vendredi 16 mars 2012

EKSI SÖZLÜK: ancêtre turc de Wikipedia


Lancé en 1999 et précurseur de Wikipédia, le site Eksi sözlük est un dictionnaire en ligne interactif et fondé sur la participation des internautes. Avec 36.000 auteurs et déjà 10 millions d’entrées, Eksi sözlük connaît beaucoup de succès en Turquie.

L’ancêtre de Wikipedia, des blogs, de Facebook ou encore de Twitter est bien turc. Eksi sözlük (le «dictionnaire amer») est considéré comme la principale contribution turque à l’internet, voire serait pour d’autres le père du web 2.0, c’est-à-dire de l’internet interactif où les utilisateurs sont à la fois émetteurs et récepteurs des informations. Eksi sözlük, fondé en 1999 par Sedat Kapanoglu, est l’un des sites les plus populaires de Turquie : il rassemble 36.000 auteurs et 10 millions d’entrées réunies sur plus de 2,5 millions de thèmes. Certaines entrées réunissent plusieurs dizaines de milliers de définitions, comme ask (amour), et côtoient d’autres expressions plus décalées comme «ce qui nous passe par la tête quand nous nous regardons le matin dans le miroir».

Un phénomène de société en Turquie
L’idée est proche de celle de Wikipédia, mais le principe n’est pas le même, puisque Eksi sözlük se présente comme un dictionnaire atypique et humoristique, où les utilisateurs n’ont pas à se préoccuper de leur niveau de langage, ni de l’exactitude des informations qu’ils mettent en ligne. Sedat Kapanoglu, un autodidacte qui a réalisé son premier programme à 10 ans, insiste sur l’idée que tout le monde doit pouvoir apporter sa contribution librement : «nous croyons qu’il n’y a pas d’autorité légitime pour décider de ce qui doit rester, nous pratiquons une administration neutre» indique-t-il au quotidien Le Monde. D’après lui, toute personne doit être autorisée à rester sur le site et à y écrire, quel que soit son point de vue. Eksi sözlük n’est pas un forum, mais plutôt une plateforme participative. C’est «un dialogue d’idées, pas de personnes. Quand un contributeur se retire, ses idées et ses conversations demeurent», résume Sedat Kapanoglu. Pour lui, il s’agit d’une autre façon d’apprendre, plus ludique, «quelque chose de très différent de ce que nous avons pu connaître dans notre vie scolaire en Turquie», confie-t-il lors d’une interview accordée à Mashallah News. Eksi sözlük est devenu, presque dès sa fondation, un véritable phénomène de société, à tel point que le site ne peut plus répondre à toutes les demandes de participation. Aujourd’hui, quelques 80.000 turcs (dont la plupart ont entre 18 et 25 ans et sont étudiants) attendent pour devenir auteurs, ce qui augmente encore la popularité de ce site. Le dictionnaire a d’ailleurs été copié des centaines de fois en Turquie, mais jamais à l’étranger : à quand un «dictionnaire amer» français ?
SOURCE: www.zamanfrance.fr

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