Le principal parti d'opposition (CHP) a demandé lundi un rendez-vous avec le président Abdullah Gül afin de lui faire part de ses inquiétudes et lui demander d’opposer son veto à un projet de restructuration des municipalités turques. Selon ce projet de loi, approuvé lundi matin après une séance parlementaire de plus de 16 heures, 13 villes du pays dont la population dépasse 750.000 habitants obtiennent le statut de “municipalité métropolitaine”. Elles viennent s'ajouter aux 16 déjà existantes, comme Istanbul ou Ankara, et leurs limites sont étendues à l'ensemble de la province.
L’opposition reproche à cette mesure de favoriser l’AKP à l’approche des élections locales de 2014. Exemple : Manisa et Balıkesir, dont les mairies sont détenues par le Parti d’action nationaliste (MHP), pourraient passer à l'AKP aux prochaines élections, grâce à la nouvelle loi. Eskişehir, Antalya et Mersin (villes CHP) tomberaient elles aussi dans l’escarcelle de l’AKP si les résultats de 2011 se reproduisaient dans deux ans. Le MHP accuse par ailleurs le texte d’ouvrir la voie au “fédéralisme” en Turquie. Le ministre de l'Intérieur, Idris Naim Şahin, a tenu à minimiser ces critiques.
Autre disposition du texte, les municipalités métropolitaines et les mairies ayant une population d'au moins 100.000 habitants sont désormais obligées de mettre en place des refuges destinés aux femmes et aux enfants. A ce jour, les mairies de plus de 50.000 avaient la “possibilité” d’ouvrir de tels refuges.
Tanguy Quidelleur (http://www.lepetitjournal.com/istanbul.html) mercredi 14 novembre 2012
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