Connu pour ses chansons mélancoliques, Müslüm Gürses était adulé par ses fans en Turquie. Sa mort, due à une insuffisance cardiaque après une longue hospitalisation, prive les amoureux de musique arabesque d'un "père spirituel" au parcours atypique.
Affectueusement appelé "Müslüm Baba" ("papa Müslüm"), ce chanteur populaire laisse derrière lui un remarquable parcours musical. Des dizaines d'albums et de films en ont fait un symbole de la musique traditionnelle dite “arabesque”. Son état de santé, déclaré “critique” en novembre 2012, a décliné tout au long de son hospitalisation. Après plusieurs opérations, il est décédé hier matin à 10h30 à l'hôpital Memorial de Şişli, à la suite de complications. Il avait 60 ans.
Sa disparition sonne comme la perte d'un symbole musical pour de nombreuses classes sociales en Turquie, notamment les plus défavorisées, qui se reconnaissaient dans son personnage. "Au-delà de la musique, c'était quelqu'un de très rassembleur, auquel beaucoup de Turcs s'identifiaient", explique Ahmet, serveur dans un café de Tophane.
Un passé difficile
Né dans une famille pauvre du village de Halfeti, dans la province de Şanlıurfa, l'enfance de Müslüm Gürses a été marquée par les difficultés socio-économiques. Après avoir travaillé comme ouvrier agricole, cordonnier ou tailleur, il se découvre un talent pour la musique en migrant à Adana. À 14 ans, il participe à une compétition musicale, qu'il remporte. C'est lors d'un passage à la radio qu'il commence à chanter des chansons folkloriques, pour sortir peu de temps après son premier single, Emmioğlu - Ovada Taşa Basma, vendu à 300.000 exemplaires.
Né dans une famille pauvre du village de Halfeti, dans la province de Şanlıurfa, l'enfance de Müslüm Gürses a été marquée par les difficultés socio-économiques. Après avoir travaillé comme ouvrier agricole, cordonnier ou tailleur, il se découvre un talent pour la musique en migrant à Adana. À 14 ans, il participe à une compétition musicale, qu'il remporte. C'est lors d'un passage à la radio qu'il commence à chanter des chansons folkloriques, pour sortir peu de temps après son premier single, Emmioğlu - Ovada Taşa Basma, vendu à 300.000 exemplaires.
La perte précoce de sa mère suivie par celle d’un frère cadet, l'accident de voiture dans lequel il a été grièvement blessé ainsi que ses origines en ont fait une véritable icône des classes populaires. Ce passé difficile est aussi à l'origine des paroles très mélancoliques, voire tristes de ses chansons.
Dans les années 1990, les automutilations de fans lors de ses concerts ont rendu Müslüm Gürses très célèbre, mais aussi sujet à polémiques. Ses plus fervents admirateurs avaient l'habitude de se scarifier à l'aide de rasoirs pour être plus "aptes" à écouter et à se laisser pénétrer par la musique arabesque. Deux sociologues, Caner Isık et Nuran Erol, dans leur travail La sphère de sens de l’Arabesque, ont même jugé que "l’arabesque de Müslüm Gürses est consommée, écoutée comme un moyen de se sortir du désespoir et du sentiment de l’échec, ou bien pour assumer et accepter ce même état."
Intergénérationnel
Outre cette image "d'homme de souffrances", Müslüm Baba est devenu un chanteur culte grâce à sa musique mêlant les genres. Aysun, étudiante, aime " beaucoup ses chansons. Elles ont un côté musique traditionnelle, mais mélangée avec des sonorités assez modernes. Je pense que c'est pour cela qu'il avait du succès auprès de toutes les générations. Beaucoup de jeunes de mon âge l'écoutent souvent !", explique-t-elle.
Outre cette image "d'homme de souffrances", Müslüm Baba est devenu un chanteur culte grâce à sa musique mêlant les genres. Aysun, étudiante, aime " beaucoup ses chansons. Elles ont un côté musique traditionnelle, mais mélangée avec des sonorités assez modernes. Je pense que c'est pour cela qu'il avait du succès auprès de toutes les générations. Beaucoup de jeunes de mon âge l'écoutent souvent !", explique-t-elle.
Célèbre aussi pour avoir collaboré avec des rockeurs ou rappeurs, il a même réalisé un duo avec la star Sezen Aksu. Cette dernière a veillé sur lui plusieurs jours avant son décès, tout comme son ami Orhan Gencebay, considéré comme le créateur du genre “arabesque”. Les funérailles, qui ont lieu ce lundi, seront l’occasion pour ses fans de lui dire "adieu", titre qu’il aurait voulu donner à son dernier album. Tömer, étudiant à Istanbul, confie que même s'il n'a "jamais été un grand fan, c'était une figure très populaire ici, et c'est triste de le voir partir"
Marlène Alibert (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi 4 mars 2013
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