mardi 16 juillet 2013

ESPÈCE EN VOIE D’EXTINCTION - Les phoques moines protégés en Turquie

Le phoque moine méditerranéen (Monachus monachus) est l’une des six espèces animales mammifères les plus menacées sur terre. Ils sont en “danger critique d’extinction”. La Turquie a renforcé les mesures de protection de cette espèce, jadis sous la protection d’Apollon et de Poséidon dans la Grèce ancienne.
De nos jours, seulement 500 phoques moines ont survécu aux prises accidentelles, à la destruction de leur habitat, à la chasse directe, à la pollution marine, à l’épuisement des réserves de poissons ; raisons qui ont mis cette espèce en danger, rapporte le Fonds mondial pour la nature (WWF). Sans protection et sans les efforts de préservation de l’espèce mis en place par des ONG internationales et locales telles que SAD-AFAG (Recherche de la société des fonds marins - Groupe de recherche des phoques méditerranéens), la survie des phoques moines ne serait pas assurée. “Depuis le début du vingtième siècle le nombre d’animaux appartenant à cette espèce rare de mammifères diminue à une allure inquiétante”, souligne l’AFAG dans son rapport sur les phoques moines.
Phoque moine hawaïen (CC)
La population de phoques moines est aujourd’hui dispersée entre les côtes turques, grecques, mauritaniennes et celles de l’île de Madère. Les Monachus monachus d’hier vivaient en communauté sur les plages alors que ceux qui se cachent sur les côtes méditerranéennes vivent isolés en petit groupe ou seuls, informe le WWF. Ils étaient recherchés par les chasseurs pour leur peau ainsi que leur matière grasse, souvent utilisées pour la confection de chaussures, vêtements, lampes et bougies. Au fil des siècles, les phoques moines ont dû changer de mode de vie et d’habitat, explique des experts travaillant pour le WWF. Ils peuvent être aperçus dans des grottes ou des abris rocheux pratiquement inaccessibles, ou souvent croisés lors de balades touristiques en mer le long des côtes entre Antalya et Izmir.
Le symbole de la protection de la Méditerranée”
Depuis les années 70, de nombreuses mesures pour la protection de l’espèce ont fait surface. Lors de la conférence de Rhodes, 22 pays se sont rencontrés pour parler de l’extinction des phoques moines. “Une vaste campagne d’information doit être lancée dans les pays méditerranéens afin de sensibiliser le public à l’état dans lequel se trouve l’espèce et de trouver un soutien financier et politique pour la mise en place immédiate de mesures de protection”, alertait le Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP) en 1988. Le phoque moine est décrit dans cette déclaration de l’UNEP comme étant “le symbole de la protection de la Méditerranée.”
En Turquie, WWF et l’organisation turque SAD-AFAG se sont réunis pour rendre les mesures prises, à l’échelle méditerranéenne, plus efficaces. Ils travaillent en coopération avec des pêcheurs locaux pour assurer la protection des caves, lieux de reproduction des phoques et l’augmentation des réserves de poissons, nourriture de ces mammifères dans le golf d’Izmir et le bassin Cilicie. Cela est possible grâce à la création de zones interdites à la pêche. Des patrouilles sont également chargées de réprimander tout pêcheur exerçant une activité illégale ou allant à l’encontre de la survie des phoques moines. Les chercheurs gardent un oeil sur ces animaux hautement protégés avec des moniteurs, qui ont été placés dans des grottes de la côte méditerranéenne turque.
Elisa Girard (http://www.lepetitjournal.com/Istanbul) mardi 16 juillet 2013
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