vendredi 11 mai 2012

La population turque vieillit


Par Redaction | ZAMAN FRANCE ven, 11/05/2012 - 09:10

D’après une étude récente, la proportion de la population âgée de 60 ans et plus est passée de 3 à 10 % au cours des cinquante dernières années. Avec une espérance de vie de 76,5 ans pour les hommes, et de 80,5 ans pour les femmes, l’évolution de la démographie turque se rapproche de celle des pays développés.
Une étude portant sur la population âgée de Turquie et intitulée Atlas de la vieillesse vient d’être publiée par le département de gérontologie de l’Université Akdeniz. Elle montre que le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus, qui représentait 3 % de la population totale il y a 50 ans, a atteint aujourd’hui les 10 %, soit environ 7,4 millions de personnes, d’après les chiffres de l’Institut turc des statistiques (TurkStat). L’étude, la première du genre réalisée en Turquie, a été financée par le Conseil turc de la recherche scientifique et technologique (TÜBITAK). Elle montre par ailleurs que l’espérance de vie moyenne va augmenter de 8 ans dans les 40 ans à venir. L’espérance de vie des hommes sera ainsi de 76,5 ans, tandis que celle des femmes sera de 80,5 ans. Les espérances de vie les plus courtes s’observent dans les régions est et sud- est du pays.
4,7 millions de seniors ont besoin d’assistance
La province où l’espérance de vie est la plus courte est celle de Yozgat en Anatolie centrale : entre 65 et 75 ans. Selon le professeur Ismail Tufan l’explication la plus probable est ici «l’inactivité et une mauvaise nutrition». «La surconsommation de viande fait que le taux de cholestérol est un problème de santé courant à Yozgat. Il faut ajouter à cela la mauvaise habitude qu’ont les gens de la région de dormir après avoir mangé. Cela provoque des problèmes de digestion et accroît l’obésité» ajoute Ismail Tufan. Selon un rapport publié par le ministère turc de la Santé, environ 4,7 millions de personnes âgées ont besoin d’être assistées au quotidien, dont 2,5 millions qui ont besoin de soins constants. A une autre échelle, les rapports de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) soulignent le vieillissement rapide de la population mondiale. Si à la fin du siècle dernier la population âgée de 80 ans et plus était de 14 millions, elle devrait en effet être de 400 millions en 2050. Enfin, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, au cours des cinq prochaines années le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus dépassera celui des enfants âgés de 5 ans et moins.
Paris

Le kémalisme et la quête de la pureté musicale turque


Par Seyfeddine Ben ... | ZAMAN FRANCE ven, 11/05/2012 - 09:36



Le Festival du printemps a été inauguré au Caire le 20 avril dernier par un groupe turc, Turkish Coffee. Le groupe, récemment créé, réunit artistes confirmés et jeunes talents. Après le Caire, il se produira à Beyrouth et Istanbul. Derrière l’appellation occidentalo-centrée Turkish Coffee («Café turc»), — dont l’aspect décalé est ici délibéré —, ils vont donc jouer, toujours plus à l’Orient, taqsim-s, peshrev-s et autres yürük semai-s résolument turcs, résolument orientaux. L’idéologie nationaliste avait voulu bannir définitivement cette musique ottomane, considérée comme à la fois relevant du passé et polluée d’éléments non turcs, — arabes et persans en l’espèce. Jusqu’en 1941, soit durant les dix-huit premières années de la République, l’apprentissage, l’interprétation et la diffusion radiophonique de la musique turque étaient interdits. Seule a eu grâce alors la musique occidentale — considérée comme «moderne» par essence —, le temps que soit créée «une nouvelle musique turque». Une musique dont la vocation était double : affermir le sentiment d’appartenance à la Nation turque sous la bannière de la République, d’une part, et, d’autre part, favoriser la modernisation de la nation. Cette musique ne pouvait qu’être issue de l’Anatolie, région qui, dans l’idéologie nationaliste, a conservé intact l’héritage de la culture turque originelle, celle des steppes de l’Asie centrale. Atatürk avait ici fait siennes les idées de Gökalp sur la musique et commencera très tôt à les traduire politiquement. Ni musicien, ni musicologue, et pas même mélomane, Ziya Gökalp (1875-1924) était avant tout un sociologue (lecteur de Durkheim) et un idéologue positiviste.
L’Anatolie, berceau du renouveau culturel en Turquie
Le nationalisme turc, qui prend forme dans les années 1911-1913, puisera abondamment dans ses œuvres. Pour Gökalp, la nation étant définie par la langue et la culture, c’est en Anatolie, au sein du peuple, qu’il faut retrouver les éléments fondateurs de la véritable turcité, qu’il s’agisse du vocabulaire, des proverbes, des contes et légendes, des récits héroïques, ou, en l’espèce, de la musique populaire. Cette affirmation vient en complément de la négation, de la révocation sans appel de toutes les formes issues de l’influence arabo-persane, et au premier chef la langue, la littérature et la musique ottomanes. Au répertoire classique ottoman (sarki), il s’agira donc de substituer l’ «authentique» musique populaire anatolienne (türkü). Deux problèmes se posent néanmoins, tous deux d’ordre technique pour le pouvoir kémaliste. Le premier est qu’il faut collecter cette musique, ce qui nécessite une méthodologie et un personnel compétent. Preuve si besoin était de l’extrême importance qu’accordaient les autorités kémalistes à la question, il sera fait appel à Bela Bartok, grand compositeur du XXe siècle, mais surtout pionnier de l’ethnomusicologie, qui a transcrit et enregistré des centaines de mélodies et chants populaires à travers l’Europe. L’Etat turc l’invitera à enseigner au Foyer du peuple d’Ankara en 1936 ; il formera ainsi toute une génération de musicologues turcs. Le second problème résidait dans le caractère archaïque du matériau collecté. Or un Etat moderne se devait d’avoir une musique capable de rivaliser avec la musique occidentale. On a alors procédé à la transcription dans le système d’harmonie occidental des mélodies anatoliennes qu’il s’agissait d’«affiner». Le compositeur et musicologue turc Rauf Yekta (1871-1935) décrira le produit de ces hybridations idéologiques comme étant des «monstres» esthétiques. Musique ottomane, turque, arménienne, kurde ou laze, toutes les musiques de Turquie auront néanmoins survécu au kémalisme.

ISTANBUL: le séisme BIG ONE attendu pour 2014


D’après Ahmet Mete Işıkara le directeur de l’observatoire turc des tremblements de terre de Kandili, un séisme majeur à Istanbul est attendu en 2014. La probabilité qu’un futur big-one touche la région de la mer de Marmara d’ici deux ans a été démontrée grâce aux tout derniers travaux de recherche et analyses très pointus menés par son équipe. "Nous devrions dès maintenant prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la population d’Istanbul et de ses alentours " a-t-il ajouté hier lors de sa déclaration au journal Aksam Daily.
Meriem Draman (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 10 mai 2012
Pour (re)lire " Les précautions à prendre en cas de tremblement de terre " cliquez ici.
Pour re(lire) l'article d'Anne Andlauer " Séisme- Istanbul est-elle prête ? " cliquez ici

jeudi 10 mai 2012

Un DVD pour décrypter les clés du dialogue interreligieux




Les Editions Franciscaines viennent de publier un DVD de 56 minutes intitulé Le dialogue des pieds, ensemble pour prier, qui a vocation a faire «comprendre l’univers et les enjeux du dialogue interreligieux, sensibiliser les étudiants aux problématiques du pluralisme religieux et de la laïcité», mais également «aider les équipes pastorales qui souhaitent s’investir dans cette démarche», selon le communiqué de presse. Le DVD, réalisé par Roberta Collu et Guy Laurence se base sur une expérience de terrain auprès de croyants qui agissent pour le renforcement du dialogue interreligieux. Ils ont été aux côtés de ces derniers pendant six mois, à travers toute la France et même en Belgique, recueillant de nombreux témoignages : en Bretagne auprès de pèlerins musulmans et chrétiens, à Paris lors de la Marche de la paix, lancée à l’initiative du Comité interreligieux de la famille franciscaine. En Belgique également pour rencontrer un moine bénédictin depuis longtemps engagé dans ce combat ou à Marseille, lors de la Marche pour la paix en octobre dernier.
Un message de paix et des propositions
Pour les porteurs de ce projet, le DVD est «un outil pédagogique appréciable pour toute personne qui désire découvrir le fondement du dialogue interreligieux et la manière dont il se vit aujourd’hui en France». Les réalisateurs misent sur la connaissance de l’Autre, qui passe selon eux par le dialogue et par le refus de l’ignorance. C’est pourquoi ils proposent quelques points de repère, notamment sur la solidarité, le dialogue de proximité, ainsi que sur le prosélytisme et les extrémismes religieux.
Paris

Malgré les infrastructures, la culture sportive peine à s’installer en Turquie


Mervé öztürk ZAMAN FRANCE 

En dépit d’une forte augmentation des installations sportives en Turquie, la pratique courante d’un sport par les Turcs reste marginale. Pour l’entraîneur sportif Esra Sentürk, loin de toute implication régulière, leur motivation majeure se réduit trop souvent à de simples régimes estivaux
Le nombre d’installations sportives et le nombre de personnes qui pratiquent un sport sont en augmentation en Turquie. Néanmoins, notent les spécialistes, les Turcs sont loin d’avoir adopté un mode de vie sportif. L’Etat ne ménage pourtant pas ses efforts en la matière, finançant installations sportives et soutenant divers centres sportifs, d’après Esra Sentürk, qui travaille dans l’un d’entre eux en tant qu’entraîneur. «L’Etat prend de plus en plus de mesures visant à améliorer la santé des citoyens turcs quel que soit leur âge et à diffuser la culture du sport parmi les masses. La municipalité métropolitaine d’Istanbul a ainsi créé un certain nombre de parcs sportifs [installations sportives de plein air] dans le but d’encourager les gens à être plus actifs. Ces dernières années en effet, chaque district a été pourvu d’au moins un complexe sportif. Le nombre d’événements et de compétitions sportives est également en augmentation. Les objectifs principaux de la politique de l’Etat en matière de sport sont, d’une part, de créer un environnement susceptible de favoriser la pratique sportive pour tous ; d’autre part de gagner davantage de compétitions au niveau international en augmentant le nombre de sportifs de haut niveau.
Mincir avant l’été…
Esra Sentürk pense que cet intérêt grandissant que manifestent les gens pour le sport s’explique par des préoccupations liées à la santé et à l’apparence physique : «Tous [ces facteurs] sont interdépendants : l’augmentation des installations sportives, l’augmentation du nombre de personnes instruites et l’augmentation de personnes qui pratiquent une activité sportive». Mais d’après ce que j’observe, les gens sont devenus surtout préoccupés par leur santé et par le fait de paraître mince. Je ne pense pas que la majorité des gens qui font effectivement du sport ont adopté un style de vie sportif [à proprement parler]. La plupart du temps, ils commencent à faire du sport au printemps dans le but de mincir avant l’arrivée de l’été, et abandonnent peu de temps après. C’est de fait ce qu’il se passe : les gens commencent et abandonnent au cours de la même année. Il suffit de consulter les registres d’inscriptions des centres de sport. C’est pour ça que je ne pense pas que les gens en soient arrivés à une réelle prise de conscience des bienfaits du sport, bien qu’il soit certain que leur intérêt pour le sport augmente, ce qui, en soi, est un progrès.»
Istanbul

La Turquie et Dubaï raflent la mise touristique du printemps arabe


Par Ali Khalil | ZAMAN FRANCE jeu, 10/05/2012 - 15:47

La baisse significative du tourisme dans les pays arabes comme la Tunisie et l’Egypte consécutive au printemps arabe a largement profité à la Turquie et Dubaï. Pour Ankara, le nombre de touristes arabes avoisine déjà les deux millions de personnes alors que Dubaï compte en accueillir 10 millions en 2012.
La Turquie et la ville de Dubaï apparaissent comme les principaux bénéficiaires du recul du tourisme dans les pays du printemps arabe, selon des professionnels participant cette semaine à un salon du voyage. La Tunisie et l’Egypte ont connu une baisse de fréquentation en raison des violences qui ont accompagné les protestations qui ont chassé en janvier et en février 2011 les dirigeants des deux pays, selon ces professionnels. En revanche, la cité Etat de Dubaï et la Turquie en ont profité. La Turquie a accueilli 1,4 million de touristes arabes pendant les huit premiers mois de 2011 contre 1,2 million en 2010. Leur nombre total doit atteindre les 1,7 million pour l’année 2011. «Le nombre de touristes égyptiens allant en Turquie a augmenté de 400 % en 2011», a dit Ahmed Youssef, un responsable de la compagnie Amadeus, fournisseur de technologie de l’information pour des opérateurs touristiques, pour illustrer le phénomène de bouleversements de la carte touristique régionale. Dubaï a connu en 2011 une hausse de 10 % de fréquentation hôtelière avec 9,09 millions de touristes et des revenus de 4,4 milliards de dollars en hausse de 20 % par rapport à 2010, selon les chiffres publiés pendant le Salon arabe du voyage.
Les visées touristiques de Dubaï
Dubaï table sur 10 millions de touristes en 2012. Un objectif à portée de main étant donné que les arrivées ont augmenté de 9 % au premier trimestre à 2,6 millions, selon des statistiques publiées cette semaine. «Les touristes cherchent des destinations sûres en plus d’un service de qualité», a expliqué Khaled al-Mazroui, directeur de l’aéroport de Foujaïrah, l’une des composantes de la fédération des Emirats arabes unis. Paul Griffiths, patron des aéroports de Dubaï, a évoqué une hausse de touristes habitués de l’Egypte comme les Saoudiens et les Koweïtiens. «Il y a eu une redistribution (des touristes) pendant les mois passés», a-t-il déclaré à la presse, en parlant d’ «un bond du nombre de touristes (arrivant à Dubaï) en provenance de l’Arabie saoudite et du Koweït», ainsi que d’autres pays arabes du Golfe. Dubaï, avec ses centres de loisirs et de commerce, attire le tourisme familial et de shopping, selon les participants au salon. Avec d’importantes infrastructures hôtelières, des aéroports modernes et des centres commerciaux de luxe, la ville recueille les fruits d’une stratégie destinée à en faire une destination touristique de premier plan. Pour l’ensemble de la région, le tourisme a connu une mauvaise année en 2011. «Dans l’ensemble, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont connu une chute de la fréquentation, notamment la Tunisie et l’Egypte», a relevé Ahmed Youssef de la compagnie Amadeus. Selon des statistiques de l’Organisation mondiale du tourisme, publiées en mars, le nombre de touristes au Moyen-Orient a baissé de 8,4 % en 2011 à 54,8 millions, après une augmentation de 14,9% en 2010.
Dubaï

Bel article sur Mimar SINAN seulement disponible en turc


  • MİMAR SİNANDAN TAM 400 YIL SONRASINA YAZILMIŞ MEKTUP

    Bir Mimar Sinan eseri olan... Şehzadebaşı Cami´nin 1990´li yıllarda devam eden restorasyonunu yapan firma yetkililerinden bir inşaat mühendisi, caminin restorasyonu sırasında yaşadıklarını anlatıyor.
    “Cami bahçesini çevreleyen havale duvarında bulunan kapıların üzerindeki kemerleri oluşturan taşlarda yer yer çürümeler vardı. Restorasyon programında bu kemerlerin yenilenmesi de yer alıyordu. Biz inşaat fakültesinde teorik olarak kemerlerin nasıl inşaat edildiğini öğrenmiştik fakat taş kemer inşaası ile ilgili pratiğimiz yoktu. Kemerleri nasıl restore edeceğimiz konusunda ustalarla toplantı yaptık. Sonuç olarak kemeri alttan yalayan bir tahta kalıp çakacaktık. Daha sonra kemeri yavaş yavaş söküp yapım teknikleri ile ilgili notlar alacaktık ve yeniden yaparken bu notlardan faydalanacaktık. Kalıbı yaptık. Sökmeye kemerin kilit taşından başladık. Taşı yerinden çıkardığımızda hayretle iki taşın birleşme noktasında olan silindirik bir boşluğa yerleştirilmiş bir cam şişeye rastladık.

    ŞİŞEDEN ÇIKAN MEKTUP
    Şişenin içinde dürülmüş beyaz bir kâğıt vardı. Şişeyi açıp kâğıda baktık. Osmanlıca bir şeyler yazıyordu. Hemen bir uzman bulup okuttuk. Bu bir mektup idi ve Mimar Sinan tarafından yazılmıştı. Şunları söylüyordu:
    "Bu kemeri oluşturan taşların ömrü yaklaşık 400 senedir. Bu müddet zarfında bu taşlar çürümüş olacağından siz bu kemeri yenilemek isteyeceksiniz. Büyük bir ihtimalle yapı teknikleri de değişeceğinden bu kemeri nasıl yeniden inşaa edeceğinizi bilemeyeceksiniz. İşte bu mektubu ben size, bu kemeri nasıl inşa edeceğinizi anlatmak için yazıyorum."
    Koca Sinan mektubunda böyle başladıktan sonra o kemeri inşa ettikleri taşları Anadolu´nun neresinden getirttiklerini söyleyerek izahlarına devam ediyor ve ayrıntılı bir biçimde kemerin inşasını anlatıyordu.

    Bu mektup bir inşanın, yaptığı işin kalıcı olması için gösterebileceği çabanın insanüstü bir örneğidir. Bu mektubun ihtişamı, modern çağın insanlarının bile zorlanacağı taşın ömrünü bilmesi, yapı tekniğinin değişeceğini bilmesi, 400 sene dayanacak kâğıt ve mürekkep kullanması gibi yüksek bilgi seviyesinden gelmektedir. Şüphesiz bu yüksek bilgiler de o koca mimarin erişilmez özelliklerindendir. Ancak erişilmesi gerçekten zor olan bu bilgilerden çok daha muhteşem olan 400 sene sonraya çözüm üreten sorumluluk duygusudur .bunu okuduysan paylaşmalısın herkese göstermelisin geçmişinin nekadar bilgili olduğunu.>>> http://www.facebook.com/pages/Ehl-i-S%C3%BCnnet/178610738828183

FRANCAIS / ETRANGER: qu'est-ce que ça veut dire au juste ?

Ta voiture est japonaise. Ta Vodka est russe, ton rhum est antillais. Ta pizza est italienne, ton kebab turc. Ta démocratie est grecque. Ton café est Africain ou brésilien. Tes films sont américains. Ton thé est indien. Ton pétrole est saoudien. Ton ordi est chinois. Tes chiffres sont arabes, tes lettres latines. Et tu te plains.. parce que ton voisin est étranger ? Copiez si vous êtes contre le racisme.

STRASBOURG: un jeune homme turc prend la défense d'une femme frappée à coups de crosse de carabine


Strasbourg Il prend la défense d’une femme frappée à coups de crosse de carabineUn héros très discret

Hakan Cavdar : « Je pensais : “Et si jamais il me tire dessus ? “Puis, j’ai arrêté de réfléchir. J’ai vu qu’elle était au sol, ça m’a fait mal au cœur »  Photo DNA – Marc Rollmann
Hakan Cavdar : « Je pensais : “Et si jamais il me tire dessus ? “Puis, j’ai arrêté de réfléchir. J’ai vu qu’elle était au sol, ça m’a fait mal au cœur » Photo DNA – Marc Rollmann

Hakan Cavdar est allé au secours d’une femme de 50 ans samedi matin à Strasbourg, alors qu’elle se faisait frapper par son concubin à coups de crosse de carabine sur un parking situé près du lycée Couffignal. L’agresseur, qui venait de tuer par balle son rival amoureux, a été maintenu au sol par ce jeune homme qui fait désormais figure de sauveur. Mais qui ne s’en vante pas.

Dans le tragique fait divers survenu samedi matin près du lycée Couffignal à Strasbourg, où un homme de 54 ans a tué son rival amoureux d’une balle en pleine poitrine (nos précédentes éditions), il est apparu de suite comme une sorte de « héros ». Hakan Cavdar, un jeune intérimaire de 21 ans qui habite chez ses parents dans le quartier de l’Elsau, passait par là pour aller au travail. Il a sauté sur l’agresseur, pourtant armé d’une carabine, alors que celui-ci frappait sa compagne à coups de crosse. Après s’être battu avec lui, il l’a maîtrisé au sol jusqu’à l’arrivée de la police. Ce geste courageux, qualifié de « très dangereux » par un enquêteur de la police judiciaire, a sauvé la vie d’une quinquagénaire qu’il n’avait jamais vue. Aujourd’hui, celle-ci reste hospitalisée dans un état grave, mais son pronostic vital ne semble plus engagé.
DNA : Que s’est-il passé samedi matin ?
Hakan Cavdar : J’étais en voiture et je passais avenue de Colmar avant de rejoindre l’autoroute. Quand j’ai tourné à droite, à hauteur de l’arrêt de bus, j’ai vu un homme qui pointait un fusil vers une voiture, côté passager. J’ai mis les warnings et j’ai attendu. Ça criait un peu et bout de cinq minutes, la dame est descendue et elle s’est mise directement à genoux. Elle a essayé d’attraper le fusil, alors l’homme l’a tiré vers lui pour le récupérer, et il a commencé à la taper avec la crosse.

« J’avais peur qu’il reprenne le dessus, qu’il récupère l’arme »

Il a peut-être mis vingt ou trente coups. La femme était allongée au sol, elle ne bougeait plus. Il a quand même continué à taper sur sa tête. À ce moment-là, je me suis dit que je devais intervenir.
L’homme ne m’avait pas vu. J’ai couru vers lui. Quand je suis arrivé à sa hauteur, il s’est retourné et je lui ai directement mis un coup au visage. Puis d’autres. Il m’a attrapé à l’épaule, et m’a tiré. Je suis tombé au sol avec lui. J’avais peur qu’il reprenne le dessus, qu’il récupère l’arme qui était à terre, juste à côté. Il s’est débattu mais j’ai donné des coups jusqu’à ce qu’il ne bouge plus. J’avais une bague au doigt, elle s’est cassée…
Après, j’ai décidé de le tirer et de l’éloigner de la voiture. Il me criait dessus dans une langue que je ne connaissais pas. Les policiers m’ont dit que c’était peut-être de l’alsacien. Puis j’ai tout lâché. On s’est regardé dans les yeux, dix ou quinze secondes. Et je suis allé voir la dame. Il y avait beaucoup de sang sur sa tête. Elle avait les yeux grands ouverts. Elle avait peur, ça se voyait. Je lui ai demandé si elle allait bien, elle ne m’a pas répondu.
J’ai ensuite jeté un coup d’œil dans la voiture, c’était une Citroën C4. Il y avait un homme. Il ne faisait aucun geste, aucun bruit. Je me rendais compte que quelque chose de grave s’était passé. À l’arrêt de tram, j’ai vu que des gens applaudissaient. Dix secondes après, les policiers sont arrivés. Ils m’ont tout de suite félicité même s’il y avait beaucoup de tension quand ils sont arrivés : trois personnes étaient allongées, et j’étais le seul debout. Ils ont d’abord eu un doute.
On m’a demandé de monter dans un véhicule de police pour aller au commissariat, mais j’ai voulu prendre ma voiture. Un agent m’a accompagné, et on y est allé. Là-bas, j’ai d’abord bu un peu d’eau et je me suis assis. J’étais encore sous le coup du choc. Puis il y a eu l’audition. Les policiers m’ont surtout demandé de bien préciser les gestes que j’avais faits.
Qu’avez-vous fait ensuite ? Êtes-vous allé au travail ?
Oui, j’y étais à 11 h. Mais après, je n’ai fait que penser à cela, tout le week-end. Surtout samedi soir. Je ne me suis endormi que vers 6 h ou 7 h du matin. Ça tournait en boucle dans ma tête.
Que vous êtes vous dit ?
J’ai pris conscience que j’avais risqué ma vie pour elle. Je suis assez fier que ça se soit terminé comme ça.
Avant de courir vers l’agresseur, vous avez observé la scène durant plusieurs minutes. Que ressentiez-vous à ce moment-là ?
De la peur. Je n’avais jamais vu un fusil aussi long. Je pensais : « Et si jamais il me tire dessus ? » Puis, j’ai arrêté de réfléchir. J’ai vu qu’elle était au sol, ça m’a fait mal au cœur. Je me suis dit qu’elle allait mourir, et qu’il valait mieux que je prenne des coups plutôt qu’elle. Je préférais les prendre à sa place.

« Je ne veux pas passer pour un vantard »

Avez-vous parlé de votre expérience à vos proches ?
Oui, j’ai raconté en gros ce qui s’était passé, pas dans le détail. Ils ont trouvé ça bien, mais ils ont aussi eu peur qu’il y ait des représailles.
Avez-vous cherché à prendre des nouvelles de la victime ?
Oui, la police judiciaire m’a donné des nouvelles, et une juge m’a dit qu’elle allait mieux… Moi j’ai appelé l’hôpital, mais ils m’ont répondu qu’ils ne peuvent rien dire au téléphone, qu’il faut venir. Mais j’ai peur d’y aller, de rencontrer la famille qui doit être choquée. Je suis timide et je ne veux pas passer pour un vantard alors qu’elle va mal. J’aimerais bien la voir, mais c’est sans doute trop tôt pour l’instant. En tout cas, j’espère que cette femme va s’en remettre, et sa famille aussi.

mercredi 9 mai 2012

Le multiculturalisme : une valeur clé pour l'Association des Rythmes de Turquie


Le multiculturalisme : une valeur clé pour l'Association des Rythmes de Turquie


Le 19 mai, l'Association des rythmes de Turquie organise son premier grand événement, «le pont des cultures». L'esprit de l'événement est à l'image de l'association : ouverte, jeune, festive et dynamique.
L'Association des Rythmes de Turquie (A.R.T), fondée en mars 2011, organise un premier événement le 19 mai à la maison de la culture à Clermont-Ferrand. Une journée où seront présentées les cultures turque, maghrébine, indienne, ainsi que les traditions auvergnates à travers des stands puis à travers des spectacles. Le rappeur Master turc et l’artiste Zeynep Baskan seront notamment à l'affiche. Tulay Yilmaz, 36 ans, présidente de l'A.R.T explique qu'au moment de sa création, le but de l'association était double. Il s'agissait tout d'abord de «combler les manques culturels et artistiques à Clermont-Ferrand et dans les environs.» Ensuite, l'A.R.T a vocation à «présenter la culture turque à d'autres cultures et vice-versa.» : c'est ce qui fait en grande partie son originalité. L'association s'est fondée autour d'un groupe de danseurs de folklore turc de la mer Noire, Çilgin Lazlar (les «Lazes fous»), qui ont entre 12 et 21 ans. Leur prestation, impressionnante, marque souvent les esprits et donne une image jeune, moderne, festive des danses folkloriques turques. D’autant qu’elles sont peu connues en France. Tulay Yilmaz souligne que c'est aussi cet engouement qui l'a poussée à fonder l'A.R.T : «à chaque fois qu'il y avait un mariage, on faisait des danses folkloriques, l'idée est partie de là», affirme-t-elle.
L'A.R.T : une association jeune et très active
Elle poursuit en disant que de nombreuses personnes venaient la féliciter, en l'encourageant à se produire et se faire payer. Alors, confie-t-elle, «j'ai pensé que le but n'était pas d'être payé mais de faire connaître cela aux Français pour qui ces danses étaient inconnues.» La majeure partie des danseurs sont des neveux et nièces de Tulay et Bunyamin, son frère – aussi fondateur de l'A.R.T –, «mais, insiste Mme Yilmaz, ce n'est pas du tout une association familiale, nous voulons ouvrir l'association à d'autres personnes.» Et cela semble fonctionner, car, si tous les jeunes font de la danse folklorique turque, «au sein du groupe il n'y a pas que des Turcs !». Pour elle, l'intérêt «n'est pas d'imposer les idées, c'est que nous travaillions tous ensemble et que nous nous demandions ce qu'on peut faire puis qu'on le mette en place.» L'A.R.T est très active à Clermont-Ferrand : elle a notamment négocié un partenariat avec le cinéma Rio qui diffusera régulièrement des films turcs, et prévoit d'organiser avec la mairie des voyages de jeunes en Turquie.
Paris

TURQUIE: la nouvelle constitution fait débat


La nouvelle constitution fait débat

Le Parlement turc s'est lancé dans la rédaction d'une nouvelle Constitution censée effacer toute empreinte des généraux putschistes, un projet ambitieux devenu le nouveau champ de bataille entre l'AKP et l'opposition.

Lundi, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a annoncé que «la phase de rédaction de la nouvelle constitution a débuté». Et de réaffirmer son intention de transformer le système parlementaire actuel en système présidentiel, à l'orée des présidentielles de 2014. Dominant la politique turque depuis dix ans, M. Erdogan, qui dirige l'AKP, a fait de la Turquie un acteur régional avec une croissance économique vigoureuse (8,5% en 2011) qui fait pâlir d'envie l'Union européenne, à laquelle Ankara veut adhérer. Il a remporté trois élections législatives successives depuis 2002 mais ne pourra briguer un quatrième mandat, selon les statuts de l'AKP. Il souhaiterait, selon les commentateurs, échanger son poste de Premier ministre pour celui d'un président disposant de vrais pouvoirs, et continuer à diriger le pays. «Nous allons discuter de tout cela, qu'il s'agisse d'un système présidentiel ou semi-présidentiel», a-t-il dit lundi, ajoutant que le dernier mot reviendrait au Parlement, où l'AKP est très majoritaire. Déjà accusé d'autoritarisme par l'opposition - les arrestations de journalistes se sont multipliées ces derniers mois - M. Erdogan et ses ambitions provoquent la controverse. «On vit déjà sous un semi-diktat, allons nous vers une dictature constitutionnelle ?» s'est interrogé Riza Türmen, député du CHP (Parti républicain du peuple), et ex-juge à la Cour européenne des droits de l'Homme. «Nous ne sommes pas favorables à un système présidentiel», averti Devlet Bahçeli, le chef de file des nationalistes au Parlement. «Si tout se passe comme il (Erdogan) le souhaite, et qu'il devient le premier Président de Turquie avec des pouvoirs à l'américaine ou à la française, il y aura débat sur la séparation des pouvoirs», estime Murat Yetkin, rédacteur en chef du journal Hürriyet Daily News.

Un texte qui «mettra en avant le citoyen et non l'Etat»
Une commission parlementaire spéciale a consulté la société civile et les minorités religieuses pour bâtir un texte qui sera le quatrième depuis la création de la République turque, en 1923. L'objectif est d'élaborer un texte plus démocratique remplaçant l'actuelle constitution héritée des généraux qui avaient pris le pouvoir en 1980. M. Erdogan s'est dit favorable à un texte qui «mettra en avant le citoyen et non l'Etat». Le projet serait achevé d'ici la fin de l'année et soumis à référendum. Des réformes introduites par l'AKP ont considérablement réduit l'influence des militaires, jadis acteurs politiques majeurs et gardiens auto-proclamés de la laïcité. Des dizaines de hauts gradés sont en prison, accusés de complots contre le régime. Mais la constitution de 1982 est restée en vigueur, en dépit de nombreux amendements. D'âpres batailles sont à prévoir au Parlement sur le nouveau texte: le parti pro-kurde de la paix et de la démocratie (BDP) veut des droits accrus pour les 12 à 15 millions de Kurdes (sur une population de 73 millions), ce à quoi sont opposées les autres formations. Et le CHP, qui dénonce une dérive islamiste du pouvoir, exige que les références à Mustafa Kemal Atatürk, et à son héritage laïc soient maintenues dans le nouveau texte. «De sérieuses interrogations subsistent sur la méthode à adopter. Ce processus peut à tout moment s'enliser», prévient Ibrahim Kaboglu de l'Université stambouliote de Marmara, qui fait partie des experts consultés.

futur centre culturel franco-turc à PITHIVIERS


lundi 7 mai 2012, par Sophie C.



L’association dispose désormais d’un bâtiment susceptible de rassembler sa centaine d’adhérents. Il aura pour but de faciliter les échanges entre les différentes générations.
La communauté désire plus d’espace
Que se passe-t-il derrière les murs de l’ancienne carrosserie Dacia, avenue du 8-Mai, à Pithiviers ? Nurettin Yagiz, président de l’association culturelle et sportive franco-turque, l’explique volontiers : « En avril 2013, nous espérons ouvrir le centre culturel franco-turc de Pithiviers, comme il en existe déjà dans beaucoup de villes. » Pas une deuxième mosquée, non . « Un endroit où toutes les générations pourront se retrouver », parler de la culture qu’elles partagent.
Et dont beaucoup de jeunes ignorent les principes.
Comprendre d’où on vient pour mieux savoir où on va :
Le local a été acquis le mois dernier, après la vente de celui de la rue Georges-Tonnelat. « Nous voulions quelque chose de central, à mi-chemin entre les quatre quartiers, le centre-ville, Clos-Beauvoys, Saint-Éloi et Saint-Aignan, pour qu’un maximum de gens puissent s’y regrouper sans avoir à se déplacer. »
L’une des idées centrales de cette association vieille de 20 ans : « Aider les jeunes de la "troisième génération", ceux qui ont aujourd’hui 14 ou 15 ans, à comprendre d’où ils viennent, pour mieux savoir où ils vont et ce qu’ils veulent devenir », insiste Nurettin Yagiz. L’« intégration » passe aussi par là. « Entre 15 et 25 ans, quelles que soient nos origines, il y a un cap difficile à franchir. Nous voulons être là pour les aider, qu’ils ne se retranchent pas derrière le drapeau turc pour faire des conneries. » Offrir un nouveau regard sur la société, ne pas rester « cloîtré » dans ses préjugés. « Un mec qui part dans une grande ville ou qui va à la fac, ses yeux s’ouvrent différemment. Nous voulons offrir ça à ceux qui restent à Pithiviers. »
Besoin d’un vrai local
Et pour lutter contre l’oisiveté, « mère de tous les vices », l’association, forte d’une centaine d’adhérents, avait besoin d’un vrai local, « sinon les projets restent au fond d’un tiroir ». Résultat, dans les près de 400 m ² de l’avenue du 8-Mai, les collégiens devraient notamment avoir la possibilité de suivre des cours de langue turque, après l’école. Ou bien une initiation à l’islam, à la manière d’un catéchisme. « Aujourd’hui, ce dispositif existe seulement dans les écoles primaires, à Pithiviers, Malesherbes ou Boiscommun, en partenariat avec l’Éducation nationale et le consulat. » À l’heure actuelle, une trentaine d’enfants suivent ces cours dans l’arrondissement.
En pratique. En attendant l’ouverture du local, les personnes intéressées peuvent contacter Nurettin Yagiz, président de l’association culturelle et sportive franco-turque de Pithiviers (06.71.98.69.11). Cotisation annuelle : 120 euros
Sources : La Rep

mardi 8 mai 2012

Ibn'Battuta à la géode du parc de la villette



Jusqu’au 31 mai prochain, la Géode (parc de la Villette, Paris 19e) propose Le grand voyage d’Ibn Battuta, de Bruce Neibaur. Projeté en mode Imax, le film retrace le périple du plus grand voyageur d’islam et de l’un des plus grands explorateurs de tous les temps. En 29 ans de voyages à travers le monde connu, Muhammad Ibn Battûta (1304-1369) aura parcouru 120.000 km, soit trois fois la distance parcourue par son prédécesseur occidental Marco Polo (1254-1324). Comme lui, il confiera à un homme de lettres le soin de coucher par écrit les longs récits qu’il fera de ses pérégrinations. Son Rustichello sera Ibn Juzayy qui, sur l’ordre du souverain mérinide Abû ‘Inân, compilera la Rihla ou «Voyages et périples». Un document rare, qui offre de riches descriptions de la vie économique et politique, mais aussi des mœurs et de la vie matérielle au sein du vaste ensemble afro-eurasiatique d’islam au XIVe siècle… Tout commence en 1325 quand à l’âge de 21 ans, le jeune Ibn Battûta quitte Tanger pour un pèlerinage à Mecque : Tunis, l’Egypte, la Syrie, — qu’il parcourra jusqu’aux confins de l’Arménie — puis enfin le Hijâz. Le pèlerinage accompli, au lieu de s’en retourner dans son Maroc natal, il continue vers l’Est : l’Irak et la Perse, puis à nouveau La Mecque où il restera deux ans pour compléter ses études de théologie. Il descend ensuite vers l’Arabie du Sud et le Yémen, puis s’embarque sur la mer Rouge en direction de la corne de l’Afrique : la Somalie et Zanzibar, terres musulmanes et passablement arabes. Il retourne à La Mecque en 1332 pour sept autres années d’études, avant de repartir : l’Asie mineure, chez les Tatares de la Russie — où le khan Özbeg le charge d’accompagner son épouse grecque rendre visite à son père, l’empereur de Byzance —, dans le Turkestan, le Khorassan, l’Afghanistan, et finalement en Inde où il officiera en qualité de haut fonctionnaire durant huit ans. Le sultan de Delhi Fîrûz Shâh Tughlûq l’enverra ainsi en Chine à la tête d’une fastueuse ambassade. Mais la jonque est détruite par une tempête le long des côtes indiennes. Il s’embarque pour les îles Maldives, où il assumera deux années durant la fonction de juge (qâdhî). Il quittera l’archipel pour faire l’ascension du Pic d’Adam (Jabal ar-Ruhûn) à Ceylan, lieu saint pour les hindous, les bouddhistes et les musulmans. Puis ce sera le Bengale de la dynastie Ilyâs Shâhî, Sumatra, dont le souverain est également musulman, et enfin la Chine : Quanzhou (Zaytûn), où vit une importante communauté arabo-persane, Hong-Tcheou, Canton et Pékin. Il reprend alors la route vers l’Ouest, vers Ormuz : à nouveau la Perse, Bagdad, Damas, le Caire, et un quatrième pèlerinage en 1348. Arrivé au Maroc après 24 ans, il ne tardera pas à repartir : l’Espagne musulmane et le Mali du puissant Mansa Sulaymân. C’est à Takedda, au cœur de l’Afrique noire, qu’un message royal l’invite à regagner la cour d’Abû ‘Inân à Fez, où il dictera sa Rihla. L’empire abbasside a depuis longtemps disparu, les royaumes ilkhanides qui lui ont succédé se lézardent en Irak et en Perse, ce monde musulman qu’a parcouru Ibn Battûta était certes morcelé en royaumes et en principautés, mais les pèlerins, les érudits et les commerçants qu’il a rencontrés dans cette immense Asie musulmane avaient comme lui conscience d’appartenir à une civilisation brillante, à une communauté universelle, fondée sur des valeurs religieuses et culturelles. Plus qu’aucun autre, Ibn Battûta aura pu admirer les dernières lueurs de cette civilisation que l’empire ottoman naissant n’arrachera que très partiellement aux ténèbres qui commencent à l’entourer.
Tunis

A SAISIR: BOURSES POUR ETUDIER EN TURQUIE


Le site Türkiye Burslari (Bourses de Turquie) propose des bourses dans tous les domaines d’étude et dans quasiment toutes les universités turques, pour ceux qui n’ont pas la nationalité turque. Le site internet, en anglais et en turc, donne toutes les informations nécessaires aux étudiants qui envisagent un départ en Turquie : possibilités de logement, mais aussi éléments sur la culture turque, et plus généralement sur la vie en Turquie. Le site s’attache également à mettre en avant les avantages que pourront tirer «les étudiants étrangers [qui auront ainsi] la chance de profiter d’un environnement naturel unique, d’une culture riche et d’une histoire ancienne». Si l’hospitalité des Turcs est mise en exergue, ce sont surtout les conditions économiques actuelles qui, selon les auteurs du site, font de la Turquie l’un des pays les plus attractifs en terme d’études supérieures.
Des programmes de bourses interdisciplinaires
Türkiye Burslari insiste surtout sur l’importance d’avoir un parcours cohérent, sur l’intérêt qu’ont les futurs étudiants à participer à des activités sociales et culturelles, ainsi que sur la volonté de promouvoir les relations entre la Turquie et le pays d’origine. Il existe quatre programmes de bourses qui couvrent les études en sciences humaines et en sciences dures. Türkiye Burslari est d’ailleurs soutenu entre autres par le ministère des Affaires étrangères, par le ministère de l’Education nationale et par le ministère des Affaires religieuses. Il simplifie en outre les démarches en permettant de postuler auprès de plusieurs universités à la fois. Soulignons enfin qu’il propose un programme spécial dédié à la théologie islamique.

clip "sin paraguarAs" du groupe JARILLO LATTA

Le super clip du groupe JARILLO LATTA, membre du groupe du conservatoire supérieur de musique de MALAGA qui a participé au festival de KAYSERI en février 2012

http://youtu.be/vRjz1VLSL3s


TRAVAILLER EN TURQUIE COMMENT CA MARCHE ??


Vous avez toujours voulu tout savoir sur les conditions de travail sur le sol turc ? Alors cet article vous est destiné ; les différents types de contrat de travail, la conclusion du contrat de travail, les droits et devoirs du salarié étranger, le licenciement, le droit de grève.... sont les thèmes abordés et développés dans cet article par l'Avocat au barreau d'Istanbul Adnan Üçcan. Il est toujours bon de rappeler la législation dans le domaine du travail dans le pays dans lequel nous vivons, alors bonne lecture...

1. Les types de contrat de travail
Le droit turc connaît les contrats de travail à durée déterminée et à durée indéterminée, et le contrat de travail sur convocation.
Ces contrats peuvent être conclus à temps plein ou à temps partiel.
Contrairement au contrat à durée indéterminée, le contrat à durée déterminée est conclu pour un délai donné, à l'échéance duquel le contrat prend automatiquement fin. Ce contrat doit être conclu par écrit et ne peut en principe être renouvelé sous peine d'être requalifié en contrat à durée indéterminée.
Le contrat dit sur convocation définit une tranche d'heures par semaine, par mois ou par année, correspondant à un travail à temps partiel, pour la durée de laquelle le salarié peut être convoqué de manière discrétionnaire par l'employeur. L'employeur doit en principe convoquer le salarié quatre jours à l'avance et le faire travailler au moins quatre heures d'affilée, mais le contrat peut déroger à ces dispositions et prévoir des délais plus courts.
Le contrat doit être conclu par écrit, et prévoir la tranche d'heure pour laquelle le salarié doit être à disposition. A défaut, la loi prévoit 20 heures par semaine.
Le salarié aura droit à la rémunération pour la tranche d'heures prévue dans la contrat, que l'employeur l'ait effectivement convoqué ou non.

2. La conclusion du contrat de travail
(a) Conditions de forme
Un contrat de travail doit être conclu par écrit lorsque sa durée est d’un an ou plus.
Pour les contrats d'une durée inférieure à un an mais supérieure à un mois, l’employeur est tenu de remettre au salarié un écrit portant sa signature et contenant les conditions générales du travail et certaines mentions obligatoires (Noms des parties, tâche confiée au salarié ainsi que temps et lieu de travail, modalités de rémunération, procédure de résiliation du contrat, date de la conclusion du contrat de travail et signatures des parties).
Pour les contrats conclus avant le 17 juin 2003, ces dispositions ne sont en principe pas applicables.
(b) Clauses accessoires
Le contenu du contrat de travail relève de la libre volonté des parties en dehors des mentions obligatoires.
La clause de non-concurrence est valable selon le droit turc lorsqu'elle est limitée de manière raisonnable par son objet, dans le temps et dans l'espace. La jurisprudence considère qu'une clause visant l'ensemble du territoire turc est en principe trop contraignante. Par ailleurs, si le territoire désigné excède le territoire turc, il est vraisemblable que le juge turc se déclarera incompétent pour juger d'une activité prétendument concurrentielle à l'étranger. Quant à la durée de l'interdiction, la jurisprudence estime que celle-ci ne peut excéder en principe trois ans à compter de la résiliation du contrat de travail.
(c) Période d’essai
Une période d'essai peut être fixée dans le contrat de travail. Elle ne peut excéder deux mois (art. 15 de la loi sur le travail).
Cependant, une convention collective peut fixer une période d'essai d'une durée maximale de quatre mois. Pendant cette période, les parties peuvent résilier le contrat sans préavis ni indemnité (art. 15 al. 2).
3. Le salarié étranger
Tout salarié étranger doit obtenir un permis de travail, qui peut être délivré à durée déterminée ou à durée indéterminée auprès du Ministère du Travail, le cas échéant par l'intermédiaire des représentations diplomatiques à l'étranger. Après l'octroi du permis de travail, l'étranger devra demander un visa de travail ("çalışma vizesi"), puis postuler pour un permis de résidence dans les trente jours. Le document est en général accordé dans le délai d'une semaine, pour trois mois, puis pour deux ans (à la discrétion de l'administration). L'étranger devra débuter son travail ou être inscrit à la Sécurité sociale dans le mois qui suit l'obtention du permis de résidence, à défaut de quoi le permis de travail devient caduc. La législation récente prévoit que des dérogations pourront être prises en faveur des ressortissants de l'Union européenne.

4. Les conditions de travail
(a) Salaires
Les salaires sont décidés au niveau des entreprises et non des branches d'activités, et peuvent en principe être librement déterminés dans le contrat de travail, à condition de ne pas être inférieur au salaire minimum, réévalué au moins tous les deux ans. Bien que la loi ne l'impose pas, certains employeurs réévaluent régulièrement les salaires, voire les indexent sur le taux officiel de l’inflation (une telle clause est légale en droit turc) afin de lutter contre la dégradation du pouvoir d’achat des salariés en raison du taux élevé de l'inflation en Turquie.
Le salaire stipulé "net" dans le contrat de travail renvoie, contrairement au système français, à la somme d'argent mise à disposition du salarié après déduction De l'impôt sur le revenu, qui fait en Turquie l'objet d'une retenue à la source ("stopaj"). Ainsi, si les parties conviennent d'un salaire net, l'employeur est tenu de payer non seulement le montant promis, mais aussi l'impôt sur le revenu y afférent et les charges sociales.
(b) Horaires de travail
La durée hebdomadaire légale de travail en Turquie est de 45 heures. Cette durée peut être librement répartie sur les 7 jours de la semaine, le dimanche inclus, sous réserve d'un jour de repos par semaine et de maximum 11 heures de travail quotidien, ou de maximum 7 heures 30 s'il s'agit d'un travail de nuit. Le recours aux heures supplémentaires exige que l'employeur sollicite au préalable le consentement du salarié, et que le total des heures supplémentaires n'excède pas 270 heures par an. Les heures supplémentaires donnent lieu en principe au paiement d'une prime de 50% par heure de travail. Les fêtes religieuses et nationales sont des jours chômés payés. L'employeur est tenu d'obtenir l'accord du salarié pour le faire travailler pendant ces jours, le salarié ayant droit à une majoration de 100% de son salaire.

(c) Congés
En Turquie, la durée des congés payés dépend de l’ancienneté: elle varie entre 14 jours pour un salarié ayant entre 1 et 5 ans (inclus) d'ancienneté, et 26 jours pour un salarié ayant une ancienneté supérieure à 15 ans.
5. Le licenciement
Si la législation entrée en vigueur en 2003 a amélioré le statut des salariés en allongeant la durée des congés payés, ou en créant le droit au maintien du contrat de travail en cas de cession de l'entreprise, ou encore en introduisant le principe de non-discrimination sur le lieu du travail, son avancée la plus remarquée a été l'encadrement des procédures de licenciement.

(a) Le licenciement individuel

L'employeur a désormais l'obligation de motiver le licenciement par une cause valable. A défaut, le salarié peut demander en justice sa réintégration ainsi que des dommages et intérêts. Toute relation de travail devant respecter le principe de non-discrimination, un licenciement fondé sur un motif discriminatoire rend le licenciement illicite.

L'employeur doit en outre respecter une période de préavis variant entre deux semaines pour une ancienneté de moins de six mois, et deux mois pour une ancienneté de plus de trois ans, mais cette période de préavis peut être remplacée par une indemnité du montant égal au salaire à verser pendant le préavis.

Cette réglementation connaît toutefois un champ d'application restreint et de nombreuses exceptions: L'obligation de motivation ne s'applique que lorsque les conditions suivantes sont remplies cumulativement:

1. L'entreprise emploie plus de 30 salariés,
2. Le salarié à licencier a une ancienneté de plus de six mois,
3. Le salarié dispose d'un contrat à durée indéterminée,
4. Le salarié n'a pas la qualité de représentant de l'employeur ou de son adjoint.

Les licenciements sans préavis (ou indemnisation équivalente) et sans indemnité d'ancienneté demeurent valables en cas de maladie grave, d'atteinte à la honneur ou à la vertu de l'employeur ou des membres de sa famille, et en cas de force majeure empêchant le salarié pendant plus d'une semaine de se rendre sur les lieux du travail. L'employeur doit ici cependant motiver le licenciement.

(b) Le licenciement collectif
La notion de licenciement collectif a été introduite par la législation récente.
Il s'agit du licenciement en une fois ou sur une période d'un mois (i) d'au moins dix salariés si l'effectif est entre 20 et 100, de 10% de l'effectif si ce dernier est entre 101 et 300, de 30 salariés si l'effectif est plus de 301 employés (ii) pour des raisons économiques, technologiques, structurelles ou pour des raisons similaires résultant des nécessités de l'entreprise, du lieu de travail. ou du travail proprement dit (iii).
L'employeur qui souhaite procéder à un licenciement collectif est tenu d'en informer les délégués syndicaux ou les délégués des salariés du lieu de travail ainsi que la Direction régionale du travail concernée et l'Organisme de Travail de Turquie par écrit
Les significations doivent impérativement mentionner le motif des licenciements, le nombre et les groupes de salariés à licencier, ainsi que le planning des opérations de licenciement. Après la signification, les délégués syndicaux et l'employeur devront entreprendre des négociations en vue de réduire le nombre de salariés licenciés ou de minimiser les effets négatifs du licenciement collectif sur les salariés, un procès-verbal doit témoigner des négociations. La loi n'oblige toutefois pas l'employeur à parvenir à un accord avec l'Etat ou avec les partenaires sociaux. Il s'agit d'avantage de conditions formelles que de contraintes pouvant empêcher l'employeur à mettre en œuvre sa décision.
6. Droit de grève et droit de lock-out
La grève n’est possible que dans la seule hypothèse d’un échec des négociations en vue d’un accord d’entreprise, et sous réserve de nombreuses exceptions légales (secteur public, secteur bancaire, secteur réputé stratégique, sécurité publique). De surcroît, en cas de grève, l’employeur est habilité à recourir au lock-out, c'est-à-dire à fermer l'entreprise.

Les coordinations et autres mouvements spontanés ainsi que les regroupements sont interdits dans l’entreprise.
Adnan ÜÇCAN (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 8 mai 2012
Adnan ÜÇCAN (photo ci-contre) , Avocat, fondateur du cabinet UCCAN LAW, est avocat au barreau d’Istanbul. Il est titulaire d’une Licence de droit de l’Université Robert Schuman de Strasbourg, en outre d’une maitrise de droit de l’Université Galatarasay d’Istanbul, d’une bourse de mérite du Gouvernement français et d’un Master de droit International de Commerce de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Après avoir exercé pendant des années dans des cabinets, il a fondé son propre cabinet de droit et sa société de conseil en affaires internationales. Travaille avec les sociétés européennes et élabore des négociations d’affaires dans les pays de l’Afrique et du moyen Orient. En outre il est avocat traducteur assermenté, avocat de médecins et des hôpitaux en Turquie.
Informations pratiques : Adnan ÜÇCAN - UCCAN LAW office
Kağıthane Caddesi N° 141/4 Çağlayan - Istanbul
Tel : +90 (212) 233 38 38
Fax : +90 (212) 233 38 19
E-mail : adnan@insidecounsels.com Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.