vendredi 23 novembre 2012

Jeanne Bataillé : vit à Istanbul et y est heureuse


Jeanne Bataillé est installée à Istanbul depuis six ans. Évoluant dans le domaine de la mode et de la décoration, elle a réussi à se faire une place dans le milieu en Turquie. Et souhaite y rester le plus longtemps possible...
Lepetitjournal.com d'Istanbul : Comment avez-vous atterri à Istanbul ?
Jeanne Bataillé
(photo MA): Je vivais depuis plus de 15 ans à Paris et commençait à me lasser du train-train métro-boulot. Ma sœur habitait à Istanbul depuis quatre ans et m'en parlait avec un tel enthousiasme au téléphone que j'ai décidé de tout lâcher et de partir la rejoindre. Au début, je suis restée parmi les expatriés français, avec ma sœur et son mari. Puis au fur et à mesure, je me suis fait un cercle d'amis turcs, et j'ai commencé à prendre mon indépendance. À Paris, je travaillais dans la décoration et aidais également une amie qui confectionnait des bijoux. À force de me balader au Grand Bazar, j'ai fini par me lancer à mon tour et j'ai développé ma propre marque de bijoux à Istanbul. Je travaille également dans le stylisme en tant que conseillère vestimentaire, parmi un petit cercle de connaissances. J'ai également travaillé au sein d'une entreprise turque en tant que manager, dans la galerie d'une artiste qui travaillait le cuir et le verre soufflé. Pour le moment, je souhaite rester à Istanbul, cette ville me fascine et je m'y sens bien. Mais comme je suis actuellement en recherche d'emploi, j'envisage éventuellement d’aller à Londres, une ville très différente mais tout aussi dynamique.
Comment marche votre activité de création de bijoux ? Quelle est votre clientèle ?
Je fais principalement des ventes privées entre expatriés et mes bijoux sont présents dans des boutiques à Paris, Istanbul et Londres. Ils se sont plutôt bien vendus jusqu'à l'arrivée de la crise et depuis, les ventes baissent. Ma clientèle est plutôt constituée d'expatriés, ceux qui ont les moyens d'acheter. Étant donnée la faiblesse du salaire moyen en Turquie, les Turcs ont plutôt l'habitude d'acheter des bijoux de basse qualité et peu chers. La classe sociale aisée, elle, préfère se tourner vers des bijoux très chers, en or, très "bling-bling". Moi, je fais plutôt dans le bijou "minimaliste" et pour s'offrir un de mes colliers, il faut compter environ 75 TL.
Qu'est ce que vous aimez dans votre quartier, Beyoğlu ?
C'est un endroit qui bouge tout le temps, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. J'aime cette idée de savoir qu'ici, les gens viennent de partout. Ce quartier ne dort jamais et moi, je n'aime pas le calme. Je n'ai aucune envie de le quitter pour m'installer ailleurs !
Comment avez-vous découvert lepetitjournal.com ?
Je ne le lis régulièrement que depuis deux ans, depuis que je l’ai utilisé pour rechercher des annonces d'appartement. À ce moment-là, je me suis inscrite à la newsletter, et j'y suis devenue totalement "accro". L'avantage est que je n'ai qu'un seul site à ouvrir le matin, pour avoir les informations sur la Turquie et sur le monde.
Quels sont les articles qui vous intéressent le plus, et qu'aimeriez vous voir plus souvent sur le site ?
J'aime découvrir des informations originales ou cocasses. Il y a parfois des choses que même les Turcs ne savent pas expliquer sur leur pays, comme les noms de quartiers par exemple. Je lis aussi avec attention les articles politiques, et les articles sur la vie pratique, qui annoncent des événements par exemple. Selon moi, il manque des articles sur la mode ! Il y a des quantités de choses à dire sur ce milieu à Istanbul.
Qu'est-ce qui vous plaît ou vous déplaît à Istanbul ?
Ici, les gens ne vous jugent pas. Travaillant dans le milieu du stylisme, je pensais que la "capitale de la mode", Paris, était très libérée. Finalement je me rends compte qu'ici, il y a beaucoup de diversité vestimentaire par exemple, sans que personne dans la rue ne vous juge. J'apprécie aussi l'énergie que dégage cette ville. Il s'y passe toujours quelque chose d'inattendu, même lorsque vous vous arrêtez seulement pour boire un thé. Le côté plus négatif, c'est la superficialité des rapports des Turcs, surtout en amitié. Ils ont une très grande facilité de contact avec les autres, mais beaucoup plus de mal à avoir un suivi dans les rapports amicaux.
Votre plat turc préféré ?
J'adore le patlıcan. C'est un mezze, à base de purée d'aubergine, qui peut se manger froid ou chaud.
Votre adresse de restaurant préféré ?
J'apprécie les meyhane, restaurants qui servent des plats traditionnels, où l'on vous fait choisir des mezze en les apportant sur un plateau. Le meyhane Yakup, à Beyoğlu, est très agréable : d'aspect un peu vieillot, la cuisine y est tout même impeccable. J'aime aussi le restaurant Cumhuriyet, un des meyhane les plus anciens de la ville. L'ambiance y est particulière, on se sent comme fondu dans la foule.
Qu'est-ce qui vous manque le plus de la France ?
Le cochon, sans hésiter. Ma mère étant catalane, j'avais l'habitude en France de manger beaucoup de charcuterie, du jambon Serrano, du pâté ou du saucisson. Sinon, l'organisation des transports parisiens me manque aussi : ici, impossible de se trouver en permanence à 10 minutes d'une station de métro et de traverser la ville facilement.
Propos recueillis par Marlène Alibert (http://www.lepetitjournal.com/istanbul.html) vendredi 23 novembre 2012
Le site internet des bijoux de Jeanne Bataillé : http://www.myparistanbul.com
Jeanne Bataillé organise une vente privée de ses bijoux le jeudi 29 novembre de 10h à 15h. Adresse: Levazim Mahallesi, Koru sokak Korukent sitesi, Levent, R blok Daire 2. Renseignements au 0532 967 22 87.

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