mardi 20 novembre 2012

L'avocat de Sevil Sevimli va contester l’interdiction de sortie du territoire


Une cour d’assises de Bursa a une nouvelle fois refusé hier d’autoriser l’étudiante de Lyon 2 à regagner la France, maintenant son contrôle judiciaire en Turquie jusqu’au 16 janvier 2013, date de la prochaine audience. Son avocat a l'intention de contester cette décision sans attendre
Me Inayet Aksu, l’avocat de Sevil Sevimli, a annoncé son intention de contester dans les prochains jours l’interdiction de sortie du territoire imposée à sa cliente, arguant d’une atteinte à son droit à l’éducation. Me Aksu fait valoir que le procureur de la République, qui réclame jusqu'à 32 ans de prison contre l’étudiante franco-turque, s'est lui aussi prononcé en faveur de la levée du contrôle judiciaire en Turquie lors de l’audience d’hier. “La réponse du tribunal à notre recours devrait intervenir dans un délai d’une semaine à dix jours”, déclare encore l’avocat au petitjournal.com d’Istanbul.
En attendant, “Sevil a quitté Bursa après l’audience pour aller voir son petit frère à Adana. Elle m’a dit que son père, resté à Lyon, lui manquait beaucoup et qu’elle voulait reprendre ses études le plus tôt possible”, relate Me Inayet Aksu.
Le président de l’université de Lyon 2, plusieurs avocats du barreau de Lyon et le Consul général de France à Istanbul, Hervé Magro, étaient présents au tribunal hier.
Surprise et déception
“J’espérais une autre appréciation de ce dossier”, a réagi devant la presse Jean-Luc Mayaud, le président de Lyon 2, où Sevil Sevimli faisait ses études. “Ce que j’ai pu entendre, c’est que les faits sont très fragiles, qu’il y a une discordance entre ce que dit la loi turque et ce qu’en disent les services de sécurité”, a-t-il ajouté, se déclarant “déçu et surpris” et promettant de revenir pour la troisième audience, le 16 janvier.
Sevil Sevimli effectuait une année d’échange à l’université d’Eskişehir lorsqu’elle a été arrêtée et incarcérée le 10 mai 2012, avant d’être remise en liberté en août. Le procureur accuse la jeune Française, considérée comme turque par la justice du pays car elle possède la double nationalité, de “participation à la direction d'un mouvement illégal”, en l’occurrence le DHKP-C (Parti-front révolutionnaire de libération du peuple), une branche violente de l’extrême-gauche.
Selon l’avocat de l‘étudiante, le procureur se base, pour étayer ses accusations, sur la participation de Sevil Sevimli à un défilé légal du 1er mai à Istanbul ou encore à un concert du groupe Yorum, engagé à gauche. Il requiert 32 ans d’emprisonnement. Lors de la première audience, le 26 septembre dernier, le tribunal avait levé son contrôle judiciaire à Eskişehir mais refusé d’autoriser la jeune femme à quitter le territoire turc pour retourner en France et reprendre ses études.
Anne Andlauer (http://www.lepetitjournal.com/istanbul.html) mardi 20 novembre 2012

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