Nouveau voyage dans le temps, quelque part entre Constantinople et Istanbul. Chantal et Jacques Périn nous emmènent à la fontaine de la mosquée d’Eyüp… et vous proposent une nouvelle photo mystère !
Autour de la fontaine de la mosquée d’Eyüp (hier)
Lieu de pèlerinage de la ville d'Istanbul, le quartier doit son nom à l'un des compagnons du Prophète Mahomet, Abu Ayyub al-Ansari, appelé Eyüp Sultan par les Turcs, tombé en 670 sous les murs de Constantinople.
Dès 1458, autour du tombeau d'Eyüp Sultan, se développe rapidement un complexe où se côtoient mosquée, medrese, hammam, imaret et cimetière, ce dernier étant réservé aux notables ottomans.
Photographe non identifié (circa 1880)
Dès lors, traditionnellement, les sultans s’y rendent solennellement pour y accomplir le rituel symbolique de prise de possession de l’épée d’Osman, fondateur de la dynastie ottomane.
Reconstruite de 1798 à 1800 sous le sultanat de Selim III, la mosquée conserve du précédent édifice les minarets érigés en 1724, rescapés du tremblement de terre de 1766.
La cour de la mosquée bordée d’un péristyle que surplombent 13 coupoles est agrémentée en son centre d’une jolie fontaine en marbre blanc dont le toit est supporté par 8 colonnes.
Connue pour ses énormes platanes où les cigognes viennent faire leur nid, la cour est aussi le refuge de centaines de pigeons nourris par les pèlerins venus se recueillir devant le turbé du Saint vénéré.
Autour de la fontaine de la mosquée d’Eyüp (aujourd’hui)
Il est aisé d’admettre que bien des choses ont changé et que Pierre Loti aurait aujourd’hui, des difficultés à reconnaître le havre de calme et de paix où il aimait se promener habillé alaturka.
Certes, les monuments sont toujours à la même place mais les croyants venus faire leurs dévotions sont désormais sollicités par les nombreux marchands proposant souvenirs et objets religieux.
Photo J.P. ( 2012 )
Si la nourriture spirituelle est fondamentale en ce lieu, de nombreux lokanta et kebabçi rappellent que les nourritures terrestres ne sont pas oubliées.
Chaque jour, des centaines de visiteurs foulent le marbre des allées nouvellement dallées et viennent prier sur le tombeau d’Eyüp.
Les oiseaux ont changé de résidence et la fontaine aux ablutions fraîchement restaurée s’est vue agrémentée d’un cockpit de verre protecteur.
Autour s’étend le cimetière dont la principale allée monte vers le café Piyer Loti également desservi depuis 2006 par un téléphérique à cabines transparentes, moderne tapis volant.
Jacques et Chantal Périn (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 8 mai 2013
LA PHOTO DE LA SEMAINE - Connaissez-vous bien votre ville? Chaque semaine, désormais, nos auteurs vous proposent un petit jeu: deviner dans quel lieu la "photo de la semaine" a été prise. Regardez la photo de droite: où trouve-t-on ce turbe fleuri ? Réponse à la photo de la semaine dernière: Il s’agissait du Flora Han Quartier de Sirkeci (face à la poste principale) Le passage du XIXème au XXème siècle fut marqué par une architecture surprenante dans la majorité des villes européennes et Istanbul ne fit pas exception. Né en réaction contre la copie systématique des grands styles, l'Art Nouveau se caractérise par l'inventivité de ses décors inspirés majoritairement de la nature. Arbres, fleurs, insectes, animaux et courbes féminines apportent de la sensibilité au décor du quotidien jusque là assujetti aux normes académiques. Parfait exemple de ce nouveau style, l’immeuble Flora porte bien son nom avec ses façades abondamment décorées de roses, ses balcons incurvés, ses garde-corps en fer forgé et ses fenêtres aux vitres artistiquement travaillées. En très mauvais état, l’immeuble est investi par des bureaux et quelques commerces et il n’est hélas pas question d’un prochain programme de restauration. Retrouvez ici notre interview des auteurs de cette chronique et leur dernier article consacré à la citerne basilique. Jacques Périn et sa femme Chantal ont aussi créé un site en hommage à la Turquie: Turquieaimée |
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