mardi 23 octobre 2012

ISTANBUL, HIER ET AUJOURD’HUI – Eyüp, de 1890 à 2012


Écrit par Jacques et Chantal Périn
Cette nouvelle rubrique mensuelle vous propose un voyage dans le temps en des lieux symboles d’Istanbul. Elle vous permet de constater, photos à l’appui, ce qu’il est advenu d’un site pour lequel nos auteurs, Chantal et Jacques Périn, ont une tendresse ou un intérêt particulier. Première visite : la mosquée d’Eyüp

(Photographes Sebah et Joaillier, circa 1890)

Eyüp, hier
La mosquée d’Eyüp date des premières heures ottomanes d’Istanbul puisqu’elle fut construite dès 1458, sur ordre du Sultan Mehmet Fatih. C’est la découverte de la sépulture de Abu Ayyub al-Ansari, appelé par les Turcs Eyüp Sultan, tombé sous les murs de Constantinople en 670 et compagnon du Prophète Mahomet, qui sacralisa ce lieu. Dès lors, être enterré au plus près de cet endroit béni devint un impératif pour les riches croyants qui y firent édifier de magnifiques “türbe” (sépulture, mausolée).
“Eyoub ! Bien avant le bois des stèles et les cyprès, sur le versant de la colline, commencent les étranges rues blanches et dorées parmi les platanes verts.... Derrière les fenêtres longues, grillées d’or, des rideaux de soie claire, à bouquets, se croisent; est-ce un salon de musique, une salle de collation, une chambre d’amour... ni meubles, ni tentures, ni fleurs : des flambeaux d’argent, avec des cierges de cire jaune, posés sur un tapis couleur turquoise morte et de rose fanée; un pupitre de bois supportant un Coran ouvert; et sur l’estrade que défend une balustrade d’ébène, un cercueil très haut, couvert d’une très ancienne soie rouge, élimée, usagée, mangée... C’est le cercueil d’une sultane morte depuis cent ans et plus.”
Marcelle Tynaire - Notes d'une voyageuse en Turquie 1909
Photographe J.P. ( 2012 )
Eyüp, aujourd’hui
Si peu de choses ont changé durant les 120 ans qui séparent ces deux photographies, quelques transformations – pas toutes des plus heureuses - ont été réalisées : électrification du site et mise en place d’éclairages, remplacement des pavés par des dalles, création d’une évacuation des eaux pluviales, circulation de véhicules habilités… Mais aussi, restauration habile et éclairée des sébiles et turbés les plus représentatifs.
Malgré certains inconvénients liés à l’inéluctable évolution, ce lieu offre toujours une atmosphère de sérénité à quelques pas de l’agitation du parvis très animé de la mosquée.
Jacques et Chantal Périn (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 23 octobre 2012
Retrouvez ici notre interview des auteurs de cette chronique. Jacques Périn et sa femme Chantal ont aussi créé un site en hommage à la Turquie: Turquieaimée

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