jeudi 15 mars 2012

La Turquie exerce encore un attrait au Magreb

La dernière visite du président turc Abdullah Gül en Tunisie a rappelé à quel point les relations bilatérales entre les deux pays étaient essentielles. Si le modèle turc tant vanté au moment du printemps arabe n’a pas encore réalisé toutes ses promesses dans des pays traversés par des conditions économiques difficiles, il n’a pourtant rien perdu de son attractivité.

La visite, un an après, du président Abdullah Gül en Tunisie, pays où l’étincelle démocratique qui embrasa le monde arabe a pris naissance, avait quelque chose de symbolique. Au long de ces derniers mois, l’idée d’un modèle turc alliant islam, économie de marché et démocratie, et pouvant éclairer les pays du printemps arabe, a souvent été évoquée. Qu’en est-il resté depuis ? « Avec le recul, on peut se demander si on n’a pas exagéré cette ressemblance entre Ennahda et l’AKP ! » explique Karim Bitar, chercheur associé à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste du Proche et Moyen-Orient, qui considère qu’ « Ennahda est à mi-chemin entre le modèle turc et les Frères musulmans ». Selon lui, les islamistes tunisiens ne sont pas encore prêts à accepter tout ce qu’a accepté la Turquie, rappelant le discours de M. Erdogan sur la laïcité qui avait suscité des critiques chez les Frères musulmans égyptiens, mais aussi en Tunisie. Pour Karim Bitar, « l’un des aspects les plus séduisants de ce modèle turc, c’est d’avoir réussi à conserver un taux de croissance très important », ce qui « légitimait tout le reste ». Or, les Tunisiens sont d’ores et déjà confrontés à une crise économique importante et le chercheur de l’IRIS voit mal « la Tunisie ou l’Egypte connaître un pareil taux de croissance dans les années à venir ».

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