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mercredi 10 juillet 2013

EUROPE – La Turquie condamnée pour violences policières pendant des manifestations du 1er mai

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné la Turquie à verser plus de 30.000 euros d'amende à deux manifestants victimes de violences policières le 1er mai 2006 à Izmir, a annoncé la cour dans un communiqué de presse hier. Les requérants, Zuhal Subaşı et Ali Çoban, ont été “agressés par des policiers qui les rouèrent de coups et utilisèrent des gaz lacrymogènes contre eux”, précise le communiqué. Ces deux citoyens turcs, âgés aujourd'hui de 35 et 32 ans, reprochaient également aux autorités d'avoir failli à mener une enquête effective sur leurs allégations de mauvais traitements. Ils invoquaient en particulier l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'Homme (“Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants.”) Constatant une violation effective de cette disposition, la CEDH a condamné la Turquie à verser 15.000 euros à chacun des requérants pour préjudice moral, ainsi que 1.760 euros conjointement pour frais et dépens.

Dans une tout autre affaire, la Turquie a aussi écopé d'un total de 3.400 euros d'amende pour violation de ce même article 3. Les requérants, Hakkı Dinç et Zinar Çakır, nés en 1992, avaient été arrêtés à leur domicile par la police le 8 février 2009 lors de perquisitions ordonnées par le procureur de la République de Nusaybin (province de Mardin) à la suite d’attaques au cocktail Molotov perpétrées la veille contre un commerce et un véhicule. Les requérants dénonçaient la durée de leur détention provisoire. La CEDH a accordé 1.200 euros à chacun pour préjudice moral, ainsi que 1.000 euros conjointement pour frais et dépens.
Anne Andlauer (http://lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 10 juillet 2013

jeudi 2 mai 2013

1ER MAI À ISTANBUL – Les affrontements redoutés ont fait des dizaines de blessés


Après trois années de célébrations relativement pacifiques, Istanbul a renoué ce mercredi avec les violences du 1er mai. A Şişli et Beşiktaş, des affrontements ont opposé pendant une bonne partie de la journée la police aux manifestants, déterminés à marcher vers la place Taksim malgré l’interdiction officielle.
Pas moins de 22.000 policiers étaient sur le qui-vive dès les premières heures du jour, appuyés par des dizaines de canons à eau et des grenades lacrymogènes. Selon la préfecture, 2.000 de ces grenades ont été tirées vers les manifestants et 25 personnes ont été blessées, dont 22 policiers. Les médias turcs ont quant à eux cité les noms d’une dizaine de civils blessés, dont trois dans un état sérieux. C’est à Şişli, Mecidiyeköy, Tarlabaşı et Beşiktaş que les affrontements ont été les plus violents.
Sur le boulevard Barbaros, à Besiktas (Photo FF)
Jets d’eau et de gaz contre jets de pierres et barricades
A Şişli, des milliers de membres de la Confédération des syndicats progressistes de Turquie (DİSK) se sont rassemblés tôt le matin devant de leur siège. Des membres des partis socialistes et anarchistes, ainsi que militants du Front révolutionnaire de libération du Peuple (DHKP) les y ont rejoints. Ensemble, ils ont tenté de marcher vers la place Taksim. Les forces de police ont entrepris de les disperser à coups de grenades lacrymogènes. Kani Beko, le leader de DISK, a condamné dans une interview à l’agence Anatolie “cette terreur d’Etat envers les ouvriers.”
Les manifestants se sont ensuite rassemblés dans les petites rues de Şişli. Les affrontements ont duré jusqu’en milieu d’après-midi, la police tentant toujours de disperser les civils, qui essayaient continuellement de se regrouper. Quelques-uns jetaient pierres et cocktails Molotov sur les policiers. Pour construire des barricades, les manifestants ont utilisé des poubelles, scooters à pizza et autres matériaux trouvés dans la rue. Ils ont endommagé vitrines et voitures, tandis que les forces de l’ordre ont également causé des dégâts en tirant leurs grenades vers l’intérieur des boutiques, immeubles ou sur les manifestants.
Les civils touchés par les gaz ont cherché à s’abriter dans les immeubles aux alentours. Par endroits, les nuages de gaz envahissaient même ceux qui étaient restés chez eux. Certains civils, les yeux irrités et en larmes, tentaient d’apaiser la douleur avec les citrons que des habitants distribuaient. Au moins 16 personnes ont été emmenées à l’hôpital Şişli Etfal à cause des gaz, ont rapporté certains médias.
Les manifestants avaient prévu des masques et du citron
pour se protéger des gaz (photo AA)
Pour le préfet, une riposte “extrêmement proportionnée”
A Beşiktaş, le rassemblement a commencé vers 7h30. Des membres et sympathisants du Parti républicain du peuple (CHP), du Parti communiste et du Parti des travailleurs ont annoncé leur intention de manifester en cortège vers la place Taksim. La police est intervenue une première fois au gaz lacrymogène pour disperser la foule. D’autres groupes les ont rejoints entre 9h et 10h et ont à nouveau été dispersés par les gaz et les canons à eau sur le boulevard Barbaros et dans les rues adjacentes.
Profitant de la confusion, certains groupes isolés ont cassé des pavés et ramassé des pierres pour les jeter en direction des forces de l’ordre. D’autres étaient munis de bâtons et de barres de fer. La vitre d’un abribus a volé en éclats. Les heurts ont continué, par intermittence, jusqu’à 13h30. Trois ambulances sont arrivées sur place pour emmener des victimes de malaise ou de jets de grenade, dont un journaliste de l’agence de presse Doğan. Le numéro 2 du CHP, Gürsel Tekin, a aussi été hospitalisé après un malaise.
Le préfet d’Istanbul, Hüseyin Avni Mutlu, a rejeté la responsabilité des heurts sur des “groupes marginaux rassemblant entre 3.000 et 3.500 personnes” et a qualifié la riposte policière “d’extrêmement proportionnée”. Dans une déclaration, Hüseyin Avni Mutlu a précisé que 72 personnes avaient été placées en garde à vue.
Découvrez en son et en images le reportage de l’équipe du petitjournal.com d’Istanbul (photos AA et FF) : http://www.lepetitjournal.com/istanbul
Anne Andlauer et Fanny Fontan  mercredi 1er mai 2013

mercredi 1 mai 2013

1ER MAI À ISTANBUL – Ce qu’il faut savoir pour prendre ses précautions


Comme tous les ans et comme partout dans le monde, Istanbul célèbre en ce 1er mai la fête du travail. Mais la journée s’annonce tendue : la préfecture a maintenu l’interdiction de manifester sur la place Taksim en raison des travaux en cours, les syndicats ont maintenu leur intention de s’y rassembler… Tour d’horizon du dispositif prévu.
  • A partir de 6h du matin, le métro ne fonctionnera plus entre Şişhane et Taksim, et entre Levent et Taksim. Même chose pour le funiculaire Taksim-Kabataş.
  • Tous les autobus de mer (IDO) entre la rive asiatique et la rive européenne seront à l’arrêt toute la journée à partir de 6h. Le service sera assuré de la rive européenne à la rive asiatique.
  • Tous les vapurs seront à l'arrêt.
  • Tous les métrobus seront à l’arrêt à partir de 5h.
  • Toutes les routes menant à Taksim seront fermées à la circulation. Les avenues (“cadde”) concernées sont : Halaskargazi Caddesi, Cumhuriyet Caddesi, Yedikuyular Caddesi, Tarlabaşı Bulvarı, Sıraselviler Caddesi, Gümüşsuyu Caddesi, Taşkışla Caddesi, Taşkışla Tünel, Rumeli Caddesi, Abdulhak Hamit Caddesi.
  • La police a reçu l’ordre d’empêcher “si besoin par la force” tout passage en groupe vers la place Taksim.
  • Un petit groupe sera toutefois autorisé à lire un bref communiqué de presse et à déposer des fleurs dans la Kazancı Yokuşu, en mémoire des 36 morts du 1er mai 1977.
  • Trois mille policiers seront mobilisés. Des policiers de Gaziantep, Erzurum et Adana ont été appelés en renfort.
  • Plusieurs organisations de gauche dont le Parti communiste ont demandé – et obtenu de la préfecture – le droit de manifester sur la place de Kadıköy. Un concert y est également prévu. Des bus seront affrétés pour l’occasion.
  • Des cortèges partiront de différents points de la ville. Même les supporters de football se mobilisent. Ceux de Galatasaray, par exemple, appellent au rassemblement à 8h45 devant le magasin GS de Mecediyeköy. Ceux de Fernerbahçe, à 9h devant la statue de Barbaros à Beşiktaş. Plusieurs autres groupes ont d’ailleurs donné rendez-vous à 9h30 en bas du boulevard Barbaros de Beşiktaş ou à Mecediyeköy.
Anne Andlauer (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 1er mai 2013

vendredi 19 avril 2013

les travaux à Taksim ? joli coup pour le 1er mai !!


À CAUSE DES TRAVAUX – Pas de 1er mai à Taksim cette année
Les travaux en cours sur la place Taksim empêcheront cette année d’y célébrer le 1er mai, a annoncé hier le ministre de l’Intérieur, Muammer Güler. Ces dernières semaines, plusieurs syndicats s’étaient pourtant donnés rendez-vous sur la place Taksim “malgré tout”.
Le ministre a jugé impossible d’assurer la sécurité des manifestants sur la place dans ces conditions. Les dizaines de milliers de personnes qui, depuis 2010, s’y retrouvaient pour la Fête du travail devront se rassembler ailleurs, a indiqué Muammer Güler, sans pour l’instant désigner de site alternatif. Un communiqué de presse pourra toutefois être lu et des fleurs déposées dans la Kazancı Yokuşu, en mémoire des 36 morts du 1er mai 1977.
Anne Andlauer (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) vendredi 19 avril 2013