mardi 8 janvier 2013

Oups ! L’austérité était une erreur (FMI)


Arretsurimages.net"Daniel Schneidermann | Fondateur d'@rrêt sur images

Désolé d’interrompre la conversation nationale sur Depardieu, nouvelle idole des jeunes en Mordovie, mais je voudrais juste vous signaler une petite nouvelle, qui vous a peut-être échappé : l’austérité, c’était une erreur. Oui, je sais, rien de neuf, on n’arrête pas de le répéter ici, notamment dans les chroniques de l’éconaute. Mais cette fois, ce n’est pas seulement nous qui le disons.
Ce sont deux types nommés Olivier Blanchard et Daniel Leigh. Vous ne les connaissez pas, je sais bien. Et vous avez des excuses : ils n’ont jamais revêtu la blouse nationale de Mordovie, et ne se sont pas prononcés, à ma connaissance, sur l’euthanasie des éléphantes. Ils n’ont donc aucune raison de passer au 20 Heures. Mais l’un (Leigh) est économiste au FMI, et l’autre (Blanchard), chef économiste dans la même estimable institution.
Et donc, dans un colloque économique en fin de semaine dernière, ils ont admis un léger bug dans les calculs. En fait, voyez comme c’est ballot, au FMI, dans un moment de distraction, ils ont mal réglé leurs ordinateurs. Et ils avaient juste sous-estimé l’impact négatif des politiques d’austérité sur la croissance.

Faux coefficient de calcul

En gros, ils ne pensaient pas que l’austérité assécherait à ce point la demande, et donc l’économie. Si si, je vous jure que c’est vrai, leur coefficient de calcul était faux, la reconnaissance de la grosse boulette est attestée sur des sites sérieux, ici ou .
Ils ne savaient pas, comme le rappelle Paul Krugman dans le New York Times, qu’en économie, mes dépenses sont tes revenus, et mes revenus sont tes dépenses. Ça doit être une question de formation continue. Il faudrait accorder quelques jours par an de formation continue aux chefs économistes du FMI.
Evidemment, ce n’est pas le FMI, en tant qu’institution, qui reconnaît qu’elle s’est trompée. Ces choses-là ne se font pas. Blanchard et Leigh, ils ont bien pris soin de le préciser, s’expriment à titre personnel. Bien sûr, bien sûr. Et c’est forcément pour cette raison qu’à l’heure où j’écris, cette nouvelle a totalement échappé aux médias français (à quelques exception près, ndlr de Rue89), et accessoirement au gouvernement français (comment l’ai-je apprise moi-même ? Parce que je suis abonné au compte Twitter d’un spécialiste des petits Mickeys, voyez le sérieux de mes sources !).
Sinon, on imagine bien qu’on ne s’écharperait pas sur le nombre de demandes de naturalisations belges, sur le régime fiscal en Russie et sur l’euthanasie des éléphantes. Franchement, je ne vois aucune autre raison.

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