lundi 8 octobre 2012

TURQUIE: BULLDOZERS ET DYNAMITE - La "transformation urbaine" commence


Après l’entrée en vigueur en septembre de la loi sur les sinistres, les démolitions ont commencé vendredi dernier dans 35 villes du pays, dont Istanbul. C’est le début d’un grand projet de rénovation urbaine, que le gouvernement juge nécessaire pour protéger les habitants des risques sismiques, mais qui provoque aussi des inquiétudes
Les bulldozers sont entrés en action. Le grand “projet de transformation urbaine”, dont le coût est évalué à 400 milliards de dollars, a débuté le 5 octobre avec la démolition de plus de 3.000 bâtiments dans tout le pays. A Sarıgazi, sur la rive asiatique d'Istanbul, dix immeubles appartenant au ministère de la Défense ont été détruits à l’aide d’explosifs. C’est la première fois que la Turquie utilise la dynamite à cet effet
(photo capture TRT)
Cérémonie d’inauguration
Pour inaugurer cette ère de démolitions, le Premier ministre Erdoğan a présidé une cérémonie à Esenler, qui coïncidait avec la destruction d’un lotissement de ce quartier. "Nous allons construire de nouveaux lieux de vie en revalorisant les espaces verts. Nous allons transformer les habitations insalubres en immeubles sécurisés”, a-t-il déclaré. “Il ne s’agit pas d’un projet basé sur le profit, mais un projet pour le peuple.", rapporte encore le quotidien Sabah.
Et de poursuivre :"La priorité est d’obtenir le consentement des propriétaires. Nos citoyens vont effectuer ces rénovations de leur propre chef. […] S’ils ne le font pas, l’Etat s’en chargera. Nous n’allons pas continuer à accepter que nos citoyens vivent dans l’insalubrité.”
Un projet contesté
Mais comme le souligne Today’s Zaman, si la plupart des médias rapportent le nombre de bâtiments qui vont être détruits ou rénovés, les détails de ce grand projet de rénovation urbaine et ses conséquences sont rarement abordés. Des manifestations ont eu lieu dans différents quartiers d’Istanbul pour dénoncer le projet. Des précédents tendent à inquiéter les habitants des quartiers qui doivent être rénovés ou reconstruits par l’Etat.
Le quartier de Tarlabaşı, par exemple, à Beyoğlu. A l’origine, le projet consistait à préserver les bâtiments historiques dans le cadre de la Loi de Protection contre la détérioration de l’héritage historique et culturel. Mais des experts affirment que les officiels n’ont pas respecté la loi en rénovant le quartier. Au lieu de restaurer les bâtiments historiques, les responsables ont préféré détruire les vieux immeubles pour en construire de nouveaux, contraignant des centaines d'habitants à chercher un logement, et souvent un travail, ailleurs.

Fanny Fontan (www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi 8 octobre 2012

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