vendredi 2 novembre 2012

caricature: Les “1.500 gardes du corps” d’Erdoğan


Le quotidien d’opposition Sözcü l’affirmait début octobre : le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan aurait à sa disposition une équipe de 1.500 gardes du corps. Info ou intox, le sujet a inspiré Can Baytak, qui livre cette caricature à l’hebdomadaire satirique Leman
“Ah ! Regarde ! Le Premier ministre fait un meeting !” s’exclame la femme au balcon. “Ce n’est pas un meeting, le Premier ministre fait un tour de la ville avec son armée de gardes du corps !” lui répond son mari.
Une “armée”, peut-être pas, mais à en croire le quotidien Sözcü, un bataillon de 1.500 gardes du corps assurerait la protection de Recep Tayyip Erdoğan. Dans un article paru le 6 octobre dernier, le journaliste Saygı Öztürk indique que cinq équipes sont chargées de la protection rapprochée du dirigeant turc. Chaque équipe, dont l'une serait basée en permanence à Istanbul, compterait 40 gardes du corps, hommes et femmes.
Cinq fois 40, soit 200 personnes équipées des dernières technologies, un effectif jamais atteint pour un Premier ministre turc. D’autant que Saygı Öztürk, qui s’appuie sur une source anonyme, assure que le nombre total de gardes du corps engagés pour la protection de Recep Tayyip Erdoğan atteindrait 1.500.
“A mon époque, les gardes du corps du Premier ministre formaient un groupe de 150 personnes”, explique un ancien chef de police qui officiait sous la présidence de Turgut Özal (1989-1993). “Autant que je sache, ce nombre s’élève aujourd’hui à 1.500”, avance encore ce policier, sans plus de précisions ni confirmation officielle apportée par Sözcü.
Le journal croit encore savoir que les prédécesseurs d’Erdoğan – Süleyman Demirel, Mesut Yılmaz ou encore Tansu Çiller – pouvaient compter en permanence sur une protection rapprochée de huit personnes, “chauffeur compris”. Vingt-cinq fois moins, donc, que les 200 personnes affectées à la protection rapprochée de l’actuel chef du gouvernement.
Recep Tayyip Erdoğan, au pouvoir depuis bientôt dix ans, est comme tout dirigeant la cible potentielle d’une tentative d’assassinat. Lors d’une audience récente du procès Ergenekon, qui juge les auteurs présumés d’un complot contre le gouvernement, un témoin a affirmé que des militaires planifiaient en 2004-2005 d’assassiner le Premier ministre.
Anne Andlauer (http://www.lepetitjournal.com/istanbul.html) vendredi 2 novembre 2012

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