La municipalité d’Istanbul a annoncé récemment que la construction du pont sur la Corne d’Or, débutée en janvier 2012, s’achèverait en mai. Les rails et lumières seront alors installés et les énormes grues fabriquées à Yalova, apportées pour les travaux, quitteront enfin les lieux, rapporte le Today’s Zaman. Le 10 mars, après la pose de la dernière pièce du pont, son architecte est monté en haut de la tour de Galata avec un journaliste du Hürriyet. Contemplant son œuvre pour la première fois, Hakan Kıran a déclaré : “Je ne me suis jamais senti aussi comblé depuis la naissance de mes enfants.”
La nouvelle ligne de métro Taksim-Şişhane-Unkapanı-Şehzadebaşı-Yenikapı émergera à Azapkapı avant de traverser le pont. Et retournera sous la terre au niveau de la colline de Süleymaniye. La longueur totale du pont au-dessus de l’eau sera de 460 mètres. Mais en incluant les viaducs d’Unkapanı et Azapkapı, il mesurera 936 mètres de long. Il faudra toutefois attendre la fin de l’année pour l’ouverture de la ligne.
Le nouveau pont photographié depuis un bateau (crédit FF)
Silhouette et polémique
Entreprendre la construction d’un tel ouvrage sur la Corne d’Or n’est pas de tout repos. Léonard de Vinci s’y était lui-même essayé en 1502 sans que son dessein n’aboutisse. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Et en 1985, le site est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Approuvé en juillet 2005, le projet de pont n’a cessé d’alimenter la polémique. Ses détracteurs lui reprochent de ne pas correspondre au dossier présenté à l’Unesco et au public. Constituée de membres du Conseil municipal, d’architectes et de citoyens, ainsi que de l’ONG SOS Istanbul, l’opposition déplore les dommages causés à la silhouette de la péninsule historique.
Entreprendre la construction d’un tel ouvrage sur la Corne d’Or n’est pas de tout repos. Léonard de Vinci s’y était lui-même essayé en 1502 sans que son dessein n’aboutisse. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Et en 1985, le site est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Approuvé en juillet 2005, le projet de pont n’a cessé d’alimenter la polémique. Ses détracteurs lui reprochent de ne pas correspondre au dossier présenté à l’Unesco et au public. Constituée de membres du Conseil municipal, d’architectes et de citoyens, ainsi que de l’ONG SOS Istanbul, l’opposition déplore les dommages causés à la silhouette de la péninsule historique.
Interrogé par le quotidien Hürriyet en septembre dernier, Mehmet Murat Çalık, vice-président de la Chambre des urbanistes d’Istanbul, regrettait le choix d’un pont en suspension. Selon lui, un pont bas aurait été plus approprié et n’aurait pas défiguré le paysage ni la vue sur les monuments historiques : “Ce projet scandaleux devrait nous servir de leçon à tous afin de ne pas reproduire la même erreur”, affirmait-il. Avant d’ajouter, vraisemblablement irrité : “Il y a une station au milieu du pont. Sérieusement ? Un pont sert à passer d’une rive à une autre. Pourquoi quiconque voudrait sortir du train au milieu du pont ?” Enfin, l’urbaniste reprochait à la municipalité d’avoir interprété les critiques au projet comme “idéologiques” et de ne les avoir alors pas prises en considération.
Des travaux sous pression
Beaucoup d’architectes partagent la même opinion. Pour Ali Yücel, “ce pont n’est qu’une bien pâle copie des œuvres de l’architecte espagnol Santiago Calatrava. Les deux énormes tours sont censées représenter les deux cornes en référence à la Corne d’Or. Ceci est pathétique en terme de symbolisme.” Selon lui, étant donné l’importance historique du lieu, la municipalité aurait dû organiser un concours d’architectes comme pratiqué dans la plupart des villes de cette importance dans le monde.
Beaucoup d’architectes partagent la même opinion. Pour Ali Yücel, “ce pont n’est qu’une bien pâle copie des œuvres de l’architecte espagnol Santiago Calatrava. Les deux énormes tours sont censées représenter les deux cornes en référence à la Corne d’Or. Ceci est pathétique en terme de symbolisme.” Selon lui, étant donné l’importance historique du lieu, la municipalité aurait dû organiser un concours d’architectes comme pratiqué dans la plupart des villes de cette importance dans le monde.
Mais Hakan Kıran, l’architecte du projet, explique au Hürriyet qu’il a appréhendé les nombreuses critiques comme un artiste défend son œuvre d’art: “Les gens qui n’ont rien dit pendant que les gratte-ciel couvrent Istanbul et changent sa silhouette ont pourtant tout fait pour empêcher un projet qui va soulager une mégalopole en lutte contre les problèmes de circulation.” Selon lui, cette œuvre ne serait pas née si le Premier ministre et Kadir Topbaʂ, le maire d’Istanbul, ne l’avaient pas soutenue. “Les travaux ont été menés sous une pression extraordinaire. A chaque étape, nous avons consulté l’Unesco”, assure-t-il.
Fanny Fontan (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 14 mars 2013
Vidéo de l’avancement des travaux fin janvier : http://webtv.hurriyet.com.tr/2/44105/0/1/halic-metro-koprusu-nun-havadan-goruntusu.aspx
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire