“La lutte contre le tabagisme est devenue aussi importante que la lutte contre le terrorisme (…) parce que le tabagisme va littéralement assassiner nos générations futures”, déclarait le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan, le 13 décembre 2007, lors du lancement d’un programme national de lutte contre le tabac.
La loi portant interdiction de fumer dans les transports en commun, entrée en vigueur en 2008, est élargie en 2009 avec une prohibition de la cigarette à l’intérieur des cafés, restaurants ou hôtels, faisant chuter la consommation de tabac d’un des pays les plus “fumeurs” d’Europe à 16 millions de consommateurs. Selon le ministère de la Santé, la proportion des fumeurs dans la population est passée de 33% en 2006, à 27% l’an dernier. Depuis quelques semaines, les traditionnels narguilés sont soumis à des restrictions similaires.
Photo Raul Lieberwirth, Flickr/CC
“C’est un important succès pour la Turquie”, salue le Dr Maria Cristina Profili, représentante de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en Turquie, qui présentait en septembre dernier les résultats de trois ans de lutte contre le tabagisme en Turquie.
Hausse des taxes… et de la contrebande
Le gouvernement turc a ratifié en 2004 la convention-cadre de l’OMS sur la lutte anti-tabac avant d’être l’un des premiers pays, avec l’Irlande et la Grande-Bretagne, à participer au programme MPOWER. Ce dernier a pour objectif de surveiller la consommation de tabac (M-Monitor), de protéger contre le tabagisme passif (P-Protect), d’offrir une aide à ceux qui souhaitent renoncer au tabac (O-Offer), de mettre en garde contre ses dangers (W-Warn), de contrôler la publicité relative au tabac (E-Enforce) et d’augmenter les taxes sur les produits du tabac (R-Raise). La Turquie agit dans tous ces domaines et les résultats sont jugés satisfaisants : deux millions de fumeurs en moins entre 2007 et 2010, selon le ministère de la Santé. Ils valent à la Turquie d’être citée en exemple par ses voisins européens.
Le gouvernement turc a ratifié en 2004 la convention-cadre de l’OMS sur la lutte anti-tabac avant d’être l’un des premiers pays, avec l’Irlande et la Grande-Bretagne, à participer au programme MPOWER. Ce dernier a pour objectif de surveiller la consommation de tabac (M-Monitor), de protéger contre le tabagisme passif (P-Protect), d’offrir une aide à ceux qui souhaitent renoncer au tabac (O-Offer), de mettre en garde contre ses dangers (W-Warn), de contrôler la publicité relative au tabac (E-Enforce) et d’augmenter les taxes sur les produits du tabac (R-Raise). La Turquie agit dans tous ces domaines et les résultats sont jugés satisfaisants : deux millions de fumeurs en moins entre 2007 et 2010, selon le ministère de la Santé. Ils valent à la Turquie d’être citée en exemple par ses voisins européens.
Ces mesures ont aussi permis au pays de percevoir près de 13 millions de livres turques (5,5 millions d’euros) depuis 2009. Le gouvernement doit toutefois faire face à une contrebande accrue, suite aux augmentations régulières des taxes sur le tabac. La part des cigarettes de contrebande dans la consommation totale aurait considérablement augmenté, passant de 7% en 2008 à 14% en 2010. Les conséquences de ces taxes sont identiques en France, avec 20% de cigarettes de contrebandes consommées. En janvier dernier, la Turquie, tout comme la France, a ratifié un protocole de lutte contre la contrebande de tabac.
Ce combat de santé publique implique aussi un changement culturel pour le cinquième producteur de tabac au monde. Mais le gouvernement AKP n’est pas précurseur dans la lutte contre le tabagisme. Il y a cinq siècles, le sultan Murat IV, mort d’une cirrhose, bannissait le tabac et l’alcool des rues de Stamboul…
Aurélie Darblade (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 6 mars 2013
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