vendredi 4 mai 2012

CONCOURS LITTERAIRE OUVERT AUX TURCS FRANCOPHONES


Pour ce troisième concours littéraire de l’année, c’est une jeune femme turque de 30 ans, née à Yalova et qui à l’âge de 7 ans part vivre en France avec sa famille, pour y poursuivre ses études qui remporte le premier prix. L’intitulé du concours « Racontez en une vingtaine de lignes un(e) professeur(e) qui vous a marqué(e) durant votre scolarité. » a touché Cécile Sinem Giray, a réveillé ses souvenirs, et elle a su en quelques lignes nous faire partager sa tendresse et son respect infini pour son " Oya öğretmen" qu’elle n’a jamais oubliée. N’en disons pas plus, et découvrez le texte de notre lauréate, qui gagne un coffret cadeau de la marque EASYBOX d’une valeur de 150LT

J'ai toujours eu de bonnes relations avec mes professeurs car j'étais une élève studieuse et mature. C'est peut-être pour cette raison que tous mes enseignants m'ont marquée. Ou, était-ce le fait d'être une enfant d'immigré qui rendait si importantes mes relations avec chacun de mes professeurs ?
Une séparation douloureuse m'attendait déjà à l'âge de 7 ans, lorsque je quittais Istanbul avec mes parents pour aller vivre en France. Il fallait dire au revoir à "Oya öğretmen", ma maîtresse de CP, celle qui m'avait appris à lire et à écrire. Je me souviens encore des larmes qu'elle versait alors que ma mère lui expliquait que nous devions rejoindre mon père qui travaillait sur les chantiers marseillais. Je pensais que c'était mon départ qui la faisait pleurer mais, avec le temps, j'ai compris qu'au fond elle était inquiète pour mon avenir. En effet, à cette époque, un chef de famille qui partait travailler en Europe en tant qu'ouvrier avait rarement les moyens économiques et socio-culturels permettant à ses enfants de faire de longues études. Elle se doutait des difficultés qui m'attendaient. "Oya öğretmen" avait en partie raison.
Cependant, dès mon arrivée en France, je fus accueillie et encadrée par des enseignants qui ont fait le nécessaire pour que je puisse suivre les cours, de la même manière que les autres élèves. Chacun d'entre eux m'a vu évoluer. Alors que je ne comprenais pas un seul mot de ce que disait mon premier professeur, le dernier s'étonnait en apprenant que le français n'était pas ma langue maternelle.
Ce texte est une occasion pour moi de remercier chacun d'entre eux. Merci de m'avoir encouragée et félicitée pour mes réussites. Merci à "Oya öğretmen" de m'avoir fait comprendre que, quel que soit le contexte et les conditions, je devais réussir dans mes études et projets.
PS: Oya öğretmen, j'ai obtenu mon diplôme de Master en négociation internationale avec mention bien, j'espère que tu es fière de moi.
Meriem Draman (www.lepetitjournal.com/istanbul) vendredi 4 mai 2012
Pour le prochain concours dont le thème est le suivant " Racontez en une vingtaine de lignes le dernier lieu de vacances en Turquie qui vous a le plus marqué ", l'heureux(se) gagnant(e) du concours littéraire se verra remettre un coffret cadeau de la marque Easybox.
Envoyez vos écrits à istanbul@lepetitjournal.com istanbul@lepetitjournal.com Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. avant le 15 juin 2012.
Le concours est ouvert à tous les Turcs francophones.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire