vendredi 8 mars 2013

TURQUIE: B-Fit: quand fitness rime avec insertion sociale


Pratiqué dans 220 gymnases de Turquie, le concept du B-Fit est d'abord un programme de fitness. Mais il propose aussi des projets d'entrepreneuriat aux femmes dans le but de favoriser leur insertion socioéconomique.
Célébrée chaque année le 8 mars, la Journée internationale des droits de la femme est là pour faire le point sur leurs conditions de vie dans le monde, l'égalité des sexes et pour rappeler les combats féministes du passé et du présent. Outre les manifestations, cette journée est surtout l'occasion de mettre à l'honneur des groupes qui œuvrent toute l'année pour l'insertion des femmes dans la société. C'est le cas de B-Fit, une chaîne nationale de gymnases réservée aux femmes, installée dans 47 villes de Turquie et à Chypre.
Dans une salle de sport de la chaine (photo B-Fit)
L'objectif de ce groupe ? Promouvoir l’indépendance des femmes grâce à l'accès au sport et à la socialisation. "Créer des emplois pour les femmes, soutenir leur esprit d'entreprise, tout en croyant en la nécessité du sport" : voici la doctrine de sa co-fondatrice, Bedriye Hülya. Pour cette initiative lancée il y a sept ans, cette dernière a récemment reçu le Prix de l'entrepreneur social de l'année au World Economic Forum.
30 secondes, 30 minutes, 3 fois par semaine
Après avoir découvert le B-Fit aux États-Unis, Bedriye Hülya (photo ci-contre, MA) a voulu exporter en Turquie cette technique sportive qui lui avait fait perdre deux tailles en six mois. Avec cinq de ses amies, elle décide de fonder une chaîne de gymnases. "C'est une technique très ancienne et simple, utilisée partout dans le monde", rappelle Bedriye Hülya. Dix-huit machines sont installées en cercle dans le gymnase. Il faut rester 30 secondes sur chaque appareil et après le petit "bip !", passer sur la plate-forme devant la machine, comme on peut le voir dans cette vidéo.
Là, on réalise un nouvel exercice de 30 secondes demandé par le coach, qui reste au milieu du cercle. Le rituel est à répéter jusqu'à avoir fait 30 minutes d'activité. Les machines ont, d'après la co-fondatrice du groupe, la particularité "de s'ajuster à la force de chacun : en clair, ce sont elles qui s'adaptent à vous, à la pression que vous donnez sur l'appareil". Une activité "qui marche à merveille" selon Bedriye Hülya, mais qu'il faut renouveler trois fois par semaine pour commencer à voir un résultat.
Un concept "destiné aux classes moyennes"
Fondée dans un quartier de classe moyenne d'Izmir en 2006, la chaîne B-Fit fonctionne sur un système de franchise qui permet aux femmes d'ouvrir et de posséder leur propre salle. Si une femme manifeste l'envie de s'installer, le groupe B-Fit est chargé de trouver l'emplacement, les employés, les premiers membres et d'assurer le bon démarrage de la salle de gym. La volonté de Bedriye Hülya est donc "d'insérer les femmes dans la vie socioéconomique en leur fournissant un projet d'auto-entrepreneuriat".
Dans leur salle, les propriétaires sont encouragées à organiser des conférences sur les modes de vie les plus sains, par exemple, ainsi que des activités pour favoriser la socialisation. "Il a fallu adapter le concept au pays, explique Bedriye Hülya. En Turquie, les femmes aiment discuter, boire le café entre elles... Nous avons donc rajouté des lieux de convivialité à l'intérieur des gymnases";
(Photo B-fit)
Le concept du B-Fit est "avant tout destiné aux classes moyennes", précise-t-elle*. Sur les 160.000 membres, la majorité est constituée de femmes actives, suivies par les femmes au foyer, puis par les étudiantes. Si elle possède déjà une succursale en Allemagne, la chaîne projette à terme de s'exporter vers les Balkans, l'Asie Centrale et le Moyen-Orient.
Marlène Alibert (www.lepetitjournal.com/istanbul) vendredi 8 mars 2013
(*) La cotisation mensuelle varie entre 50 et 150 TL en fonction de l'emplacement de la salle de gym, avec une réduction possible pour les étudiants.
Renseignements : http://www.b-fit.com.tr/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire