mardi 18 septembre 2012

JEUNES DE FRANCE – Faut-il partir pour réussir ?


Faut-il quitter la France quand on est jeune pour réaliser ses projets ? S’évader de ce pays ultra hiérarchisé, sclérosé, une gérontocratie en déclin ? C’est ce que proposent trois personnalités éclectiques dans une Tribune parue dans Libération le 3 septembre dernier



photo capture décran du site
"Barrez-vous !" Tout est dit en deux mots. C’est ainsi que Félix Marquardt, entrepreneur, fondateur des Dîners de l’Atlantique et des Submerging Times Dinners, Mokless, rappeur, et Mouloud Achour, journaliste-chroniqueur à Canal+, interpellent la jeunesse française. 
Dans une tribune publiée par Libération, ils dressent le constat effaré d’une France devenue "une gérontocratie, ultra centralisée et sclérosée, qui chaque jour s’affaisse un peu plus". Un pays "où une élite de quelques milliers de personnes, dont la moyenne d’âge oscille autour de 60 ans, décide d’à peu près tout". Où l’"on renâcle encore à confier des responsabilités d’encadrement à qui que ce soit de moins de 40 ans, voire de 50 ans". Pour eux, "la triste réalité est là : pour la première fois depuis bien longtemps dans cette partie du monde, une génération au moins - la vôtre - vivra, vous le pressentez d’ailleurs, moins bien que la précédente". 



La solution pour s’en sortir ? L’évasion
"Votre salut est, littéralement, ailleurs. Non pas dans la fuite, en quittant un pays dont les perspectives économiques sont moroses, mais en vue de vous désaltérer et de vous réinventer pour revenir riches d’expériences nouvelles, imprégnés de la créativité et de l’enthousiasme qui fleurissent aujourd’hui aux quatre coins du monde, ayant fait les rencontres qui vous changeront avant que vous n’en fassiez profiter la France." (…) "Barrez-vous parce que rien ne vaut l’ivresse qui vient avec la conscience du monde et de l’autre du voyageur : partir, c’est découvrir qu’on ne pense pas, ne travaille pas, ne communique pas de la même manière à Paris, à Guangzhou ou au Cap".

Sortir du vase clos
Selon les auteurs, partir peut aussi permettre une amélioration du niveau de vie : "vous ne gagnerez pas automatiquement plus d’argent en (re)démarrant votre carrière à l’étranger, la probabilité que votre niveau de vie s’accroisse sensiblement au bout de quelques années le cas échéant est statistiquement bien meilleure que si vous restez embourbé en France (ceci vaut d’ailleurs tant pour les apprentis restaurateurs, coiffeurs, chauffeurs que pour les banquiers)."

Partir, revenir
L’idée de ce pamphlet au ton volontairement provocateur (et simplificateur) est de faire sortir la jeunesse du prisme franco-français en les ouvrant aux autres, afin de faire évoluer les mentalités, de "sortir ce pays de l’abrutissement engendré par l’autarcie intellectuelle qui est la sienne depuis une trentaine d’années au bas mot."

D’aucuns pourraient faire remarquer qu’en envoyant les forces vives de la nation dans le monde entier, notre vieux pays ne risque pas de profiter de la force de mobilisation, de l’élan et du dynamisme de la jeunesse. Et elle néglige largement de mentionner toutes les difficultés auxquelles sont confrontés les créateurs d’entreprises à l’étranger, qui doivent dans la grande majorité des cas ne compter que sur eux-mêmes. L’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs, cette initiative fera peut-être "pschitt", mais elle a le mérite de tenter d’élargir un peu les horizons de ceux qui débutent leur parcours professionnel, de mieux leur faire comprendre la réalité du monde.

MPP (www.lepetitjournal.com) lundi 17 septembre 2012
En savoir plus : La Tribune publiée dans Libération
Le site avec appels à projets, pétitions et témoignages : www.barrez-vo.us

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