lundi 25 mars 2013

Le lycée Saint-Benoît met le Maghreb à l'honneur


FESTIVAL DE LA FRANCOPHONIE – 
À l'occasion du Festival de la francophonie, le lycée Saint-Benoît d’Istanbul organisait samedi dernier une soirée "Arts décoratifs et traditions populaires du Maghreb". Une façon pour le lycée de mettre l'accent sur une région francophone moins connue que le Québec ou la Belgique et de présenter une véritable culture au public.
"La langue française est la langue d'une communauté. Elle n'appartient plus seulement à la France mais au monde francophone, c'est-à-dire aussi le Maghreb et l'Afrique." C'est en ces termes que Pierre Gentric, directeur du lycée Saint-Benoît, a introduit cette soirée dédiée à la culture maghrébine.
Les élèves du lycée avaient préparé des danses traditionnelles (photo MA)
"L'idée de cet événement m'a été proposée par des enseignants du lycée originaires des pays du Maghreb. Le projet m'a séduit, et nous avons fait participer les élèves", précise-t-il. Après un diaporama projetant des images de la Tunisie, de l'Algérie et du Maroc sur fond de "Café des délices" de Patrick Bruel, c'était au tour des élèves du lycée de monter sur la scène de l'amphithéâtre.
Cinq lycéennes ont joué le conte populaire algérien "Herbe-Verte" tiré du recueil de Nora Aceval, les Contes du Djebel Amour. "Le Maghreb est une région de tradition orale, rappelle Pierre Gentric. C'est pourquoi nous avons invité le comédien Eugène Durif pour mettre en place des ateliers de théâtre et de lecture avec les élèves du lycée. C'est de là qu'est venue l'idée de mettre en scène le conte populaire Herbe-Verte." Les élèves ont également fait une lecture à quatre voix d'un extrait de la nouvelle "Noces à Tipasa" d'Albert Camus, parlant de l'Algérie natale de l'auteur.
"Le langage fait partie de la culture"
Le documentaire "Pour le plaisir des yeux" d'Izza Genini consacré aux Negafates, nom donné aux organisatrices de mariages au Maroc, a été diffusé. La mariée changeant plusieurs fois de robe dans la culture marocaine, la Negafa fournit les tenues et aide la mariée à les revêtir. Le travail de ces femmes est d'embellir la jeune épouse à l'aide d'un maquillage et d’une coiffure haute, de parures, de trônes, d'accessoires et de tenues. Le lycée Saint-Benoît a choisi de faire du traditionnel mariage maghrébin le clou de la soirée : le cortège nuptial a fait le tour de la salle de réception en grande pompe, une élève jouant le rôle de la mariée sur son trône, parée de l'imposant costume:

La soirée s'est clôturée sur une démonstration de danses folkloriques de différentes régions d’Algérie, réalisées par des élèves. "Nous voulions présenter une véritable culture, avec sa tradition culinaire, orale, ses bijoux, ses danses ou encore ses tissus", explique Pierre Gentric. Dans cette optique, le lycée a organisé une exposition sur les arts décoratifs du Maghreb, mais aussi des toiles de Mme Nessima, artiste tuniso-algérienne. Le tout agrémenté de pâtisseries marocaines et de thé à la menthe, servis par les élèves en tenue traditionnelle. Selon Hervé Magro, Consul général de France à Istanbul, un tel événement montre que "la francophonie mélange différentes cultures, c'est un lien entre nous. Le langage fait partie de la culture et inversement".

Marlène Alibert (www.lepetitjournal. com/Istanbul) lundi 25 mars 2013

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