La nouvelle Clio IV de Renault est en vente depuis mercredi. Le véhicule est principalement fabriqué en Turquie, dans l’usine de Bursa. A cette occasion, lepetitjournal.com a rencontré son directeur communication, Hakan Tandoğdu, afin d’en savoir plus sur ce nouveau modèle et sa production
Lepetitjournal.com : L’annonce de la fabrication de la Clio IV en Turquie avait suscité une polémique en janvier 2010. Qu’en est-il actuellement ?
Hakan Tandoğdu (photo GL) : A mon avis, il n’y a plus de tension. Il y a eu une rencontre entre Nicolas Sarkozy et Carlos Ghosn au palais de l’Elysée : une partie des Clio sera fabriquée à Flins (France, Allemagne, Bénélux…) et une autre partie à Bursa (Europe de l’Est et pays de la Méditerranée). La production se fera selon les marchés.
Parlez-nous de la Clio IV…
Cette voiture a beaucoup de sens pour Renault et Oyak-Renault. Le designer de Renault a changé. Laurens Van-Den-Acker, un designer hollandais, est arrivé avec une mission ambitieuse : refléter l’identité de Renault sur les produits... Innovation, people centric (nous mettons l’humain au centre de nos activités, nous travaillons pour l’être humain) et mobilité durable. Le nouveau produit a été dessiné et conçu par son équipe. La Clio IV reflète la nouvelle image de marque de Renault.
Quelles sont ses caractéristiques ?
Les nouveautés de la Clio : 100% ESP (Électro-stabilisateur programmé, ndlr), vitres et rétroviseurs électriques, un tiers, deux tiers banquettes arrière rabattables, pas de clef (keyless), celle-ci étant remplacée par une carte (main-libre). Il y a aussi des options telles que le système bass reflex (brevet sur les haut-parleurs Hi-Fi, évacuation d’air). La Clio IV a reçu une note de 85/100 de la part de l’organisme Euro NCAP, cinq étoiles, et dans certains domaines, nous sommes champions, notamment sur la protection des enfants et des piétons. Le prix de vente est compris entre 29.000 TL et 40.000 TL. Deux types de navigation seront proposés : Media nav (écran deux fonctions navigation et radio) et ultérieurement, début 2013, option R link, écran tactile.
Où en êtes-vous dans le domaine environnement/écologie ?
Renault s’investit beaucoup dans le domaine de l’écologie et de la mobilité durable, qui est l'un des axes de responsabilité sociale avec l’éducation, la sécurité et la diversité. En 2008, Renault a déclaré qu’il allait investir dans les véhicules électriques avec un budget de quatre milliards d’euros. Nous travaillons avec notre alliance Nissan. Le premier véhicule a été le Kangoo, suivi de la Fluence, de la Tweezy et de Zoé, qui a un lien fort avec la Clio IV puisqu’elle a été développée sur la même plateforme. Flins a notamment été choisie comme usine pour fabriquer la Zoé, en même temps que la Clio IV. Chez Oyak-Renault, nous fabriquons le deuxième véhicule électrique de Renault, la Fluence ZE, qui a une particularité : la fonction quick-drop, une station où en moins de trois minutes, on peut démonter la batterie vide et la changer avec une batterie pleine. Bien entendu, le véhicule doit avoir l’architecture qui va avec. Il faut toujours une collaboration très étroite avec le gouvernement, nous travaillons aussi avec Renault-Mais. Cinq M.O.U (Memorandum of understanding/mémorandum d’entente, ndlr) ont été signés avec les mairies d’Istanbul, Ankara, Gaziantep, Kocaeli, et le dernier à Antalya.
Et qu’en est-il sur le plan écologique pour la Clio IV ?
Surtout pour la mobilité durable, Renault a travaillé sur les émissions et a conçu deux nouveaux moteurs de 90 CV. L’un de 1,5 litre diesel et l’autre de 900 cm3 essence, 3 cylindres turbo. Le diesel consomme 3,2 litres/100 km, c’est l’équivalent de 83 g de CO2/km et est le meilleur dans sa catégorie. L’autre consomme 4,3 litres/100km, l’équivalent de 99g de CO2/km. Il y a un système STOP-START, arrêt et redémarrage du moteur, récupération d’énergie au freinage, quelques techniques avancées comme la pompe à huile à cylindre et variable, pour augmenter l’efficience du moteur, thermo-management, EGR basse pression, mais aussi un bouton éco-conduite sur ces deux motorisations. En appuyant sur ce bouton, on peut gagner jusqu’à un litre/100km sur la consommation. Il vous limite sur la puissance du moteur et fournit un confort thermique optimisé (…). Avec la Clio IV, Renault devient champion pour les versions diesel, pour les émissions de CO2 et est dans le peloton pour les moteurs essence.
La Clio IV, dont la commercialisation vient de commencer (photo GL)
Renault en Turquie, c’est une histoire de 43 ans…
Oyak-Renault est une importante filiale de Renault. Oyak correspond à 49% de l’entreprise (fonds de pension de l’armée) et Renault 51%, pour la Turquie. C’est beaucoup de réussites, comme la Renault 19, premier véhicule fabriqué chez Oyak-Renault en même temps que dans les autres usines Renault en France. La Mégane Wagon fut le premier véhicule exporté vers le monde entier. La saga Clio commence en 1999 chez Oyak-Renault, avec la fabrication de la Symbol, qui est sur la base de la Clio II. On n’exporte pas ce modèle vers la France, mais plutôt vers l’Europe de l’Est, l’Afrique du Nord, la Turquie et la Russie. En 2006, il y a eu la deuxième industrialisation de la Clio III. Avec la Clio IV, Oyak-Renault devient pour la première fois “mother plan” (site de production principal, ndlr) pour un produit défini.
Pouvez-vous nous donner quelques chiffres à propos de Oyak-Renault à Bursa ?
Il y a deux usines Oyak-Renault: carrosserie-montage et mécanique. Pour la première, la capacité de production est de 60 véhicules par heure soit 360.000 véhicules par an. Côté mécanique, avec les investissements de la ligne d’usinage de Carter cylindres, nous fabriquons certains composants du moteur diesel 1,5 litre (moteur le plus fabriqué chez Renault) et assemblons sur la même ligne les deux moteurs, essence et diesel avec une capacité d’assemblage de 450.000 moteurs par an, soit 75 moteurs par heure. L’année dernière, nous avons fabriqué 330.000 véhicules au total, c’était un record ! Nous avons aussi fabriqué 300.000 moteurs, 300.000 boites de vitesse, des châssis, 330.000 trains-avant et 360.000 trains-arrière, qui suivent la ligne de montage. Cette année est un peu plus mitigée. Nous avons eu des journées de chômage et avons dû nous adapter à la demande, jusqu’au mois d’août. Maintenant, nous sommes à 53 véhicules à l’heure, c’est 10% de moins par rapport à l’année dernière… soit un peu moins de 300.000 véhicules par an. Il y a trois équipes qui travaillent chez Oyak-Renault (en 3/8), plus de 6.000 personnes, 6 jours sur 7. (...) Il y a 1.300 cols blancs, des managers, dont 680 ingénieurs. C’est l'une des identités de Renault et c’est bien le profil ingénieur qui est le plus recherché.
Avez-vous des exigences sur la maîtrise de la langue française ?
La langue française est importante mais ces dernières années, Renault devient internationale. Auparavant, le français était une condition sine qua non, mais aujourd’hui on embauche des gens qui connaissent la langue anglaise (exigence de Renault). 140 personnes parmi les cols blancs ont une connaissance du français et anglais supérieure à 750 au TOIEC et TFI (référentiel pour la langue française et anglaise). Des cours de français sont aussi organisés.
Propos recueillis par Gaelle Loisel (www.lepetitjournal.com/istanbul) vendredi 12 octobre 2012
Biographie de Hakan Tandoğdu :
Ingénieur en mécanique, il a étudié au lycée de Galatasaray d’Istanbul et est diplômé de la Middle-Est Technical University (ODTÜ) d’Ankara. Il travaille depuis 20 ans chez Renault : d’abord ingénieur mise au point moteur, puis chef de section validation, endurance et synthèse véhicule, puis chef de département fonctions transversales. En 2008, il rejoint les affaires publiques (mobilité à la direction des ressources humaines). Il a effectué une maîtrise à l’université Erasmus de Rotterdam (Pays-Bas). Sa thèse avait pour thème “L’identité des organisations”. Depuis avril 2012, il est chef de département communication et affaires publiques chez Oyak-Renault.
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