L'exposition universelle (EXPO) de 2020 se tiendra-t-elle à Izmir, ville balnéaire de l'ouest de la Turquie située au bord de la mer Egée ? Les membres du comité d'organisation en sont persuadés. "Je crois aux statistiques. Jusqu'à présent, toutes les villes qui avaient vu leur candidature refusée et qui se sont à nouveau présentées la fois suivante ont obtenu l'organisation de l'exposition universelle", confie Denis Gözükızıl, chargé de la communication du projet.
Le logo de la candidature d'Izmir
Il y a cinq ans la troisième ville la plus importante de Turquie, avec quatre millions d'habitants, n'avait pas réussi à convaincre le jury composé des 163 États membres du BIE (Bureau international des expositions) qui lui avait préféré la ville de Milan, où se tiendra l'Expo de 2015. Pour obtenir l'organisation de l'édition 2020, Izmir devra se démarquer de ses trois concurrentes : Dubaï (Emirats arabes unis), Sao Paulo (Brésil) et Ekaterinburg (Russie). La ville thaïlandaise de Ayutthaya , présente sur la ligne de départ, a quant à elle renoncé.
Le BIE livrera son verdict au mois de novembre prochain. En attendant, tout le monde à Izmir se prépare à accueillir un événement majeur : 35 millions de visiteurs, dont une moitié d'étrangers, sont attendus pendant les six mois que durera l'exposition. Le terrain alloué pour l'occasion s'étend sur 273 hectares, soit l'équivalent de 300 terrains de football. Il reviendra à l'architecte Zaha Hadid, première femme à avoir décroché en 2004 le prix Pritzker (sorte de prix Nobel d'architecture), d'y construire un monument d'importance, comme Gustave Eiffel l'avait fait au moment de l'Expo de 1886. Le gouvernement turc enfin prévoit d'investir 50 milliards de dollars (environ 38 milliards d'euros) pour l'événement. Une somme astronomique propre à susciter quelques interrogations. "On s'attend à ce que chacun des 35 millions de visiteurs dépense en moyenne 200 dollars. Faites le calcul", lance Serpil Alpman, la représentante pour le ministère des Affaires étrangères au sein du comité de direction d'Expo 2020. Soit à peu près 7 milliards de dollars. Le fossé qui sépare l'investissent réalisé et l'argent récolté avait déjà été souligné au moment de l'exposition universelle de Shanghai de 2010, où les quelques 8,7 milliards d'euros de recettes enregistrées n'avaient pas suffi à couvrir les 43,5 milliards d'euros de dépenses.
Izmir, la ville européenne de la santé
Au delà de la question financière, le gouverneur d'Izmir Mustafa Toprak compte sur l'exposition universelle pour sortir sa ville de l'ombre d'Istanbul et Ankara au rayon des villes célèbres de Turquie. Et surtout pour donner à la cité égéenne, réputée entre autres pour ses eaux thermales, une identité fortement marquée sur la santé, puisque c'est le thème qui a été choisi par le comité de direction de l'Expo 2020. "Pour être couronnée de succès, une Expo doit avoir un thème auquel chacun, participants et visiteurs, puisse identifier et accorder sa priorité pour le monde entier", a-t-il déclaré aux journalistes venus le rencontrer 6 juin dernier. Et de conclure : "Avec l'Expo, le gagnant ne sera pas seulement la ville d'Izmir ou même la Turquie, mais bien l'humanité toute entière."
Jonathan Grimmer (http:/www.lepetitjournal.com/istanbul/) mardi 11 juin 2013
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