Suite à une déclaration du ministre turc des Affaires Européennes Egemen Bağış le 21 juin dernier, l'Association syriaque européenne (ESU), l'une des organisations les plus influentes de la diaspora syriaque, a qualifié les propos du ministre de “railleurs” et d'“insultants”. Lors d'une conférence de presse, le ministre avait expliqué “qu'en termes de valeur foncière, le bâtiment dans lequel nous nous trouvons (le bureau du ministère des Affaires Européennes à Ortaköy, ndlr) en ce moment-même est d'une plus grande valeur que le monastère Mor Gabriel.” La ESU, basée à Bruxelles, estime dans le Hürriyet Daily News que le ministre des Affaires Européennes “minimise l'importance du monastère” syriaque orthodoxe.
Le lieu sacré situé près de la ville de Midyat, dans la province de Mardin, fait l'objet de vives tensions entre le gouvernement et cette communauté depuis plusieurs années En 2009, le ministère des Finances avait réclamé la propriété des terres sur lesquelles est bâti le monastère construit il y a seize siècles. L'affaire a fait l'objet de plusieurs appels et la cour de Cassation de Turquie a finalement tranché en juin 2012 en faveur du ministère au motif que le monastère “occupe abusivement” les lieux. Le dossier est aujourd'hui entre les mains des juges de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
Aujourd'hui, la population syriaque de Turquie est estimée entre 15.000 et 20.000 individus. L'Union européenne garde un oeil sur les relations entre cette communauté et l'Etat turc en vue de sa possible accession à l'Union. Cette minorité n’est toujours pas reconnue par la législation turque et ne jouit pas de la protection des droits des minorités consacrée par le traité de Lausanne de 1923.
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