vendredi 10 août 2012

Religion et écologie : quand le Ciel veut sauver la Terre





Souvent présenté comme une forme de dévotion moderne consacrée à la nature, le respect de l’environnement a toujours occupé une place non négligeable dans les traditions religieuses soucieuses de garantir le partage des ressources avec les générations futures.
Le caractère désastreux des conséquences écologiques liées aux activités de l’homme pousse parfois certaines personnes à se tourner vers la religion pour y trouver des réponses. Mais quels liens précis existent entre religion et écologie ? Selon Jean-Marie Pelt, président de l’Institut européen de l’écologie, « toutes les religions ont transmis un message concernant les rapports de l’homme avec la nature». «Dans les monothéismes, explique-t-il, une idée commune s’impose aussi bien dans la Bible que dans le Coran : l’homme doit "garder et jardiner la terre". Or, le jardinier cultive son jardin avec tendresse et délicatesse. Nous devons retrouver ce rapport harmonieux et n’intervenir dans la nature qu’avec mesure». Pour les religions monothéistes, donc, l’homme se doit de préserver la terre. Elles condamnent toutes ainsi le consumérisme sans frein. Certains croyants de confession musulmane, comme Souleymane, 21 ans, surveillant de lycée, tentent à leur manière de rester fidèles à ces enseignements et de préserver l’environnement. «Je suis conscient des problèmes générés sur la terre et depuis tout petit mes frères, ma sœur et moi avons grandi dans une famille très économe, où les questions de protection de la nature et des ressources naturelles avaient toute leur place» raconte-t-il. «Nous devions faire attention à ne pas gaspiller trop d’eau, ni de nourriture. Cette éducation m’a permis de conserver et d’améliorer mon comportement vis-à-vis de l’environnement», indique le jeune homme. Comme le souligne Jean-Marie Pelt, si l’écologie n’est pas une religion, «elle reprend à son compte le respect de la terre mère, si caractéristique des peuples premiers». Les religions orientales comme le bouddhisme ou l’hindouisme ont souvent poussé très loin, elles aussi, leur souci de protection à l’égard de tous les êtres vivants. En islam, on peut également retrouver cette sensibilité au cœur de certaines traditions soufies.
Lorsque les questions écologiques mènent vers la spiritualité
En effet, quelle que soit la religion choisie, toutes incitent à une certaine sobriété considérée comme indissociable d’une réelle pratique spirituelle. «Une authentique élévation religieuse et morale conduit à faire un usage parcimonieux des ressources naturelles afin de ne pas épuiser la terre et pour permettre aux générations futures de vivre sur une planète encore riche en ressources et pas complètement polluée» précise le président de l’Institut européen de l’écologie. D’après lui, si la spiritualité commence lorsque l’homme se réfère à plus grand que soi, le respect de la nature peut alors être porteur de spiritualité. Une observation qui rejoint la connexion de l’écologie avec les mouvements modernes de développement personnel où la culture du moi ou du bien être individuel fait peu de cas de la relation avec les autres. «Or, explique Jean-Marie Pelt, la spiritualité se déploie à travers le passage du «Je» au «Nous». Il importe que l’écologie se situe clairement en faveur d’une plus grande solidarité entre les hommes et d’une plus grande convivialité pas seulement dans les discours mais aussi dans les faits. L’écologie se doit de promouvoir l’altruisme», poursuit-il.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire