mercredi 16 janvier 2013

“La Turquie n’est pas un simple marché, c’est un partenaire”


LA MINISTRE NICOLE BRICQ À ISTANBUL - 

Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, entamait hier une visite de deux jours à Istanbul. Lors d’une rencontre avec le président de Pegasus Airlines, Ali Sabancı, la ministre a qualifié sa présence en Turquie de “bon signe” pour l’avenir des relations entre les deux pays.
Les négociations avaient commencé sous la majorité précédente. Mais l’annonce, en décembre dernier, d’une commande ferme de 75 Airbus par la compagnie turque Pegasus Airlines fait aujourd'hui office de symbole des “relations profondes” que les deux pays disent vouloir renouer.
Le transporteur aérien low-cost, resté jusqu’à cette date fidèle à Boeing, s’est engagé pour 58 A320neo et 17 A3201neo. Une option a été posée sur 25 avions supplémentaires, pour un montant total de quelque 12 milliards de dollars. Les premiers appareils doivent être livrés à partir de 2015-2016, le dernier fin 2022.
“Si nous utilisons ces avions pendant une quinzaine d’années, cela veut dire un mariage jusqu’en 2037… Airbus est désormais notre plus grand partenaire”, souligne Ali Sabancı, le PDG de Pegasus.
L'Etat français détient actuellement 15% des actions d'EADS, maison-mère d'Airbus, et le constructeur serait en discussion avec Turkish Airlines pour une commande de près de 150 avions, dont plusieurs très gros porteurs A380. Nicole Bricq, qui ne s'est pas exprimée sur ce dossier hier, doit d’ailleurs s’entretenir aujourd’hui avec Temel Kotil, le directeur général de la première compagnie aérienne turque.
“L’aéronautique est un secteur stratégique du partenariat France-Turquie”, confirme la ministre. Qui insiste: “Vue de France, la Turquie n’est pas un simple marché, c’est un partenaire. (...) Partenaire, cela veut dire que l’échange est égal, qu’il profite à la fois à nos emplois en France et aux emplois en Turquie, et à la croissance des deux pays.”
Crédit photo AA
“Accélérer la cadence”
Grâce à l’aéronautique, la Turquie aura été l’un des tout premiers partenaires de la France dans le monde en 2012 en termes de grands contrats, avec un montant de 15 milliards de dollars et quelques investissements majeurs comme la prise de participation d’Aéroports de Paris dans le leader turc TAV, gestionnaire de l’aéroport Atatürk d’Istanbul.
L’an dernier, les échanges commerciaux entre la France et la Turquie ont atteint un peu moins de 13 milliards d’euros. Un bilan en deçà des espérances, handicapé par un début d’année difficile sur le plan politique et un ralentissement de la croissance. Plus inquiétant : la France – qui compte 450 entreprises en Turquie – a tendance à perdre des parts de marché face à ses principaux concurrents.
“Le marché grandit, il faut relativiser”, nuance Nicole Bricq. “La croissance de la Turquie permet à tout le monde d’avoir de la place… Evidemment, nous voudrions être les premiers – nous le pouvons du reste – mais il nous faut un peu accélérer la cadence de nos échanges”.
Un souhait que la ministre du Commerce extérieur réitèrera sans doute ce mercredi, lors de son entretien avec le ministre turc de l’Economie, Zafer Çağlayan.
Anne Andlauer (www.lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 16 janvier 2013
Hier soir, la ministre a assisté au vernissage de l'exposition “Modernité? Perspectives de Turquie et de France" au musée Istanbul Modern (à voir jusqu'au 16 mai). Cette exposition, dont le Comité Colbert est mécène, présente les oeuvres de onze artistes contemporains, français et turcs. Inauguration en présence du ministre turc des Affaires européennes Egemen Bağış, de la présidente du musée Oya Eczacıbaşı, et de Daphna Poznanski, députée de la 8e circonscription des Français de l'étranger. Lepetitjournal.com d'Istanbul y était, comme de très nombreux visiteurs.

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