vendredi 28 septembre 2012

DÉFI POUR LA TURQUIE - Vers un tourisme durable ?


Comment la Turquie peut-elle parvenir à dynamiser son tourisme tout en préservant son patrimoine ? Vaste question à laquelle un rapport de la TÜSİAD (l'équivalent du MEDEF français), rendu public mi-septembre, apporte quelques réponses

Un hôtel à Torba, en Turquie (crédit Philippe Clabots, Flickr/CC)
Actuellement à la onzième place mondiale en termes de revenus touristiques, la Turquie est devenue, en quelques années, un hub balnéaire pour des vacanciers venus des quatre coins du monde. Ertuğrul Günay, ministre de la Culture et du Tourisme, a annoncé cette année vouloir attirer 50 millions de visiteurs et générer 50 milliards de recettes touristiques (quasiment le même chiffre que la France) d'ici à 2023.
Mais pour atteindre cet objectif, la Turquie va devoir passer d'un tourisme très majoritairement balnéaire et concentré sur la côte égéenne à un tourisme durable, plus diversifié et respectueux de l'environnement, selon le rapport de la TÜSİAD (consultable ici, en turc uniquement). La confédération patronale turque met l'accent sur deux versants du tourisme durable. Le premier implique la mise en place d'infrastructures minimisant la pollution et la destruction des ressources naturelles. Le second correspond aux emplois illégaux, mal ou non rémunérés, qui sont légion dans l'industrie touristique turque.
Sport, nature, archéologie... Vers un autre tourisme
Bien que le secteur représente 9% de l'emploi total en Turquie, ce chiffre ne concerne bien souvent que les cadres ou les travailleurs réguliers. Les saisonniers, eux, subissent travail illégal, heures supplémentaires non payées ou contrats fallacieux. La TÜSİAD exhorte également le gouvernement turc à plus d'efforts pour la protection des sites culturels et archéologiques du pays, qui sont encore nombreux à ne pas être protégés ni même exploités.

L'organisme encourage les politiques turcs à se tourner vers le tourisme de niche afin de diversifier l'offre et gagner en voyageurs. La TÜSİAD cite notamment le tourisme sportif (plongée, randonnée...), le tourisme archéologique ou "nature " (trek en montagne ou en forêt) comme autant d'options que le pays devrait développer à l'avenir. Elle souligne aussi que le tourisme de niche se développe en Turquie, mais dans d'autres domaines (religieux et médical, notamment).
La Turquie, qui incarne dans la plupart des esprits les vacances "sea, sand and sun" à petit prix, devra s'orienter vers un tourisme annuel plutôt que saisonnier, en mettant en valeur son patrimoine plutôt que ses côtes. Autre idée relevée par le rapport: le séjour chez l'habitant lors des fêtes religieuses ou nationales.

Ariane Haviland (www.lepetitjournal.com/istanbul) vendredi 28 septembre 2012

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