Ceylan-Cannes, amour partagé
Festival de Cannes, Quinzaine des réalisateurs. La Quinzaine des réalisateurs a décerné le carrosse d’or au cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan. Il a donné une leçon de cinéma précédée de la projection de son film, Nuages de mai.
Avec Üç maymun (les Trois Singes, 2008), également dans la compétition cannoise, Ceylan propose un travail d’artiste à la liberté inconditionnelle. Avec son opérateur, Gökhan Tiryaki, il innove dans l’utilisation de la haute définition cinémascopique, mettant les nouvelles techniques au service de l’approfondissement du rendu à l’image de paysages mentaux face au non-sens de l’existence. À l’été 2009, nous réalisons l’ampleur de son travail lors d’une exposition de ses photos en format scope au Festival de La Rochelle. Ce sera le format utilisé dans son dernier film, Il était une fois en Anatolie – grand prix ex aequo avec les frères Dardenne l’an dernier à Cannes –, qui le fait revenir de manière magistrale vers la Turquie de son enfance, asiatique et méconnue, dont l’autopsie révèle les zones d’ombre. Et nous rappelle les photographies issues de la grande tradition des dessinateurs orientaux et extrême-orientaux du XVIIIe siècle, dont les personnages font partie intégrante du paysage.
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