La Turquie, invitée d’honneur du Marché international des professionnels de l’immobilier (MIPIM) du 12 au 16 mars à Cannes, s’efforce d’attirer les investisseurs étrangers. Une politique qui passe par un assouplissement des lois ces dernières années
Pendant longtemps, en vertu de la loi de réciprocité immobilière, la plupart des étrangers ne pouvaient pas accéder à la propriété en Turquie au motif que dans leur pays d’origine, les citoyens turcs ne bénéficiaient pas de ce droit. Depuis mai 2012 et une modification de la loi, les étrangers peuvent y acquérir une surface maximale de 30 hectares.
Les effets ont été immédiats. Pour le seul mois de mai 2012, l’acquisition de biens par des investisseurs étrangers en Turquie a atteint 1.1 milliard de dollars, soit quatre fois plus qu’au cours de l’année 2011, selon le ministère de l’Environnement et de l’Urbanisme. Encouragé par ces résultats, le gouvernement se préparerait désormais à assouplir les restrictions de visas et de permis de séjour pour les acheteurs immobiliers étrangers.
Le quartier stambouliote de Maslak, en plein développement (photo Flickr/CC)
"La Turquie devrait être tolérante envers les étrangers qui achètent des maisons et dépensent de l’argent pour passer du temps en Turquie", a déclaré le vice Premier ministre turc, Ali Babacan, lors du discours de lancement du MIPIM. Actuellement, les étrangers peuvent rester dans le pays pour une durée maximale de trois mois avec un visa touristique, après quoi ils doivent quitter le pays et ne peuvent revenir que trois mois plus tard. "Nous voulons augmenter la durée des visas touristiques à six mois ou un an", a confirmé le ministre turc de l’Environnement et de l’Urbanisme, Erdoğan Bayraktar.
Quelles conséquences pour les Stambouliotes ?
"Les demandes pour des locaux commerciaux et des bureaux sont plus importantes que pour le résidentiel", précise l’agent immobilier Ayça Bozkurt, qui travaille pour la compagnie Remax à Istanbul. Les répercussions de la loi de mai 2012 seraient toutefois contrastées. Les demandes immobilières venant de l’étranger ont augmenté "d’environ 25%"à Istanbul, selon Ayça Bozkurt. Pour d’autres agents immobiliers d’Istanbul, comme Dominique Le Doaré Atay, il n’y a pas encore "assez de recul" pour évaluer les effets précis de la loi sur les achats.
Cet enthousiasme pour les bords du Bosphore aurait en outre des conséquences sur les prix des loyers ou du système scolaire. Les acheteurs étrangers arrivent avec "des budgets confortables" qui font grimper les prix. En 2012, les loyers ont augmenté de "5 à 10%"et"ce n’est qu’un début", prévoit Ayça Bozkurt.
Les écoles internationales font face à une demande d’inscription croissante. "Avant de chercher un appartement, les gens souhaitent trouver une école pour leurs enfants", explique Dominique Le Doaré Atay. Ces écoles commencent à avoir des difficultés à recevoir ces élèves. "Les listes d’attentes se font de plus en plus longues ", selon ses informations.
Séduits par le soleil du sud de la Turquie
La région d’Antalya (sud du pays) est le lieu le plus prisé par les acheteurs étrangers, avec 3.268 propriétés vendues depuis mai 2012.
La ville d’Alanya (photo Flickr/CC), dans la province d’Antalya, connaît notamment un record d’achat de titres immobiliers avec une croissance de 60% depuis la loi du mois de mai 2012. Près de 30 étrangers achètent tous les jours une propriété dans la ville balnéaire, selon l’agence de presse Doğan. Un chiffre qui représente un quart des achats immobiliers étrangers de la Turquie, selon le président de l’association des agences immobilières d’Alanya, Kerim Balıktay.
Aurélie Darblade (http:/www.lepetitjournal.com/istanbul/accueil) jeudi 21 mars 2013
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