samedi 22 septembre 2012

En finir avec les préjugés



6 septembre 2012 à 19:07
  • Série Des écrivaines face à l'islam (2/5). Tous les vendredi jusqu'à fin septembre, Libération demande à des auteurs de témoigner sur le fait d'"être une femme" en Iran, en Turquie, au Liban ou au Maroc.
Par SEMA KAYGUSUZ Ecrivaine turque
L’islam est une identité qu’on me lance au visage à des moments imprévisibles et qui me prend au dépourvu. Bien que je vive à ma guise dans mon propre pays, toute non croyante que je suis, dès que je mets le pied dans une ville européenne, que ce soit Paris ou Berlin, je suis définie et reconnue comme étant une femme musulmane. Cela a toujours soulevé l’étonnement que je boive du vin au restaurant. Les gens qui savent que je viens de Turquie ne parviennent pas à cacher combien ils trouvent cette scène étrange. Alors que, dans mon pays, où 99% de la population est considérée comme fidèle de l’islam, on n’estime à aucun moment étrange que je boive du vin, en Europe je sirote mon verre, avec la mauvaise conscience d’une pécheresse…
Dans ces moments, je ressens violemment comment les préjugés qui émaillent la vie quotidienne nivellent en une morne uniformité les différentes strates de la culture. Tout comme il ne vient à l’esprit de personne que je sois susceptible d’être athée, déiste, agnostique, chrétienne, juive ou incroyante, de même on ne peut imaginer que j’appartienne aux vingt millions d’alévis de Turquie, ou encore que je puisse, en m’inspirant des poètes mystiques, verser dans la même coupe l’amour physique et l’amour mystique, tout en rendant grâce à Dieu à chaque gorgée.
Dans une si âpre époque, qui voit les religions se muer en culture de masse où ne peut qu’éclore le fascisme, nous sommes tous minés par l’obsession de convertir les appartenances religieuses en autant d’identités. L’humanité a maintes fois payé le prix d’avoir classé les individus d’après leur religion. Et pourtant, la religion est encore perçue comme une identité absolue, collée à l’identité nationale. Par exemple, si quelqu’un est originaire de Turquie, il doit en conséquence être musulman. Et qui plus est, tout comme la République turque prône un projet de modernisation par la création d’un seul type, tout Turc doit être un musulman sunnite. Cependant, lorsque nous considérons les peuples sous l’angle de la culture vivante, nous nous trouvons confrontés, dans le contenu des croyances religieuses d’aujourd’hui, à une grande variété de strates religieuses.
Les Turcs qui, au cours de l’histoire, ont fondé dix-sept Etats, étaient autrefois confucéens et taoïstes, après le VIIe siècle, bouddhistes, manichéens et mazdéens, adorateurs du feu, juste avant les religions célestes, chamanistes et panthéistes, puis juifs à l’époque de l’Etat khazar et, enfin, après le IXe siècle, certains groupes devenus chrétiens subsisteront en tant que chrétiens orthodoxes. Quant aux Kurdes, ils viennent du zoroastrisme. A l’heure actuelle, même s’ils sont peu nombreux, on trouve en Turquie des Arméniens, des Syriaques, des Yézidis et, dans l’ouest, des Grecs. C’est pour cela qu’il est pratiquement impossible de rechercher une typologie de la femme musulmane dans un pays qui possède une telle richesse ethnique.
Quant à la question d’être une femme dans un pays musulman, c’est, par sa nature même, une approche antilaïque. Mais si l’on veut savoir ce que cela signifie d’être alévi en Turquie, kurde, arménien ou syriaque, féministe ou homosexuel dans un pays soumis à un système patriarcal, ou encore voilée dans un pays laïc, c’est autre chose. Cela touche aux mentalités, aux idéologies, aux politiques. Il me semble qu’au lieu de rechercher dans la religion musulmane les racines de la terreur islamiste radicale et de l’islamophobie, qui croît de façon exponentielle, il suffirait de regarder du côté des marchands d’armes, des compagnies pétrolières et des pouvoirs colonialistes qui exploitent le monde.
Les grands-mères des femmes afghanes, qui ne peuvent sortir que revêtues de la burqa, pouvaient, il y a cinquante ans, étudier la médecine dans les universités. A cette époque aussi, c’étaient des musulmanes. A l’heure actuelle, le gouvernement afghan, qui considère les femmes comme des produits dérivés, est soutenu par la communauté internationale. A la suite des opérations qui devaient permettre de ramener, selon les puissances occidentales, «la liberté et la prospérité», l’Afghanistan n’a pas connu l’avenir espéré. La guerre et la drogue étaient plus profitables…
Lors de son occidentalisation, la République turque, rêvant d’une femme moderne en tailleur, défendit de porter le voile en public. De 1926 à 1934, elle a échafaudé une série de droits garantis par la Constitution, depuis l’égalité juridique jusqu’au droit d’élire et d’être éligible. En Turquie, le fait que les droits de la femme aient été reconnus bien des années avant la France, l’Italie et la Suisse, représente une occasion de se vanter. Pourtant, ceci n’est pas un acte de modernisation en rapport avec le mouvement féministe. Bien au contraire. Il a toujours été décrit comme faisant partie des droits civils octroyés par la gent masculine. D’autre part, grâce au phénomène d’urbanisation, une classe moyenne a émergé ces quinze dernières années, issue d’une population conservatrice en provenance des régions rurales. Lorsque les femmes, qui étaient jusqu’alors au foyer, ont commencé à vouloir étudier à l’université, à devenir député ou à travailler dans le domaine public, elles ont été confrontées à une résistance considérable. Apparut alors un discours auquel personne n’était habitué et le foulard alla soudain de concert avec un concept tel que celui de liberté. «La liberté de porter le foulard» est un sujet encore épineux et l’arborer quelque chose de défendu, bien que le parti AKP soit depuis assez longtemps au pouvoir.
Une grande partie de la Turquie a si peur de devenir comme l’Iran qu’elle perçoit la femme voilée comme une menace. En Europe, il y a à peu près la même frayeur. Personne n’a l’idée de penser que le foulard est le moyen pour une femme de sortir de chez elle. Pourtant, bien des jeunes femmes provenant de familles conservatrices ont réussi à accéder à l’université grâce au foulard.
Tout a commencé à changer. Nous sommes soumis à un langage libéral conservateur qui devient de plus en plus autoritaire. Tandis que l’on spécule sur des discours oiseux qui n’ont pas d’écho dans la population, à propos de l’interdiction de l’avortement par exemple, le capital libéral et le capital conservateur ont déjà commencé à flirter entre eux. Pendant que, dans les médias, la lutte fait rage entre les laïcs et les islamistes, un clivage de classes est en train de se constituer à vue d’œil. Alors que l’islam était jadis une religion de soumission à Dieu et d’humilité, la façon de vivre des femmes voilées d’aujourd’hui ne diffère désormais en rien de celle des mondaines. Comme celles-ci, elles aussi jouissent des services de domestiques moldaves, de chauffeurs privés, de défilés de mode qu’elles suivent de près, des repas festifs de rupture de jeûne dans les hôtels chic et de plages privées, sur lesquelles elles peuvent se baigner. Bref, contrairement à ce qui semble, la Turquie ne devient pas religieuse, bien au contraire ; sous le froc d’un néoconservatisme libéral, elle perd ses valeurs morales à grande allure. L’islam, qui a pris la forme d’un rite formel du passé, n’est plus désormais un culte rendu à Dieu, mais un vaste banquet. Le Dieu qu’elles adorent ne commande que de gagner de l’argent.
Les pauvres, ceux qui sont rejetés par la société, ceux qui sont écrasés, qu’ils soient croyants ou non, sont, comme toujours, exploités sur les mêmes lignes de front. Comme partout dans le monde, un indigent ressemble à un autre indigent et un impudent à un autre impudent…
Traduit du turc par Catherine Erikan
Dernier ouvrage paru : «La Chute des prières», Actes Sud, 2009.

vendredi 21 septembre 2012

Un Juif israélien chez les derviches tourneurs


Par Redaction | ZAMAN FRANCE ven, 21/09/2012 - 10:02


A 58 ans, Miki Cohen est le premier Juif israélien à accéder à la confrérie soufi de l’Ordre Mevlevi, fondé en Turquie. Après avoir fait la rencontre d’un derviche tourneur en Anatolie, il décide de changer de vie et se consacre pleinement à l’apprentissage du samâ'.

Tandis que le soleil décline sur son campement accroché à une colline de Galilée, Miki Cohen prend place sous une tonnelle en fer forgé et commence lentement, très lentement, la rotation d’un derviche tourneur. Les bras croisés sur la poitrine, à l’écoute d’une musique soufie diffusée par son téléphone portable, il lève les bras au-dessus de ses épaules, tournoyant, les yeux clos, en pleine extase mystique. La danse méditative soufie est la réponse de Miki Cohen, 58 ans, à de longues années de questionnement spirituel. Il est le premier Juif israélien à avoir accédé au rituel sacré des musulmans soufis de l’Ordre Mevlevi, fondé en Turquie au XIIIe siècle, plus connu sous le nom d’Ordre des «derviches tourneurs». Issu de la petite bourgeoisie de Tel-Aviv, Miki Cohen est resté traumatisé par la guerre israélo-arabe du Kippour (1973). Il se lance alors dans une quête éperdue de paix intérieure, flirtant avec la spiritualité juive, avant de vivre deux ans à Tel-Aviv puis d’étudier le taoïsme chinois et le kung-fu aux Etats-Unis pendant trois ans, tout en engrangeant des diplômes de psychologie et de philosophie.

Un voyage en Turquie qui va changer sa vie
La normalité garde pourtant ses droits : marié et père de deux enfants, il fait vivre sa famille en enseignant l’écriture de scénarios. Mais, au hasard de son cheminement spirituel, il découvre les écrits mystiques de Jalâl al-Dîn Rûmî, poète soufi du XIIIe siècle originaire de Perse, dont les adeptes fondèrent, après sa mort, la confrérie des derviches tourneurs, appelés ainsi pour leur danse giratoire proche de la transe. «Plus je lisais Rûmî, plus je découvrais le soufisme, quand la raison s’arrête pour laisser parler le coeur. Il est alors devenu évident que c’était ma voie», explique Miki Cohen, tout de noir vêtu, ses longs cheveux noués en queue de cheval. Tout derviche aspire à l’ascèse des grands mystiques musulmans soufis. De plus en plus fasciné par les enseignements de Rûmî, Miki se marginalise : il se sépare de sa femme, s’installe dans une caravane et voyage à travers Israël. En 2005, il va se recueillir sur la tombe du poète persan à Konya, haut lieu religieux de l’Anatolie. Dans un bus, il fait la rencontre d’un derviche tourneur. Ce dernier l’invite à passer une semaine au sein de l’Ordre pour s’initier au samâ', danse et chant sacrés des soufis mevlevis. L’invitation d’un Juif israélien au sein de cette confrérie musulmane traditionaliste plutôt fermée est sans précédent. C’est grâce à sa dévotion, et en dépit de la barrière de la langue, que Miki Cohen a été admis là où beaucoup d’autres ont échoué, explique à l’AFP la cinéaste turque Yelda Yanat Kapkin, qui suit depuis des années le parcours du néophyte et lui a consacré un documentaire pour la chaîne Al-Jazeera. «Quand il a rencontré le maître de la confrérie, ce dernier a vraiment cru que Miki était un adepte», témoigne la réalisatrice.

«L’espace d’une seconde, j’éprouve un sentiment d’harmonie»
Miki Cohen vit aujourd’hui au flanc d’une colline rocailleuse plantée d’oliviers, près du village druze de Jat, en Galilée, dans le nord-ouest d’Israël. Il habite une tente ronde et spacieuse qui ressemble à une yourte mongole, dont le pilier central soutient un toit drapé de tissus de couleurs vives. Le sol est jonché de tapis et de coussins. Dans cet abri alimenté en électricité par l’énergie solaire, il y a aussi des canapés fatigués et des chaises, ainsi que deux étagères branlantes, ployant sous le poids d’un assortiment éclectique de livres. Un amoncellement de matelas fait office de lit. Un vieux placard cache l’accès secret d’une grotte que Miki a creusée et aménagée dans la montagne, et où il se réfugie quand le vent devient mauvais. Jour après jour, devant sa yourte, dans une cage ronde dallée, comme une sorte de tonnelle, le derviche israélien, solitaire et hiératique, reprend la majestueuse rotation du samâ’. «L’espace d’une seconde, j’éprouve un profond sentiment d’harmonie. C’est magique», dit-il.

Franc-maçonnerie : une confrérie laïque en terre d’islam


Par S. Ben Mansour | ZAMAN FRANCE ven, 21/09/2012 - 09:37


Le 30 août dernier, le Grand Orient de France (GODF) a élu un nouveau grand maître en la personne de Joseph Gulino. Un mois plus tôt, l’obédience maçonnique française avait co-signé une lettre dans laquelle elle faisait part de son inquiétude face à la possible extension à l’islam du Concordat et appelait à une «sortie graduelle et négociée [de ce] régime dérogatoire» dans lequel l’Etat reconnaît, organise et finance les cultes juif et chrétiens en Alsace et en Moselle. Cet esprit laïque de la franc-maçonnerie, conjugué à son origine non musulmane, a toujours suscité une certaine animosité dans les milieux dévots au sein des pays d’islam. Son caractère universaliste et international, qui échappe en partie au contrôle de l’Etat, lui vaudra par ailleurs la méfiance des cercles nationalistes. Effet de la poussée rationaliste du XVIIIe siècle, et aspect manifeste de l’influence européenne, les loges maçonniques – d’abord françaises, anglaises et italiennes – apparaissent dès 1830 en terre d’islam. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, si elles commencent à devenir autochtones – c’est-à-dire ottomanes, essentiellement –, elles comptent encore beaucoup d’étrangers. Elles ne se rencontrent d’ailleurs que dans les villes marquées par une forte présence occidentale et solidement liées sur le plan économique et culturel aux pays d’Europe (Istanbul, Beyrouth, Alexandrie, Le Caire, etc.). Parmi les autochtones qui les composent mêmes, les minorités juives et chrétiennes – intermédiaires traditionnels entre l’Europe et l’Islam – sont souvent surreprésentées. Ainsi en 1869 la loge stambouliote L’Union d’Orient comptait-elle 143 «frères», mais dont seulement 53 musulmans.

La proximité entre franc-maçonnerie et soufisme
Ici comme ailleurs, il s’agit de l’élite cultivée – militaires, magistrats, fonctionnaires, hommes de religion, hautes personnalités telles que le président du Conseil d’Etat Ibrahim Edhem Pacha ou le prince égyptien Mustafa Fazil Pacha, etc. –, élite que caractérise une forte aspiration au progrès et à la liberté, et qui a rencontré ici une structure européenne efficace. Tous ont alors en commun d’avoir fait leurs les «idées françaises», conçues comme étant par excellence celles de la modernité : l’exaltation de la triade Liberté, Egalité, Fraternité, la foi en la civilisation et en la science, le culte du progrès. Et, comme le montrent de manière exemplaire la pensée et l’action de l’intellectuel et réformateur Namik Kemal (1840-1888), cette vénération de l’Occident, d’un Occident dont la place est ici démesurée, ne niait en rien leur attachement à l’islam. Car non seulement la pensée islamique ne devait s’opposer ni à la science, ni à l’évolution des mœurs sociales, ni à celle des formes de gouvernement, mais encore l’islam recélait-il les moyens d’une renaissance susceptible de faire pendant à la modernité occidentale. La greffe a du reste d’autant mieux pris ici que la loge maçonnique relève d’une structure aussi familière qu’ancienne en islam : celle – à la fois ésotérique, corporative et philosophique – dont ont toujours procédé les confréries soufies, les corporations et les ordres chevaleresques (la doctrine commune de l’unicité de l’Etre assurant par ailleurs le passage d’une culture à l’autre). On comprend dès lors que de grandes figures telles que l’émir Abd el-Kader (1808-1883), chef politique moderne et théologien soufi ou les réformistes musulmans Jamal Eddine el-Afghani (1838-1897) et Mohamed Abduh (1849-1905) aient été francs-maçons. Mais aussi qu’il n’y ait aucun paradoxe à ce que la plupart des Jeunes-Turcs – à l’origine de la Turquie kémaliste – aient été à la fois membres de confréries soufies, bergsoniens et francs-maçons

festival de jazz d'Istanbul: sortie du CD



La 19ème édition du festival de jazz IKSV s’est terminée en juillet dernier. Chaque année, ce festival accueille des invités prestigieux du monde du jazz mais propose également une programmation plus éclectique. Pour revivre les moments forts de cette édition, précipitez-vous chez un bon disquaire pour découvrir l’album qui vient de sortir

La Fondation pour la Culture et les Arts d’Istanbul (IKSV) se charge des temps forts culturels de la ville. Après les festivals du film, de théâtre et de musique, elle a mis en place un festival de jazz, qui réunit depuis 1994 les grands noms du monde de la musique. Des concerts de jazz, de rock, de pop et de musique du monde sont proposés au public dans plusieurs salles stambouliotes. Cette année, les mélomanes ont notamment eu la chance de voir sur scène le légendaire Marcus Miller, le magnifique et intriguant Antony and the Johnsons, ou encore le grand Morryssey, ex-chanteur des Smiths, dont le concert a clôturé le Festival.
Au cœur de la soul
A l’écoute de l’album, après avoir passé l’émotion de la reprise du Higher Ground de Steevie Wonder par Marcus Miller, nos oreilles se réchauffent au rythme de la soul avec 100 Days, 100 nights, du groupe Sharon Jones & The Dap-Kings. Cette chanson, puisée dans leur troisième album, nous donne à écouter la voix chaleureuse de Sharon Jones, sur une mélodie qui nous transporte au cœur d’une soul rétro tout simplement splendide. C’est d’ailleurs avec cet album, nommé également 100 days, 100 nights, que le groupe connait son premier grand succès. Le doute n’est plus permis, Sharon Jones & The Dap-Kings compte aujourd’hui parmi les grands noms de la soul.

Une ambiance jazzy
A peine une piste plus loin, nous voilà plongés dans le monde édulcoré de la dynamique Caro Emerald. Son titre Stuck nous revigore et nous ferait danser un swing endiablé sans aucune hésitation. Une voix séduisante, au caractère bien trempé, il ne nous en faut pas plus pour adhérer complètement à l’univers jazzy de cette chanteuse néerlandaise, nouvelle dans le paysage musicale puisque son premier album, Deleted Scenes From The Cutting Room Floor, est sorti en 2010.

La voix suave du jazz allemand
Till Brönner est un trompettiste allemand hors pair, bien connu dans le milieu pour la maîtrise de cet instrument, qu’il pratique depuis l’âge de 9 ans. Mais à l’écoute de Human, il n’y a plus aucun doute quant à la polyvalence de l’artiste. Mélange entre le jazz fusion, la pop et la country, sa musique est une invitation à une flânerie musicale, à laquelle nous répondons avec plaisir.

La sobriété du chef d’œuvre
S’il n’y avait qu’un titre à écouter, ce serait à coup sur le fabuleux Libretto de Lars Danielsson. Une force tranquille impressionnante s’élève des notes que le piano consent à abandonner, dans une retenue éblouissante. La résonance de la batterie, tout juste effleurée, est d’une beauté incroyable. D’un onirisme déconcertant, ce morceau s’écoute sans aucune modération et ne nous fait regretter qu’une seule chose: celle de n’avoir pu assister au concert de cet excellent artiste.
(Re)découvrir le jazz turc
Le festival de jazz d’Istanbul est également une belle occasion de découvrir les voix du jazz turc, peu connues à l’extérieur du pays. Jülide Özçelik, Magnus Östöm ou encore Ayşe Gencer sont quelques-uns des artistes que nous retrouvons dans l’album. Empreints de sonorités classiques et de mélodies plus rock, les morceaux choisis nous prouvent la vitalité des artistes turcs, qui ne demandent qu’à être écoutés.
En attendant la 20ème édition du festival, qui nous réservera certainement de belles surprises musicales, l’album du 19ème festival calmera nos ardeurs et nous fera patienter sagement jusqu’à l’été prochain.


Amandine Canistro (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 20 septembre 2012

La presse quotidienne, en Turquie et en France



Les lecteurs turcs ont l’embarras du choix. Chaque matin, leurs kiosques débordent d’une quarantaine de titres nationaux généralistes, qui se partagent une diffusion de 4,6 millions d’exemplaires. À qui appartiennent ces quotidiens ? Quand ont-ils été créés ? Quelle est leur tendance politique ? Éléments de réponse dans ce tableau, suivi d’un rapide coup d’œil sur les journaux français












































* moyenne quotidienne sur la semaine du 10.09 au 16.09.2012

Pour comparaison, voici les chiffres de diffusion des 15 titres de presse quotidienne nationale payante en France :













Sources : Medyatava.com, OJD
Anne Andlauer (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 20 septembre 2012

BURSA - Olay TV cherche des expatriés pour un nouveau programme



La chaîne de télévision Olay TV prépare un nouveau concept d'émission hebdomadaire : des entrevues menées avec des étrangers vivant à Bursa et dans l’ensemble de la Turquie. Pourquoi pas vous ?

Gaelle Loisel, Elif Sedef Dizer et Onur Zorluoğlu (photo GL)

Elif Sedef Dizer, la présentatrice et Onur Zorluoğlu, le caméraman, forment une équipe dynamique et vous attendent afin d’en apprendre plus sur les expatriés en Turquie. La présentatrice a de nombreux amis étrangers. Elle trouve très agréable de passer du temps avec eux et aime les histoires provenant de différentes cultures. La Turquie occupe, selon elle, une place importante dans le monde, étant située sur deux continents, l’Asie et l’Europe.
A travers ce programme, Elif Sedef Dizer souhaite faire découvrir ce que vivent les étrangers en Turquie, leur vision de ce pays, pour quelles raisons ils y sont venus, ce qu'ils font de leur temps libre...

Bizden Biri - L'un d'entre-nous
L’intérêt de l’émission : découvrir la vie des étrangers, leurs histoires personnelles, ce qu'ils font et comment ils passent leurs journées (avec leur femme ou mari, enfants, famille et amis), quels sont les endroits qu'ils aiment fréquenter…
Le programme Bizden Biri (L'un d'entre-nous) sera diffusé à l'écran chaque semaine, dès le mois d’octobre sur la chaine Olay TV. L’invité sera le "héros" du programme et racontera sa vie personnelle en langue turque. Le témoignage de son changement de vie, de ses souvenirs et anecdotes fera très certainement passer aux téléspectateurs un moment agréable mêlant surprise, humour et découverte.
La caméraman, Onur Zorluoğlu
Elif Sedef Dizer et Onur Zorluoğlu suivent l’invité lors d’une journée. La personne filmée peut les emmener où bon lui semble, selon ses activités et ses envies, partager ses recettes de cuisine ou ses passion, les conduire sur son lieu de travail…
Si vous avez envie de passer à la télévision et de parler de vous, de votre vie, n'attendez-pas pour envoyer un message à : sedefnacre@hotmail.com Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. ou caroline.erdogan@gmail.com Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. et loisel.gaelle@gmail.com Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. .
Gaelle Loisel (www.lepetitjournal.com/istanbul) vendredi 21 septembre 2012
A noter: Pour plus d’informations : http://www.olaytv.com.tr/ Très prochainement, une réunion d'organisation aura lieu à Bursa. Pour plus d’informations, soyez attentifs et consultez l’agenda!

jeudi 20 septembre 2012

article paru sur RUE 89: Le film anti-islam et les caricatures de Charlie Hebdo : le radieux réveil de Dieu



Arrêt sur images 20/09/2012 à 10h16

Le film anti-islam et les caricatures de Charlie Hebdo : le radieux réveil de Dieu

Arretsurimages.net"
Daniel Schneidermann | Fondateur d'@rrêt sur images

Dieu ouvrit un œil, tendit le bras machinalement vers sa table de nuit, et atteignit à tâtons la revue de presse quotidienne que lui préparaient, toute la nuit, les stagiaires du paradis. De Son doigt divin, assis dans Son lit, il feuilleta les dépêches. Observant une immobilité respectueuse à côté de l’auguste couche, le directeur du département de la communication divine se rengorgeait néanmoins. Il était satisfait. Et manifestement, le Boss le serait aussi.

« Une bonne opération »

« Pas mal », laissa enfin tomber Dieu.
« Ce film, là, et tout ce qui a suivi, les manifestations, les morts, les dessins dans ce journal ridicule, en Europe, c’est vraiment une bonne opération. Bien mené. On ne parle que de nous. »
Tout ce que l’humanité mortelle comptait de puissants n’avait plus qu’un sujet de conversation : le dessin, en dernière page, d’un obscur journal humoristique, qui avait représenté les fesses de Mahomet, logo de l’une des filiales de l’entreprise. Même le porte-parole du président des Etats-Unis avait abordé la question.
En capitaine d’industrie avisé, Dieu savait qu’il n’est qu’une règle : faire parler du produit. Le tenir en permanence sur la crête du buzz. Depuis des millénaires, Il ne redoutait rien tant que l’oubli. Car, en dépit de Sa sérénité proverbiale, Dieu était sujet à de fréquentes crises d’angoisse. Et si le produit se démodait ? Et si la clientèle cessait de croire ? Et si les jeunes générations se tournaient vers d’autres centres d’intérêt ? Mais la créativité du département marketing du Ciel semblait n’avoir pas de limites.
Son œil s’assombrit soudain :
« Que vois-je ? Une controverse sur le fait de savoir si Jésus était marié ? Aujourd’hui ? »
Le directeur de com’ toussota avec embarras. « Un léger dysfonctionnement du service planning. Ça ne se reproduira pas. » Dieu était Amour, c’est une affaire entendue, mais pour autant, Il ne supportait pas l’amateurisme. Un jour, un événement : c’était la règle d’or du département du Planning théologique. Le communiquant attendit le Savon, qui ne vint pas. Le Boss était vraiment dans un bon jour.

Concurrence entre les filiales

« Le coup de génie, c’est vraiment d’avoir orchestré la concurrence entre les filiales », répéta Dieu pour la millième fois. « Le jour où j’ai trouvé ça... » Le directeur de la com’ approuva, d’un discret signe de tête. Ne jamais contrarier les accès d’autosatisfaction du Patron.
« Quand même, on a du mal à y croire », poursuivait Dieu, en enfilant le Peignoir de lumière que lui tendaient les stagiaires du service des archanges :
« Leur planète fout le camp, ils sont menacés par le réchauffement, la surpopulation, l’épuisement des ressources, l’écart des richesses, et notre affaire continue de marcher, comme au premier jour. »
Bien qu’habitué à la naïveté des enthousiasmes du Boss, le directeur de com’ ne pouvait s’empêcher de le regarder avec Amour. C’est ce mélange de naïveté et de cynisme, dans l’exploitation du désespoir éternel de l’humanité, qui maintenait l’entreprise à flot depuis tant de millénaires. Et lui garantissait un avenir radieux, que rien ne semblait pouvoir menacer.

Du logement au pavillon : la vie rêvée des Turcs de Vierzon


Par Fouad Bahri | ZAMAN FRANCE jeu, 20/09/2012 - 14:27


Depuis le lancement de la politique de la ville, il y a plus de vingt ans, le renouvellement de l’habitat urbain a été perçu comme l’un des outils privilégiés pour décloisonner les cités-ghettos. A Vierzon, dans le Cher, les Franco-turcs passés d’un logement HLM classique à un pavillon, ont eux aussi bénéficié de ce changement de vie.

De 20 à 25 % ! Le taux obligatoire de logements sociaux dans les communes vient d’être relevé par les sénateurs le 12 septembre dernier lors de l’examen du projet de loi sur le logement social. Mentionné dans la loi SRU (Solidarité et Rénovation urbaine), ce dispositif est l’un des plus importants de la politique de la ville mise en place dès 1991 et dont l’objectif était d’assurer une mixité sociale et une diversité de l’habitat afin de lutter contre les phénomènes d’exclusion dans l’espace urbain. Changer la vie des habitants de quartier en changeant leur habitat, l’idée semble ingénieuse. A Vierzon, dans le département du Cher (18), les habitants de la cité Henri Cellier ont pu s’en rendre compte. Soumis à un projet de réhabilitation urbaine voté en 2007, les logements de l’Office Public de l’Habitat (OPH) ont été démollis et remplacés par des habitations pavillonnaires, toujours sous un régime locatif.

Des pavillons pour endiguer la délinquance
Pour les Franco-turcs de Vierzon, cet accès à un nouveau cadre de vie était inespéré. Volkan Simsek, 31 ans, ouvrier en bâtiment et père de trois enfants, a grandi dans ces logements HLM. Depuis 2009, il vit dans l’un des pavillons de l’OPH. «On se sent comme des propriétaires, on est pas mis à l’écart. Avant, on se voyait comme des gens de seconde catégorie avec les HLM» dit-il. Volkan a senti en particulier l’évolution de la vision des Turcs quant à leur place dans la société française. «Les gens changent de mentalité. Ils avaient tendance à être nostalgiques et à dire "ah le bled, ah la Turquie". Là maintenant, on se sent bien» dit-il. La destruction programmée des cité-ghettos, à Vierzon comme ailleurs, obéit aussi à un autre objectif : prévenir les phénomènes de concentrations urbaines qui produisent de la tension sociale et parfois de la délinquance. C’est l’une des raisons qui a poussé Deniz Olmez, 33 ans, mère de deux enfants, a demandé très tôt un logement situé à l’extérieur du quartier Henri Cellier «pour m’éloigner de ce milieu de cité et avoir un environnement tranquille». «Si les sociétés HLM ont décidé de détruire ces bâtiments, c’est pour éliminer la délinquance et les lieux de squatt» témoigne cette Franco-turc qui vient d’obtenir un logement pavillonaire à proximité mais en dehors de son quartier d’enfance. Paradoxalement, la démolition des autres bâtiments a accéléré son désir de partir ailleurs. En effet, «au fur et à mesure que les autres bâtiments ont commencé à être démollis et que leurs habitants partaient en pavillons, beaucoup de jeunes de 18/25 ans sont venus se poser dans le pallier» ajoute-t-elle évoquant des problèmes de places de parking squattées et de tapage nocturne. «Vivre dans un milieu calme» avec un bon voisinage fait donc partie des exigences de Deniz qui espère offrir à sa famille une autre vie. «J’ai un enfant qui est très influençable. Je ne veux pas qu’il grandisse là où j’ai grandi» explique-t-elle.

«Ces quartiers peuvent être des atouts formidables»
Ces considérations sécuritaires, Volkan Simsek les partage lui aussi. «On est plus en sécurité. On vit mieux qu’avant. On est quand même dans un quartier où à partir d’une certaine heure, on peut plus sortir dehors » précise le Franco-turc qui estime qu’avec ces nouveaux logements, «il y a un peu moins de problèmes de délinquance». Pour autant, toute la politique de la ville ne se réduit pas à la question du logement. D’après Nicolas Sansu, maire communiste de Vierzon, la dimension économique et sociale du réaménagement urbain reste essentielle dans le décloisonnement des quartiers populaires. «Ce n’est pas qu’un problème urbain, il y a aussi la question de l’emploi et du pouvoir d’achat. Même si les pavillons remplace les HLM, le problème du vivre-ensemble subsiste» dit-il. Pour l’élu communiste, le plus important «est de faire de l’activité et de montrer que ces quartiers peuvent être des atouts formidables». Une nouvelle zone économique comportant notamment une usine Renault et un grand laboratoire d’analyse médicale de dimension régionale a ainsi été financée pour créer du lien et ouvrir ces habitations au reste de la ville, dans une commune où 65 % des habitants sont propriétaires.

LA SEMAINE DES CULTURES ETRANGERES A L'INSTITUT KURDE


Forum des instituts culturels étrangers à Paris

L’habitat traditionnel à Erbil



Semaine des cultures étrangères


Dans le cadre de la
Semaine des cultures étrangères
XIème édition
Patrimoine, architecture, design
L’Institut kurde de Paris vous invite au vernissage de l’exposition de photographies de Nadia Ramchand Motwani

De briques et de stucs: L’habitat traditionnel à Erbil

Le vendredi 21 septembre de 17h à 19h.
Suivie d’une conférence de Nadia Ramchand Motwani:
Erbil, capitale de la région du Kurdistan irakien, une des plus anciennes villes de Mésopotamie, connaît un essor économique qui modifie peu à peu son paysage urbain.
Le samedi 22 septembre à 16h
L’exposition sera ouvert au publique
du 22 au 30 septembre 2012 de 14h à 19h.
Institut kurde de Paris

106, rue La Fayette, F-75010 Paris
M° Poissonnière - Gare du Nord - Gare de l’Est
Plan d'accés à l'Institut

Le Patriarcat de Constantinople rachète l’une des plus vieilles églises du monde


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Le Patriarcat œcuménique de Constantinople (grec orthodoxe) a acquis le 10 septembre dernier l’église byzantine de Başmelekler, également appelée Taksiyarhon et présentée comme la troisième plus vieille église au monde, selon une information communiquée par le métropolite Elpidophore de Proussa.. Construite en 789 par l’empereur byzantin Constantin Porphyrogennetos, elle se situe dans la région de Trilye, province de Bursa. Elle était mise en vente depuis 2007 par son propriétaire, Teksen Construction, pour plus de 300.000 euros, rapporte le quotidien Hurriyet Daily News. Dédiée aux archanges Michaël et Gabriel, elle est aujourd’hui en ruines mais sera bientôt rénovée. Un événement important pour la communauté grecque orthodoxe (dite aussi "rum") de Turquie, qui rassemble aujourd'hui moins de 3.000 fidèles.
Fanny Fontan (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 20 septembre 2012

mercredi 19 septembre 2012


mise à jour de la part DES AMIS DE LALELI:
l'association LES AMIS DE LALELI sera présente au festival d'Anatolie qui aura lieu du 28 au 30 septembre prochain au parc des expositions de Villepinte.
Cette association culturelle franco-turque présentera le panorama le plus large des livres écrits par des auteurs turcs ou franco-turcs directement en français ou traduits de la langue turque, romans, poésies, manuels d'apprentissage de la langue turque, guides de voyage et beaux livres sur les arts turcs.
Vous pourrez trouver toutes les dernières parutions, les auteurs connus et moins connus et rencontrer :
* Claude-exeter DESIRE qui dédicacera ses livres le 28 septembre
* Nedim GÜRSEL qui dédicacera ses 2 derniers ouvrages le 29 septembre 
* Öznur KÜCÜKER qui dédicacera ses ouvrages le 30 septembre
et d'autres auteurs ou traducteurs.

mardi 18 septembre 2012

Reprise des SEREFE LALELI

L'association LES AMIS DE LALELI reprend ses SEREFE LALELI c'est-à-dire ses rencontres pour faire connaître son action culturelle et ses éditions bilingues.
Prochaine édition jeudi 20 septembre à partir de 18h au
restaurant SIZIN
45, rue du Fbg Montmartre 75009 PARIS
M° LE PELLETIER

A cette occasion SIZIN propose une formule fraîche mezzes + une boisson
Venez les rencontrer !!!!!

l'association LES AMIS DE LALELI sera présente au festival d'Anatolie qui aura lieu du 28 au 30 septembre prochain au parc des expositions de Villepinte.
Cette association culturelle franco-turque présentera le panorama le plus large des livres écrits par des auteurs turcs ou franco-turcs directement en français ou traduits de la langue turque, romans, poésies, manuels d'apprentissage de la langue turque, guides de voyage et beaux livres sur les arts turcs.
Vous pourrez trouver toutes les dernières parutions, les auteurs connus et moins connus et rencontrer :
*Nedim GÜRSEL qui dédicacera ses 2 derniers ouvrages le 29 septembre 
* Öznur KÜCÜREK qui dédicacera ses ouvrages le 30 septembre
et d'autres auteurs ou traducteurs.

JEUNES DE FRANCE – Faut-il partir pour réussir ?


Faut-il quitter la France quand on est jeune pour réaliser ses projets ? S’évader de ce pays ultra hiérarchisé, sclérosé, une gérontocratie en déclin ? C’est ce que proposent trois personnalités éclectiques dans une Tribune parue dans Libération le 3 septembre dernier



photo capture décran du site
"Barrez-vous !" Tout est dit en deux mots. C’est ainsi que Félix Marquardt, entrepreneur, fondateur des Dîners de l’Atlantique et des Submerging Times Dinners, Mokless, rappeur, et Mouloud Achour, journaliste-chroniqueur à Canal+, interpellent la jeunesse française. 
Dans une tribune publiée par Libération, ils dressent le constat effaré d’une France devenue "une gérontocratie, ultra centralisée et sclérosée, qui chaque jour s’affaisse un peu plus". Un pays "où une élite de quelques milliers de personnes, dont la moyenne d’âge oscille autour de 60 ans, décide d’à peu près tout". Où l’"on renâcle encore à confier des responsabilités d’encadrement à qui que ce soit de moins de 40 ans, voire de 50 ans". Pour eux, "la triste réalité est là : pour la première fois depuis bien longtemps dans cette partie du monde, une génération au moins - la vôtre - vivra, vous le pressentez d’ailleurs, moins bien que la précédente". 



La solution pour s’en sortir ? L’évasion
"Votre salut est, littéralement, ailleurs. Non pas dans la fuite, en quittant un pays dont les perspectives économiques sont moroses, mais en vue de vous désaltérer et de vous réinventer pour revenir riches d’expériences nouvelles, imprégnés de la créativité et de l’enthousiasme qui fleurissent aujourd’hui aux quatre coins du monde, ayant fait les rencontres qui vous changeront avant que vous n’en fassiez profiter la France." (…) "Barrez-vous parce que rien ne vaut l’ivresse qui vient avec la conscience du monde et de l’autre du voyageur : partir, c’est découvrir qu’on ne pense pas, ne travaille pas, ne communique pas de la même manière à Paris, à Guangzhou ou au Cap".

Sortir du vase clos
Selon les auteurs, partir peut aussi permettre une amélioration du niveau de vie : "vous ne gagnerez pas automatiquement plus d’argent en (re)démarrant votre carrière à l’étranger, la probabilité que votre niveau de vie s’accroisse sensiblement au bout de quelques années le cas échéant est statistiquement bien meilleure que si vous restez embourbé en France (ceci vaut d’ailleurs tant pour les apprentis restaurateurs, coiffeurs, chauffeurs que pour les banquiers)."

Partir, revenir
L’idée de ce pamphlet au ton volontairement provocateur (et simplificateur) est de faire sortir la jeunesse du prisme franco-français en les ouvrant aux autres, afin de faire évoluer les mentalités, de "sortir ce pays de l’abrutissement engendré par l’autarcie intellectuelle qui est la sienne depuis une trentaine d’années au bas mot."

D’aucuns pourraient faire remarquer qu’en envoyant les forces vives de la nation dans le monde entier, notre vieux pays ne risque pas de profiter de la force de mobilisation, de l’élan et du dynamisme de la jeunesse. Et elle néglige largement de mentionner toutes les difficultés auxquelles sont confrontés les créateurs d’entreprises à l’étranger, qui doivent dans la grande majorité des cas ne compter que sur eux-mêmes. L’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs, cette initiative fera peut-être "pschitt", mais elle a le mérite de tenter d’élargir un peu les horizons de ceux qui débutent leur parcours professionnel, de mieux leur faire comprendre la réalité du monde.

MPP (www.lepetitjournal.com) lundi 17 septembre 2012
En savoir plus : La Tribune publiée dans Libération
Le site avec appels à projets, pétitions et témoignages : www.barrez-vo.us

KAŞ PLUTÔT QUE CHAMONIX ? - Trois sites turcs parmi les meilleures destinations hors Europe



La Turquie est l’une des meilleures destinations pour “s’échapper" de la zone euro, selon le Guardian. Le quotidien britannique publie une liste de vingt destinations, hors zone euro, permettant de prolonger ses vacances à moindre coût. Trois sites turcs figurent au classement. A la septième position, l’ancienne cité romaine d’Ephèse et ses environs (le village de Şirince et la cité balnéaire de Kuşadası) sont, selon le quotidien, une bonne alternative aux ruines italiennes de Pompéi. Kaş, dans le sud de la Turquie, rivaliserait quant à elle avec Chamonix en termes d’infrastructures, de situation géographique et de vie nocturne. A la seizième place du classement, le petit village de Gökçeovacık, situé sur les Monts Taurus, offrirait la même tranquillité que l’intérieur des terres corses. Des villes d’Europe de l’Est, des Balkans et d’Afrique du Nord figurent également au classement.

Le tourisme en Turquie a enregistré une croissance de 3,8% au deuxième semestre 2012, selon l'institut TürkStat, profitant notamment des retombées touristiques négatives du Printemps arabe et de la crise de la zone euro. Consultez ici le classement intégral.

Ariane Haviland (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 18 septembre 2012

La gare de Haydarpaşa est-elle en danger ?




L’assemblée municipale d’Istanbul vient d’approuver un plan de reconstruction de la gare et du port de Haydarpaşa, sur la rive asiatique. Cette décision ouvre la voie au lancement d’un appel d’offre. Inquiètes pour le devenir de ce symbole d’Istanbul, plusieurs ONG envisagent d’ouvrir un procès
“Haydarpaşa Port”, ainsi qu’il est baptisé, est un serpent de mer pour Istanbul. Depuis la signature d’un protocole en 2007, tout a été dit et écrit sur ce projet dont on sait finalement peu de choses. Dans leurs interventions publiques, les responsables municipaux et gouvernementaux soulignent le “prestige” du projet en question. Ils aspirent à transformer cette gare centenaire – inaugurée en 1908 – et ses environs en un centre touristique et commercial de premier plan.
Haydarpaşa après l'incendie de sa toiture (photo Berkan Süren)
C’est précisément ce qui inquiète les associations d’architectes, d’urbanistes et de riverains. Si, comme cela est envisagé, le port de Haydarpaşa devait être aménagé pour accueillir les paquebots de croisière, la zone concernée serait fermée au public. “On nous dit qu’il n’y aura pas de constructions d’hôtels. Y aura-t-il alors un musée ou un centre culturel ? Dans le même temps, on propose de demander leur avis aux habitants. Bref, on entend une multitude de sons de cloche”, observe Saltuk Yüceer, président de la Chambre des architectes d’Istanbul sur la rive anatolienne, dans le quotidien en ligne Bianet.
Haydarpaşa restera-t-elle une gare ?
La chambre menace d’intenter une action en justice. Elle accuse la mairie d’utiliser l’incendie de 2010, lequel avait détruit une bonne partie de la toiture, et la suppression récente des lignes interurbaines pour accélérer ses projets. Elle redoute que les lignes de banlieue ne subissent bientôt le même sort et que la gare de Haydarpaşa ne soit plus, à terme, une gare.
“Ce projet signifie plus de travaux, plus de circulation humaine et automobile à Kadıköy. Il est faux de dire qu’il présente un intérêt économique pour les habitants. Au contraire, les employés de TCDD (la société des chemins de fer, ndlr) perdraient leurs emplois”, estime Saltuk Yüceer, qui imagine déjà le monument historique transformé en centre commercial.
“La gare de Haydarpaşa pourrait perdre sa fonction (avec ce projet). Nous voulons défendre la spécificité ferroviaire du bâtiment de Haydarpaşa et le transmettre aux générations futures, car il appartient à notre héritage culturel” renchérit Akif Burak Atlar, secrétaire général adjoint de la Chambre des urbanistes d’Istanbul, dans une interview au Hürriyet Daily News.
Le plan de reconstruction adopté la semaine dernière à l’assemblée municipale d’Istanbul a récolté les voix des membres AKP (Parti de la justice et du développement) et l’opposition des élus CHP (Parti républicain du peuple). Sefer Kocabaş, le président de la Commission de développement au sein de cette assemblée, s’est défendu dans les médias de vouloir édifier un “Manhattan à Haydarpaşa”. Peine perdue : dimanche, pour la 33ème semaine consécutive, le groupe Haydarpaşa Dayanışması (Solidarité Haydarpaşa) a manifesté sur les marches de la gare.
Anne Andlauer (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 18 septembre 2012

lundi 17 septembre 2012

article paru sur net Iris concernant les nouvelles mesures d'économie d'énergie


Pour inciter les ménages à réduire leur consommation d'électricité et de gaz l'Etat va instaurer un dispositif de bonus-malus tenant compte de divers facteurs.
Plan :
1.    Introduction
Introduction
Inscrite à l'ordre du jour de la session extraordinaire de septembre 2012, pour entrer en vigueur en 2013, la proposition de loi Brottes et Le Roux, visant à instituer une tarification progressive de l'énergie, dans l'objectif de responsabiliser chaque ménage, a été déposée à l'Assemblée nationale.
La réforme, soutenue par Gouvernement, a de grandes chances d'être rapidement adoptée plus ou moins en l'état.
Le texte propose d'attribuer aux ménages des quantités d'énergie appelées "Volumes de Base", au titre des besoins énergétiques individuels de première nécessité (la climatisation n'est pas concernée, car elle n'est pas indispensable, au sens de ces dispositions).
Ces volumes seraient calculés à partir d'un
volume de référence modulé en fonction de plusieurs critères (nombre de personne vivant dans le foyer, secteur géographique dans lequel se situe le logement, etc.).
Souhaitant inciter les ménages à "consommer moins", la proposition de loi instaure une "échelle des prix de l'énergie":
·               plus le foyer va consommer d'énergie, plus le prix au kw/h va augmenter ;
·               plus le foyer accueille de personnes plus il aura de "Volume de Base" d'énergie à consommer ;
·               plus les personnes vont résider dans des zones climatiques ensoleillées, plus le prix de l'énergie au kw/h sera élevé ;
·               plus les foyers vont être économes, isoler leur logement et s'équiper en produits faiblement énergivores, et moins ils paieront.
Notons que ni les entreprises, ni l'industrie, ni les résidences secondaires ne sont concernés par cette réforme.
Les objectifs de la réforme
La proposition de loi poursuit les deux objectifs suivants :
·               Accélérer la transition énergétique :
Celle-ci ne se fera pas sans une diminution de l'énergie consommée par les ménages, ce qui passe par une modification de leur comportement et par une meilleure isolation des logements, notamment afin d'optimiser le chauffage.
En instituant des tarifs progressifs de l'énergie, la proposition de loi incitera clairement les ménages à consommer moins, puisque consommer beaucoup reviendra plus cher.
·               Accompagner la hausse inéluctable des prix de l'énergie :
La tension sur les marchés d'hydrocarbures, l'accroissement des coûts du nucléaire, tout concorde pour laisser penser que les prix de l'énergie vont augmenter. Les ménages paieront à l'avenir plus cher leur énergie.
Pour éviter que tous les ménages paient l'énergie au même prix, quels que soient leurs besoins, la réforme instaure un nouveau système de tarification.
Le dispositif des Volumes de Base et des volumes de référence
Il sera attribué, pour chaque résidence principale et pour chaque type d'énergie (électricité et gaz naturel) des quantités d'énergie appelées "Volumes de Base", au titre des besoins énergétiques individuels :
·               d'éclairage,
·               d'électroménager (plus le taux d'équipement en électroménager du foyer sera important, plus la facture sera salée),
·               de production d'eau chaude sanitaire,
·               de chauffage électrique, au gaz naturel ou par un réseau de chaleur (le fioul, le GPL, le bois et les autres systèmes de chauffage ne sont pas concernés par le dispositif).
A ce jour, les auteurs de la proposition de loi considèrent que seul le chauffage est une nécessité, ce qui implique que les foyers résidant dans le sud de la France consommant peu de chauffage l'hiver, mais la climatisation l'été, risquent d'être pénalisés par le dispositif, car aucun "Volume de base" n'est attribué pour la climatisation.
Les "Volumes de Base" seront calculés à partir d'un volume de référence modulé en fonction :
·               du nombre de membres du ou des foyers fiscaux domiciliés dans le logement,
·               de la zone climatique dans laquelle le logement est situé,
·               de son mode de chauffage.
En trois ans, la réforme devient suffisamment dissuasive pour que les ménages modifient leurs comportements et limitent leur consommation d'énergie au quotidien.
Concrètement, la zone climatique sera déterminée à partir de l'adresse du logement, connue. Le nombre d'occupants sera approximé à partir du nombre de membres du foyer fiscal, dont dispose l'administration fiscale. Les données relatives au mode de chauffage seront collectées grâce à l'introduction, dès 2013, d'une ligne avec des cases à cocher dans les déclarations d'impôts sur le revenu.
Pour les consommations individuelles et le chauffage collectif
Bonus - malus applicable en Euro par MégaWatt / Heure


Bonus dans la limite du VB
Malus entre 100 et 150% du VB
Malus, au-delà de 150% du VB
En 2013
compris entre -10 et 0
compris entre 0 et 3
compris entre 0 et 10
En 2014
compris entre -20 et 0
compris entre 0 et 6
compris entre 0 et 20
A partir de 2015
compris entre -30 et 0
compris entre 0 et 9
compris entre 0 et 30
VB : Volume de base
Soulignons que la proposition de loi prévoit d'attribuer, pour les immeubles collectifs à usage résidentiel pourvus d'un chauffage commun, au titulaire du contrat de fourniture d'énergie servant à son alimentation, des "Volumes de Base" au titre du chauffage. Ces volumes sont calculés à partir d'un volume de référence modulé en fonction de la surface chauffée en commun et de la zone climatique dans laquelle est situé l'immeuble.
Pour les consommations individuelles des consommateurs bénéficiant du tarif social
Pour les ménages modestes, un barème social sera introduit, avec des niveaux de bonus plus importants et des niveaux de malus moindres, les fourchettes fixées permettant même au pouvoir réglementaire de n'appliquer aucun malus.
Bonus - malus applicable en Euro par MégaWatt / Heure


Bonus dans la limite du VB
Malus entre 100 et 150% du VB
Malus, au-delà de 150% du VB
En 2013
compris entre -20 et 0
compris entre -3 et 3
compris entre 0 et 5
En 2014
compris entre -40 et 0
compris entre -6 et 6
compris entre 0 et 10
A partir de 2015
compris entre -60 et 0
compris entre -9 et 9
compris entre 0 et 15
VB : Volume de base
Par ailleurs, il est prévu d'instaurer des mesures visant à lutter contre la précarité énergétique :
·               à court terme :
- en élargissant le champ des bénéficiaires des tarifs sociaux de gaz et d'électricité ;
- en étendant à tous les consommateurs résidents le principe de la trêve hivernale des coupures d'électricité et de gaz ;
·               à long terme :
- en identifiant les ménages modestes ayant besoin d'un accompagnement pour rénover leur logement.
Conséquences pour les locataires
Comme les locataires ne sont pas responsables de la mauvaise isolation de leur logement, la proposition de loi prévoit que lorsque le bonus-malus acquitté par un locataire dépasse un certain plafond (à définir) et que la performance énergétique de son logement est inférieure à un certain seuil (à définir), le locataire pourra déduire du montant du loyer un montant représentatif des surcoûts liés à la mauvaise performance énergétique du logement