mardi 19 février 2013

ISTANBUL, HIER ET AUJOURD’HUI – Ortaköy de 1893 à 2013


Nouveau voyage dans le temps, quelque part entre Constantinople et Istanbul. Chantal et Jacques Périn nous emmènent en balade à Ortaköy…
Ortaköy (hier)Au XIXe siècle, Ortaköy (village du milieu) est considéré comme l’une des limites de la ville d’Istanbul, bien avant que le cadastre n’en définisse le contour en perpétuel changement.
L’économie de ce minuscule village de la rive occidentale du Bosphore se partage alors entre la pêche, activité commune à tous les hameaux côtiers, et l’exploitation d’une mine de charbon sur la colline qui le surplombe.
Cette mine aujourd’hui disparue est totalement recouverte d’habitations.
Si Ortaköy est majoritairement un village juif séfarade depuis de nombreuses générations, d’autres communautés s’y sont implantées. Bulgares, Arméniens, Grecs ont laissé de nombreux vestiges de leur présence.


Photographes G. Berggren (circa 1893)
Les vieilles maisons en bois, l’église Saint Phokas, la synagogue “Arbre de vie” et le cimetière dont les épitaphes des tombes en hébreux, arménien, grec, espagnol et français en sont les témoignages.
Mais c’est avant tout la mosquée Mecidiye, délicatement posée sur le promontoire qui portait autrefois le nom de Kleidion (clefs du Bosphore), qui retient particulièrement l’attention.
A la demande du Sultan Abdülmecit 1er, elle est construite entre 1853 et 1855 par l’architecte arménien Nikogayos Balyan, fils de l’architecte du Palais de Dolmabahçe.
Le Sultan Abdülhamid II, désireux de ne jamais s’éloigner du Palais de Yıldız, fit d’elle, et de la mosquée Hamidiye, les sites privilégiés des cérémonies du Selamlık.
Ortaköy (aujourd’hui)Bien que surplombé depuis 1973 par le premier pont du Bosphore (Boğaziçi Köprüsü), Ortaköy n’a rien perdu de son charme et, loin d’être déserté, il est même devenu un des lieux “branchés” de la côte européenne.
Certes, on n’entend plus le cri des pêcheurs venus vendre leur poisson sur la place du débarcadère mais, le dimanche, on peut encore flâner sur le petit marché d’antiquités avant de déguster un kumpir (pomme de terre fourrée) Köprubaşı Sokak ou de délicieux mantı, Değirmen Sokak à “l’Ortaköy Mantı Evi”.
Photographe J.P. (2012)
Enfin, les noctambules pourront également se donner rendez-vous dans l’une des nombreuses discothèques dont certaines, à ciel ouvert et au ras de l’eau, permettront de poursuivre la fête jusqu’à l’aube.
Quant à la jolie petite mosquée baroque, actuellement empaquetée, elle attend avec patience que les restaurations entreprises depuis peu lui redonnent l’éclat de sa jeunesse.
Jacques et Chantal Périn (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 19 février 2013
Retrouvez ici notre interview des auteurs de cette chronique et leur dernier article consacré au Pont de Galata. Jacques Périn et sa femme Chantal ont aussi crée un site en hommage à la Turquie : Turquieaimée

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