Alors que la ville est plutôt épargnée par les tremblements de terre depuis 1766, une équipe de chercheurs évoque la possibilité de voir la cité stambouliote subir un séisme d'une magnitude de 7 sur l'échelle de Richter, à l'horizon des 20 prochaines années.
Selon une étude publiée mardi 18 juin dans la revue Nature, la ville d'Istanbul pourrait connaître prochainement l'un des séismes les plus dévastateurs de son histoire. La raison ? Un segment de la faille nord-anatolienne, long d'une trentaine de kilomètres et situé sous l'archipel des îles des Princes, ne demanderait qu'à rompre. La conséquence serait un tremblement de terre d'une magnitude supérieure à 7 sur l'échelle de Richter.
Signes avant-coureurs
Une équipe de géologues dirigée par Marco Bonhoff, du centre allemand pour les Géosciences de Potsdam, tire la sonnette d'alarme après avoir étudié 835 micro-séismes survenus le long de la faille nord-anatolienne du sud d'Istanbul, une zone de 150 kilomètres. A l'issue de leurs travaux, les chercheurs sont parvenus à la conclusion que cette intense activité sismique pourrait avoir comme point d'ancrage un petit segment de la faille, situé sous les îles des Princes, s'étendant sur une trentaine de kilomètres.
Or, si ce segment venait à sauter, il provoquerait un séisme d'une extrême violence aux portes d'Istanbul, mettant en péril la vie de ses 15 millions d'habitants. Pour éviter ce scénario catastrophe, l'équipe de Marco Bonhoff recommande de surveiller avec la plus grande vigilance les micro-séismes de cette portion de la faille nord-anatolienne, afin de détecter les signes avant-coureurs d'une secousse beaucoup plus importante.
Tremblements de terre en Turquie
La Turquie est depuis longtemps en proie aux tremblements de terre. En 1999, un séisme survenu à Izmit avait causé la mort d'au moins 18.000 personnes. Après ce drame, les pouvoirs publics avaient mis en œuvre une série de mesures visant à prévenir les dangers d'une nouvelle secousse. La ville d'Istanbul a ainsi renforcé ses ponts, ses aqueducs, ainsi qu'un quart de ses écoles et certains de ses hôpitaux. Mais cet exemple ne semble pas avoir été suivi dans le secteur privé, alors que de nombreux immeubles ont été construits sans aucun respect des normes de sécurité. Sami Yılmaztürk, secrétaire général de la Chambre des architectes d’Istanbul, déclarait au petitjournal en octobre 2011 : ”On parle quand même de bâtiments où tout est à changer, des matériaux aux techniques de construction… Certains tiennent à peine debout ! Il est techniquement impossible de les renforcer”.
Selon l'étude publiée dans Nature, la cité stambouliote aurait entre 35 et 70% de chances d'être frappée par un séisme d'une magnitude supérieure à 7 d'ici à 2034. La dernière fois que la ville a subi un tremblement de terre de cette ampleur, c'était en 1766, il y a près de 250 ans.
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