Avant de creuser le tunnel, une étude archéologique doit être menée dans la zone. Une perte de temps pour les équipes de construction, qui doivent à présent attendre le feu vert des archéologues…

Les travaux de restructuration de la place Taksim pourraient bien prendre plus de temps que les huit mois initialement prévus. Selon le quotidien Radikal, les machines passeront après les fouilles archéologiques, qui se déroulent sous la supervision du Musée archéologique d'Istanbul. Les entreprises se disent surprises et pestent contre le retard que ces fouilles pourraient entrainer.
Des recherches à la main
Mauvaise nouvelle, donc, pour les entreprises de construction, qui devront prendre leur mal en patience en attendant la fin des recherches archéologiques pour débuter les travaux du tunnel. Selon le journal Radikal, les fouilles seront principalement effectuées à la main.
Huit mois étaient initialement annoncés pour la rénovation de la place, qui doit être rendue piétonne par la construction d’un tunnel souterrain, mais il est impossible de prévoir la durée de ces fouilles. Selon le Musée archéologique d'Istanbul, si des vestiges sont mis à jour, la zone sera élargie. Le personnel du musée a rencontré les représentants de l'entreprise de construction Kalyon, qui a remporté l'appel d'offre pour le projet. Il leur a été clairement signifié que les travaux ne commenceraient qu'une fois les fouilles achevées.
Tombes génoises et sarcophages
Des archives du musée attestent que certains monuments ou objets historiques sont enfouis sous cette zone. Des fouilles réalisées entre 2000 et 2001 ont révélé une série de tombes datant de l'époque génoise aux alentours de l'avenue Cumhuriyet. Selon le musée, ces tombes pourraient s'étendre jusque sous la zone de travaux. Des sarcophages du Vème siècle avaient aussi été découverts au moment de la construction du Centre culturel Atatürk. Ils pourraient se révéler nombreux dans cette zone, expliquent les archéologues.
Ce nouvel épisode vient renforcer
les critiques des opposants à cette rénovation, principalement des riverains et des ONG. Le projet s’est notamment attiré les foudres de la chambre des architectes d'Istanbul. L’identité historique de la place s'en trouverait modifiée de manière irréversible selon eux.