Comme tous les ans à la même époque, la Commission européenne a rendu public hier son traditionnel rapport de suivi, qui évalue l’avancée de la candidature de la Turquie. Sur plusieurs points, l’institution se montre critique et encourage le gouvernement turc, qui négocie son adhésion depuis 2005, à redoubler d’efforts. Des remontrances de moins en moins bien perçues à Ankara…
“Inquiétudes croissantes”, “vives préoccupations”, “problèmes graves”… Dans les conclusions de son quinzième rapport, épais de 94 pages, la Commission ne cherche pas à arrondir les angles. Ses équipes ont passé en revue les différents chapitres de négociations, distribuant quelques “bonus” et de nombreux “malus”, au sujet en particulier de la démocratie et des droits l’Homme.
Lepetitjournal.com d’Istanbul a rassemblé les principaux extraits des conclusions sur ces sujets précis dans le tableau ci-dessous.
Le drapeau turc et celui de l'UE (photo European Parliament, Flickr/CC)
Le ministre chargé des relations avec l’Union européenne, Egemen Bağış, a vivement réagi hier, allant jusqu’à déclarer que “l’Union européenne a des problèmes psychologiques”, qu’elle est “en grave dépression” et “incapable de voir ses propres défauts”.
“Je ne prétends pas que tout soit parfait dans notre pays”, a-t-il ajouté, “mais si des rapports de suivi devaient être écrits sur les pays membres de l’UE, croyez-moi, ces rapports présenteraient des conclusions encore plus graves.”
Après avoir rappelé que l’adhésion à l’UE demeurait une priorité de son gouvernement, le ministre a estimé que ce document allait donner du grain à moudre “à ceux qui en Europe et en Turquie veulent éloigner la Turquie de l’UE”.
Dans un communiqué publié sur son site internet, le ministère des Affaires étrangères a renchéri, considérant le rapport européen comme "non équilibré" car "focalisé sur les éléments négatifs plutôt que sur les éléments positifs."
De son côté, le Commissaire européen à l'Élargissement Stefan Füle a tenté de détendre l'atmosphère en assurant que “personne n'avait l'intention de faire entrer les négociations avec la Turquie dans le Guinness des records”, rapporte l'agence de presse Anatolie. A ce jour, 13 des 35 chapitres de négociations ont été ouverts. Dix-huit autres restent bloqués pour des raisons politiques.
De son côté, le Commissaire européen à l'Élargissement Stefan Füle a tenté de détendre l'atmosphère en assurant que “personne n'avait l'intention de faire entrer les négociations avec la Turquie dans le Guinness des records”, rapporte l'agence de presse Anatolie. A ce jour, 13 des 35 chapitres de négociations ont été ouverts. Dix-huit autres restent bloqués pour des raisons politiques.
Retrouvez l’intégralité du rapport (en anglais) et ses conclusions (en français).
Anne Andlauer (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 11 octobre 2012
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