mercredi 4 avril 2012



ARTICLE DE LEYLA PARU DANS TURQUIE DE FRANCE:
En hommage au décès de la dernière Sultane de la dynastie Ottomane, j’aimerais partager avec vous le récit de Kenizé Mourad.
Kenizé de Kotwara est une romancière et journaliste française d’origine turco-indienne, née à Paris en 1940 au sein d’une France alors plongée dans la guerre.
Kenizé Mourad grandit dans un orphelinat, élevée dans un milieu catholique, où un homme Français, disant avoir connu sa mère, lui rendait visite dans sa petite enfance.
C’est à l’âge de 20 ans, que se manifeste un rajah indien, pour la récupérer après tant d’années de recherches.
Ce rajah… ce prince indien était son père!
Mais qui était-elle sa mère ?
C’est alors qu’elle se mît à la quête de ses origines l’amenant à découvrir qu’elle était la la fille d’une princesse turque, membre de la Dynastie ottomane (petite-fille du sultan Mourad V par sa mère Hatidjé Sultane).
Elle, qui grandit jusque là, comme une orpheline, catholique et française, appartenait en fait, à la famille Ottomane, ayant fondée l’un des plus Grands Empires de tous les temps…

Lui avait-on volé quelque chose ?…
Pendant des années, elle suivit les traces de sa maman en Turquie, au Liban, en Inde et en France. Elle essaya de se substituer en elle, pour parvenir à mieux la comprendre.
Sa mère, Selma Sultan, n’avait que 7 ans quand elle vit s’écrouler cet empire.
La famille impériale s’était alors trouvée condamnée à l’exil, devant quitter les territoires Ottomanes dans les plus brefs délais.
Un délai qui ne leur permettait ni de faire sa valise, ni de se dire adieu…tous les membres de la famille se sont trouvés éparpillés…à tel point que Père et Mère de Selma se sont trouvés chacun dans des pays différents.
Grandit sans père à Beyrouth, elle, comme toutes les princesses de l’Empire Ottoman, furent mariés à des rajah indiens ou des princes arabes, fiers d’épouser une princesse ottomane qui autrefois, leur aurait jamais été valu!

En Inde, Selma Sultane vivra les fastes de Maharajas et les derniers jours de l’Empire Britannique.
Triste et malheureuse cependant, de se sentir obligé à un Homme et un pays dont elle ne pourra s’approprier aucune de ces cultures, elle se sentira à nouveau comme “étrangère”…et s’enfuira avec son eunuque, à Paris avec comme excuse d’accoucher dans des meilleures conditions.
Mais là aussi, le malheur la guettra, comme depuis la chute de l’Empire Ottoman…elle connaîtra une France en pleine guerre, accouchera dans la misère et fermera les yeux après la naissance de sa fille.

Retrouvée par son eunnuque dans un état misérable, elle sera enterrée selon les rîtes musulmanes et déposée dans un cimetière français où personne ne reconnaîtra sa tombe…

Sa fille ? c’est Kenizé Mourad…que l’eunuque confiera à un orphelinat avant de se perdre au loin…lui eunuque, fidèle et hostile serviteur de deux princesses ottomanes, qui avait été témoin à la toute splendeur de l’Empire, ne pût jamais se remettre de son chagrin…

A lire:
” De la part de la princesse morte” de Kenizé Mourad
” Le jardin de Badalpour” de Kénizé Mourad

En hommage à vous,
Famille Impériale Ottomane…

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