Istanbul ? Design ? Deux mots dont l’association n’est a priori pas évidente. La Fondation d’Istanbul pour la culture et l’art (IKSV) espère y remédier en organisant, pour la première fois, une biennale du design. Inaugurée hier en présence de deux ministres, elle a pour mission d’imposer Istanbul comme une adresse et une “marque” incontournables sur la scène internationale. IKSV, qui célèbre ses 40 années d’existence, peut déjà se prévaloir d’une prestigieuse biennale d’art contemporain dont la douzième édition, organisée en 2011, a attiré en deux semaines plus de 30.000 visiteurs. Au tour maintenant du design de bénéficier de l’intérêt du public et des moyens de riches mécènes, puisque la création turque repose presque entièrement sur des financements privés.
Exposition à l'école rum de Galata (photo AA)
“Nous espérons que cette biennale du design permettra de faire connaître la production culturelle de notre pays sur la scène internationale et d’amener à Istanbul des tendances et des pratiques venues des quatre coins du monde”, a souhaité Bülent Eczacıbaşı, président d’IKSV, fondateur – entre autres espaces culturels – du musée Istanbul Modern et dirigeant d’une holding aux quelque 11.000 employés.
“Changer l’image de la Turquie”
La première biennale du design occupera Istanbul du 13 octobre au 12 décembre. Elle se déploie principalement dans deux endroits éloignés de quelques centaines de mètres : l’école privée grecque orthodoxe de Galata (exposition “Adhokrasi” sous la direction de Joseph Grima) et Istanbul Modern (exposition “Musibet” du curateur Emre Arolat). Pas moins de 285 designers et architectes ont contribué à ces événements, qui rassemblent à eux deux 90 projets différents.
De grands sponsors privés (Eren Holding, Koray Şirketler Topluluğu, Vestel, VitrA) ont répondu présent et reçu, lors du lancement hier à l’école de Galata, leur plaquette de remerciement. L’Etat turc apporte aussi sa contribution, par l’intermédiaire d’un fonds du Premier ministère, du soutien du ministère de la Culture et du Tourisme, et du ministère de l’Union européenne.
Le ministre de la Culture (au centre), entouré de Bülent Eczacibasi et de la directrice de la biennale. (photo AA)
“Ce genre de grand événement peut contribuer à changer positivement l’image de la Turquie”, a observé Egemen Bağış, ministre en charge des affaires européennes, ajoutant que l’objectif du pays était de passer, en quelques années, de la production de masse à l’individuel, du “made in Turkey” au “designed in Turkey”.
“Imperfection”
Le choix d’une école grecque orthodoxe, fermée depuis 2007 faute d’élèves, comme l’une des principales adresses de cette biennale n’est probablement pas un hasard. Outre la beauté et l’immensité des lieux (quatre étages d’exposition), cette école est le premier bien restitué à une minorité non-musulmane suite à un changement de législation intervenu l’an dernier.
Le ministre Bağış n’a pas directement évoqué le sujet, citant simplement “ce bâtiment comme une preuve du chemin parcouru par la Turquie ces dix dernières années”. Il a en revanche longuement commenté l’attitude de l’Union européenne, qui rendait le jour même un rapport très critique sur les progrès de la candidature turque. Faisant référence au thème de la biennale, “Imperfection”, Egemen Bağış n’a pas retenu une boutade à l’égard de ses partenaires européens : “Nous accordons de l’importance à l’UE… malgré ses imperfections”, a-t-il lancé.
Exposition Adhocracy à l'école rum de Galata (photo AA)
Le ministre a été rejoint, plus tard, par son homologue de la Culture et du Tourisme, Ertuğrul Günay. La directrice de cette première biennale du design, Özlem Yalım Özkaraoğlu, a, quant à elle, choisi d’insister sur le programme académique, citant les dizaines d’ateliers, de séminaires, de films et d’universités qui participeront à l’événement pendant les neuf prochaines semaines.
Revivez l’inauguration en images et en musique (extrait sonore du documentaire Urbanized de Gary Hustwit, projeté parmi 19 films pendant cette biennale):
Anne Andlauer (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 11 octobre 2012
Retrouvez tout le programme de la première biennale du design d’Istanbul sur son site internet
Istanbul ? Design ? Deux mots dont l’association n’est a priori pas évidente. La Fondation d’Istanbul pour la culture et l’art (IKSV) espère y remédier en organisant, pour la première fois, une biennale du design. Inaugurée hier en présence de deux ministres, elle a pour mission d’imposer Istanbul comme une adresse et une “marque” incontournables sur la scène internationale. IKSV, qui célèbre ses 40 années d’existence, peut déjà se prévaloir d’une prestigieuse biennale d’art contemporain dont la douzième édition, organisée en 2011, a attiré en deux semaines plus de 30.000 visiteurs. Au tour maintenant du design de bénéficier de l’intérêt du public et des moyens de riches mécènes, puisque la création turque repose presque entièrement sur des financements privés.
Exposition à l'école rum de Galata (photo AA)
“Nous espérons que cette biennale du design permettra de faire connaître la production culturelle de notre pays sur la scène internationale et d’amener à Istanbul des tendances et des pratiques venues des quatre coins du monde”, a souhaité Bülent Eczacıbaşı, président d’IKSV, fondateur – entre autres espaces culturels – du musée Istanbul Modern et dirigeant d’une holding aux quelque 11.000 employés.
“Changer l’image de la Turquie”
La première biennale du design occupera Istanbul du 13 octobre au 12 décembre. Elle se déploie principalement dans deux endroits éloignés de quelques centaines de mètres : l’école privée grecque orthodoxe de Galata (exposition “Adhokrasi” sous la direction de Joseph Grima) et Istanbul Modern (exposition “Musibet” du curateur Emre Arolat). Pas moins de 285 designers et architectes ont contribué à ces événements, qui rassemblent à eux deux 90 projets différents.
De grands sponsors privés (Eren Holding, Koray Şirketler Topluluğu, Vestel, VitrA) ont répondu présent et reçu, lors du lancement hier à l’école de Galata, leur plaquette de remerciement. L’Etat turc apporte aussi sa contribution, par l’intermédiaire d’un fonds du Premier ministère, du soutien du ministère de la Culture et du Tourisme, et du ministère de l’Union européenne.
Le ministre de la Culture (au centre), entouré de Bülent Eczacibasi et de la directrice de la biennale. (photo AA)
“Ce genre de grand événement peut contribuer à changer positivement l’image de la Turquie”, a observé Egemen Bağış, ministre en charge des affaires européennes, ajoutant que l’objectif du pays était de passer, en quelques années, de la production de masse à l’individuel, du “made in Turkey” au “designed in Turkey”.
“Imperfection”
Le choix d’une école grecque orthodoxe, fermée depuis 2007 faute d’élèves, comme l’une des principales adresses de cette biennale n’est probablement pas un hasard. Outre la beauté et l’immensité des lieux (quatre étages d’exposition), cette école est le premier bien restitué à une minorité non-musulmane suite à un changement de législation intervenu l’an dernier.
Le ministre Bağış n’a pas directement évoqué le sujet, citant simplement “ce bâtiment comme une preuve du chemin parcouru par la Turquie ces dix dernières années”. Il a en revanche longuement commenté l’attitude de l’Union européenne, qui rendait le jour même un rapport très critique sur les progrès de la candidature turque. Faisant référence au thème de la biennale, “Imperfection”, Egemen Bağış n’a pas retenu une boutade à l’égard de ses partenaires européens : “Nous accordons de l’importance à l’UE… malgré ses imperfections”, a-t-il lancé.
Exposition Adhocracy à l'école rum de Galata (photo AA)
Le ministre a été rejoint, plus tard, par son homologue de la Culture et du Tourisme, Ertuğrul Günay. La directrice de cette première biennale du design, Özlem Yalım Özkaraoğlu, a, quant à elle, choisi d’insister sur le programme académique, citant les dizaines d’ateliers, de séminaires, de films et d’universités qui participeront à l’événement pendant les neuf prochaines semaines.
Revivez l’inauguration en images et en musique (extrait sonore du documentaire Urbanized de Gary Hustwit, projeté parmi 19 films pendant cette biennale):
Anne Andlauer (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 11 octobre 2012
Retrouvez tout le programme de la première biennale du design d’Istanbul sur son site internet
Exposition à l'école rum de Galata (photo AA)
La première biennale du design occupera Istanbul du 13 octobre au 12 décembre. Elle se déploie principalement dans deux endroits éloignés de quelques centaines de mètres : l’école privée grecque orthodoxe de Galata (exposition “Adhokrasi” sous la direction de Joseph Grima) et Istanbul Modern (exposition “Musibet” du curateur Emre Arolat). Pas moins de 285 designers et architectes ont contribué à ces événements, qui rassemblent à eux deux 90 projets différents.
Le choix d’une école grecque orthodoxe, fermée depuis 2007 faute d’élèves, comme l’une des principales adresses de cette biennale n’est probablement pas un hasard. Outre la beauté et l’immensité des lieux (quatre étages d’exposition), cette école est le premier bien restitué à une minorité non-musulmane suite à un changement de législation intervenu l’an dernier.
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