 au sein d’une France alors plongée dans la guerre.
Kenizé Mourad grandit dans un orphelinat, élevée dans un milieu catholique, où un homme Français, disant avoir connu sa mère, lui rendait visite dans sa petite enfance.
C’est à l’âge de 20 ans, que se manifeste un rajah indien, pour la récupérer après tant d’années de recherches.
Ce rajah… ce prince indien était son père!
Mais qui était-elle sa mère ?
C’est alors qu’elle se mît à la quête de ses origines l’amenant à découvrir qu’elle était la la fille d’une princesse turque, membre de la Dynastie ottomane (petite-fille du sultan Mourad V par sa mère Hatidjé Sultane).
Elle, qui grandit jusque là, comme une orpheline, catholique et française, appartenait en fait, à la famille Ottomane, ayant fondée l’un des plus Grands Empires de tous les temps…

Lui avait-on volé quelque chose ?…
Pendant des années, elle suivit les traces de sa maman en Turquie, au Liban, en Inde et en France. Elle essaya de se substituer en elle, pour parvenir à mieux la comprendre.
Sa mère, Selma Sultan, n’avait que 7 ans quand elle vit s’écrouler cet empire.
La famille impériale s’était alors trouvée condamnée à l’exil, devant quitter les territoires Ottomanes dans les plus brefs délais.
Un délai qui ne leur permettait ni de faire sa valise, ni de se dire adieu…tous les membres de la famille se sont trouvés éparpillés…à tel point que Père et Mère de Selma se sont trouvés chacun dans des pays différents.
Grandit sans père à Beyrouth, elle, comme toutes les princesses de l’Empire Ottoman, furent mariés à des rajah indiens ou des princes arabes, fiers d’épouser une princesse ottomane qui autrefois, leur aurait jamais été valu!

En Inde, Selma Sultane vivra les fastes de Maharajas et les derniers jours de l’Empire Britannique.
Triste et malheureuse cependant, de se sentir obligé à un Homme et un pays dont elle ne pourra s’approprier aucune de ces cultures, elle se sentira à nouveau comme “étrangère”…et s’enfuira avec son eunuque, à Paris avec comme excuse d’accoucher dans des meilleures conditions.
Mais là aussi, le malheur la guettra, comme depuis la chute de l’Empire Ottoman…elle connaîtra une France en pleine guerre, accouchera dans la misère et fermera les yeux après la naissance de sa fille.

Retrouvée par son eunnuque dans un état misérable, elle sera enterrée selon les rîtes musulmanes et déposée dans un cimetière français où personne ne reconnaîtra sa tombe…

Sa fille ? c’est Kenizé Mourad…que l’eunuque confiera à un orphelinat avant de se perdre au loin…lui eunuque, fidèle et hostile serviteur de deux princesses ottomanes, qui avait été témoin à la toute splendeur de l’Empire, ne pût jamais se remettre de son chagrin…

A lire:
” De la part de la princesse morte” de Kenizé Mourad
” Le jardin de Badalpour” de Kénizé Mourad

En hommage à vous,
Famille Impériale Ottomane…

DECES DE LA DERNIERE SULTANE



Neslisah Sultan, dernière née de la dynastie ottomane, est décédée lundi à l’âge de 91 ans à Istanbul, l’ancienne capitale ottomane. Elle a été inhumée mardi, après un office religieux, rapportent les médias.

Selon les coutumes ottomanes, une couverture de la “kaaba” a été recouverte sur le cercueil.

Petite-fille du dernier calife Abdülmecit ainsi que du dernier sultan ottoman Mehmet VI (règne 1918-1922), également connu sous le nom de Vahdettin, Neslisah était la dernière de la lignée de la dynastie. Elle était née en 1921 sous le règne ottoman.

Après la mort en 2009 de Ertugrul Osman Osmanoglu, dernier prétendant au trône ottoman, elle avait pris le titre de “dernière de la lignée de la famille Osmanogullari”, la dynastie ottomane.

Le sultanat ottoman a été aboli en 1922 et remplacé l’année suivante par la République turque créée par Mustafa Kemal Atatürk. Les membres de la famille impériale ont été forcés à l’exil en 1924 et ne purent regagner la Turquie avant les années 1950 pour les femmes et 1974 pour les hommes.

SOURCE: "TURQUIE DE FRANCE"

LA TURQUIE A L'HONNEUR A AUXERRE

Voici le riche programme de la semaine consacrée à la Turquie à AUXERRE: venez nombreux nous y rejoindre à la Maison de quartier Saint-Siméon, Boulevard de Montois
(tél: 03.86.46.38.01) :


ASK ILE TÜRKÜLER EN CONCERT A PARIS (5)


INAUGURATION DE LA SEMAINE TURQUE DE BEAUVAIS LE 2 AVRIL 2012:



ASK ILE TÜRKÜLER EN CONCERT A PARIS (4)

JOURNEE GASTRONOMIE ET MUSIQUE AVEC LA BOURREE DE PARIS: ces deux groupes de musiciens se sont rencontrés à l'occasion du festival "FOLK MUSIC BRIDGES EUROPE & TURKEY" 2011/2012 de PARIS et KAYSERI et ont décidé de poursuivre les liens: voici la rencontre du 1er avril 2012 au Pecq (78) autour de plats typiquement auvergnats:


ASK ILE TÜRKÜLER A PARIS (3)

LE GRAND BAL DE L'AMITIE FRANCO TURQUE DU 30 MARS 2012:




ASK ILE EN CONCERT A PARIS (2)

CONCERT DU 31 MARS AU KIBELE :


ASK ILE TÜRKÜLER A PARIS (1)

CONCERT A LA MAISON DE RETRAITE DU PECQ le 29 mars 2012: