Jusqu’au 29 juillet, le musée Pera accueille une rétrospective des œuvres de Francisco de Goya, peintre et graveur espagnol né en 1746 et mort en 1828. La collection regroupe à la fois des peintures à l’huile et des gravures. Au total, ce sont 230 œuvres qui témoignent de la période turbulente que traversaient l’Europe et l’Espagne à cette époque
Une gravure représentant les massacres lors de la guerre d'Espagne par Goya (photo MA)
Charles Baudelaire qualifiait Goya d’artiste à la fois merveilleux et effrayant. Il a su, au fil de ses œuvres, se faire le témoin de l’Espagne dans laquelle il vivait. Il a été nommé peintre de la Cour en 1799 et a, dans ce cadre là, fait le portrait de Charles IV et de Marie-Louise de Bourbon-Parme, que l’on peut voir à cette exposition au musée Pera. D’autres portraits sont présentés : celui de son ami Martin Zapater, de son frère Camilo de Goya ou encore du matador Pedro Romero. Francisco de Goya était en effet un amateur de tauromachie, interdite en 1784 par le roi Charles III. Il en a fait une série de gravures intitulée "Tauromaquia". D’autres thèmes de société sont abordés par le peintre, la prostitution par exemple. Les maisons closes avaient été fermées en Espagne pour des raisons à la fois religieuses et sanitaires. Ce qui n’a fait que déplacer le problème de la prostitution dans les rues. Goya a voulu montrer cela à travers une série de gravures.
Le peintre employait beaucoup la critique et la satire dans ses travaux, ce que l’on retrouve facilement dans quelques unes des séries présentées à cette exposition. S’inspirant des caricatures italiennes, Goya a regroupé quelques gravures dans une série intitulée "Caprichos" qui porte un regard satirique sur la société espagnole de la fin du 18ème siècle, et plus précisément sur la noblesse et le clergé. Goya s’en prend aussi à la religion, qu’il voit comme un fardeau dont il faut se débarasser. Il a dédié une grande partie de ses gravures à critiquer l’Eglise et l’Inquisition. Autre thème qui provoque sa critique : l’éducation. Dans la série "Histoire d’ânes", il s’en prend aux professeurs et à leurs méthodes basées sur la sanction physique. On peut également retrouver une série sur les mariages de complaisance, sujet qui faisait l’objet de critiques de la part de quelques auteurs à cette époque. Goya fait également partie de ses artistes qui ont été touchés par la guerre d’indépendance de l’Espagne (1808-1814). Il avait été commissionné par le Capitaine-Général Palafox pour dépeindre l’état de la ville de Zaragoza après le siège. Goya a représenté des scènes de guerre mais a aussi fait des gravures montrant les conséquences de celle-ci et a apporté une réflexion critique sur ces évènements.
Margaux Agnès (www.lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 2 mai 2012
Parallèlement à l’exposition " Goya, témoin de son temps ", le musée Pera propose des projections de films sur la vie et le travail de l’artiste.
Retrouvez le programme en détail en cliquant ici.
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Musée Pera - Meşrutiyet Cad. N°65 - Tepebaşı - Beyoğlu - Istanbul
Pour voir davantage de photos de l'exposition, regardez Le diaporama sur le site du journal www.lepetitjournal.com/istanbul
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