L'occupation du parc de Taksim entre dans son 11ème jour. Entre les fanions et les tentes, des performances artistiques animent le nouveau cœur battant d’Istanbul. Peintures, dessins, poèmes, caricatures, mais aussi chants, danse, musique et théâtre. Rencontre avec les artistes engagés du parc.
Photo DJ
Un moyen pacifique de résister
A l'entrée du parc, les dumpers calcinés ont été repeints en rose. Les dents des remorques ont été recouvertes par des sourires géants en carton. Yiğit Evgar, 25 ans, explique : “Notre Premier ministre nous a accusé d'être des “çapulcu”, des vandales à plusieurs reprises. Nous voulons lui montrer qu’il a tort. Nous ne souhaitons aucune violence.” Yiğit a ouvert une tente où les jeunes peuvent dessiner à volonté. “Nous utilisons les arts comme une arme, sans violence.” Il suffit de gravir les marches de l'ancien stade pour observer que tout l'espace de la place Taksim, sol compris, est devenu la matière première des artistes-manifestants. L’abondance et la variété des formes de cet art engagé font penser à la naissance d’un mouvement artistique avec ses propres codes, sa propre énergie.
L'expression d'une liberté nouvelle
L'importance de la mémoire
De l'autre côté du parc, les tambours d’un groupe de musique font vibrer la foule. Un grand-père les rejoint avec son ney. “On joue pour passer le temps. Mais surtout pour s'encourager, s’unir, se rappeler pourquoi on est ici.” Au dessus de la tête des musiciens, des photographies en noir et blanc ont été épinglées sur un fil à linge. Les clichés ont été pris lors des heurts entre la police et les manifestants, il y a dix jours. Témoin de la violence policière, le photographe de 32 ans, qui n'a pas souhaité mentionner son nom, commente son travail. “J'expose les photos ici pour entretenir la mémoire. Je sais que nous vivons un moment historique, un changement est en train de se produire même s'il est difficile de savoir ce qu’il générera.”
Diane Jean (http:/www.lepetitjournal.com/istanbul/) mardi 11 juin 2013
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