Notre objectif est de réunir les cultures turques, Moyen-orientales et françaises pour une meilleure connaissance entre nos peuples, une coopération, une amitié durable.
jeudi 5 avril 2012
secrets de fabrication du ney
Par Ali Pektas | ven, 30/03/2012 - 14:20
source: www.zamanfrance.fr
Salih Bilgin, un artiste qui a donné de nombreux concerts tant sur des scènes nationales qu’internationales et a également enregistré de nombreux albums, est spécialisé dans la fabrication de bachparé, une partie du ney qui se fixe à l’endroit où le musicien souffle et qui permet de produire un son puissant et cristallin à la fois. Bilgin fabrique des bachparé depuis près de 30 ans maintenant, et chaque pièce qu’il crée est absolument unique tant au niveau de la forme que des matériaux utilisés. Son amour pour cette partie du ney remonte à ses années d’étudiant à l’université technique d’Istanbul où il suivit des cours auprès du maître de ney (neyzen) Niyazi Sayin. Bilgin a expliqué qu’à l’époque où il commençait tout juste à fabriquer ses propres bachparé pour un usage personnel, il s’est rendu compte d’une chose : «Je faisais partie de ces musiciens qui considéraient qu’un neyzen pouvait avoir plusieurs ney mais ne devait toujours avoir qu’un seul et unique bachparé». «A cette époque, il n’existait que deux personne qui fabriquaient des bachparé dans toute la Turquie. Et mon professeur était un des grands maîtres en la matière » explique Salih Bilgin. « J’étais un étudiant très curieux, et plus jeune, j’ai toujours été intéressé par le bois, les marteaux et les clous. Quand j’ai vu mon professeur fabriquer des bachparé, j’ai voulu faire pareil. J’ai tout d’abord conçu mon propre tour, que j’ai ensuite monté sur un plan de travail, et j’ai commencé à fabriquer des bachparé» ajoute-t-il. Pendant toutes ces années, Salih Bilgin s’est mis à chercher des cornes de bœuf considérées comme étant le matériau idéal pour la fabrication de bachparé. Il lui était très difficile d’en trouver en quantités suffisantes, et il se souvient d’une anecdote qui l’a particulièrement marqué. Se remémorant cette anecdote, il raconte : «En deuxième année de conservatoire, j’avais un ami qui s’appelait Ahmet. Un jour son père nous apporta deux énormes cornes, ce qui en ces temps là relevait quasiment de l’exploit». Une pénurie générale de cornes de bœufs obligea Bilgin à user de créativité pour les matériaux : il utilise du bois prélevé des racines d’olivier et du bois de noyer, entre autres. Internet l’a également beaucoup aidé, lui permettant de commander des cornes d’animaux très particuliers et du bois dur provenant d’autres pays et de se les faire livrer en Turquie.
Pas de bachparé standard
Fait intéressant, Bilgin a fabriqué le premier bachparé au monde fait à partir de carapace de tortue, un matériau notamment utilisé pour la fabrication de certains chapelets. Il affirme qu’en termes de traditions, le meilleur matériau pour la fabrication du bachparé était la corne de bœuf mais puisque c’était si difficile à dénicher, d’autres matériaux étaient venus progressivement le remplacer, en particulier le bois dur. Il a également affirmé que ces dernières années, un type de plastique très bon marché était apparu, pouvant servir à fabriquer des bachparé. Il regrettait toutefois qu’une forme standard ait été appliquée à ces pièces : «Il est impossible d’avoir un bachparé standard» dit-il. «Peu importe le nombre de ney fabriqués dans le monde, ils sont tous différents les uns des autres. C’est comme les êtres humains. Ils ne seront jamais exactement pareils. Lorsqu’on joue du ney on crée un art. Et l’art est synonyme d’esthétique» poursuit-il.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire