mercredi 20 mars 2013

TRICI VENOLA – Istanbul sur le bout des doigts

Autrefois dessinatrice numérique, Trici Venola ne se consacre pratiquement plus qu’au dessin à l’encre. C’est dans les rues d’Istanbul – de Sultanahmet en particulier – que cette artiste américaine trouve son inspiration. La sortie de son prochain livre de dessins, Drawing on Istanbul 2, est prévue pour mai 2013.
Trici Venola est Américaine. Elle nait à Los Angeles, y fait ses études et y vit de nombreuses années en tant que dessinatrice numérique. Elle est une pionnière dans le domaine. “A l’époque nous ne bénéficions que de huit couleurs pour nos dessins sur ordinateur. Aujourd’hui, il en existe plus de 200” explique l’artiste. A n’en pas douter, la nouvelle génération a grandi en jouant à des jeux vidéo dessinés par Trici. Puis un jour, elle dit “stop”. Ras-le bol de l’art numérique, retour aux sources : encre et carnet de croquis. Nous sommes en 1999.
Trici Venola et l'un de ses cinq chats (photo LM)
Istanbul, terre d’inspiration
Quand j’ai voulu reprendre un crayon et dessiner, ça ne ressemblait à rien !” C’est lors d’un voyage à Istanbul, en cette année 1999, que la révélation se fait. Elle dessine le portrait de trois hommes dans le Grand Bazar. Trois silhouettes qui lui restitueront son coup de crayon d’antan. Quatre ans plus tard, elle décide de s’installer à Istanbul. Pourquoi cette ville? “Parce que c’est elle qui m’a rendu mon talent.” L’illustration de ces trois Turcs trône aujourd’hui fièrement dans son salon.
Esquisses et croquis sur fond de psychanalyse
Quand je vois quelque chose, je sais que je dois le dessiner et ça m’obsède jusqu’à ce que je l’ai fait.” Nature, portraits, bâtiments, tout y passe. A condition qu’ils soient stambouliotes et qu’ils aient une histoire. Car au-delà de ses dessins, Trici semble se nourrir de la vie des autres.
Chaque croquis est une aventure, chaque personnage une anecdote. Jeunes, vieux, hommes ou femmes : tous ont une histoire qu’elle raconte avec émotion. Ses carnets de dessins, religieusement drapés et rangés sur ses étagères, reflètent les dix dernières années de son existence. Autour d’une tasse de café, en compagnie de ses cinq chats, Trici conte volontiers cette vie d’artiste, cette vie de bohème.
Chez Trici Venola (photo LM)
Un projet plus terre à terre
Voilà presque quinze années que Trici dessine Istanbul. Elle a plus de 2.000 croquis à son actif. Après Drawing on Istanbul publié en 2006, le volume II doit paraître dans moins de deux mois grâce au soutien et au financement “d’un ange” qui souhaite garder l’anonymat. Les dessins ne se limitent plus à Istanbul : Bulgarie, côte occidentale de la Turquie, côtes de la Mer Egée et de la mer Méditerranée, Cappadoce, etc. sont autant de nouveaux décors à découvrir dans son nouvel imprimé. Cinq mille exemplaires avaient été tirés du premier. Un petit succès. Mais peu importe pour Trici. “Dessiner est une manière de protéger ceux que j’aime, au cas où ils seraient détruits ou menacés. Peu importe ce qui arrive, je continuerai à dessiner.”
Lola Monset (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 20 mars 2013
Découvrez le travail de l’artiste sur son site internet.

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