Carrefour-Le président de la filiale turque démissionne

Le 16 juillet 2012. sur YUH 

ISTANBUL, 16 juillet (Reuters) – Le président de la filiale turque de Carrefour ainsi que les autres membres turcs du conseil d’administration ont démissionné lundi, un départ groupé interprété par certains comme le possible prélude à un désengagement de Sabanci Holding, le partenaire local du distributeur français.
Le nouveau PDG de Carrefour, Georges Plassat, avait évoqué mi-juin la possibilité – parmi d’autres – d’une sortie du marché turc afin de désendetter le groupe. (voir )
Carrefour et Sabanci ont en outre exprimé publiquement ces derniers mois leur insatisfaction quant à l’évolution de leur partenariat.
Haluk Dincer, qui préside les activités de distribution et d’assurance de Sabanci, a démissionné du conseil d’administration de Carrefoursa, tout comme les trois autres membres turcs du conseil, selon une notification aux autorités de la Bourse d’Istanbul.
« Puisque nous n’avons pas reçu le soutien et l’aide nécessaires de la part de notre actionnaire majoritaire Carrefour, nous avons réalisé que nous ne pouvions pas être utiles et nous avons pris la décision de démissionner », déclare Haluk Dincer dans un communiqué.
Pour Kenan Turan, analyste de Tera Securities, « il est possible que Sabanci sorte puisque les démissions concernent ceux qui le représentent ».
En février, le conglomérat turc avait annoncé avoir mandaté une banque pour étudier ses options concernant cette participation, en se disant insatisfait des résultats de Carrefoursa.
Carrefour détient 58% de Carrefoursa et Sabanci 38,8%, le solde étant coté.
A la Bourse d’Istanbul, l’action Carrefoursa a gagné jusqu’à 9,24% après l’annonce des démissions et affichait en fin de séance un gain de 3,5%.
Le mois dernier, Thomas Hübner, directeur des activités européennes de Carrefour, avait évoqué la possibilité d’un changement de partenaire en Turquie. (voir )
Pour Alper Akalin, analyste d’EkspresInvest, Sabanci pourrait néanmoins vouloir rester dans Carrefoursa.
« Sabanci a peut-être voulu envoyer un signal fort de son insatisfaction. La direction actuelle ne peut pas rester en place et il y a différentes options, parmi lesquelles une sortie de Carrefour ou une vente par les deux parties », ajoute-t-il. (Ayla Jean Yackley et Ceyda Caglayan, Marc Angrand pour le service français, édité par Pascale Denis)