Une Stambouliote de 16 ans a mis au point un procédé permettant de fabriquer du bioplastique à partir d'une simple peau de banane. Une ingéniosité qui vient d'être récompensée par un prix de 50.000 dollars.
Istanbul tient-elle la Marie Curie de demain ? A l'âge où nombre de ses congénères éprouvent les pires difficultés à résoudre la moindre équation mathématique, une jeune Stambouliote de 16 ans, Elif Bilgin, a trouvé le moyen de créer un isolant plastique écologique, à partir d'une simple peau de banane.
Photo Flickr/CC/Trophee
Habituellement, le plastique est créé à partir de combustibles fossiles, du pétrole la plupart du temps. Ce qui fait de son processus de fabrication une source importante d'émission de gaz à effet de serre. En outre, le plastique est une matière peu, voire non biodégradable, dont les scientifiques s'accordent à dire qu'il a un impact très néfaste sur l'environnement. La découverte d'Elif Bilgin est donc tout sauf anecdotique.
Des travaux débutés à 14 ans
L'adolescente, pour qui la “science est une vocation“, n'avait que 14 ans lorsqu'elle a débuté ses travaux. Au cours de ses recherches, elle a découvert que la peau de mangue était déjà utilisée par certaines industries pour créer du bioplastique. De là est née son idée d'utiliser de la peau de banane. Mais tout n'a pas été simple. Elif Bilgin a procédé à une dizaine d'essais infructueux avant de parvenir à son but. “Même Thomas Edison disait, ‘je n'ai pas échoué. J'ai juste trouvé 10.000 façons de faire qui ne fonctionnent pas“, confie-elle à la revue Scientific American, qui ne tarit pas d'éloges à son égard. “Nous admirons sa perséverance. Cette qualité va lui permettre de tirer profit du prix qu'elle a reçu -"le prix Science in Action"- en l'encourageant davantage dans son travail“ écrit la rédactrice en chef du magazine.
Jeudi dernier, la revue de vulgarisation scientifique a en effet décidé de lui octroyer une bourse de 50.000 dollars (96.000 livres turques), et de lui permettre de participer au concours pour jeunes scientifiques organisé par Google, au mois de septembre prochain. “Pour moi, ça signifie que mon projet peut potentiellement devenir une solution au problème de pollution causé par le plastique fabriqué avec du pétrole”, s'enthousiasme la lycéenne.
Une adolescente comme les autres
L'interview publiée dans Scientific American dresse le profil d'une adolescente comme les autres, loin du cliché de “l'inthello binoclarde“ passant l'essentiel de son temps dans un obscur laboratoire de recherche. Capitaine de son équipe de volleyball, fan de Coldplay, la jeune fille considère que l'Ipod, le bijou technologique de Steve Jobs, constitue la plus grande invention des dix dernières années. “Comme beaucoup d'ados“, ajoute-t-elle. Sous son joli minois, on devine aussi un altruisme sincère. Ainsi, quand on lui demande quelle découverte elle aurait aimé effectuer 100 ans avant les autres, elle répond : “J'aurais aimé découvrir le traitement pour le choléra, un fléau qui a tué des milliers de personnes depuis son apparition, en 1817. Le traitement pour le choléra a été mis au point en 1912, et il est devenu très facile à utiliser depuis. Cette découverte [avant l'heure] aurait sauvé beaucoup de vies.“
Jonathan Grimmer (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi 1er juillet 2013
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