Le gouvernement turc entend réformer en profondeur l’enseignement et les critères d’entrée de ses universités. Pour le Premier ministre Erdogan, celles-ci doivent davantage se spécialiser dans l’enseignement technologique, un secteur clé qui pourrait permettre à Ankara de valoriser son statut universitaire international.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré au cours de la dernière réunion du Haut conseil de la science et de la technologie (BTYK) que la Turquie devait réviser son système éducatif afin de canaliser les jeunes dans les domaines de la science et de la technologie. D’après le Premier ministre, les ministères et les universités accordent désormais une plus grande importance à la science, à la technologie et à l’innovation. M. Erdogan a également affirmé que la Turquie vit de «grandes transformations» dans ces trois domaines et a précisé que le gouvernement turc avait déjà attribué près de 338 millions de livres turques pour des projets en recherche et développement entrepris par des entreprises privées depuis 2011. Par ailleurs, le Premier ministre a aussi déclaré que son gouvernement avait «attribué 240 millions de livres turques pour des projets similaires entrepris par les universités».
Des critères d’entrée élargis
Autant d’investissements en matière de recherche et développement qui ont commencé selon lui à porter leurs fruits, la Turquie ayant rattrapé une dizaine d’années de retard technologique. Ces déclarations du Premier ministre turc sont à rapprocher de celles du président du Conseil de l’enseignement supérieur (YÖK), Gökhan Cetinsaya, qui a annoncé la révision prochaine du système d’entrée à l’université, et augure des réformes structurelles de l’enseignement supérieur voulues par Ankara. Bien qu’il n’ait pas élaboré le nouveau système dans les détails, M. Cetinsaya a déclaré mercredi que l’objectif du YÖK était de préparer le nouveau système pour fin 2014. Le Centre de sélection et de placement des étudiants (ÖSYM), le ministère de l’Education et le Conseil de recherches scientifiques et technologiques (TÜBITAK) participeront aux travaux de préparation. De son côté, le ministre de la Science, de l’industrie et de la technologie, Nihat Ergün a déclaré que le système d’entrée à l’université sera non seulement établi sur la base des connaissances objectives des étudiants mais qu’il tiendra compte également de leurs capacités globales et de leurs compétences de base.
Améliorer l’offre linguistique
Les autres décisions prises comprennent l’enseignement d’autres langues étrangères que l’anglais, l’établissement de plus de centres scientifiques à travers le pays et l’augmentation du nombre de chercheurs dans les universités. «La Turquie doit redoubler d’efforts dans le domaine de la science et de la technologie afin d’atteindre ses objectifs pour 2023 et devenir un pays éminent. Notre jeune population représente, pour nous, une grande chance en ce sens. Nous devons saisir cette opportunité pour effectuer des changements majeurs dans notre système éducatif», a ainsi déclaré Nihat Ergün. Le Conseil de l’enseignement supérieur, fondé en 1983 par le TÜBITAK, travaille en collaboration avec le gouvernement, pour fixer des politiques et des objectifs nécessaires en matière de science et de technologie, préparer des plannings et formuler des propositions dans ces domaines et permettre la coordination entre les secteurs importants et les institutions.