par ZAMAN FRANCE
Dans un entretien accordé à Zaman, le ministre turc de la Culture et du Tourisme, Ertugrul Günay, insiste sur l’insuffisance du sens esthétique des citoyens turcs. Un goût du beau qui a pourtant son importance dans un pays qui attire des millions de touristes chaque année.
Dans un entretien accordé à Zaman, le ministre turc de la Culture et du Tourisme, Ertugrul Günay, insiste sur l’insuffisance du sens esthétique des citoyens turcs. Un goût du beau qui a pourtant son importance dans un pays qui attire des millions de touristes chaque année.
Les Turcs manquent-ils du sens de l’esthétisme ? Selon Ertugrul Günay, le ministre de la Culture et du Tourisme turc, la réponse est incontestablement «oui». Ce dernier tire la sonnette d’alarme : les conséquences économiques et culturelles pour la Turquie en seraient multiples et particulièrement préjudiciables. Dans un entretien accordé à Zaman, ses mots sont sans appel : «nous avons besoin d’introduire de l’esthétique dans nos vies. C’est ce qui nous fait le plus défaut». Un manque qui va de l’absence d’aménagement urbain au design souvent douteux des édifices, en passant par la décoration des cafés ordinaires ou des salons de thé, insuffisances criantes au sein de la société turque contemporaine. Selon le ministre, seules quelques villes font exception : Datça et Alaçati, dans la région égéenne, ainsi qu’Antalya et ses environs qui font des progrès en ce sens. Il pointe notamment du doigt ces petites rues qui jouxtent les lieux dits touristiques, «repoussantes» selon lui, et qui feraient fuir plus d’un visiteur étranger. Pour Ertugrul Günay, l’aspect général des villes turques n’est pas plaisant, surtout pour un pays qui fait partie du top 10 des destinations touristiques mondiales. Une situation qui n’a pourtant pas toujours été d’actualité, bien au contraire : Ertugrul Günay note que la sensibilité esthétique était très présente dans la vie des Seljukides et des Ottomans, ainsi qu’au cours des premiers temps de la République. Cette dernière sensibilité a juste «disparu de la République à partir des années 1950, avec l’émergence des plastiques et du béton».
Un sens de l’esthétique pour favoriser le tourisme
L’esthétique est pourtant un plus non négligeable dans un pays qui accueille chaque année un flot de touristes s’élevant l’an dernier à 31.5 millions d’âmes. Un chiffre considérable qui propulse la Turquie au sixième rang des pays les plus visités au monde, et qui lui permet de générer des revenus de l’ordre de 23 milliards de dollars en 2011, selon l’Institut de statistiques turc (TurkStat). Les citoyens turcs devraient donc prendre conscience de la richesse de leur patrimoine et de la nécessité de mettre en place un tourisme durable respectueux de l’environnement : «aujourd’hui, un complexe qui n’est pas aux normes environnementales ne devrait pas recevoir la meilleure classification [cinq étoiles]», insiste M. Günay. Il en est de même pour les objets anciens, pour beaucoup trafiqués par le passé et exposés dans des collections réparties aux quatre coins du monde. Depuis 2007, la Turquie a réussi à rapatrier 3.336 pièces, un effort important qui s’inscrit dans une politique plus large de promotion du tourisme dans ce pays. En 2013, l’Etat devrait dépenser 100 millions de dollars pour améliorer son image et attirer encore davantage de touristes.
Paris
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