La 19ème édition du festival de jazz IKSV s’est terminée en juillet dernier. Chaque année, ce festival accueille des invités prestigieux du monde du jazz mais propose également une programmation plus éclectique. Pour revivre les moments forts de cette édition, précipitez-vous chez un bon disquaire pour découvrir l’album qui vient de sortir
La Fondation pour la Culture et les Arts d’Istanbul (IKSV) se charge des temps forts culturels de la ville. Après les festivals du film, de théâtre et de musique, elle a mis en place un festival de jazz, qui réunit depuis 1994 les grands noms du monde de la musique. Des concerts de jazz, de rock, de pop et de musique du monde sont proposés au public dans plusieurs salles stambouliotes. Cette année, les mélomanes ont notamment eu la chance de voir sur scène le légendaire Marcus Miller, le magnifique et intriguant Antony and the Johnsons, ou encore le grand Morryssey, ex-chanteur des Smiths, dont le concert a clôturé le Festival.
Au cœur de la soul
A l’écoute de l’album, après avoir passé l’émotion de la reprise du Higher Ground de Steevie Wonder par Marcus Miller, nos oreilles se réchauffent au rythme de la soul avec 100 Days, 100 nights, du groupe Sharon Jones & The Dap-Kings. Cette chanson, puisée dans leur troisième album, nous donne à écouter la voix chaleureuse de Sharon Jones, sur une mélodie qui nous transporte au cœur d’une soul rétro tout simplement splendide. C’est d’ailleurs avec cet album, nommé également 100 days, 100 nights, que le groupe connait son premier grand succès. Le doute n’est plus permis, Sharon Jones & The Dap-Kings compte aujourd’hui parmi les grands noms de la soul.
Une ambiance jazzy
A peine une piste plus loin, nous voilà plongés dans le monde édulcoré de la dynamique Caro Emerald. Son titre Stuck nous revigore et nous ferait danser un swing endiablé sans aucune hésitation. Une voix séduisante, au caractère bien trempé, il ne nous en faut pas plus pour adhérer complètement à l’univers jazzy de cette chanteuse néerlandaise, nouvelle dans le paysage musicale puisque son premier album, Deleted Scenes From The Cutting Room Floor, est sorti en 2010.
La voix suave du jazz allemand
Till Brönner est un trompettiste allemand hors pair, bien connu dans le milieu pour la maîtrise de cet instrument, qu’il pratique depuis l’âge de 9 ans. Mais à l’écoute de Human, il n’y a plus aucun doute quant à la polyvalence de l’artiste. Mélange entre le jazz fusion, la pop et la country, sa musique est une invitation à une flânerie musicale, à laquelle nous répondons avec plaisir.
La sobriété du chef d’œuvre
S’il n’y avait qu’un titre à écouter, ce serait à coup sur le fabuleux Libretto de Lars Danielsson. Une force tranquille impressionnante s’élève des notes que le piano consent à abandonner, dans une retenue éblouissante. La résonance de la batterie, tout juste effleurée, est d’une beauté incroyable. D’un onirisme déconcertant, ce morceau s’écoute sans aucune modération et ne nous fait regretter qu’une seule chose: celle de n’avoir pu assister au concert de cet excellent artiste.
(Re)découvrir le jazz turc
Le festival de jazz d’Istanbul est également une belle occasion de découvrir les voix du jazz turc, peu connues à l’extérieur du pays. Jülide Özçelik, Magnus Östöm ou encore Ayşe Gencer sont quelques-uns des artistes que nous retrouvons dans l’album. Empreints de sonorités classiques et de mélodies plus rock, les morceaux choisis nous prouvent la vitalité des artistes turcs, qui ne demandent qu’à être écoutés.
En attendant la 20ème édition du festival, qui nous réservera certainement de belles surprises musicales, l’album du 19ème festival calmera nos ardeurs et nous fera patienter sagement jusqu’à l’été prochain.
Amandine Canistro (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 20 septembre 2012
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