jeudi 13 juin 2013

ISTANBUL: TROISIÈME AÉROPORT – Après le parc Gezi, plus de 600.000 arbres abattus ?

La construction du troisième aéroport d'Istanbul suscite l'indignation des écologistes. Le projet prévoit entre autres la destruction ou le déplacement de 2,5 millions d'arbres. Le consortium chargé de la construction a quant à lui cherché ces derniers jours à se montrer rassurant.
Les événements de la place Taksim, nés du projet d'urbanisation prévoyant la suppression du parc attenant, semblent avoir fait naître les pires craintes au sein du consortium chargé de construire le troisième aéroport d'Istanbul. "Nous recherchons actuellement un aéroport soucieux de l'environnement et dont nous puissions nous inspirer. Sinon, les écologistes du parc Gezi pourrait venir protester sur le site", a déclaré mardi son porte-parole, Nihat Özdemir, au quotidien Hurriyet.
La construction du troisième aéroport d'Istanbul, qui sera situé sur la rive européenne, à proximité de la mer Noire, a en tout cas toutes les raisons d'alimenter la colère des associations de protection de la nature. Selon le rapport remis au mois d'avril dernier au gouvernement par la Direction de l'évaluation des effets sur l'environnement, la construction de l'aéroport aura de lourds effets sur l'écosystème local. Plus de 600.000 arbres coupés et 1,8 millions déplacés, l'assèchement de 70 lacs et étangs, et la disparition de dizaines d'espèces d'oiseaux. En outre, l'énorme trafic autoroutier engendré provoquera la pollution des rivières de Terkos et d'Alibey, qui alimentent les réservoirs d'eau potable de la cité stambouliote. De son côté, Nihat Özdemir a voulu se montrer rassurant, allant jusqu'à affirmer que le consortium "ne voulait pas couper un seul arbre [mais les déplacer]".
Le troisième aéroport d'Istanbul devrait être opérationnel à partir de 2017, après 42 mois de travaux pour lesquels 5.000 personnes seront requises. Il est programmé pour être l'un des plus importants du monde. Les chiffres donnent le tournis : une capacité d'accueil de 150 millions de passagers par an, six pistes de décollage et pas moins de 100.000 personnes pour y travailler quotidiennement. Le consortium d'entreprises du BTP qui a remporté l'appel d'offre émis par le gouvernement devra, en outre, débourser la somme de 22,1 milliards d'euros pour pouvoir en assurer l'exploitation. Une somme jugée "déraisonnable" par Augustin de Romanet, le président d'Aéroports de Paris (ADP). Son groupe s'était lui aussi positionné pour décrocher le contrat de construction et d'exploitation de l'aéroport, mais n'avait pu s'aligner sur l'offre de son concurrent.
Jonathan Grimmer (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 13 juin 2013

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