Samedi soir, les forces de police turques ont à nouveau utilisé la force pour disperser une foule de 500 manifestants qui essayaient de rejoindre la place Taksim. Les contestataires ont ensuite été pris à partie par des commerçants se disant excédés par un mois et demi de protestation.
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Les week-ends se suivent et se ressemblent à Istanbul. Samedi soir, les forces de l'ordre sont une nouvelle fois intervenues pour disperser un groupe de manifestants qui tentaient de marcher sur la place Taksim.
Un peu plus tôt dans la journée, des mères de contestataires emprisonnés avaient entamé un sit-in devant le lycée de Galatasaray, pour demander au gouvernement de mettre un terme à ces détentions jugées "arbitraires". Puis vers 17h30, avec l'autorisation des autorités turques, plusieurs milliers de protestataires se sont rassemblés devant le lycée français et à proximité du quartier de Kızılay à Ankara, à l'appel de la TMMOB (l'Union des chambres d'architectes et d'ingénieurs turcs). Des manifestations ont également agité Hatay, dans le sud du pays, à la frontière syrienne.
La TMMOB, dont plusieurs membres ont activement pris part au mouvement de la place Taksim, entendait protester contre le texte de loi, voté par le Parlement dans la nuit de mardi à mercredi, qui écarte les chambres professionnelles des futurs projets d'aménagement urbain. L'un de ses porte-parole a dénoncé samedi une décision politique visant à réduire au silence les voix discordantes."Ils ne veulent pas de nous parce que nous sommes opposés à la construction d'un troisième pont, et parce que nous avons dit 'non' à Kanal Istanbul", a-t-il déclaré devant la foule de personnes réunie samedi devant le lycée de Galatasaray.
La situation a dégénéré lorsqu'une foule d'environ 500 manifestants a commencé à remonter l'avenue İstiklal afin de se rendre sur la place Taksim. Les forces de l'ordre ont alors usé de gaz lacrymogènes, de canons à eau et de billes en plastique pour repousser le cortège.
Des commerçants "excédés"
Alors que les contestataires fuyaient la police par les petites rues bordant l'avenue İstiklal, ils ont été pris à partie par plusieurs commerçants, se disant excédés par les retombées financières négatives d'un mois et demi de contestation. Ces derniers, armés de bâtons, ont également menacé les journalistes présents sur place qui étaient en train de filmer ou de photographier la scène.
Ce n'est pas la première fois que la rancœur de certains commerçants se matérialise par des actes de violence. La semaine dernière, les images d'un homme attaquant des passants, une machette à la main, avaient fait le tour du web.
Jonathan Grimmer (http://www.lepetitjournal.com/Istanbul) lundi 15 juillet 2013
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